Bilan économique 2018 - Martinique
En 2018, le taux de chômage reste stable malgré la progression de l’emploi salarié. La situation financière des ménages et des entreprises est satisfaisante ; l’encours sain de crédit augmente en raison des taux d’intérêt bas ; les créations d’entreprises sont également en hausse. Les secteurs portuaire et aérien continuent leur embellie, portée par le tourisme qui se maintient à un très haut niveau. Cependant, le niveau général des prix est à la hausse, poussé notamment par les tarifs de l’énergie et des services.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par
l'Insee.
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Commerce extérieur - Stabilité de la balance commerciale Bilan économique 2018
Matthieu Cornut, Insee
En 2018, la valeur des échanges commerciaux de la Martinique reste analogue à celle de l’année précédente. La balance commerciale reste structurellement déficitaire.
Insee Conjoncture Martinique
No 05
Paru le :06/06/2019
En Martinique en 2018, le montant total des exportations et celui des importations sont en légère hausse (respectivement + 1,2 % et + 0,1 %) tandis que la balance commerciale se stabilise à – 2,35 milliards d’euros. Concernant les exportations, les différents secteurs évoluent différemment mais, globalement, ces divergences se neutralisent. La situation est plus homogène concernant les importations.
Bonne tenue des exportations vers la métropole
Après trois années de baisses successives, la relative faiblesse des exportations cache des situations diverses selon les destinations. Les exportations vers la Guadeloupe chutent d’un quart et contribuent négativement à l’évolution du total (– 8 points), tandis que celles à destination de la métropole ou de la Guyane augmentent respectivement de 10,9 % et 24,1 % et équilibrent la balance. La France métropolitaine reste la première destination des marchandises martiniquaises avec un tiers des exportations, suivie de la Guadeloupe et de la Guyane.
Les échanges avec les autres pays de la Caraïbe s’intensifient (+ 63,5 % d’exportations), mais cet effet positif est neutralisé par la baisse des exportations vers les États-Unis (– 60,9 %). Enfin, l’export vers l’Union Européenne (hors France) évolue positivement (+ 8,3 %) mais restent marginal, puisqu’il représente moins de 2 % des échanges.
Chute des exportations de carburants
Si les exportations ne progressent pas, c’est principalement en raison de la chute des exportations de produits pétroliers raffinés. En effet, l’année a été marquée par la baisse combinée de la production de la SARA (Société anonyme de la raffinerie des Antilles) et de la demande de la Guadeloupe et de la Guyane.
La chute de 9,7 % des exportations de produits pétroliers ajoutée à celle des matériels de transport (– 31,4 %) annihile les bons scores des produits de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, des denrées alimentaires et des autres produits industriels. Ces derniers progressent respectivement de 15,0 %, 11,2 % et 36,5 %.
Les importations des États-Unis et des Caraïbes en progression
Les importations sont stables (+ 0,1 %) après plusieurs années en dents de scie. Si la métropole reste le premier fournisseur de la Martinique, elle perd un peu de terrain, de façon anecdotique (– 0,7 %). La baisse est plus sensible (– 21,4 %) concernant les produits en provenance de la Chine. Représentant plus de la moitié des marchandises importées, leur poids dans la facture globale suffit à neutraliser la percée d’autres pays.
Après deux années de baisse, les importations depuis la Guadeloupe retrouvent un niveau proche de celui de 2015 avec une hausse de 22,1 %. Les États-Unis (+ 9,7 %) affichent une belle progression et ont tendance à alourdir la facture des importations.
Comme pour les exportations, les échanges commerciaux avec les pays de la Caraïbe sont dynamiques, avec des importations en hausse de 29,1 %.
Baisse des importations d’hydrocarbures
Les importations d’hydrocarbures naturels, notamment de la Norvège, suivent la même tendance que les exportations de produits pétroliers raffinés et baissent de 6,3 %. Les importations d’équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques sont également orientés à la baisse (– 2,3 %), tout comme celles des autres produits industriels (– 1,7 %).
A contrario, certains secteurs sont orientés à la hausse. C’est notamment le cas des importations de matériels de transport, et plus particulièrement de l’industrie automobile (+ 7,9 %), ainsi que celles des produits pétroliers raffinés (+ 6,7 %), qui enchérissent la facture globale.
tableauFigure 1 – La balance commerciale est stableÉvolution des importations et exportations de la Martinique de 2012 à 2017 (en million d'euros)
2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2017 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Importations | 2 730 | 2 774 | 2 709 | 2 631 | 2 715 | 2 718 |
Exportations | 402 | 581 | 504 | 441 | 365 | 369 |
Solde des échanges de biens | -2 328 | -2 193 | -2 205 | -2 190 | -2 351 | -2 349 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 2 – Les exportations vers la France métropolitaine et la Guyane repartent à la hausseRépartition des exportations selon leur destination de 2013 à 2018 (en million d'euros)
France métropolitaine | Guadeloupe | Guyane | Caraïbe ACP | Union européenne hors France | Caraïbe hors ACP | États-Unis | Autres | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2013 | 157 | 73 | 114 | 6 | 7 | 4 | 23 | 18 |
2014 | 166 | 175 | 149 | 8 | 5 | 19 | 39 | 21 |
2015 | 172 | 140 | 134 | 10 | 4 | 9 | 14 | 21 |
2016 | 182 | 111 | 108 | 4 | 7 | 1 | 14 | 14 |
2017 | 140 | 121 | 69 | 8 | 6 | 2 | 8 | 10 |
2018 | 156 | 91 | 86 | 10 | 7 | 5 | 3 | 11 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
graphiqueFigure 2 – Les exportations vers la France métropolitaine et la Guyane repartent à la hausseRépartition des exportations selon leur destination de 2013 à 2018 (en million d'euros)

- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 3 – La Métropole reste le premier fournisseur de marchandisesRépartition des importations selon leur origine de 2013 à 2018 (en million d'euros)
France métropolitaine | Union européenne hors France | Norvège | États-Unis | Chine | Caraïbe hors ACP | Guadeloupe | Caraïbe ACP | Guyane | Autres | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2013 | 1 432 | 385 | 208 | 353 | 57 | 47 | 72 | 55 | 8 | 115 |
2014 | 1 482 | 518 | 106 | 225 | 56 | 51 | 47 | 55 | 8 | 226 |
2015 | 1 549 | 338 | 264 | 170 | 68 | 27 | 47 | 49 | 10 | 189 |
2016 | 1 535 | 377 | 134 | 137 | 78 | 25 | 40 | 43 | 9 | 253 |
2017 | 1 562 | 317 | 208 | 181 | 80 | 27 | 36 | 40 | 8 | 257 |
2018 | 1 551 | 306 | 204 | 198 | 63 | 44 | 44 | 43 | 7 | 258 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
graphiqueFigure 3 – La Métropole reste le premier fournisseur de marchandisesRépartition des importations selon leur origine de 2013 à 2018 (en million d'euros)

- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 4 – Les exportations augmentent légèrementMontants et évolutions des importations et des exportations par activité (en % et en million d'euros)
Importations | Exportations | |||
---|---|---|---|---|
Valeur | Évolution en 2017 | Valeur | Évolution en 2017 | |
AZ - Agriculture, sylviculture et pêche | 52,2 | -1,7 | 69,3 | 15,0 |
DE - Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets | 212,4 | -6,3 | 10,2 | 6,1 |
C1 - Denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac | 433,7 | 12,0 | 81,7 | 11,2 |
C2 - Produits pétroliers raffinés et coke | 304,0 | 6,7 | 145,0 | -9,7 |
C3 - Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique | 437,8 | -2,3 | 9,8 | 0,3 |
C4 - Matériels de transport | 378,2 | 6,2 | 16,1 | -31,4 |
dont industrie automobile | 349,4 | 7,9 | 10,8 | 23,8 |
C5 - Autres produits industriels | 881,7 | -1,7 | 34,2 | 36,5 |
dont pharmacie | 157,1 | -1,0 | 1,6 | 8,9 |
Autres | 18,0 | -11,9 | 2,6 | 14,7 |
Total | 2 718,0 | 0,1 | 369,0 | 1,2 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
Pour comprendre
Méthodologie
Les données présentées dans cet article sont des valeurs et non des volumes. Elles ne permettent donc pas de dissocier les volumes et les prix.
Par exemple, si on indique que les exportations de pétrole ont doublé, cela ne signifie pas forcément que la quantité de pétrole exporté a doublé, car le prix du pétrole a pu changer.