Bilan économique 2018 - Martinique
En 2018, le taux de chômage reste stable malgré la progression de l’emploi salarié. La situation financière des ménages et des entreprises est satisfaisante ; l’encours sain de crédit augmente en raison des taux d’intérêt bas ; les créations d’entreprises sont également en hausse. Les secteurs portuaire et aérien continuent leur embellie, portée par le tourisme qui se maintient à un très haut niveau. Cependant, le niveau général des prix est à la hausse, poussé notamment par les tarifs de l’énergie et des services.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Construction - Forte progression des autorisations de construire Bilan économique 2018
Ludovic Fragnol, Deal
En 2018, le nombre de logements autorisés progresse de 36 % en Martinique. Six autorisations de construire sur dix concernent des logements collectifs, le niveau le plus élevé de la dernière décennie. Comme en 2017, les surfaces moyennes des nouveaux logements diminuent. Cette dynamique profite surtout aux intercommunalités du centre et du sud.
Insee Conjoncture Martinique
No 5
Paru le :06/06/2019
En 2018, le nombre de logements autorisés à la construction en Martinique s’intensifie avec une augmentation notable de 36 % entre 2017 et 2018, après une évolution de + 6 % entre 2016 et 2017. En France, hors Mayotte, le nombre de logements autorisés est en repli sensible (– 7 %) en 2018.
En Martinique, 43 % des projets de constructions autorisées sont situés sur le territoire de la Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique (CACEM), 38 % sur celui de la Communauté d’Agglomération de l’Espace Sud de la Martinique (CAESM) et 19 % sur celui de la Communauté d’Agglomération du Pays Nord Martinique (CAP Nord). Ces chiffres sont stables par rapport à 2016 et 2017.
Les autorisations de logements collectifs en forte progression
Parmi les 3 519 projets de construction autorisés en 2018, 1 409 concernent des logements individuels. Ils ne représentent plus que 40 % des autorisations délivrées, soit 10 points que moins qu’en 2017, bien que leur nombre ait augmenté (+ 7,5 % en 2018 par rapport à 2017). À l’inverse, la progression accrue de logements collectifs, y compris les logements en résidence, observée ces cinq dernières années se poursuit en 2018, avec une croissance de 64 %. Ils représentent 60 % des autorisations de construire, soit 2 110 projets de construction.
La progression accrue de logements collectifs observée ces cinq dernières années se poursuit en 2018. Ils représentent 60 % des autorisations de construire (49,5 % en 2017). Inversement, les logements individuels, bien qu’ils aient augmenté durant cette période, ne représentent plus que 40 % des autorisations délivrées, soit dix points de moins qu’en 2017.
Sur les cinq dernières années, 15 440 autorisations de construire ont été délivrées en Martinique, soit 3 090 logements en moyenne par an (1 440 maisons individuelles, 1 650 appartements et logements en résidence).
Des constructions toujours plus petites
En 2018, 270 870 m² de surfaces de plancher de logements sont enregistrés dans la région. Parallèlement à l’augmentation du nombre de logements autorisés, cette superficie connaît également une hausse par rapport à 2017 (+ 34 %). En revanche, la surface moyenne de plancher des logements autorisés ne cesse de diminuer. Elle est ainsi passée de 84,8 m² en 2016 à 78,9 m² en 2017, pour atteindre 76,9 m² en 2018.
Stabilité du nombre de mises en chantier
En 2018, la mise en chantier globale concerne 2 400 logements, soit un niveau identique à celui de 2017. Ce sont ainsi 1 290 logements collectifs et 1 110 logements individuels qui ont commencé au cours de l’année (respectivement + 6 % et – 7 % par rapport à 2017).
Les logements sociaux en légère augmentation
Au 1ᵉʳ janvier 2018, le parc locatif des bailleurs sociaux compte 32 660 logements en Martinique, en progression de 2,7 % sur un an, soit 857 logements de plus.
Entre janvier 2017 et janvier 2018, 483 logements neufs ont été mis en service, soit moitié moins que l’année précédente. Ce chiffre est le plus faible de ces cinq dernières années, mais fluctue fortement selon les commandes, les logements commencés ou livrés chaque année. Ces livraisons représentent 1,5 % du parc locatif social. Comme en 2017, c’est en Guyane (3,7 %) et à La Réunion (3,9 %) que les proportions de logements sociaux mis en service sont les plus élevées. En France métropolitaine, ce taux est de 1,5 %, ce qui place les régions d’outre-mer parmi les régions les plus dynamiques en termes d’augmentation du parc de logements sociaux.
Le nombre de livraisons varie, lui aussi, d’une année à l’autre, en fonction des délais de réalisation des opérations. Ainsi, 494 logements sociaux ont été livrés en 2018 (remise des clés au maître d’ouvrage), dont 295 Logements Locatifs Sociaux (LLS), 87 Logements Locatifs Très Sociaux (LLTS), 112 Prêts Locatifs Sociaux (PLS), le reste n’étant pas enregistrés comme neufs.
La dernière catégorie correspond à des logements non financés par la Ligne budgétaire unique (encadré) mais par des personnes physiques ou morales, qui loueront ensuite ce bien à des ménages dont les revenus sont faibles, mais pas assez faibles pour prétendre à des logements HLM.
Sur les trois dernières années, ces livraisons atteignent 600 LLS et LLTS par an en moyenne (637 en 2017 et 556 en 2016), dans la lignée des objectifs fixés par le conseil départemental de l’habitat. En outre, 650 logements ont été mis en chantier en 2018, dont 376 LLS, 169 LLTS et 21 PLS et 84 EHPAD (ex maison de retraite).
Enfin, sur le financement des logements sociaux, 11,6 millions d’euros ont été engagés en 2018 pour la construction de 564 LLS et LLTS. Cette somme compte pour un tiers de la dotation globale de 36 millions d’euros engagée en Ligne Budgétaire Unique (LBU).
La partie Résorption de l’Habitat Insalubre (RHI), à hauteur de 5 millions d’euros, et l’Aide à l’Amélioration de l’Habitat (AAH), à hauteur de 13 millions d’euros, sont les deux autres principaux postes d’engagement de la LBU en 2018.
tableauFigure 1 – Chiffres clés du logement
2018 | 2017 | Évolution 2017/2018 (en %) | |
---|---|---|---|
Nombre estimé d’autorisations de construire | 3 519 | 2 597 | 35,5 |
dont logements individuels | 1 409 | 1 311 | 7,5 |
dont logements collectifs, résidences | 2 110 | 1 286 | 64,1 |
- Source : SDES, Sitadel, Estimations à fin février 2019.
tableauFigure 2 – Évolution de la construction de logements
Logements autorisés - Martinique | Logements commencés - Martinique | Logements autorisés - France hors Mayotte | Logements commencés - France hors Mayotte | |
---|---|---|---|---|
2005 | 84,8 | 124 | 115,7 | 112,4 |
2006 | 84,8 | 132 | 126,3 | 119,4 |
2007 | 76,1 | 132 | 119,9 | 118,3 |
2008 | 93,5 | 128 | 99,9 | 96,5 |
2009 | 76,1 | 88 | 79,8 | 83,7 |
2010 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 71,7 | 124 | 108,7 | 104,1 |
2012 | 63 | 116 | 101 | 92,6 |
2013 | 76,1 | 100 | 88,6 | 86,6 |
2014 | 69,6 | 88 | 79,8 | 81,6 |
2015 | 78,3 | 112 | 85 | 83,8 |
2016 | 54,3 | 108 | 97,1 | 92,6 |
2017 | 56,5 | 96 | 102,7 | 105,6 |
2018 | 76,1 | 96 | 95,6 | 101,3 |
- Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
- Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
- Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 mars 2019.
graphiqueFigure 2 – Évolution de la construction de logements

- Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
- Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
- Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 mars 2019.
tableauFigure 3 – Forte hausse des logements de la CACEMLogements autorisés par EPCI en Martinique (en indice, base 100 en 2009)
CAESM | CACEM | CAP Nord | |
---|---|---|---|
2009 | 100 | 100 | 100 |
2010 | 116 | 170 | 117 |
2011 | 95 | 109 | 82 |
2012 | 77 | 116 | 64 |
2013 | 105 | 158 | 53 |
2014 | 90 | 133 | 59 |
2015 | 82 | 178 | 67 |
2016 | 65 | 116 | 46 |
2017 | 83 | 93 | 52 |
2018 | 109 | 147 | 56 |
- Source : SDES, Sitadel, Estimations à fin février 2019.
graphiqueFigure 3 – Forte hausse des logements de la CACEMLogements autorisés par EPCI en Martinique (en indice, base 100 en 2009)

- Source : SDES, Sitadel, Estimations à fin février 2019.
tableauFigure 4 – La progression accrue des logements collectifs se poursuitRépartition des logements autorisés selon le type de construction (en nombre)
Logements individuels | Logements collectifs y compris en résidence | Total | Part ind. en % | Part col. en % | |
---|---|---|---|---|---|
2009 | 2 061 | 1 393 | 3 454 | 59,7 | 40,3 |
2010 | 2 031 | 2 531 | 4 562 | 44,5 | 55,5 |
2011 | 1 611 | 1 667 | 3 278 | 49,1 | 50,9 |
2012 | 1 439 | 1 457 | 2 896 | 49,7 | 50,3 |
2013 | 1 468 | 2 072 | 3 540 | 41,5 | 58,5 |
2014 | 1 372 | 1 798 | 3 170 | 43,3 | 56,7 |
2015 | 1 583 | 2 039 | 3 622 | 43,7 | 56,3 |
2016 | 1 516 | 1 015 | 2 531 | 59,9 | 40,1 |
2017 | 1 311 | 1 286 | 2 597 | 50,5 | 49,5 |
2018 | 1 409 | 2 110 | 3 519 | 40,0 | 60,0 |
- Source : SDES, Sitadel, Estimations à fin février 2019.
graphiqueFigure 4 – La progression accrue des logements collectifs se poursuitRépartition des logements autorisés selon le type de construction (en nombre)

- Source : SDES, Sitadel, Estimations à fin février 2019.
tableauFigure 5 – Un parc de logements sociaux en progressionNombre de logements sociaux par types
2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | Évolution 2017/2018 (en %) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Parc des logements sociaux | 29 573 | 30 060 | 30 859 | 31 803 | 32 660 | 2,7 |
dont logements collectifs | 29 435 | 29 931 | 30 733 | 31 674 | 32 538 | 2,7 |
dont logements individuels | 138 | 129 | 126 | 129 | 122 | -5,4 |
- Source : SDES, Répertoire du Parc Locatif Social au 1ᵉʳ janvier.
Le logement par étapes
Un logement est « mis en chantier » lorsqu’une Déclaration d’Ouverture de Chantier (DOC) est notifiée à la marie de la commune concernée.
Logement livré : logement terminé entre le 02/01/2017 et le 01/01/2018, opération matérialisée par la remise des clefs au maître d'ouvrage.
Logement mis en service en 2017 : première ouverture à la location entre le 02/01/2017 et le 01/01/2018. Le logement rentre alors dans le parc social à ce moment.
Le financement du logement social
Le financement du logement social est organisé autour de la LBU (ligne budgétaire unique) fongible, faisant l’objet d’une programmation pluriannuelle. Elle est gérée par le ministère des Outre-Mer, la préfecture et la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) en assurent localement la gestion.
Ces crédits d’engagement et de paiement portent sur les aides à la pierre pour la réalisation de LLS (Logements Locatifs Sociaux) et LLTS (Logements Locatifs Très Sociaux), l’accession sociale à la propriété, l’AAH (Allocation adulte handicapé), le confortement parasismique des logements locatifs sociaux (Plan Séisme Antilles), ainsi que sur la lutte contre l’habitat insalubre et les fonds régionaux d’aménagement foncier et urbain pour l’aménagement et l’équipement des terrains. Par ailleurs, la « Loi de développement économique pour l’Outre-mer » permet de mobiliser la défiscalisation immobilière et le crédit d’impôt au profit des opérations de logement social, en complément des crédits de la LBU.
La construction et la gestion des logements sociaux sont assurées par les trois sociétés d’HLM présentes dans le département depuis plus de quarante années (OZANAM, SIMAR, SMHLM) ainsi que par deux sociétés implantées plus récemment (SEMAG, SEMSAMAR).
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.
Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.
En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.
Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise
en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations
issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la
donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles.
L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise
en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas
d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte
les plus récents.
Définitions
Logement autorisé
Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.
Logement commencé
Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).
Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.
Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).
Logement collectif
Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.
Logement individuel
Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.
Les mises en chantier de 2018 concernent des permis de 2016, 2017, et 2018.
Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes.
Les mises en chantier de 2018 concernent des permis de 2016, 2017, et 2018.
Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes.