Bilan économique 2014 de Lorraine

La conjoncture économique reste morose en 2014 en Lorraine, dans un contexte peu porteur. L'emploi salarié diminue encore. Cette détérioration se ressent dans la quasi-totalité des secteurs d'activité. Le taux de chômage, en hausse en Lorraine comme en France, s'établit à 10,7% dans la région au dernier trimestre.

Insee Conjoncture Lorraine
Paru le :Paru le29/05/2015
Dorothée Ast, Laurent Clavel, Insee
Insee Conjoncture Lorraine- Mai 2015
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Bilan économique 2014 de la Lorraine - Contexte régional et national

Dorothée Ast, Laurent Clavel, Insee

La conjoncture économique reste morose en 2014 en Lorraine, dans un contexte peu porteur. La croissance économique est faible au niveau national (+ 0,2 % après + 0,7 % en 2013).

Insee Conjoncture Lorraine

Paru le :29/05/2015

Conjoncture toujours difficile en Lorraine

Conjoncture toujours dégradée dans la construction et l’industrie

La conjoncture est très difficile en 2014 dans le secteur de la construction, dans un contexte défavorable pour l’ensemble de la France. Les mises en chantier de logements chutent nettement en Lorraine (- 18,7 %), plus fortement qu’au niveau national (- 10,5 %). Le nombre de permis de construire diminue sensiblement, ce qui ne laisse pas augurer une reprise de l’activité à court terme. Le marché immobilier neuf s’ajuste à la baisse. L’emploi salarié dans la construction se replie nettement en 2014 en Lorraine (- 5,1 %), plus fortement qu’au niveau national (- 3,5 %). La Lorraine est la deuxième région française la plus touchée par la baisse de l’emploi dans le BTP.

Dans l’industrie lorraine, la conjoncture reste difficile en 2014. Le climat des affaires se dégrade nettement en milieu d’année, alors qu’il est stable au niveau national. Il s’améliore à nouveau dans la région en fin d’année, et début 2015, signe que la conjoncture pourrait devenir plus favorable. L’emploi salarié industriel baisse encore nettement (- 2,0 %), dans le prolongement des années passées. La Lorraine fait partie des régions françaises les plus touchées par le recul de l’emploi industriel.

L’investissement des entreprises est en baisse dans l’industrie et dans la construction en 2014, et les perspectives sont maussades pour 2015.

Les exportations de la Lorraine diminuent en 2014, comme en 2013, alors que les importations augmentent. La région bénéficie peu de la dépréciation de l’euro, la majorité des exportations se faisant à destination d’autres pays de la zone euro, notamment l’Allemagne ou l’Espagne. Le solde commercial lorrain reste positif mais il est en net recul.

1Évolution de la construction de logements

en indice base 100 en 2005
Évolution de la construction de logements (en indice base 100 en 2005)
Logements autorisés - Lorraine Logements commencés - Lorraine Logements autorisés - France métropolitaine Logements commencés - France métropolitaine
2005 100 100 100 100
2006 105,49 118,12 109,31 105,82
2007 103,05 105,07 103,75 105
2008 88,41 84,06 85,58 85,5
2009 60,98 71,01 68,27 74,55
2010 71,34 78,26 85,54 89
2011 85,98 76,09 93,89 90,52
2012 75 70,29 86,5 85,39
2013 59,76 74,64 75,64 85,77
2014 50,61 59,42 67,27 76,38
  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels et collectifs.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

1Évolution de la construction de logements

  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels et collectifs.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Bilan morose dans les transports et le tourisme

Dans le secteur des transports, le bilan de l’année 2014 est morose en Lorraine. L’activité diminue dans le transport routier de marchandises. Les immatriculations de véhicules neufs sont en légère baisse, alors qu’elles progressent quelque peu au niveau national. En outre, le trafic aérien stagne dans la région en 2014. Il est orienté à la baisse depuis quelques années, alors qu’il augmente sur l’ensemble de la France.

L’année 2014 est morose également pour le tourisme régional. La fréquentation est en nette baisse dans les hôtels et les campings lorrains par rapport à 2013, sauf dans la Meuse où les commémorations du Centenaire de la guerre de 14-18 ont dopé l’activité.

Dans le secteur de l’agriculture, le bilan est contrasté. Les récoltes sont de bon niveau, en qualité comme en quantité. Toutefois les cours baissent, notamment ceux des céréales et des oléagineux, et le revenu moyen des exploitations devrait se détériorer.

Un marché du travail toujours difficile

L’emploi salarié lorrain diminue encore en 2014 (- 1,2 %, soit près de 5 500 suppressions nettes d’emplois), et la baisse est plus forte qu’au niveau national (- 0,5 %). Les quatre départements lorrains sont concernés par le recul de l’emploi, même s’il est un peu moins fort en Moselle et en Meurthe-et-Moselle. L’emploi baisse dans la construction, dans l’industrie et dans le tertiaire marchand hors intérim. Il continue toutefois d’augmenter dans l’intérim. Au dernier trimestre 2014, l’emploi salarié lorrain progresse très légèrement après de nombreux trimestres de baisses marquées, grâce à un rebond de l’emploi intérimaire.

Le taux de chômage augmente en 2014 en Lorraine comme en France. Il s’établit à 10,7 % dans la région au dernier trimestre.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi est en hausse, mais moins fortement que l’année précédente. Fin décembre, la Lorraine compte 129 390 demandeurs d'emploi en catégorie A (sans activité réduite), et 187 170 demandeurs d'emploi en catégories ABC. Le chômage de longue durée et le chômage des seniors continuent d’augmenter. Le chômage des jeunes est toutefois en baisse, notamment grâce au dispositif des emplois d’avenir.

Les créations d’entreprises augmentent en Lorraine en 2014. Cette hausse s’explique principalement par un rebond des créations d’auto-entreprises, après une nette baisse en 2013. L’impact en termes d’emploi est réduit, les auto-entreprises générant souvent moins d’activité que les entreprises classiques.

2Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands en Lorraine

Indice base 100 au 1er trimestre 2005
Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands en Lorraine (Indice base 100 au 1er trimestre 2005)
Industrie Construction Tertiaire principalement marchand hors intérim dont Commerce Emploi hors intérim Lorraine Emploi hors intérim France métropolitaine
1er trim. 2005 100 100 100 100 100 100
2e trim. 2005 99,26 100,77 100,13 100,05 99,9 100,07
3e trim. 2005 98,29 101,47 100,08 99,92 99,62 100,12
4e trim. 2005 97,66 102,47 100,22 99,67 99,58 100,24
1er trim. 2006 96,85 103,35 100,41 99,52 99,49 100,38
2e trim. 2006 96,18 104,34 100,65 99,48 99,5 100,75
3e trim. 2006 95,5 105,42 101,17 99,69 99,67 101,15
4e trim. 2006 94,45 106,35 101,14 99,55 99,39 101,29
1er trim. 2007 93,8 107,49 101,4 100,14 99,43 101,74
2e trim. 2007 93,13 107,74 102,17 100,69 99,66 102,09
3e trim. 2007 92,67 108,98 102,89 101,9 100,03 102,54
4e trim. 2007 92,36 109,74 102,8 101,91 99,95 102,8
1er trim. 2008 92,21 110,74 103,44 102,4 100,37 102,87
2e trim. 2008 91,71 111,72 103,45 102,29 100,29 102,75
3e trim. 2008 90,39 111,49 103,36 101,84 99,78 102,67
4e trim. 2008 89,81 110,14 103,69 102,17 99,63 102,44
1er trim. 2009 88,22 107,92 103,15 101,58 98,57 101,83
2e trim. 2009 86,76 106,81 102,81 100,92 97,78 101,27
3e trim. 2009 85,51 105,06 102,48 100,02 97 100,82
4e trim. 2009 84,19 104,57 102,64 99,88 96,59 100,73
1er trim. 2010 83,17 104,37 102,39 99,25 96,09 100,47
2e trim. 2010 82,47 103,35 102,2 99,08 95,64 100,36
3e trim. 2010 81,62 102,51 102,67 99,08 95,54 100,42
4e trim. 2010 81,35 102,31 102,7 99,22 95,45 100,49
1er trim. 2011 80,81 102,42 102,88 99,13 95,38 100,76
2e trim. 2011 80,87 101,79 103,19 99,22 95,51 101,03
3e trim. 2011 80,5 101,02 103,01 99,05 95,21 100,95
4e trim. 2011 79,98 100,8 103,36 99,18 95,2 101,09
1er trim. 2012 79,74 100,72 103,27 99,31 95,07 101,19
2e trim. 2012 79,47 100,57 102,6 99,18 94,58 101,19
3e trim. 2012 79,14 100,15 102,51 99,15 94,38 101,07
4e trim. 2012 78,67 99,28 102,07 98,44 93,89 100,88
1er trim. 2013 77,85 98,04 102,04 98,38 93,47 100,74
2e trim. 2013 76,98 97,27 101,74 97,99 92,93 100,42
3e trim. 2013 76,25 96,91 101,45 97,71 92,49 100,37
4e trim. 2013 75,78 96,14 101,26 97,47 92,15 100,36
1er trim. 2014 75,54 95,31 101,18 97,02 91,94 100,32
2e trim. 2014 75,13 94 101,03 96,54 91,59 100,28
3e trim. 2014 74,58 91,89 100,63 96,11 90,96 100,03
4e trim. 2014 74,26 91,23 100,59 96,19 90,77 99,99
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi

2Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands en Lorraine

  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi

En 2014, l’économie française croît faiblement, le pouvoir d’achat des ménages accélère

Légère accélération de l'activité mondiale

En 2014, l’activité mondiale accélère légèrement : la reprise s’affermit dans les pays avancés, tandis que la croissance fléchit dans la plupart des pays émergents.

Dans les pays avancés, l’accélération de l’activité recouvre un décalage conjoncturel entre d’une part les pays anglo-saxons et d’autre part la zone euro. Ainsi, l’activité progresse à un rythme soutenu dans les premiers. La zone euro, en revanche, après deux années de contraction de l’activité, ne renoue que timidement avec la croissance et les hétérogénéités y restent fortes. La croissance de la zone se redresse surtout à la fin de l’année, sous l’effet notamment de deux stimuli extérieurs : d’une part le prix du pétrole baisse fortement au second semestre, d’autre part l’euro se déprécie nettement par rapport au dollar.

Dans les pays émergents, l’activité ralentit pour la quatrième année consécutive, sous l’effet de l’essoufflement de la croissance chinoise, mais aussi de la dégradation dans plusieurs autres grands pays, notamment le Brésil et la Russie.

3Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

variation annuelle en %, contributions en points
Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution (variation annuelle en %, contributions en points)
Consommation des ménages Demande publique (1) Investissement privé Échanges extérieurs Variation de stocks Produit intérieur brut (PIB)
2007 1,299431628204960 0,565063875261071 1,158125931665840 -0,840059478237669 0,178906056096484 2,361468012990690
2008 0,248665240535342 0,175246399068264 0,270784469344508 -0,266871675611484 -0,232759401173831 0,195065032162800
2009 0,039522669941126 0,796874636295743 -2,314700185939290 -0,348052830821231 -1,115032236639300 -2,941387947162950
2010 0,941748527390573 0,357067670410097 0,498912949574924 -0,089839400372003 0,257807517801077 1,965697264804670
2011 0,237090127041356 0,091846184334135 0,640437648502487 0,035677166165530 1,074494603523750 2,079545729567260
2012 -0,134914968119160 0,466259696303591 -0,021269523562664 0,505029788841774 -0,632400768889338 0,182704224574204
2013 0,201247255143287 0,407320490481527 -0,139774705180680 -0,037567146956795 0,225176622820225 0,656402516307564
2014 0,314492576160299 0,128394181016700 0,014306257454225 -0,481460848121234 0,203870136340044 0,179602302850035
  • (1) : y compris Institutions sans but lucratif au service des ménages.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

3Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

  • (1) : y compris Institutions sans but lucratif au service des ménages.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

L’économie française croît faiblement

En 2014, le PIB de la France progresse de 0,2 % après +0,7 % en 2013.

La demande intérieure hors stocks est le principal contributeur à la croissance du PIB, à hauteur de + 0,5 point, comme en 2013. La consommation des ménages accélère légèrement (+ 0,6 % après + 0,4 % en 2013). La demande intérieure est également soutenue par le dynamisme des dépenses de consommation des administrations publiques (+ 1,6 %, comme en 2013), tandis que leur investissement recule fortement (- 6,9 % après + 0,1 % en 2013).

L’investissement des entreprises non financières se redresse (+ 2,0 % après + 0,5 % en 2013), alors que l’investissement des ménages, principalement en logements, se replie pour la troisième année consécutive (- 5,3 % en 2014). Au total, l’investissement de l’ensemble des secteurs se replie en 2014 (- 1,2 %) plus fortement qu’en 2013 (- 0,6 %).

En 2014, les exportations gagnent en dynamisme (+ 2,4 % après + 1,7 % en 2013). Mais les importations accélèrent plus vivement (+ 3,8 %, après + 1,7 %). Au total, la contribution des échanges extérieurs à la croissance du PIB devient négative (- 0,5 point après une contribution neutre en 2013).

Par branche, l’activité est portée par les services marchands (+ 0,5 % après +0,7 %), les services non marchands (+ 1,0 % après + 1,2 %) et l’agriculture (+ 8,5 % après - 1,9 %). L’activité de la branche énergie-eau-déchet se replie fortement (- 2,1 % après + 2,2 % en 2013), en raison d’un climat doux en début comme en fin d’année. La construction recule fortement (- 3,6 %), après une quasi-stabilisation en 2013 (+ 0,1 %). L’activité dans l’industrie manufacturière se replie (- 0,7 % après + 0,5 %).

Le pouvoir d’achat rebondit

Le pouvoir d’achat rebondit (+ 1,1 % après - 0,1 % en 2013). En termes nominaux, le revenu des ménages gagne en dynamisme (+ 1,1 % après + 0,7 % en 2013), alors que les prix de la consommation décélèrent de nouveau nettement (0,0 % après + 0,8 % en 2013).

L’emploi total croît légèrement

L’emploi salarié marchand non agricole recule légèrement (- 0,2 %), en raison du faible rythme de croissance de l’activité. Mais, grâce aux créations nettes d’emplois dans les branches non marchandes, principalement des contrats aidés (notamment la montée en charge des emplois d’avenir), l’emploi total augmente en moyenne sur l’année (+ 0,3 %) et le taux de chômage est quasi stable en moyenne annuelle (10,2 % après 10,3 % en 2013)

4Le PIB et les opérations sur biens et services

Le PIB et les opérations sur biens et services
Évolution en volume aux prix de l'année précédente (en %) 2014
2012 2013 2014 En milliards d'euros (volume chaîné) Contribution à la croissance du PIB en volume
Produit intérieur brut (PIB) 0,2 0,7 0,2 2 060,9 0,2
Importations 0,7 1,7 3,8 630,1 -1,2
Consommation effective des ménages, dont : 0,2 0,6 0,9 1 464,8 0,7
- dépense des ménages -0,3 0,4 0,6 1 094,9 0,3
- dépense individualisable des administrations 1,5 1,6 1,6 546,0 0,4
Consommation collective des administrations publiques 1,4 1,9 0,8 175,9 0,1
Formation brute de capital fixe, dont : 0,2 -0,6 -1,2 443,1 -0,3
- entreprises non financières -0,2 0,5 2,0 248,8 0,2
- ménages -2,1 -1,5 -5,3 98,8 -0,3
- administrations publiques 1,8 0,1 -6,9 75,2 -0,3
Variations de stocks (contribution à la croissance) -0,6 0,2 0,2 10,0 0,2
Exportations 2,5 1,7 2,4 593,6 0,7
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

Avertissement

Dans le cadrage national, les évolutions sont en moyenne annuelle ; elles sont principalement en glissement annuel (T4 2014 / T4 2013) pour les autres évolutions du Bilan, ce qui peut expliquer certains écarts entre les chiffres du cadrage national et le reste du Bilan économique régional.