Bilan économique 2018 - Martinique
En 2018, le taux de chômage reste stable malgré la progression de l’emploi salarié. La situation financière des ménages et des entreprises est satisfaisante ; l’encours sain de crédit augmente en raison des taux d’intérêt bas ; les créations d’entreprises sont également en hausse. Les secteurs portuaire et aérien continuent leur embellie, portée par le tourisme qui se maintient à un très haut niveau. Cependant, le niveau général des prix est à la hausse, poussé notamment par les tarifs de l’énergie et des services.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par
l'Insee.
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Épargne-Crédit - La distribution de crédits toujours en hausse Bilan économique 2018
Evie Coyan, Iedom
En 2018, en Martinique, l’encours sain de crédits aux entreprises comme aux ménages est en croissance. A contrario, le financement des collectivités locales est en repli. La faiblesse des taux d’intérêt de l’épargne bénéficie aux dépôts à vue.
Insee Conjoncture Martinique
No 5
Paru le :06/06/2019
En 2018, l’encours sain de crédits s’établit à 9,5 milliards d’euros, soit une augmentation annuelle de 4,3 % portée essentiellement par les ménages et les entreprises. En effet, les crédits aux ménages progressent (+ 5,7 %), ceux-ci continuant de profiter des taux d’intérêt bas pour réaliser leurs projets immobiliers.
Les crédits à l’habitat affichent une hausse de 4,8 % et représentent 71 % de l’encours des ménages. De même, les crédits à la consommation gagnent 7,7 %, alors qu’ils n’avaient cessé de reculer entre 2008 et 2014, avant de repartir à la hausse à partir de 2015. La bonne orientation du secteur automobile, ainsi que la croissance des importations de biens de consommation durables expliquent, pour partie, cette vigueur.
Les crédits aux entreprises progressent de 6,2 % et enregistrent leur hausse la plus forte depuis dix ans, grâce au dynamisme des crédits d’investissement (+ 9,9 %). En effet, l’investissement reste la première source d’endettement des entreprises et constitue 63 % de leur encours total. Les crédits immobiliers et les crédits d’exploitation, eux, augmentent faiblement (respectivement + 0,4 % et + 0,6 %).
Un nouveau recul des crédits des collectivités locales
Les crédits aux collectivités locales diminuent pour la troisième année consécutive (– 1 %). Les crédits d’investissement, qui constituent l’essentiel de cet encours, s’inscrivent en retrait de 0,6 %.
De même, les crédits aux autres agents (centres hospitaliers, associations, etc.), accusent un recul significatif de 7,3 %.
Un niveau du risque de crédit en croissance
Les créances douteuses brutes s’élèvent à 667 millions d’euros et s’inscrivent à nouveau en hausse (+ 8,3 % par rapport à 2017). Dans le détail, l’encours douteux des ménages se contracte, à l’inverse de celui des entreprises et des collectivités locales.
L’encours douteux représente 6,6 % de l’encours brut de crédits, soit une hausse de 0,3 point sur un an. Cette année encore, la Martinique est la région qui présente le risque de crédit le plus élevé.
Une hausse de l’ensemble des actifs
Les avoirs financiers des Martiniquais enregistrent une hausse globale (+ 1,8 %, soit 8,1 milliards d’euros), uniquement due à la progression des dépôts à vue. Ces derniers connaissent une forte croissance depuis plusieurs années (+ 6 % en 2018).
La réduction des taux d’intérêt a fait baisser significativement le rendement des comptes d’épargne et celui des produits indexés sur les taux de marché. En conséquence, les dépôts à vue ont augmentés et représentent désormais 44 % des actifs.
Tendance à la baisse pour les produits d’épargne et autres placements
En 2018 comme pour les années précédentes, les placements liquides ou à court terme s’inscrivent en recul (– 2,6 %). Les produits les plus pénalisés par la baisse des taux d’intérêt restent les placements indexés sur les taux du marché tels que les comptes à terme (– 21,5 %).
En revanche, les comptes d’épargne réglementée sont bien orientés en 2018 (+ 3,0 %), notamment les livrets A et bleus, les livrets ordinaires et les livrets de développement durable.
L’épargne à long terme, pour sa part, se contracte faiblement (– 0,1 %) et, ce, pour la première fois. Ces actifs s’étaient fortement développés jusqu’au début des années 2000, avant de continuer à croître à un rythme plus modéré jusqu’en 2017.
Les produits longs sont principalement des contrats d’assurance-vie, ceux-ci continuant de progresser en 2018 (+ 1,9 %). A contrario, tous les autres produits d’épargne à long terme reculent.
tableauFigure 1 – Chiffres clés
2018 (en million d’euros) | 2017 (en million d’euros) | Évolution 2018/2017 (en %) | |
---|---|---|---|
Crédits sains | 9 501 | 9 112 | 4,3 |
dont ménages | 3 938 | 3 727 | 5,7 |
entreprises | 3 893 | 3 666 | 6,2 |
collectivités | 1 205 | 1 218 | -1,0 |
autres agents | 465 | 501 | -7,2 |
Crédits douteux | 667 | 617 | 8,3 |
Actifs financiers | 8 102 | 7 957 | 1,8 |
dont dépôts à vue | 3 547 | 3 346 | 6,0 |
placements liquides ou à court terme | 2 072 | 2 127 | -2,6 |
épargne à long terme | 2 482 | 2 484 | -0,1 |
- Source : IEDOM.
tableauFigure 2 – Les ménages et les entreprises sont les principaux emprunteursRépartition des crédits par catégorie d'agents (en %)
2018 | Nombre | % |
---|---|---|
Autres agents | 465 | 4,9 |
Collectivités locales | 1 205 | 12,7 |
Entreprises | 3 893 | 41,0 |
Ménages | 3 938 | 41,4 |
Total | 9 501 | 100,0 |
- Source : IEDOM.
graphiqueFigure 2 – Les ménages et les entreprises sont les principaux emprunteursRépartition des crédits par catégorie d'agents (en %)

- Source : IEDOM.
tableauFigure 3 – Les crédits aux ménages sont portés à la fois par l'immobilier et par la consommationÉvolution des crédits aux ménages (en million d'euros)
Immobilier | Consommation | |
---|---|---|
2008 | 1 814,9 | 963,3 |
2009 | 1 893,8 | 917,6 |
2010 | 2 037,3 | 912,6 |
2011 | 2 131,8 | 907,0 |
2012 | 2 222,0 | 881,7 |
2013 | 2 335,2 | 857,5 |
2014 | 2 365,7 | 853,5 |
2015 | 2 498,6 | 936,2 |
2016 | 2 557,3 | 997,6 |
2017 | 2 651,6 | 1 070,8 |
2018 | 2 779,8 | 1 152,7 |
- Source : IEDOM.
graphiqueFigure 3 – Les crédits aux ménages sont portés à la fois par l'immobilier et par la consommationÉvolution des crédits aux ménages (en million d'euros)

- Source : IEDOM.
tableauFigure 4 – Le financement des entreprises est soutenu par l'investissementÉvolution des crédits aux entreprises (en million d'euros)
Investissement | Immobilier | Exploitation (éch. droite) | |
---|---|---|---|
2008 | 1 680,6 | 1 076,2 | 447,4 |
2009 | 1 675,7 | 1 078,4 | 394,7 |
2010 | 1 691,6 | 1 100,6 | 456,6 |
2011 | 1 681,1 | 1 102,8 | 465,2 |
2012 | 1 657,2 | 1 127,1 | 471,8 |
2013 | 1 611,9 | 1 074,8 | 444,4 |
2014 | 1 699,2 | 1 113,6 | 416,5 |
2015 | 1 921,6 | 1 070,3 | 326,5 |
2016 | 2 090,2 | 1 091,3 | 326,3 |
2017 | 2 226,7 | 1 084,8 | 351,8 |
2018 | 2 447,9 | 1 088,9 | 354,0 |
- Source : IEDOM.
graphiqueFigure 4 – Le financement des entreprises est soutenu par l'investissementÉvolution des crédits aux entreprises (en million d'euros)

- Source : IEDOM.
tableauFigure 5 – Le risque de crédit s'accroîtÉvolution des créances douteuses brutes (en million d'euros)
Encours douteux brut | Taux de créances douteuses (en %) | |
---|---|---|
2008 | 459,4 | 6,1 |
2009 | 520,2 | 6,9 |
2010 | 525,9 | 6,5 |
2011 | 521,2 | 6,3 |
2012 | 591,6 | 6,9 |
2013 | 585,2 | 6,9 |
2014 | 592,1 | 6,8 |
2015 | 574,7 | 6,3 |
2016 | 562,8 | 6,0 |
2017 | 616,5 | 6,3 |
2018 | 667,4 | 6,6 |
- Source : IEDOM.
graphiqueFigure 5 – Le risque de crédit s'accroîtÉvolution des créances douteuses brutes (en million d'euros)

- Source : IEDOM.
tableauFigure 6 – Les agents privilégient les dépôts à vueÉvolution des actifs financiers (en million d'euros)
Dépôts à vue | Placements liquides ou à court terme | Épargne à long terme | Ensemble des actifs financiers | |
---|---|---|---|---|
2008 | 1 805,6 | 2 191,9 | 1 827,6 | 5 825,0 |
2009 | 1 918,9 | 2 164,8 | 1 936,9 | 6 020,7 |
2010 | 2 007,8 | 2 145,5 | 2 061,1 | 6 214,4 |
2011 | 2 003,5 | 2 171,9 | 2 092,6 | 6 268,0 |
2012 | 2 029,6 | 2 270,1 | 2 158,8 | 6 458,4 |
2013 | 2 116,0 | 2 368,8 | 2 201,4 | 6 686,2 |
2014 | 2 249,8 | 2 348,4 | 2 288,5 | 6 886,7 |
2015 | 2 473,9 | 2 346,4 | 2 358,0 | 7 178,3 |
2016 | 2 763,1 | 2 249,7 | 2 424,9 | 7 437,7 |
2017 | 3 345,8 | 2 127,1 | 2 483,9 | 7 956,8 |
2018 | 3 547,1 | 2 072,3 | 2 482,2 | 8 101,6 |
- Source : IEDOM.
graphiqueFigure 6 – Les agents privilégient les dépôts à vueÉvolution des actifs financiers (en million d'euros)

- Source : IEDOM.
En cours de crédits pour lesquels il existe un risque de perte financière pour l’établissement de crédit, liée au non remboursement dans les conditions prévues.
En cours de crédits pour lesquels il existe un risque de perte financière pour l’établissement de crédit, liée au non remboursement dans les conditions prévues.