Bilan économique 2016 - Martinique
Les voyants de l'économie martiniquaise restent au vert en 2016. Le chômage baisse et l’emploi salarié progresse. La situation financière des ménages est satisfaisante ; l’encours sain de crédit augmente de 3,4 % en raison des taux d’intérêt en baisse. Les consommateurs ont par ailleurs profité d’une inflation quasi nulle (– 0,2 %) et d’une baisse du prix des carburants. Cependant, la baisse du prix du pétrole a entrainé une chute de 13 % des exportations martiniquaises.
Épargne-Crédit - L’activité financière demeure bien orientée en 2016 Bilan économique 2016
Evie Coyan,Iedom
L’amélioration de l’activité financière observée en Martinique en 2015 se confirme en 2016. Dans un contexte économique relativement stable, la distribution de crédits affiche une nouvelle progression, à la fois pour les entreprises et pour les ménages. L’activité de collecte s’inscrit également en hausse, les agents continuant de privilégier les dépôts à vue, et, dans une moindre mesure, l’assurance-vie. Dans ces conditions, le besoin de financement de la place martiniquaise reste stable à deux milliards d’euros.
Insee Conjoncture Martinique
No 3
Paru le :23/05/2017
Des encours de crédits qui progressent
En hausse de 3,4 %, l’encours sain (1) de crédits à la clientèle s’établit à 8,9 milliards d’euros en Martinique. Presque toutes les catégories d’agents économiques contribuent à cette évolution.
Les entreprises s’avèrent particulièrement dynamiques, avec un encours de crédits en progression de 5,0 % en 2016 contre + 2,4 % en 2015. Ce sont principalement les crédits à l’investissement qui augmentent (+ 8,8 %), ainsi que les importations de biens d’investissement (+ 8,4 %). Les crédits immobiliers enregistrent une hausse plus modérée (+ 2,0 %), tandis que les crédits d’exploitation demeurent stables (+ 0,2 %).
Les ménages participent également à la croissance de l’encours sain, bien que leurs crédits progressent plus faiblement en 2016 (+ 3,4 %) qu'en 2015 (+ 6,7 %), en lien avec une perte de vigueur des crédits à l’habitat (+ 2,3 % en 2016 contre + 5,6 % en 2015). À l’inverse, les crédits à la consommation affichent une hausse conséquente (+ 6,6 %), confirmant le rebond constaté en 2015 suite à plusieurs années de stagnation, voire de repli. Plusieurs indicateurs témoignent de cette évolution, parmi lesquels l’amélioration significative des immatriculations de véhicules particuliers neufs (+ 9,8 %).
Pour leur part, les collectivités locales enregistrent une contraction de leur encours de crédits (– 1,6 % en 2016 contre + 11,1 % en 2015). Toutefois, que ce recul est uniquement imputable aux crédits d’exploitation (– 61,5 %), alors que les crédits à l’investissement s’inscrivent en légère hausse (+ 0,9 %).
Un portefeuille de meilleure qualité
Atteignant 0,6 milliard d’euros, l’encours douteux (2) diminue pour la deuxième année consécutive (– 2,1 % en 2016 contre 2,9 % en 2015). Le taux de créances douteuses s’améliore à 6,0 % (– 0,3 point), soit le plus bas niveau constaté depuis 2008. En conséquence, les provisions affichent un nouveau retrait (– 3,6 %), portant le taux de provisionnement (3) à 50,7 % (– 0,8 point).
Une collecte bien orientée
Le montant des actifs financiers poursuit sa progression en 2016 (+ 3,6 % en 2016 contre + 4,2 % en 2015) pour s’établir à 7,4 milliards d’euros. Les principaux détenteurs restent les ménages, avec 70,2 % des dépôts.
La prédilection des agents pour les dépôts à vue, constatée en 2015, se confirme en 2016. Les dépôts à vue enregistrent une hausse de 11,7 %, alors que les placements liquides ou à court terme (incluant notamment les comptes d’épargne et les dépôts à terme) reculent de 4,1 %, en lien avec la baisse des taux d’intérêts qui a défavorablement impacté le rendement de ces produits.
L’épargne à long terme conserve un peu de vigueur (+ 2,8 %), soutenue par l’assurance-vie (+ 3,0 %) qui demeure l’un des placements préférés des agents.
tableauFigure 1 – Chiffres clés
Valeur 2016 (en milliards d'euros) | Évolution 2016/2015 (en %) | |
---|---|---|
Crédits sains | 8,9 | + 3,4% |
Dont ménages | 3,6 | + 3,4% |
Dont entreprises | 3,5 | + 5,0% |
Dont collectivités | 1,3 | - 1,6% |
Crédits douteux | 0,6 | - 2,1% |
Actifs financiers | 7,4 | + 3,6% |
Dont dépôts à vue | 2,8 | + 11,7% |
Dont placements liquides ou à court terme | 2,2 | - 4,1% |
Dont épargne à long terme | 2,4 | + 2,8% |
- Source : IEDOM - Surfi.
tableauFigure 2 – Le financement des ménages et des entreprises reste dynamiqueEvolution des encours sains de crédits ( en millier d’euros)
Ménages | Entreprises | Collectivités locales | |
---|---|---|---|
2006 | 2318 | 2776 | 700 |
2007 | 2593 | 2953 | 738 |
2008 | 2780 | 3242 | 818 |
2009 | 2812 | 3178 | 834 |
2010 | 2952 | 3279 | 1019 |
2011 | 3041 | 3295 | 1082 |
2012 | 3105 | 3296 | 1175 |
2013 | 3194 | 3164 | 1129 |
2014 | 3220 | 3265 | 1152 |
2015 | 3439 | 3345 | 1281 |
2016 | 3557 | 3511 | 1260 |
- Source : IEDOM - Surfi.
graphiqueFigure 2 – Le financement des ménages et des entreprises reste dynamiqueÉvolution des encours sains de crédits ( en millier d’euros)
tableauFigure 3 – Les crédits à moyen long terme sont prépondérantsRépartition des crédits par nature (en millier d’euros et %)
Investissement | Immobilier | Exploitation | Consommation | |
---|---|---|---|---|
Collectivités | 1239,7 | 20,2 | ||
Entreprises | 2090,2 | 1091,3 | 327,2 | |
Ménages | 2557,3 | 997,6 |
- Source : IEDOM - Surfi.
graphiqueFigure 3 – Les crédits à moyen long terme sont prépondérantsRépartition des crédits par nature (en millier d’euros et %)
tableauFigure 4 – La part de l'encours douteux diminueÉvolution des créances douteuses brutes ( en millier d’euros)
Encours douteux brut | Taux de créances douteuses brutes | |
---|---|---|
2006 | 450,5 | 7,0% |
2007 | 487,8 | 7,0% |
2008 | 459,4 | 6,1% |
2009 | 520,2 | 6,9% |
2010 | 525,9 | 6,5% |
2011 | 521,2 | 6,3% |
2012 | 591,6 | 6,9% |
2013 | 585,2 | 6,9% |
2014 | 592,1 | 6,8% |
2015 | 574,7 | 6,3% |
2016 | 562,8 | 6,0% |
- Source : IEDOM - Surfi.
graphiqueFigure 4 – La part de l'encours douteux diminueÉvolution des créances douteuses brutes ( en millier d’euros)
tableauFigure 5 – La hausse des actifs financiers est particulièrement soutenue par les dépôts à vueÉvolution des actifs financiers ( en millier d’euros)
Dépôts à vue | Placements liquides ou à court terme | Épargne à long terme | |
---|---|---|---|
2006 | 1 687,607 | 1 748,781 | 1 726,379 |
2007 | 1 863,866 | 1 996,620 | 1 809,303 |
2008 | 1 805,550 | 2 191,921 | 1 827,570 |
2009 | 1 918,932 | 2 164,804 | 1 936,936 |
2010 | 2 007,770 | 2 145,529 | 2 061,071 |
2011 | 2 003,519 | 2 171,929 | 2 092,576 |
2012 | 2 029,602 | 2 270,088 | 2 158,757 |
2013 | 2 115,988 | 2 368,813 | 2 201,454 |
2014 | 2 249,763 | 2 348,339 | 2 288,507 |
2015 | 2 473,856 | 2 346,386 | 2 357,935 |
2016 | 2 763,044 | 2 249,733 | 2 424,865 |
- Source : IEDOM - Surfi.
graphiqueFigure 5 – La hausse des actifs financiers est particulièrement soutenue par les dépôts à vueÉvolution des actifs financiers ( en millier d’euros)
Définitions
(1)Encours de crédits pour lesquels il n’a pas été identifié de risque avéré de non remboursement.
(2)Encours de crédits pour lesquels il existe un risque de perte financière, liée au non remboursement dans les conditions prévues.
(2)Part des créances douteuses ayant fait l’objet de provisions de la part des établissements bancaires, de manière à les prémunir du risque de crédit.
Pour en savoir plus
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