Bilan économique 2016 - Martinique
Les voyants de l'économie martiniquaise restent au vert en 2016. Le chômage baisse et l’emploi salarié progresse. La situation financière des ménages est satisfaisante ; l’encours sain de crédit augmente de 3,4 % en raison des taux d’intérêt en baisse. Les consommateurs ont par ailleurs profité d’une inflation quasi nulle (– 0,2 %) et d’une baisse du prix des carburants. Cependant, la baisse du prix du pétrole a entrainé une chute de 13 % des exportations martiniquaises.
Synthèse régionale, contexte national et international - 2016 : une année globalement positive pour la Martinique sur le plan économique Bilan économique 2016
Christophe Basso, Jean-Baptiste Berry, Insee
Les voyants de l'économie martiniquaise restent au vert en 2016. Le chômage baisse et l’emploi salarié progresse. La situation financière des ménages est satisfaisante ; l’encours sain de crédit augmente de 3,4 % en raison des taux d’intérêt en baisse. Les consommateurs ont par ailleurs profité d’une inflation quasi nulle (– 0,2 %) et d’une baisse du prix des carburants. Cependant, la baisse du prix du pétrole a entrainé une chute de 13 % des exportations martiniquaises.
Insee Conjoncture Martinique
No 3
Paru le :23/05/2017
- Synthèse régionale - 2016 : une année globalement positive pour la Martinique sur le plan économique
- Embellie du marché du travail
- Hausse de la consommation des ménages
- Le secteur du transport, portuaire comme aérien, est bien orienté
- Contexte national et international : résistance de la croissance nationale dans un contexte mondial décevant
- Une activité mondiale en berne en 2016
- Regain sur le second semestre 2016
- Résistance de la croissance nationale
- Dynamisme du pouvoir d’achat
- L’activité se contracte en Amérique latine
- Conjoncture et perspectives 2017 : poursuite de l’élan du second semestre 2016
Synthèse régionale - 2016 : une année globalement positive pour la Martinique sur le plan économique
Embellie du marché du travail
2016 marque la poursuite de l'embellie sur le front du chômage en Martinique. Son taux baisse de près d'un point pour s'établir à 18 %, soit cinq points de moins que la Guyane et six de moins que la Guadeloupe. Contrairement à l'hexagone, le fléau ne touche pas plus les femmes que les hommes.
Cette amélioration tendancielle est confirmée par la hausse de 1,3 % de l'emploi salarié marchand sur l'année (+ 1,5 % en 2015). Le commerce, la restauration ou encore le monde associatif sont les secteurs qui contribuent le plus à cette évolution positive. Dans une moindre mesure, l'industrie continue de voir ses effectifs augmenter.
À l'instar de l'emploi, les créations d'entreprises sont également à la hausse (2,6 %). Mais le fait notable est la très forte progression des formes sociétaires. Avec plus de 10 % d'augmentation sur un an, ces entreprises sont celles qui embauchent potentiellement des salariés, ce qui pourrait être de bon augure pour l'avenir. A contrario, la création des entreprises individuelles est à la baisse.
Un autre aspect positif est la baisse continue du nombre de défaillances d'entreprises en 2016 en Martinique (6 %).
En revanche, la construction a vécu une année en demi-teinte avec une diminution de 0,9 % du nombre de ses salariés en 2016. La chute de 4 % des mises en chantier sur l'année en est la principale cause. Si la baisse est générale sur tout le territoire, la CACEM est la zone la plus touchée. En parallèle, les autorisations de construction ont baissé de 27 % par rapport à l'année précédente, ce qui devrait avoir des répercussions sur l'année 2017.
Hausse de la consommation des ménages
L'activité financière demeure, elle, bien orientée en 2016. Les encours de crédits aux entreprises ont progressé de 5 %, boostés par les crédits à l'investissement (+ 8,8 %) et les importations de biens d'investissement (+ 8,4 %). Dans une moindre mesure, les ménages participent à cette dynamique. Leur encours sain de crédit augmente de 3,4 %. Si on constate une perte de vigueur des crédits à l'habitat (+ 2,3 %), les crédits à la consommation sont en forte hausse (6,6 %). Une conséquence est la croissance du nombre de véhicules particuliers neufs de l'ordre de 10 %.
En 2015, la consommation des ménages a progressé alors que la population a diminué. Elle reste ainsi l'un des piliers de la croissance. La consommation est également encouragée par une inflation quasi nulle en 2016 (– 0,2 %). Si les produits frais ont augmenté de 5,5 % en moyenne sur l'année, les prix de l'énergie ont chuté de 5,3 % sous l'impulsion de la baisse du prix du pétrole.
Autre incidence de la baisse du prix du pétrole, les échanges commerciaux en valeur ont reculé. Ainsi, le solde du commerce extérieur s'est dégradé avec une chute en valeur des exportations de l'ordre de 13 %, les importations ne reculant que de 3 %.
Les mauvaises conditions climatiques, et principalement l'ouragan Matthew, ont provoqué une baisse de près de 10 % de la production de banane, impactant ainsi les volumes exportés. Par ailleurs, si la production de canne est en hausse, sa qualité est moindre, la teneur en sucre ayant diminué de 15 %. Le marché du rhum est cependant toujours porteur avec une progression de l'ordre de 3 %.
Le secteur du transport, portuaire comme aérien, est bien orienté
Le transport aérien s'est fortement développé en 2016, avec une augmentation de plus de 10 % du trafic, soit 1,8 million de passagers. Cela s'explique par la bonne tenue du trafic national et régional, mais aussi par la forte progression du nombre de passagers en provenance d'Europe ou d'Amérique du Nord.
L'effet de la croisière « tête de ligne » y est pour beaucoup. La progression du nombre de croisiéristes de l'ordre de 20 % est spectaculaire.
La Martinique séduit également toujours plus de touristes de séjour (+ 6,6 %) en franchissant le seuil des 500 000 visiteurs. Les recettes touristiques directes sont évaluées à 330 millions d’euros, soit 7,5 % de plus qu'en 2015.
Contexte national et international : résistance de la croissance nationale dans un contexte mondial décevant
En 2016, l’activité économique mondiale est décevante, malgré un rebond au second semestre. L’activité économique française augmente de 1,2 %. Dans les pays dits « émergents » et les pays « en développement », qui représentent toutefois plus de 70 % de la croissance mondiale, la croissance a ralenti pour la cinquième année consécutive, tandis qu’une reprise modeste s’est poursuivie dans certains pays aux économies dites « avancées ». Trois transitions importantes continuent d’influer sur l’activité mondiale et ses perspectives. La première concerne le ralentissement progressif de l’activité économique en Chine et la réorientation progressive de l’investissement et de l’industrie manufacturière vers la consommation et les services. La seconde porte sur la forte baisse des prix de l’énergie et d’autres produits de base. La troisième est relative au décalage des politiques monétaires entre d’une part, un durcissement progressif de la politique monétaire des États-Unis dans le contexte d’une faible reprise, et d’autre part, l’assouplissement de celles de plusieurs autres grands pays avancés.
Une activité mondiale en berne en 2016
À l’échelle mondiale, l’activité économique a progressé de 3,1 %, pour 3,4 % en 2015, soit la plus faible progression depuis la récession de 2009. La baisse spectaculaire des importations dans plusieurs pays dits émergents et pays en développement qui connaissent des difficultés économiques pèse sur le commerce mondial. Ce dernier a néanmoins nettement accéléré au second semestre, éclaircissant une année médiocre. Sur l’ensemble de l’année, le volume du commerce mondial est moins dynamique qu’en 2015 : en moyenne annuelle, après avoir déjà fortement ralenti en 2015 (+ 2,4 %), la croissance des échanges mondiaux s’est établie à seulement + 1,5 % en 2016, soit la plus faible progression depuis 2009, du fait de l’atonie des importations américaines et émergentes.
Les prix du pétrole ont poursuivi leur diminution en moyenne annuelle en 2016, en raison d’anticipation sur des hausses soutenues de la production des pays membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), tandis que la production pétrolière mondiale continue de dépasser la consommation. Néanmoins, les prix du pétrole ont augmenté de quelque 20 % entre août 2016 et décembre 2016, en partie du fait de l’accord conclu par l’OPEP et d’autres pays producteurs pour réduire la production de pétrole.
Regain sur le second semestre 2016
La fin d’année 2016 a été conforme aux attentes : la conjoncture des économies dites émergentes s’est affermie et la croissance des économies dites avancées est restée solide. Le commerce mondial a ainsi nettement accéléré, éclaircissant une année médiocre, sa hausse annuelle de 2016 ayant été la plus faible depuis 2009.
Aux États-Unis, la croissance est en berne à + 1,6 %, contre 2,6 % en 2015. La consommation des ménages y a contribué pour l’essentiel, mais a été dopée en fin d’année par une bouffée d’optimisme postélectorale et le redémarrage des dépenses des entreprises.
L’activité économique est restée atone dans les pays dits émergents, notamment en Chine où l’activité a légèrement ralenti à + 6,7 % en 2016 contre + 6,9 % en 2015, et dans les pays producteurs de pétrole qui ont pâti de la faiblesse de son cours. L’activité des économies dites avancées est en croissance modérée à + 1,7 % en 2016, contre 2,1 % en 2015. Au sein de la zone euro, dans ce contexte de faiblesse des coûts de l’énergie pour les entreprises et d’assouplissement monétaire, le PIB a crû de 1,7 % en 2016 après 2 % en 2015 et deux années de récession économiques en 2012 et 2013.
Résistance de la croissance nationale
La croissance de l’activité économique pour l'année 2016 s’élève à + 1,2 %, après + 1,1 % en 2015. La dépense de consommation des ménages poursuit son redressement (+ 2,3 %, après + 1,4 % en 2015 et + 0,7 % en 2014) et l'investissement accélère (+ 2,8 % après + 1,0 %). La contribution du commerce extérieur reste négative (– 0,8 point), celle des variations de stocks est de – 0,2 point. La consommation des ménages est soutenue par un pouvoir d’achat de nouveau en hausse, car les revenus d’activité sont restés dynamiques en 2016, tandis que l’inflation a été quasi nulle du fait de sa composante énergétique.
En 2016, la production agricole a chuté (– 5,7 % après – 2,2 % en 2015), ce qui a pesé à hauteur de 0,2 point sur la croissance du produit intérieur brut : les récoltes céréalières et viticoles ont été fortement amoindries par les conditions météorologiques exceptionnellement mauvaises au printemps et à l’été dans l’hexagone. La construction accélère progressivement en 2016 : après de forts reculs en 2014 (– 2,7 %) et en 2015 (– 2,2 %), l’activité est repartie en 2016 (+ 0,7 %). La construction de logements a renoué avec la croissance, répercutant avec des délais habituels le net redressement des ventes de logements neufs.
L’emploi salarié marchand a vivement progressé au second semestre 2016 (+ 115 000 après + 72 000 au premier semestre), porté notamment par l’emploi intérimaire. Au total, l’économie française a créé 187 000 emplois marchands en 2016, une hausse inédite depuis 2007. Au quatrième trimestre 2016, le taux de chômage a baissé par rapport au trimestre précédent (– 0,1 point à 10,0 %) et a reculé de 0,2 point sur un an.
Dynamisme du pouvoir d’achat
En 2016, le pouvoir d’achat du revenu des ménages a progressé solidement, à + 1,8 % en moyenne annuelle. Cela constitue sa plus forte hausse depuis 2007, après + 0,8 % en 2015, grâce à l’accélération de l’emploi marchand et la stabilité des prix. En moyenne annuelle en 2016, les salaires nominaux dans les branches marchandes ont augmenté à peine moins qu’en 2015 (+ 1,4 % après + 1,6 %). Après deux trimestres étalés, la consommation des ménages a accéléré fin 2016 (+ 0,6 %), portant à + 2,3 % sa hausse en moyenne annuelle sur l’année. Le regain de pouvoir d’achat des ménages a également alimenté leur investissement : même si le taux d’épargne se stabilise à 13,9 %, l’investissement des ménages accélère avec une croissance atteignant + 2,4 % fin 2016.
L’activité se contracte en Amérique latine
En 2016, avec une contraction de – 1 %, le rythme de l’activité économique dans la zone Amérique Latine et Caraïbes est le plus faible enregistré depuis les crises majeures des années 1983 et 2009. Néanmoins, la baisse des prix des matières premières a constitué un important soutien aux pays consommateurs de la région.
L’activité globale marque le pas en raison du fort ralentissement des investissements étrangers liés aux mauvaises perspectives, en particulier au Brésil et au Venezuela sensibles à la chute du prix des matières premières. Dans ce contexte, les monnaies au change flottant se sont vues fortement dépréciées. Les conditions de financement se dégradent, la hausse des primes de risque, en particulier pour les dettes souveraines alourdit les charges de la dette. Au Brésil, la récession se prolonge dans un contexte de tensions politiques et de détérioration des finances publiques. Malgré le redressement du commerce extérieur, la production industrielle diminue et la demande intérieure reste dégradée.
tableauFigure 1 – Résistance de la croissance nationale en 2016Le Produit intérieur brut et l'évolution de ses composantes (Variations n/n-1 en volumes chaînés, en %)
2013 | 2014 | 2015 | 2016 | |
---|---|---|---|---|
Produit intérieur brut | 0,6 | 0,9 | 1,1 | 1,2 |
Importations | 2,1 | 4,8 | 5,7 | 4,2 |
Dép. conso. ménages | 0,5 | 0,7 | 1,4 | 2,3 |
Dép. conso. APU* | 1,5 | 1,3 | 1,1 | 1,3 |
FBCF totale | -0,8 | 0,0 | 1,0 | 2,8 |
dont ENF* | 0,2 | 1,7 | 3,1 | 3,6 |
dont ménages | -0,5 | -3,0 | -2,1 | 2,4 |
dont APU* | -0,7 | -5,3 | -3,0 | -0,1 |
Exportations | 1,9 | 3,3 | 4,3 | 1,8 |
Contribution des variations de stocks | 0,2 | 0,7 | 0,3 | -0,2 |
- *APU : administrations publiques - ENF : entreprises non financières
- Source : Insee - Comptes nationaux, base 2010
tableauFigure 2 – Les prix du pétrole poursuivent leur recul en 2016Évolution du prix moyen du baril de Brent, pétrole brut léger (Royaume Uni), moyen (Dubai) et lourd (/Texas) (calcul à pondération égale)
Année | Prix moyen du baril de Brent |
---|---|
janv-10 | 273,2 |
févr-10 | 265,1 |
mars-10 | 281 |
avr-10 | 298,3 |
mai-10 | 268,5 |
juin-10 | 264,8 |
juil-10 | 264,6 |
août-10 | 269,1 |
sept-10 | 269,8 |
oct-10 | 289,6 |
nov-10 | 299,6 |
déc-10 | 319,3 |
janv-11 | 328,5 |
févr-11 | 346,2 |
mars-11 | 384,8 |
avr-11 | 412,1 |
mai-11 | 383,4 |
juin-11 | 374,9 |
juil-11 | 382,3 |
août-11 | 356,1 |
sept-11 | 357,2 |
oct-11 | 354,1 |
nov-11 | 373,3 |
déc-11 | 366,4 |
janv-12 | 378,8 |
févr-12 | 399,4 |
mars-12 | 417,4 |
avr-12 | 403,1 |
mai-12 | 369,1 |
juin-12 | 321,5 |
juil-12 | 342,8 |
août-12 | 373,1 |
sept-12 | 376,7 |
oct-12 | 366,4 |
nov-12 | 358,5 |
déc-12 | 358,5 |
janv-13 | 372,2 |
févr-13 | 381,5 |
mars-13 | 363,6 |
avr-13 | 350,3 |
mai-13 | 352 |
juin-13 | 353,4 |
juil-13 | 372,8 |
août-13 | 382,9 |
sept-13 | 385,5 |
oct-13 | 373,7 |
nov-13 | 363,5 |
déc-13 | 373,8 |
janv-14 | 362,3 |
févr-14 | 371,4 |
mars-14 | 368,7 |
avr-14 | 371,9 |
mai-14 | 374,7 |
juin-14 | 384 |
juil-14 | 372,8 |
août-14 | 354,5 |
sept-14 | 339,8 |
oct-14 | 305,2 |
nov-14 | 272,7 |
déc-14 | 214,6 |
janv-15 | 168,1 |
févr-15 | 194,6 |
mars-15 | 187,2 |
avr-15 | 203,5 |
mai-15 | 221,5 |
juin-15 | 217,2 |
juil-15 | 192,9 |
août-15 | 162 |
sept-15 | 164 |
oct-15 | 166,4 |
nov-15 | 152,8 |
déc-15 | 129,5 |
janv-16 | 106 |
févr-16 | 110 |
mars-16 | 132,3 |
avr-16 | 42,25 |
mai-16 | 47,13 |
juin-16 | 48,48 |
juil-16 | 45,07 |
août-16 | 46,14 |
sept-16 | 46,19 |
oct-16 | 49,73 |
nov-16 | 46,44 |
déc-16 | 54,07 |
janv-17 | 54,89 |
févr-17 | 55,49 |
- Source : Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (unctadstat.unctad.org)
graphiqueFigure 2 – Les prix du pétrole poursuivent leur recul en 2016Évolution du prix moyen du baril de Brent, pétrole brut léger (Royaume Uni), moyen (Dubai) et lourd (/Texas) (calcul à pondération égale)
tableauFigure 3 – Croissance mondiale décevante Croissance du PIB en 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016, projections pour 2017
2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Monde | 3,5 | 3,3 | 3,4 | 3,4 | 3,1 | 3,5 |
Economies dites avancées | 1,2 | 1,2 | 1,8 | 2,1 | 1,7 | 2,0 |
Etats-Unis | 2,2 | 1,5 | 2,4 | 2,6 | 1,6 | 2,3 |
Zone Euro, dont : | -0,9 | -0,3 | 0,9 | 2,0 | 1,7 | 1,7 |
France* | 0,2 | 0,6 | 0,9 | 1,1 | 1,2 | 1,4 |
Allemagne | 0,6 | 0,4 | 1,6 | 1,8 | 1,8 | 1,6 |
Japon | 1,8 | 1,6 | -0,1 | 1,2 | 1,0 | 1,2 |
Pays dits émergents ou en développement | 5,3 | 4,9 | 4,6 | 4,2 | 4,1 | 4,5 |
Chine | 7,7 | 7,7 | 7,3 | 6,9 | 6,7 | 6,6 |
Inde | 5,6 | 6,6 | 7,2 | 7,9 | 6,8 | 7,2 |
Amérique Latine - Caraïbes | 3,2 | 3,0 | 1,3 | 0,1 | -1,0 | 1,1 |
Brésil | 1,9 | 3,0 | 0,1 | -3,8 | -3,6 | 0,2 |
Venezuela | 5,6 | 1,3 | -3,9 | -5,7 | -18,0 | -7,4 |
Suriname | 3,1 | 2,8 | 1,8 | 0,1 | -10,5 | -1,2 |
Caraïbes1 | 1,7 | 3,4 | 5,1 | 5,1 | 4,9 | 4,3 |
Haïti | 2,9 | 4,2 | 2,8 | 1,0 | 1,4 | 1,0 |
République Dominicaine | 7,1 | 8,5 | 9,2 | 7,7 | 6,6 | 5,3 |
Antigua et Barbuda | 3,6 | 1,5 | 4,2 | 2,2 | 3,7 | 2,2 |
Dominique | -1,3 | 0,6 | 3,9 | -4,3 | 0,6 | 3,0 |
Sainte-Lucie | -1,1 | 0,1 | 0,5 | 1,6 | 0,8 | 0,5 |
Barbade | 0,3 | 0,0 | 0,2 | 0,5 | 1,6 | 1,7 |
Trinidad et Tobago | 1,3 | 2,3 | -1,0 | -1,8 | -5,1 | 0,3 |
- 1 Antigua et Barbuda, The Bahamas, Barbados, Dominica, the Dominican Republic, Grenada, Haiti, Jamaica, St. Kitts and Nevis, St. Lucia, St. Vincent and the Grenadines and Trinidad et Tobago.
- Sources : FMI, World Economic Outlook, avril 2017 sauf (*) Insee, comptes nationaux, base 2010.
Conjoncture et perspectives 2017 : poursuite de l’élan du second semestre 2016
Les économies émergentes continueraient dans leur élan. Début 2017, le climat des affaires dans les économies émergentes continue de se bonifier et se situe à son plus haut depuis deux ans, encore bien en deçà toutefois de son niveau des années 2000. Avec la stabilisation des prix des matières premières, les monnaies des pays producteurs ont cessé de se déprécier, contribuant ainsi à une baisse de l’inflation. Les pertes de pouvoir d’achat s’atténuant, l’activité accélérerait en Russie et la récession serait moins sévère au Brésil. Au total, les importations des économies émergentes garderaient de l’élan d’ici mi-2017.
Aux États-Unis, la confiance des ménages et des entreprises a bondi après l’élection présidentielle, dopée par des perspectives de politique budgétaire expansionniste. Dans les économies avancées, le climat des affaires s’améliore également depuis fin 2016, malgré une forte remontée de l’inflation qui enraye la dynamique du pouvoir d’achat des ménages. L’activité américaine accélérerait un peu (+ 0,6 % par trimestre), tirée par la demande intérieure.
La croissance du commerce mondial atteindrait + 4,2 % sur un an mi-2017. Au premier semestre 2017, le redémarrage des moteurs américain et émergents permettrait au commerce mondial de progresser de 0,9 % par trimestre : sur un an, sa hausse atteindrait ainsi + 4,2 % mi-2017, soit plus que fin 2016 (+ 2,5 %) mais encore nettement moins que le rythme annuel moyen entre 1990 et 2007 (+ 7 % par an).
L’économie française retrouverait mi-2017 un rythme de croissance semblable à celui de l’ensemble de la zone euro. Dans l’industrie manufacturière, les carnets de commandes se sont regarnis et les chefs d’entreprise sont optimistes sur leurs perspectives d’activité. Ainsi, la valeur ajoutée manufacturière progresserait de nouveau solidement d’ici mi-2017, entraînant dans son sillage l’activité des services marchands. Au premier semestre 2017, l’activité de la branche de la construction accélérerait (+ 0,4 au premier trimestre puis + 0,8 % au deuxième). Au total, la croissance française du PIB redeviendrait comparable à celle de la zone euro : le PIB progresserait solidement au premier semestre 2017 (+ 0,3 % au premier trimestre puis + 0,5 % au deuxième). L’activité française retrouverait ainsi un rythme comparable à celui de ses voisins, après trois années de croissance plus faible que celle de la zone euro.
Pour en savoir plus
Note de conjoncture, mars 2017 et décembre 2016 Insee : « Le pouvoir d’achat ralentit, le climat conjoncturel reste favorable » et « La croissance à l’épreuve des incertitudes».
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