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Insee Conjoncture Bretagne · Juin 2025 · n° 54
Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2024 - Bretagne Le ralentissement de l’économie bretonne se confirme en 2024

Dans un contexte économique et politique instable, l’économie bretonne connaît un nouveau ralentissement en 2024, après une année 2023 déjà marquée par un moindre dynamisme qu’en 2022. Le chiffre d’affaires augmente encore dans les services marchands, mais il se stabilise dans l’industrie et diminue légèrement dans la construction. L’activité mesurée par le nombre d’heures rémunérées progresse en 2024, mais moins qu’en 2023.

Malgré cette relative atonie, l’économie bretonne parvient à créer 4 200 emplois salariés en 2024, cette hausse de 0,3 % étant cependant bien en deçà de celle observée en 2023 (+1,3 %). Elle affiche également le plus faible taux de chômage des régions françaises, à égalité avec celui des Pays de la Loire, avec 5,9 % de la population active. Le solde commercial de la Bretagne avec l’étranger se redresse, malgré une contraction des échanges. Autre indicateur plutôt favorable : le nombre d’entreprises créées en Bretagne en 2024 est le plus élevé depuis le début du XXIe siècle et cette augmentation concerne tous les types d’entreprises, tous les secteurs d’activité et s’observe dans les quatre départements de la région. De même, dans le prolongement des fortes hausses de prix en 2022 et 2023, les productions agricoles restent bien valorisées en 2024. Enfin, la Bretagne couvre près d’un tiers de sa consommation électrique et la production d’énergies renouvelables continue de progresser.

Toutefois, d’autres indicateurs économiques révèlent un manque de vigueur de l’économie régionale. En premier lieu, une hausse de 3,3 % du nombre de demandeurs d’emploi sans activité, du même ordre que celle observée au niveau national. Ensuite, une conjoncture encore dégradée dans la construction, même si les baisses de logements autorisés et mis en chantier sont de moindre ampleur qu’en 2023. S’y ajoute la poursuite de l’augmentation des défaillances d’entreprises, même si la hausse est moins prononcée que les deux années précédentes. Enfin, 2024 marque un repli de la fréquentation touristique après deux années records.

Insee Conjoncture Bretagne
No 54
Paru le :Paru le26/06/2025

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2024 publiés par l'Insee.

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Chômage et politiques de l’emploi - En 2024, légère baisse du taux de chômage mais nouvelle hausse du nombre de demandeurs d’emploi Bilan économique 2024

Christelle Marcault (Insee), Stéphane Moro (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités)

En Bretagne, le taux de chômage s’établit à 5,9 % de la population active fin 2024, en baisse de 0,2 point sur un an comme en France. Il est inférieur de 1,4 point au taux national (7,3 %) et est le plus faible des régions françaises à égalité avec celui des Pays de la Loire.

Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) augmente pour la deuxième année consécutive pour s’établir à plus de 120 000 personnes. Les inscrits à France Travail en catégorie A, B ou C (sans activité ou ayant exercé une activité réduite, et tenus de rechercher un emploi) sont également plus nombreux, représentant près de 250 000 personnes fin 2024. Les hausses sont davantage marquées en Ille-et-Vilaine et concernent particulièrement les jeunes de moins de 25 ans, surtout parmi les demandeurs d’emploi sans activité. Fin 2024, 44 % des demandeurs d’emploi le sont depuis au moins un an.

Le nombre de bénéficiaires de contrats aidés diminue en 2024, tandis que celui des nouveaux contrats d’apprentissage se stabilise.

Insee Conjoncture Bretagne

No 54

Paru le :26/06/2025

Le taux de chômage baisse légèrement en 2024

En Bretagne, le au sens du Bureau international du travail (BIT) s’établit à 5,9 % de la au 4e trimestre 2024 (figure 1). Il est en diminution sur un an et sa baisse est identique à celle observée en France hors Mayotte (-0,2 point). Fin 2024, le taux de chômage en Bretagne est le plus faible des régions françaises, à égalité avec celui des Pays de la Loire. Il est inférieur de 1,4 point au taux national (7,3 %).

Figure 1Évolution du taux chômage trimestriel

(en % de la population active)
Évolution du taux chômage trimestriel ((en % de la population active))
Période Bretagne France hors Mayotte France métropolitaine
4ᵉ trim. 2018 7,3 8,8 8,4
1ᵉ trim. 2019 7,3 8,8 8,5
2ᵉ trim. 2019 7,0 8,4 8,2
3ᵉ trim. 2019 7,0 8,3 8,1
4ᵉ trim. 2019 6,8 8,2 7,9
1ᵉ trim. 2020 6,6 7,9 7,7
2ᵉ trim. 2020 6,4 7,1 7,1
3ᵉ trim. 2020 7,6 9,0 8,7
4ᵉ trim. 2020 6,7 8,1 7,8
1ᵉ trim. 2021 6,7 8,2 8,0
2ᵉ trim. 2021 6,5 7,9 7,8
3ᵉ trim. 2021 6,4 7,9 7,7
4ᵉ trim. 2021 5,9 7,4 7,2
1ᵉ trim. 2022 5,9 7,4 7,1
2ᵉ trim. 2022 5,9 7,4 7,2
3ᵉ trim. 2022 5,8 7,2 7,0
4ᵉ trim. 2022 5,7 7,1 6,9
1ᵉ trim. 2023 5,7 7,1 6,9
2ᵉ trim. 2023 5,9 7,2 7,0
3ᵉ trim. 2023 6,0 7,4 7,2
4ᵉ trim. 2023 6,1 7,5 7,3
1ᵉ trim. 2024 6,0 7,5 7,3
2ᵉ trim. 2024 5,9 7,3 7,1
3ᵉ trim. 2024 6,0 7,4 7,2
4ᵉ trim. 2024 5,9 7,3 7,1
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 1Évolution du taux chômage trimestriel

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Sur un an, le taux de chômage est stable en Ille-et-Vilaine et s’établit à 5,8 % au 4e trimestre 2024. Il diminue de 0,3 point dans les trois autres départements bretons et se situe ainsi à 5,7 % dans le Morbihan et à 6,1 % dans les Côtes-d’Armor et le Finistère (figure 2).

Figure 2Taux de chômage trimestriel par département

(en % de la population active)
Taux de chômage trimestriel par département ((en % de la population active))
Zonage 2024 T1 2024 T2 2024 T3 2024 T4 Évolution 2024 T4 / 2023 T4 (points de %)
Côtes-d'Armor 6,3 6,2 6,3 6,1 -0,3
Finistère 6,3 6,1 6,3 6,1 -0,3
Ille-et-Vilaine 5,8 5,7 5,9 5,8 0,0
Morbihan 5,9 5,8 5,9 5,7 -0,3
Bretagne 6,0 5,9 6,0 5,9 -0,2
France hors Mayotte 7,5 7,3 7,4 7,3 -0,2
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Dans les vingt zones d’emploi bretonnes, le taux de chômage est inférieur ou égal à celui observé au niveau national. Au 4e trimestre 2024, il est inférieur à 5,0 % dans deux zones d’emploi : celles de Vitré (3,9 %) et de Lamballe-Armor (4,7 %).

Sur l’année 2024, le taux de chômage est stable ou quasi stable dans les zones d’emploi de Lamballe-Armor, Quimper, Rennes, Saint-Malo et Vitré. Dans les quinze autres zones d’emploi bretonnes, le taux de chômage diminue, la baisse variant de -0,2 point dans celles d’Auray et de Fougères à -0,5 point dans celles de Guingamp et de Redon.

Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité en hausse pour la deuxième année consécutive

En Bretagne, le nombre de sans activité () a augmenté de 3,3 % entre les 4es trimestres 2023 et 2024 (figure 3). Il s’établit en moyenne au dernier trimestre 2024 à 121 320 personnes, soit environ 3 800 inscrits à France Travail de plus en un an. Cette hausse fait suite à un rebond de la demande d’emploi sans activité en 2023 (+1,0 %), après deux années de fort repli (-22,5 % entre fin 2020 et fin 2022). Au niveau départemental, l’augmentation est particulièrement nette en Ille-et-Vilaine (+6,7 %), alors qu’elle est inférieure à celle de la moyenne régionale dans les autres départements bretons. Elle s’établit à +2,4 % dans le Finistère, +1,8 % dans les Côtes-d’Armor et +0,7 % dans le Morbihan. En France hors Mayotte, la hausse est similaire à celle de la région (+3,5 %).

Dans la région, le nombre de demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite (catégories B et C) est en croissance de 0,7 % sur un an. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie C (activité réduite longue, plus de 78 heures dans le mois) augmente de 1,2 %, tandis que celui des demandeurs d’emploi en catégorie B (activité réduite courte, moins de 78 heures dans le mois) recule de 0,5 %.

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2024 Évolution 2024 T4 / 2023 T4
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 117 410 62 400 47,1 51,4 2,6 4,0
Femmes 131 740 58 920 52,9 48,6 1,3 2,5
Moins de 25 ans 32 670 17 590 13,1 14,5 2,3 6,2
De 25 à 49 ans 149 070 70 460 59,8 58,1 2,0 3,7
50 ans ou plus 67 410 33 270 27,1 27,4 1,6 1,0
Inscrits depuis un an ou plus 110 400 nd 44,3 nd 1,6 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 62 130 nd 24,9 nd 1,6 nd
Bretagne 249 150 121 320 100,0 100,0 1,9 3,3
France hors Mayotte 5 491 700 3 135 000 100,0 100,0 1,8 3,5
  • nd : Données non disponibles.
  • Note : Données CVS-CJO.
  • Avertissement : Le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : France Travail-Dares, STMT.
Avertissement sur les demandeurs d'emploi en fin de mois

Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi pour le plein emploi, les demandeurs et bénéficiaires du RSA, les jeunes en recherche d'emploi accompagnés par les missions locales et les personnes en situation de handicap suivies par Cap emploi sont systématiquement inscrits à France Travail à compter de janvier 2025. Pour tenir compte de ces évolutions, la Dares et France Travail mettent en œuvre les recommandations du groupe de travail du Conseil national de l’information statistique (Cnis) : en particulier des indicateurs complémentaires (hors bénéficiaires du RSA et jeunes en CEJ, Pacea ou AIJ) sont mis à disposition pour appréhender les évolutions conjoncturelles.

Ces séries alternatives sur les inscrits à France Travail sont diffusées pour l’année 2025 dans les tableaux de bord de la conjoncture et notes trimestrielles ; cependant, pour le bilan économique portant sur 2024, les séries alternatives ne sont pas retenues, afin de garder un niveau de détail plus fin des données, et en raison d’un impact limité de la loi pour le plein emploi, à l’échelle de l’année 2024.

Sur le dernier trimestre de 2024, une évolution dans le formulaire d’actualisation a conduit à augmenter le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A d’environ 36 000 au niveau national, et à réduire d’autant le nombre de demandeurs d’emploi en catégories B et C.

Une augmentation de la demande d’emploi globale plus soutenue en Ille-et-Vilaine

Au total, le nombre d’inscrits tenus de rechercher un emploi (catégories A, B, C) croît de 1,9 % entre les 4es trimestres 2023 et 2024 pour s’établir à 249 150 personnes fin 2024, soit 4 700 personnes de plus en un an. C’est également en Ille-et-Vilaine que la hausse est la plus forte (+3,4 %). Elle est proche de la moyenne régionale dans le Finistère (+1,8 %). L’augmentation est plus modeste dans le Morbihan (+1,0 %) et les Côtes-d’Armor (+0,6 %). Au niveau national, l’évolution de la demande d’emploi des catégories A, B et C est comparable à celle de la région (+1,8 %).

Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité augmente davantage chez les jeunes

Au 4e trimestre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) de moins de 25 ans s’accroît de 6,2 % par rapport au 4e trimestre 2023. La hausse annuelle est moins soutenue pour les personnes de 25 à 49 ans (+3,7 %) et encore moins pour celles de 50 ans ou plus (+1,0 %). Les plus jeunes avaient déjà fortement pâti de la dégradation du marché du travail en 2023 (+7,5 % entre fin 2022 et fin 2023). L’accroissement sur un an est plus fort pour les hommes (+4,0 %) que pour les femmes (+2,5 %).

La hausse annuelle de la demande d’emploi globale (catégories A, B, C) concerne de façon assez similaire toutes les catégories d’âge. Elle est toutefois un peu plus marquée pour les jeunes (+2,3 %) que pour les personnes de 25 à 49 ans (+2,0 %) ou de 50 ans ou plus (+1,6 %). L’accroissement sur un an est, là aussi, plus sensible pour les hommes que pour les femmes (+2,6 % contre +1,3 %).

Une hausse de la demande d’emploi de longue durée

Après s’être stabilisé en 2023 à la suite de deux ans de fort repli, le nombre de demandeurs d’emploi d’au moins un an en catégorie A, B ou C rebondit de 1,6 % entre les 4es trimestres 2023 et 2024, soit une hausse légèrement plus faible que pour la demande d’emploi globale. Ainsi, la part représentée par ces dans le total des demandeurs d’emploi perd 0,2 point en un an, s’établissant à 44,3 % fin 2024. Le nombre de (2 ans ou plus) augmente également de 1,6 %.

Au niveau national, l’évolution de la demande d’emploi de longue durée est semblable à celle de la Bretagne (+1,5 %), tandis que le nombre de demandeurs d’emploi de très longue durée se stabilise (-0,1 %). La part de la demande d’emploi de longue durée est un peu plus faible qu’en Bretagne (43,6 %).

Une stabilisation des entrées en apprentissage

Généralement ciblés sur les publics en difficulté sur le marché du travail, les outils de la politique de l’emploi prennent notamment la forme d’aides à l’emploi.

Parmi les contrats aidés, les (PEC), les (CUI-CAE) et les (CUI-CIE) sont en baisse de plus de 40 % sur un an en Bretagne (figure 4). Cette baisse est liée à la diminution de l’enveloppe allouée pour ces contrats. En revanche, l’ (IAE) est en hausse (+4,1 %). En 2024, l’IAE mobilise en Bretagne 197 structures conventionnées par l’État qui reçoivent à ce titre des aides financières. Le nombre de recrutements dans ce cadre s’établit à 13 010 en 2024. Fin octobre 2024, 5 580 personnes sont bénéficiaires de l’IAE, soit une baisse de 2,8 % par rapport à fin octobre 2023.

La loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel apporte de profonds changements à la politique de l’alternance. L’objectif est d’orienter le demandeur d’emploi vers le bon parcours et d’utiliser toute la palette des dispositifs (PEC, IAE et alternance). Pour les jeunes notamment, la priorité est donnée aux formations longues, d’alternance ou aux dispositifs qui leur sont dédiés. En 2024, le nombre de nouveaux , y compris les reconductions de contrats, s’élève à 39 990. Il est quasiment stable en 2024 (-0,3 %), après avoir nettement ralenti en 2023 (+1,3 % après +167,1 % entre 2018 et 2022). En France métropolitaine, le nombre de nouveaux contrats continue de progresser en 2024 (+3,4 % après +2,0 % en 2023). Dans le même temps, le nombre de nouveaux signés en Bretagne diminue fortement en 2024 (-23,5 %). Il a presque été divisé par trois par rapport à 2018.

En 2024, 22 640 jeunes ont signé un engagement d’accompagnement, soit une baisse de 6,6 % sur un an. Dans la région, 5 650 (PACEA) ont été contractés. Après avoir été divisé par deux en 2022 et avoir reculé de 4,3 % en 2023, le nombre de bénéficiaires de ce dispositif diminue de 26,4 % en 2024. Cette baisse a été compensée par la montée en puissance du (CEJ) entré en vigueur en mars 2022. Fin 2024, 16 990 entrées en CEJ ont été comptabilisées en Bretagne, soit 2,5 % de plus qu’en 2023. Parmi ces entrées, plus de six sur dix sont des premières entrées.

Figure 4Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Bretagne

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Bretagne
Type d'aide  2023   2024 
Aides à l'emploi (p) 59 962 58 257
dont contrats aidés (p) 14 420 14 116
Parcours emploi compétences (PEC) 1 180 972
Contrats initiative emploi (CUI-CIE) (p) 750 138
Insertion par l'activité économique (IAE) (p) 12 490 13 006
dont contrats en alternance 45 542 44 141
Apprentissage 40 111 39 987
Contrats de professionnalisation 5 431 4 154
Accompagnement des jeunes 24 245 22 637
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 7 675 5 649
Contrat d’engagement jeune 16 570 16 988
dont premières entrées 11 637 10 617
Emplois francs (p) 582 315
  • (p) : Année 2024 provisoire.
  • Note : Extraction du 31/03/2025. Les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Source : Dares.
Publication rédigée par :Christelle Marcault (Insee), Stéphane Moro (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Population active :

La population active regroupe les personnes en emploi et les personnes au chômage.

Inscrits à France Travail :

Les inscrits à France Travail regroupent l’ensemble des personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les inscrits peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi.

Catégories des inscrits à France Travail :

Les inscrits à France Travail regroupent l’ensemble des personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les inscrits à France Travail sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : inscrits tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : inscrits tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : inscrits tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : inscrits non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : inscrits non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).
Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

Les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits depuis deux ans ou plus.

Parcours emploi compétences (PEC) :

Depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.

Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).

Contrat d'accompagnement dans l'emploi / CAE :

Le contrat d'accompagnement dans l'emploi (CAE) est un contrat de travail à durée déterminée, destiné à faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières d'accès à l'emploi. Sa durée minimale est de 6 mois et sa durée maximale de 24 mois renouvellement compris ; il peut s'agir d'un temps partiel (avec un minimum de 20 heures hebdomadaires, sauf exception) ou d'un temps complet.

La possibilité de conclure un CAE est ouverte aux employeurs du secteur non marchand (pour l'essentiel, collectivités territoriales, autres personnes morales de droit public, personnes morales de droit privé chargées de la gestion d'un service public, associations loi 1901). La conclusion d'un tel contrat ouvre droit, pour l'employeur, à différentes aides : exonération de cotisations sociales patronales à hauteur du Smic, aide à la rémunération fixée en pourcentage du Smic (pouvant aller jusqu'à 95 % du Smic).

Remarque :

Le contrat d'accompagnement dans l'emploi, ainsi que le contrat d'avenir, succèdent aux contrats emploi-solidarité et aux contrats d'emplois consolidés depuis le 1er mai 2005.

A compter du 1er janvier 2010, le CAE est remplacé par le contrat unique d'insertion dans le non-marchand (CUI-CAE).

Contrat initiative emploi / CIE :

Le contrat initiative emploi (CIE), initialement créé en 1995 (date à laquelle il s'est substitué au contrat de retour à l'emploi), est un contrat de travail du secteur marchand, dont l'objectif est d'inciter à l'embauche des personnes en difficulté sur le marché du travail, en allégeant le coût du travail. Le CIE est à durée indéterminée ou déterminée dans la limite de 24 mois, à temps plein ou partiel. Afin d'accéder aux aides à l'embauche, les entreprises signent une convention avec Pôle Emploi.

Le contrat initiative emploi (CIE) a fait l'objet d'une profonde réforme dans le cadre de la loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005, ce qui conduit à évoquer un « ancien » et un « nouveau » CIE. Initialement ciblé sur les chômeurs de longue durée, le CIE s'adresse désormais aux personnes sans emploi, inscrites ou non à Pôle Emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Dorénavant, la conclusion d'un CIE ouvre droit, pour l'employeur, à une aide financière destinée à prendre en charge une partie du coût du contrat ainsi conclu et, le cas échéant, des actions de formation et d'accompagnement professionnels prévues par la convention. Le montant de l'aide est déterminé par arrêté du préfet de région. La part prise en charge par l'État ne peut en tout état de cause excéder 47 % du Smic horaire brut dans la limite d'une durée hebdomadaire de 35 heures.

Remarque :

A compter du 1er janvier 2010, le CIE est remplacé par le contrat unique d'insertion dans le non-marchand (CUI-CIE).

Insertion par l’Activité Économique (IAE) :

L’insertion par l’activité économique (IAE) consiste en un accompagnement dans l’emploi destiné à aider les personnes très éloignées de l’emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail. La spécificité du parcours d’insertion consiste à proposer un contrat de travail, doublé d’un accompagnement social et professionnel personnalisé, de façon à lever les principaux freins d’accès à l’emploi. En complément de l’accompagnement dispensé, les salariés peuvent bénéficier de formations adaptées à leurs besoins.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à
29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

Mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus. Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.

En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA, destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie.

Contrat d’engagement jeune :

Le contrat d’engagement jeune (CEJ) s’adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus (ou 29 ans révolus lorsqu’ils disposent de la reconnaissance de travailleur handicapé), qui rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable. Mis en œuvre à la fois par France Travail et les missions locales depuis le 1er mars 2022, il propose à ces jeunes éloignés de l’emploi un programme d’accompagnement intensif (avec un objectif de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine), et une mise en activité régulière. Le parcours est prévu pour durer de 6 à 12 mois. Le bénéficiaire peut toutefois quitter le dispositif de façon anticipée ou au contraire le prolonger jusqu’à 18 mois maximum. Les jeunes peuvent percevoir une allocation mensuelle pouvant aller jusqu’à 520 euros, en fonction de ses ressources et sous condition de respecter ses engagements. Contrairement à la Garantie jeunes qui s’inscrivait nécessairement dans un Pacea, le CEJ ne peut pas être concomitant avec un Pacea.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Demande d'indemnisation pour activité partielle :

Le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation pour compenser leur perte de salaire. L’activité partielle fait l’objet de demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements souhaitant recourir à l’activité partielle en raison de la crise sanitaire, ainsi que les demandes d’indemnisation (DI). Lors de la phase d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Emplois francs :

Expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’une aide financière lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), en CDI ou en CDD d’au moins six mois.

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Emploi (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, Taux de chômage localisés, Chiffres-clés.

(3) Insee, Chômage, Tableau de bord de l’économie française.

(4) Dreets Bretagne, Ouvrir dans un nouvel ongletLe marché de l’emploi en Bretagne.