Insee Conjoncture Centre-Val de LoireBilan économique 2019 - Centre-Val de Loire

Une année 2019 de reprise, avant la crise sanitaire mondiale et ses effets

Après une année 2017 très dynamique (+ 2,3 %) et une décélération en 2018 (+ 1,8 %), le PIB français ralentit de nouveau en 2019 (+ 1,5 %). L’économie régionale, quant à elle, reprend des couleurs, suite à une année 2018 contrastée. L’emploi se redresse après une longue période de stagnation : + 5 000 salariés en un an. Le tertiaire marchand (hors intérim) et la construction gagnent des effectifs, l’industrie recrée de l’emploi après seize années de repli. Le nombre de déclarations préalables à l’embauche hors intérim reste stable. Le taux de chômage s’améliore nettement sur l’année 2019, comme au niveau national, pour atteindre 7,7 %.

Les échanges commerciaux entre la région et le reste du monde demeurent dynamiques en 2019. Le nombre d’entreprises créées atteint son plus haut niveau historique (21 000 entreprises) et les défaillances continuent de diminuer pour la quatrième année consécutive. Ceci témoigne d’une solide vitalité de la démographie des entreprises en Centre-Val de Loire. L’activité de crédit destinée aux entreprises et aux ménages progresse, soutenue par les crédits à l’habitat. Les fortes chaleurs estivales et l’automne pluvieux n’ont pas eu d’effet négatif sur les secteurs liés au tourisme. Les grands sites touristiques et la célébration des 500 ans de la Renaissance ont contribué à la venue plus nombreuse des touristes dans les hôtels et les campings de la région (8,3 millions de nuitées). L’agriculture a partiellement profité du climat ensoleillé, certaines activités ayant toutefois souffert du manque d’eau.

La qualité de l’air en Centre-Val de Loire s’améliore. La mobilité individuelle devient, dans une certaine mesure, plus propre : la part des véhicules électriques immatriculés progresse et les ventes de véhicules particuliers au diesel, considérés comme davantage polluants, poursuivent leur repli.

Insee Conjoncture Centre-Val de Loire
No 29
Paru le :Paru le18/06/2020
Fabien Guillemaut (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)
Insee Conjoncture Centre-Val de Loire No 29- Juin 2020

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.

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Transports - Des résultats encore mitigés Bilan économique 2019

Fabien Guillemaut (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)

La mobilité individuelle des personnes semble continuer de croître en 2019 en région Centre-Val de Loire, avec une hausse des immatriculations des véhicules particuliers et du trafic aérien. Cette mobilité devient, dans une certaine mesure, plus propre : la part des véhicules électriques immatriculés progressant légèrement. En parallèle, la diminution des immatriculations de véhicules professionnels et celle du fret aérien traduisent un assez net déclin du transport de marchandises.

Insee Conjoncture Centre-Val de Loire

No 29

Paru le :18/06/2020

Les immatriculations de véhicules particuliers toujours en hausse

La vente de véhicules particuliers, peut-être influencée par la prime à la casse et le bonus écologique, continue de croître dans la région en 2019, quoique de manière moins prononcée que l’année précédente. 71 330 véhicules ont ainsi été immatriculés, soit une hausse de 1,1 % par rapport à 2018, inférieure à la tendance nationale (+ 1,7 %) (figure 1). Cette augmentation résulte de variations opposées au sein de la région, en lien notamment avec l’évolution démographique. Les immatriculations diminuent de manière prononcée dans les départements du Berry, pourtant les plus ruraux, et augmentent de plus de 3 % dans les départements métropolitains du Loiret et d’Indre-et-Loire.

La situation des véhicules à vocation professionnelle, traduisant en partie la santé économique des entreprises du secteur des transports, est moins enviable. Si les immatriculations de véhicules utilitaires légers (VUL) se portent bien (16 500 unités, + 3,1 % par rapport à 2018), les immatriculations de poids lourds et de véhicules de transport en commun affichent un net recul (respectivement - 8,9 % et - 32,9 % par rapport à 2018). La région décroche ainsi significativement de la tendance nationale positive : immatriculations en hausse de 3,9 % pour les VUL, de 0,8 % pour les véhicules industriels à moteur (VIM) et de 8,4 % pour les transports en commun.

La part des véhicules plus « propres » poursuit sa progression

Les ventes de véhicules particuliers au diesel, considérés comme davantage polluants (notamment en termes d’émissions de particules fines), poursuivent leur repli entamé en 2012. Dans la région, ces véhicules ne représentent plus que 35 % des immatriculations neuves (25 300 unités en 2019), soit une diminution de 7,5 % en un an. Dans le même temps, les ventes de véhicules essence continuent leur progression (+ 5,2 % depuis 2018, doublement en 5 ans), pour atteindre 57 % des ventes de véhicules particuliers neufs (figure 3). Les ventes de véhicules électriques et de véhicules hybrides rechargeables ont atteint 5 300 unités en 2019 (7,4 % des immatriculations neuves), soit une hausse de 18,7 % par rapport à l’année 2018.

Améliorant leur flotte et les comportements de leurs chauffeurs, les entreprises de transport routier (de biens ou de personnes) continuent à s’engager dans la démarche nationale « Objectif CO2 : les transporteurs s’engagent ». Fin 2019, 85 chartes étaient déjà signées dans la région, en cumulé depuis le lancement du dispositif en 2009, ce qui représente près de 4 000 véhicules, pour 4 300 conducteurs (hausse de 11,8 % du nombre de véhicules concernés et 12,4 % du nombre de conducteurs engagés par rapport à la fin 2018).

Rebond de l’activité aérienne

Après deux années de baisse, le nombre de passagers aériens repart à la hausse dans la région, pour dépasser de nouveau les 200 000 passagers accueillis en 2019 (figure 2), presque autant que lors du pic de 2016. Ce rebond est essentiellement porté par la croissance du nombre de passagers low cost à l’aéroport de Tours–Val de Loire. En hausse de 8,7 % sur un an, ces passagers représentent, en 2019, 92,5 % de l’ensemble des passagers aériens régionaux. Parallèlement, selon un possible effet de report, le nombre de passagers à l’aéroport de Châteauroux-Centre, deuxième aéroport régional, diminue d’un tiers pour s’établir à près de 5 600 (niveaux proches de 2015-2016).

L’activité de fret aérien, exercée seulement sur l’aéroport de Châteauroux-Centre, montre en revanche un très net déclin. Seules 2 200 tonnes de marchandises y ont ainsi été traitées en 2019, soit moitié moins qu’en 2018.

Figure 1Immatriculations de véhicules neufs

Immatriculations de véhicules neufs
Véhicules particuliers Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Ensemble immatriculations ³
2019 (nombre) Évolution 2019/2018 (%) 2019 (nombre) Évolution 2019/2018 (%) 2019 (nombre) Évolution 2019/2018 (%) 2019 (nombre) Évolution 2019/2018 (%)
Cher 7 537 -3,0 1 638 3,7 166 -11,2 9 348 -2,0
Eure-et-Loir 14 323 1,5 2 813 6,4 378 -15,8 17 529 1,7
Indre 5 274 -6,6 1 103 -2,8 246 2,1 6 627 -5,8
Indre-et-Loire 17 102 3,1 4 553 -1,2 280 -13,0 21 968 1,9
Loir-et-Cher 8 377 0,1 1 785 7,0 204 4,1 10 374 1,1
Loiret 18 719 3,6 4 614 5,7 519 -9,6 23 883 3,7
Centre-Val de Loire 71 332 1,1 16 506 3,1 1 793 -8,9 89 729 1,2
France entière 2 241 834 1,7 487 949 3,9 57 291 0,8 2 794 078 2,1
  • Note : données brutes.
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
  • Source : SDES, SIDIV (extraction du 17/02/2020).

Figure 2Passagers des aéroports

en %
Passagers des aéroports (en %)
Centre-Val de Loire France entière
Passagers 2019 (nombre) Évolution 2019/2018 Évolution annuelle moyenne 2018/2013 ¹ Évolution 2019/2018 Évolution annuelle moyenne 2018/2013 ¹
Lignes nationales 40 728 23,3 0,7 2,1 1,6
Lignes internationales 162 866 3,3 0,5 4,6 4,7
Transit 867 13,0 -11,0 -25,9 0,7
Total 204 461 6,8 0,5 3,7 3,8
dont lignes à bas coût (low cost) 189 067 8,7 0,1 8,4 11,2
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) 92,5 /// /// /// ///
  • Note : données brutes.
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le trafic passager si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 3Immatriculation de voitures particulières neuves par source d’énergie (part)

en %
Immatriculation de voitures particulières neuves par source d’énergie (part) (en %)
Centre-Val de Loire : essence Centre-Val de Loire : gazole Centre-Val de Loire : électricité France métropolitaine : essence France métropolitaine : gazole France métropolitaine : électricité
2010 24,6 71,0 0,4 25,7 70,4 0,4
2011 26,4 72,2 0,7 26,6 72,1 0,8
2012 25,8 72,3 1,8 25,6 72,4 1,8
2013 30,7 65,9 3,2 30,2 66,5 3,2
2014 33,9 62,7 3,2 33,4 63,4 3,0
2015 38,8 56,9 4,1 39,0 56,8 4,1
2016 44,4 51,3 4,3 44,1 51,8 4,0
2017 48,6 46,2 5,2 47,8 47,0 5,1
2018 54,9 38,7 6,3 54,9 38,6 6,4
2019 57,1 35,4 7,4 58,3 33,9 7,7
  • Note : Essence = essence + superéthanol, électricité = électricité + hybride. Les autres sources d’énergie (GPL, GNV) ne sont pas représentées sur le graphique.
  • Source : SDES, répertoire statistique des véhicules routiers (RSVERO)

Figure 3Immatriculation de voitures particulières neuves par source d’énergie (part)

  • Note : Essence = essence + superéthanol, électricité = électricité + hybride. Les autres sources d’énergie (GPL, GNV) ne sont pas représentées sur le graphique.
  • Source : SDES, répertoire statistique des véhicules routiers (RSVERO)
Avertissement

Du fait de la crise sanitaire liée au Covid-19, les données sur le Transport Routier de Marchandises n'ont pas pu être mobilisées dans les temps pour ce bilan économique.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de voitures particulières neuves :

L'Insee publie mensuellement le nombre des immatriculations des voitures particulières neuves (hors utilitaires et transit temporaire) permettant ainsi de suivre l'évolution du marché automobile français. Le chiffre brut, communiqué par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) est corrigé des jours ouvrables et des variations saisonnières (CJO-CVS).

Tonne-kilomètre :

Une tonne-kilomètre est une unité de mesure correspondant au transport d'une tonne sur une distance d'un kilomètre.

Remarque :

Ce terme est défini par analogie avec la notion de « travail » en physique. Par rapport aux tonnes, les tonnes-kilomètres ont l'avantage d'être « additives » : un déplacement de 10 tonnes sur 100 kilomètres suivi d'un déplacement de 10 tonnes sur 50 kilomètres donnent au total 1500 tonnes-kilomètres, alors que l'addition des poids transportés n'a pas de sens.

Transport de marchandises :

Le transport de marchandises comprend tout mouvement de marchandises à bord d'un mode de transport quel qu'il soit : ferroviaire, routier, fluvial, maritime, aérien, etc. Il se mesure en tonnes-kilomètres ou, sur un trajet donné, en tonnes.

Transport de voyageurs :

Le transport de voyageurs comprend tout mouvement de voyageurs à bord d'un mode de transport quel qu'il soit : ferroviaire, routier, maritime, aérien, etc. Il se mesure en voyageurs-kilomètres ou, sur un trajet donné, en nombre de voyageurs.