Désordre mondial, croissance en berne Note de conjoncture - mars 2025
Éclairage – En 2025, les effets sur la croissance de la consolidation budgétaire seraient modérés, affectant la situation financière des entreprises et plus marginalement le pouvoir d’achat des ménages
La loi de finances pour 2025, publiée au Journal Officiel le 14 février 2025, prévoit un ajustement budgétaire structurel d’environ +0,7 point de PIB, afin de diminuer le déficit public à 5,4 % du PIB, après 5,5 % en 2023 et 6,0 % prévu par le Gouvernement pour 2024. Au sein de la zone euro, cet ajustement en 2025 serait spécifique à la France, la plupart des autres grands pays européens ayant déjà réduit leur déficit sur les années récentes.
Cet effort prévu par la loi de finances initiale (LFI) et la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) a pour objectif de rétablir les comptes publics, permettre une décrue de la dette publique et respecter les engagements européens de la France. En outre, le maintien d’un déficit public élevé serait susceptible d’entraîner un renchérissement supplémentaire du coût de la dette souveraine, ce qui pourrait également peser sur l’activité.
Il repose sur différents leviers, qui affectent les prix payés par les agents économiques, le pouvoir d’achat des ménages, la situation financière des entreprises ou encore les dépenses de consommation et d’investissement publics. En conséquence, sur l’ensemble de l’année 2025, le pouvoir d’achat des ménages serait réduit de 0,4 point par les mesures considérées ici, ce qui ne l’empêcherait pas de progresser par ailleurs, et la situation financière des entreprises serait affectée à hauteur de 0,9 point de leur valeur ajoutée. Leur taux de marge resterait toutefois peu éloigné de son niveau d’avant-crise sanitaire.
Les effets sur la croissance se diffuseraient lentement et seraient par ailleurs atténués. Côté ménages, le taux d’épargne est élevé et permettrait d’amortir l’impact sur la consommation, d’autant plus que certaines mesures visent les hauts revenus. Côté entreprises, certaines mesures sont annoncées comme temporaires donc moins susceptibles d’enrayer l’investissement, si les entreprises jugent cette annonce crédible. Enfin, du côté de la consommation et de l’investissement des administrations, la loi spéciale est restée en vigueur au cours des premières semaines de l’année 2025 avant l’adoption de la loi de finances, pesant sur les dépenses des administrations centrales et la demande au premier trimestre...
Note de conjoncture
Paru le :18/03/2025