Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2015 - Guadeloupe

L'activité de la Guadeloupe a été plutôt bien orientée en 2015. L'emploi reste peu dynamique, le chômage toujours aussi élevé, mais des signes positifs sont ressentis sur la consommation des ménages, l'activité, le financement, et la démographie des entreprises. Le commerce et le transport sont plutôt dynamiques, mais l'agriculture a souffert d'une longue sécheresse, et la construction a des carnets de commande très peu remplis.

Insee Conjoncture Guadeloupe
Paru le :Paru le15/06/2016
Charly Darmalingon, Roman Janik, DIECCTE – Marcelle Jeanne-Rose, Insee
Insee Conjoncture Guadeloupe- Juin 2016

Chômage - Un taux de chômage stable en 2015

Charly Darmalingon, Roman Janik, DIECCTE – Marcelle Jeanne-Rose, Insee

En 2015, en Guadeloupe, le taux de chômage reste stable (23,7 %) mais il est le plus élevé des Antilles-Guyane. Le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois inscrits à Pôle emploi progresse de 0,9 % sur un an. La demande de longue durée augmente assez fortement (+ 7,2 %) reflétant les difficultés d’accès au marché du travail. Le nombre de contrats signés dans le cadre des dispositifs d’aide à l’emploi diminue de 6,1 %.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 02

Paru le :15/06/2016

En 2015, en Guadeloupe, le taux de chômage s’élève à 23,7 % (définitions), soit le plus élevé des Départements Français d’Amérique. Il est de 18,9 % en Martinique, de 21,9 % en Guyane et de 10,3 % en France hexagonale. Ce taux cache cependant de grandes disparités selon les critères observés. Ainsi, le taux de chômage des Guadeloupéennes s’élève à 25,7 %, soit 4 points de plus que celui des hommes. Elles représentent 56,3 % des chômeurs. Pour les 25-49 ans, l'écart entre les deux sexes se creuse : il est de plus de 7 points, soit 21,4 % pour les hommes et 28,8 % pour les femmes. Cependant, chez les jeunes de 15-24 ans, le chômage féminin est inférieur de 3,5 points à celui des hommes.

Le ralentissement de la demande d’emploi se confirme

Fin 2015, toutes catégories confondues, 70 020 demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi, soit 0,9 % de plus sur un an. Le ralentissement de la hausse observé en 2013 et 2014 par rapport aux années antérieures se prolonge. Seule la Martinique enregistre une baisse légère de sa demande en 2015 (– 0,2 %). En Guyane et à la Réunion l’évolution s’élève respectivement à + 2,8 % et + 2,9 %. Dans l’hexagone, la hausse s’établit à 4,9 %.

Le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) de catégorie A (définitions) enregistre une première inflexion en Guadeloupe depuis 8 ans. Il diminue de 0,6 % sur un an alors même que celui des catégories ABC continue d’augmenter, du fait d’une forte hausse de la catégorie C (+ 19,8 %). Les femmes sont toujours surreprésentées (55,6 %) même si leur part a sensiblement reculé depuis le début de la crise.

La demande d’emploi se dégrade pour les séniors

Pour la seconde année consécutive, le nombre de DEFM de moins de 25 ans et ceux de 25 à 49 ans sont en diminution dans la catégorie ABC. A l’inverse, la situation des seniors (50 ans et +) reste préoccupante avec une dégradation rapide de la demande d’emploi les concernant (+ 9,7 % en 2015). Ils représentent désormais 28,1 % des demandeurs de cette catégorie.

La part des demandeurs d’emploi de niveau baccalauréat et plus a encore augmenté et atteint 32,0 % en 2015 (+ 0,8 point). A l’inverse, le « poids » des niveaux de formation les plus faibles (V bis et VI) diminue (29,8 %). Les demandeurs ayant les niveaux de formation les plus élevés (Bac + 3 et plus) restent néanmoins très minoritaires (4,6 %).

La demande d’emploi de longue durée s’accentue

Les DEFM de longue durée continuent à progresser, + 3,8  % sur un an. Leur part atteint en 2015, 59,1 % (57,4 % fin 2014). Le nombre de demandeurs de moins d’un an est en baisse de 3,0 %. Ils sont ainsi progressivement « remplacés » par des demandeurs de longue durée. Les DEFM de très longue durée (deux ans et plus) augmentent très rapidement (+ 7,2 %). La très longue durée qui concerne 40,3 % des demandes, traduit les fortes difficultés pour s’extraire du chômage, en particulier pour les individus les plus âgés ou les femmes.

L’emploi, plus précaire pour les jeunes et les femmes

Le temps partiel demeure une pratique courante, il concerne 22,5 % des actifs occupés. Subi ou choisi, il culmine à 30 % pour les femmes, soit deux fois plus que les hommes. Pour les 15-24 ans, il explose en atteignant près de 38 %. Ces deux catégories de population sont donc les plus concernées par le sous-emploi avec un taux de 16,7 % pour les Guadeloupéennes et 25,0 % pour les jeunes.

La majorité des contrats signés dans le secteur non marchand

En 2015, le nombre de contrats signés dans le cadre des dispositifs d’aide à l’emploi s’établit à 7 220, soit, 6,1 % de moins sur un an. Dans le secteur marchand, 2 131 contrats aidés ont été signés, soit 16,5 % de moins qu’en 2014. Ce repli concerne principalement les contrats de professionnalisation. Le nombre de contrats d’apprentissage a aussi fortement baissé (– 25,3 %).

Figure 1Chiffres clés chômage

Chiffres clés chômage
Taux de chômage 2015 (en %) Variation 2015/2014 ( en point)
Ensemble 23,7 0,0
Hommes 21,6 -0,2
Femmes 25,7 0,3
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015.

Figure 1bisChiffres clés emploi

Chiffres clés emploi
Demandeurs d'emploi 2015 (en nombre) Évolution 2015/2014 ( en %)
Ensemble catégories A, B, C 65,1 0,9
Moins de 25 ans 7,4 -6,3
De 25 à 49 ans 39,4 -1,3
50 ans ou plus 18,2 9,7
  • Source : Pôle emploi-DARES, STMT.

Figure 2Le nombre de demandeurs plutôt en stagnation

Évolution des demandeurs d'emploi en fin de mois (en milliers)
Le nombre de demandeurs plutôt en stagnation (Évolution des demandeurs d'emploi en fin de mois (en milliers))
Catégories A Catégories A,B,C
2007 44,6 49,9
2008 43,2 48,2
2009 47,9 53,4
2010 49,7 55,4
2011 52,9 59,1
2012 55,2 62,1
2013 55,8 62,9
2014 57,2 64,5
2015 56,8 65,1
  • Source : Pôle emploi-DARES, STMT

Figure 2Le nombre de demandeurs plutôt en stagnation

  • Source : Pôle emploi-DARES, STMT

Figure 3Des demandeurs souvent jeunes et/ou de sexe féminin

Demandeurs d'emploi en fin de mois en données brutes (en milliers et %)
Des demandeurs souvent jeunes et/ou de sexe féminin (Demandeurs d'emploi en fin de mois en données brutes (en milliers et %))
Demandeurs d'emploi au 31/12/2015 (en milliers) Glissement annuel (1) (en %)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 28,0 25,2 1,1 -0,4
Femmes 37,0 31,6 0,5 -0,9
Moins de 25 ans 7,4 6,5 -6,3 -9,7
25 à 49 ans 39,4 33,9 -1,3 -2,9
50 ans ou plus 18,3 16,4 9,7 8,6
Inscrits depuis plus d'un an 38,5 nd 4,1 nd
Guadeloupe 65,1 56,8 0,9 -0,6
France métropolitaine 5 551,7 3 638,5 4,9 2,4
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2014 et le 31/12/2015.
  • nd : données non disponibles.
  • Sources : Pôle emploi ; DARES.

Figure 4Des bénéficiaires en baisse

Les dispositifs d'aide à l'emploi (en nombre)
Des bénéficiaires en baisse (Les dispositifs d'aide à l'emploi (en nombre))
2014 2015
Apprentissage 902 674
Professionnalisation 630 409
CUI-CAE DOM 626 712
Emplois d'avenir 374 322
Autres contrats 58 39
Contrats du secteur marchand 2 552 2 131
CUI-CAE 3 542 3 777
Emplois d'avenir 1 532 1 290
Emplois d'avenir "professeur" 64 22
Contrats du secteur non marchand 5 138 5 089
Ensemble 7 690 7 220
  • Source : Dieccte, pôle emploi, CGSS, ASP.

Figure 5Le diplôme protège du chômage

Taux de chômage par sexe et niveau de diplôme (en %)
Le diplôme protège du chômage (Taux de chômage par sexe et niveau de diplôme (en %))
Hommes Femmes Ensemble
Sans diplôme|ou CEP 28,0 33,2 30,4
Brevet |des collèges|CAP, BEP 23,0 28,0 25,3
Baccalauréat 19,3 29,3 25,2
Bac+2 11,1 13,2 13,0
Diplôme supérieur|au Bac+2 7,4 13,0 11,2
  • Champ : population en emploi de 15 ans ou plus, vivant en Guadeloupe, hors communautés.
  • Source : Enquête Emploi en Continu 2015.

Figure 5Le diplôme protège du chômage

  • Champ : population en emploi de 15 ans ou plus, vivant en Guadeloupe, hors communautés.
  • Source : Enquête Emploi en Continu 2015.

Figure 6Plus de 38 000 chômeurs au sens du BIT

Répartition de la population de 15 ans et plus par statut d'activité (en milliers)
Plus de 38 000 chômeurs au sens du BIT (Répartition de la population de 15 ans et plus par statut d'activité (en milliers))
Hommes (p) Femmes (p) Ensemble (p)
Actifs 77,4 83,8 161,2
Actifs ayant un emploi 60,7 62,3 123,0
Chômeurs 16,7 21,5 38,2
Inactifs 66,3 93,4 159,8
Ensemble 143,7 177,3 321,0
  • (p) : données provisoires.
  • Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en Guadeloupe, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015.

Figure 7Une situation précaire pour les jeunes et les femmes

Statut d'emploi selon le sexe (en %)
Une situation précaire pour les jeunes et les femmes (Statut d'emploi selon le sexe (en %))
Hommes (p) Femmes (p) 15-24 ans (p) Ensemble (p)
Temps complet 85,6 69,5 62,2 77,5
Temps partiel 14,4 30,5 37,8 22,5
Taux de sous-emploi 10,9 16,7 25 13,8
  • Champ : population en emploi de 15 ans ou plus, vivant en Guadeloupe, hors communautés.
  • (p) : données provisoires.
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015.

Chômeurs et demandeurs d’emplois

Entre 2014 et 2015, le nombre de chômeurs au sens du BIT est resté quasiment stable en moyenne annuelle, mais le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (définitions) inscrits à Pôle emploi a augmenté d’un millier de personnes. Si ces deux indicateurs évoluent souvent dans le même sens, ils peuvent aussi diverger. Entre 2014 et 2015, la différence est en partie due à la hausse concomitante du « halo » autour du chômage. Il est ainsi possible que, face aux difficultés rencontrées sur le marché du travail, certaines personnes inscrites à Pôle emploi ne cherchent plus activement d’emploi ou déclarent ne plus souhaiter travailler, s’éloignant ainsi du marché du travail.

Le nombre de demandeurs d’emploi ABC en hausse dans les Îles du Nord

Fin 2015, 5 199 demandeurs d’emploi sont inscrits en catégorie ABC dans les Îles-du-Nord (4 773 à Saint-Martin et 426 à Saint-Barthélemy), soit une hausse de 2,3 % sur un an. À Saint-Martin, la demande a augmenté de 2,4 % sur un an, à Saint-Barthélemy, de 1,9 %. La demande d’emploi de longue durée (calculée à partir des catégories ABC) représente 41,3 % des demandes à Saint-Martin, 37,3 % à Saint-Barthélemy. La catégorie A compte 4 570 demandeurs dans les Îles-du-Nord (4 238 à Saint-Martin et 332 à Saint-Barthélemy). En un an, le nombre de demandeurs d’emploi y a diminué de 0,2 %.

Sources

Avertissement 

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).

Pour en savoir plus

Documentation

Définitions (pdf, 58 Ko )