Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2018 - Martinique

En 2018, le taux de chômage reste stable malgré la progression de l’emploi salarié. La situation financière des ménages et des entreprises est satisfaisante ; l’encours sain de crédit augmente en raison des taux d’intérêt bas ; les créations d’entreprises sont également en hausse. Les secteurs portuaire et aérien continuent leur embellie, portée par le tourisme qui se maintient à un très haut niveau. Cependant, le niveau général des prix est à la hausse, poussé notamment par les tarifs de l’énergie et des services.

Insee Conjoncture Martinique
No 05
Paru le :Paru le06/06/2019
Mathieu Cornut, Insee
Insee Conjoncture Martinique No 05- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
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Cadrage macro-économique - En 2017, la baisse de la dépense publique et des exportations freine la croissance Bilan économique 2018

Mathieu Cornut, Insee

En 2017, le PIB croît de 0,2 % en volume. Cette croissance timide est freinée par la baisse de l’investissement et de la dépense publique. La consommation des ménages reste stable malgré la diminution de la population. La balance commerciale se dégrade, inscrivant la Martinique dans une dynamique moins favorable qu’en France métropolitaine et qu’en Guadeloupe.

Insee Conjoncture Martinique

No 25

Paru le :06/06/2019

En 2017, le produit intérieur brut (PIB) de la Martinique augmente en volume de 0,2 %, contre – 1,2 % en 2016. La population baisse quant à elle de 0,9 %. Elle est estimée au 1er janvier 2017 à 374 780 habitants. Le PIB par habitant augmente ainsi de 1,1 % en euros constants pour s’établir à 23 188 euros. Il s’élève à 23 152 euros en Guadeloupe, à 15 339 euros en Guyane et à 34 151 euros pour la France entière.

La consommation des ménages se maintient

La consommation des ménages en 2017 résiste à la baisse de la population. Elle augmente de 0,1 % en volume et contribue ainsi pour + 0,1 point à la croissance de l’activité. Cette hausse s’inscrit dans un contexte de légère inflation (+ 0,7 %) et de taux de chômage stable (18 %).

Les crédits à la consommation sont en forte hausse (+ 7,3 %), confirmant le rebond constaté depuis 2015. Les importations de denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac sont en hausse de 5,1 %, après un recul de 1,0 % en 2016.

Le marché des véhicules particuliers neufs continue son redressement avec une hausse des immatriculations de 2,4 % sur un an.

L’investissement public est en berne

L’investissement continue d’être orienté à la baisse. Il chute de 3,2 % en 2017 après – 4,5 % l’année précédente. Il contribue pour – 0,6 point à la croissance de l’activité.

Cette baisse s’explique en partie par le recul de l’investissement public de 26,8 %. Les dépenses d’investissement des collectivités locales (77 % de l’investissement public total) reculent de 31,2 %. Celles de l’État (12 % de l’investissement public total) diminuent de 5,2 %, alors que celles des hôpitaux (11 % de l’investissement public total) baissent de 7,6 %.

L’investissement privé augmente légèrement (+ 1,6 %), malgré le trou d’air de la construction. Ce secteur affiche une nette diminution du nombre de créations d’entreprises (– 4,1 %), ainsi que du nombre de mises en chantier (2 350 logements en 2017, – 11 % par rapport à 2016). Le nombre de logements autorisés à la construction augmente cependant de 6,1 % en 2017.

L’évolution du crédit est dynamique. Du côté des entreprises, les crédits d’investissement sont une nouvelle fois en hausse (+ 6,5 %), bien que le rythme ralentisse. Du côté des ménages, l’encours des crédits à l’habitat continue de progresser avec une hausse de 3,7 %.

Le retour de l’inflation

Les prix moyens à la consommation repartent légèrement à la hausse : + 0,7 %, après – 0,8 % en 2016. Cette évolution est similaire à celle des prix relevés en Guadeloupe et en Guyane. Sur la France entière les prix moyens augmentent de 1,0 %.

Les produits pétroliers, dont les prix augmentent de 10,7 %, sont les principaux contributeurs à la hausse des prix. Suivent les produits alimentaires dont les prix progressent de 1,2 %, poussés par ceux des produits frais (+ 3,8 %).

Le prix des services croît de 0,4 %, dynamisé par la hausse du prix des services de santé (+ 2,0 %). Le prix des produits manufacturés baisse de 1,5 %.

Les exportations ne font plus recette

Les échanges commerciaux diminuent fortement en volume en 2017 : – 1,9 % pour les importations et – 9,3 % pour les exportations, hors dépenses liées au tourisme.

En valeur, les importations augmentent de 1,6 %. Dans un contexte de renchérissement du prix du Brent (+ 21,4 % sur l’année), les importations d’hydrocarbures naturels (+ 21,6 %) et de produits pétroliers raffinés (+ 14,7 %) portent une contribution de + 2,9 points à cette hausse en valeur. Les importations des produits du secteur des industries agro-alimentaires augmentent de 5,3 %, tandis que les importations en biens manufacturés reculent légèrement de 0,4 %.

La baisse des exportations à destination de Guadeloupe et Guyane, combinée à une série d’incidents techniques, a entraîné le ralentissement de la production de la SARA (– 11,9 %) tout en lui permettant de reconstituer ses stocks (+ 37,4 %).

Il s’ensuit que les exportations de produits pétroliers raffinés diminuent de 26,1 % en volume. La hausse des prix des carburants a limité leur baisse en valeur à 18,4 %.

Les exportations de bananes chutent de 32,8 en volume, sous l’effet conjugué de la tempête tropicale Matthew en 2016 et de l’ouragan Maria en 2017. La stabilité du prix à l’export, imposé par le marché international, n’a pas permis de compenser cette baisse.

La production de rhum est en baisse (– 3,5 %) suite à une campagne sucrière médiocre, mais l’utilisation des stocks permet de maintenir les exportations à un bon niveau (+ 3,5 %).

La contraction des dépenses publiques freine la croissance

En 2017, les dépenses publiques chutent de 2,3 % en volume et contribuent pour – 1,0 point à la croissance. Cette baisse est due à la forte diminution de la consommation intermédiaire des administrations publiques (– 20 %), que la hausse de la masse salariale (+ 4,3 % en volume pour un point d’indice en hausse de 0,9 %) ne compense que partiellement.

Le tourisme au beau fixe

En 2017, les dépenses provenant du tourisme augmentent de 28,9 %. Les dépenses directes s’élèvent à 424,7 millions d’euros et contribuent pour + 1,0 point à la croissance du PIB.

Malgré la hausse des prix du transport liée au prix du carburant, le tourisme de séjour est en hausse de 3,1 %, tandis que le nombre de croisiéristes poursuit la forte progression des dernières années (+ 44,5 %).

Figure 1La croissance stagne en 2017Taux de croissance du PIB en volume (en %)

La croissance stagne en 2017
Martinique France entière
2013 -0,2 0,6
2014 1,2 1,0
2015 1,1 1,1
2016 -1,2 1,2
2017 0,2 2,2
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 1La croissance stagne en 2017Taux de croissance du PIB en volume (en %)

  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 2L’inflation repart à la hausseÉvolution de l’indice des prix, moyenne annuelle (en %)

L’inflation repart à la hausse
Martinique France
2009 -0,6 0,1
2010 1,5 1,5
2011 2,6 2,1
2012 1,4 2,0
2013 1,2 0,9
2014 0,7 0,5
2015 0,1 0,0
2016 -0,2 0,2
2017 0,5 1,0
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 2L’inflation repart à la hausseÉvolution de l’indice des prix, moyenne annuelle (en %)

  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 3Les dépenses publiques baissentÉvolution des dépenses en volume : taux de croissance en %

Les dépenses publiques baissent
Martinique France entière
2013 0,4 1,5
2014 1,7 1,3
2015 -0,2 1,0
2016 0,4 1,4
2017 -2,3 1,3
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 3Les dépenses publiques baissentÉvolution des dépenses en volume : taux de croissance en %

  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 4L’investissement poursuit son reculÉvolution de l’investissement en volume (en %)

L’investissement poursuit son recul
Martinique France entière
2013 -1,4 -0,8
2014 4,4 -0,3
2015 0,6 1,0
2016 -4,5 2,8
2017 -3,2 4,5
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 4L’investissement poursuit son reculÉvolution de l’investissement en volume (en %)

  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 5Le commerce extérieur ralentitÉvolution des échanges extérieurs en volume : taux de croissance en %

Le commerce extérieur ralentit
Imports Exports (hors tourisme)
2013 -0,9 -3,2
2014 3,9 39,8
2015 2,7 2,1
2016 0,4 -1,9
2017 -1,9 -5,7
  • Note : les données n’incluent pas les dépenses des touristes.
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.

Figure 5Le commerce extérieur ralentitÉvolution des échanges extérieurs en volume : taux de croissance en %

  • Note : les données n’incluent pas les dépenses des touristes.
  • Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.