Bilan économique 2015 - Guadeloupe
L'activité de la Guadeloupe a été plutôt bien orientée en 2015. L'emploi reste peu dynamique, le chômage toujours aussi élevé, mais des signes positifs sont ressentis sur la consommation des ménages, l'activité, le financement, et la démographie des entreprises. Le commerce et le transport sont plutôt dynamiques, mais l'agriculture a souffert d'une longue sécheresse, et la construction a des carnets de commande très peu remplis.
Emploi salarié - Des pertes limitées grâce au secteur tertiaire marchand
Guy Mystille , Insee
En 2015, l’emploi salarié marchand en Guadeloupe fléchit de 0,6 % en moyenne annuelle par rapport à 2014. Ce repli résulte d'un comportement fébrile du secteur industriel et des difficultés récurrentes de celui de la construction. Toutefois, malgré un effectif moyen annuel en diminution par rapport à 2014, l’emploi salarié se stabilise dans la construction, et progresse même légèrement à chaque trimestre. De son côté, le secteur tertiaire marchand joue le rôle de modérateur.
Insee Conjoncture Guadeloupe
No 2
Paru le :15/06/2016
Le secteur industriel est tributaire de la saisonnalité
L'année 2015 s'est soldée par un léger repli de l'emploi salarié marchand guadeloupéen en moyenne annuelle. Ce recul modéré est le fait d'évolutions contradictoires qui se sont manifestées au cours de l'exercice.
Celui-ci a en effet débuté par une hausse saisonnière, principalement exprimée au sein du secteur industriel. Pour faire face à une demande forte vis-à-vis de l'agroalimentaire, ce secteur a augmenté ses effectifs au premier trimestre 2015, dans la foulée haussière affichée en fin d'exercice 2014. Le second trimestre a confirmé le caractère fragile et non pérenne des emplois proposés : la rupture est franche et marquée au troisième trimestre, et se confirme au quatrième.
La reprise est réelle dans la construction
Considéré dans sa déclinaison trimestrielle, l'emploi du secteur de la construction affiche des signes encourageants : quoique fortement en deçà des niveaux des exercices 2011 à mi 2013, il n'a en effet pas cessé de croître depuis le quatrième trimestre 2014. Il s'agit d'une reprise timide. Elle est liée à une embellie dans la construction de logements sociaux dont la mise en route des chantiers contribue fortement à la santé du secteur du BTP. Elle intervient après une période de difficultés dues en partie à une impossibilité de répondre favorablement à une demande forte. Corrélée aux agréments en matière de défiscalisation et à la reconduite du crédit d'impôts pour les travaux qui y sont éligibles, la progression est de 2,6 % part rapport au quatrième trimestre 2015.
Le secteur tertiaire marchand soutient l'emploi guadeloupéen
Le secteur tertiaire marchand freine sa tendance baissière affichée entre 2014 et 2015. Il n'est en repli que de 0,4 % en moyenne annuelle. Son évolution a été favorable en début d'année, mais il a régressé au troisième trimestre avant de rebondir en fin d'exercice. Il est ainsi en hausse modeste au quatrième trimestre 2015 par rapport au quatrième trimestre 2014 (1,1 %). Ces fluctuations confirment la volatilité des emplois affectés à ce secteur, à travers ses différentes déclinaisons. La saisonnalité joue en effet un rôle prépondérant dans les évolutions observées dans des sous-secteurs qui comblent leurs besoins ponctuels à travers l'utilisation de contrats courts ou de travail à mi-temps.
Ainsi, l'embellie du secteur tertiaire marchand est principalement portée par le secteur de l'hébergement et de la restauration. Naturellement impacté par le début de haute saison touristique, ce secteur est en effet en hausse notable de 12,3 % par rapport au troisième trimestre 2015.
Dans une bien moindre mesure, le secteur des autres activités de service contribue favorablement à l'amélioration avec une hausse de 2 % au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre. L'emploi dans le secteur du commerce a augmenté de 0,9 % sur la même période, mais l'évolution est plus accentuée par rapport au quatrième trimestre 2014 (+ 1,9 %).
tableauFigure 1 – Chiffres Clés
Nombre de salariés (effectifs) | Évolution 2014/2015 (%) | |
---|---|---|
Industrie | 8 574 | -0,8 |
Construction | 6 648 | -2,1 |
tertiaire marchand | 47 269 | -0,4 |
Total (hors agriculture) | 62 491 | -0,6 |
Agriculture | 1 712 | 0,2 |
Total | 64 203 | -0,6 |
- Source : Insee, Epure
tableauFigure 2 – Relative stabilité du secteur tertiaire
Évolution T3 2015 / T4 2015 (en %) | Évolution T4 2015 / T4 2014 (en %) | |
---|---|---|
Commerce | 0,9 | 1,9 |
Autres activités de services | 2,0 | -0,6 |
Transport et entreposage | 0,3 | 0,6 |
Hébergement et restauration | 12,3 | 2,8 |
Information et communication | -6,7 | -5,3 |
Activités financières et d'assurance | -0,3 | 0,1 |
Activites immobilères | -0,6 | 5,7 |
Activités Scientifiques et techniques - Services administratifs et de soutien | -0,6 | -1,4 |
Ensemble tertiaire marchand | 1,1 | 0,4 |
- Note : l'évolution annuelle rapporte les effectifs au 31 décembre 2014 aux effectifs au 31décembre 2015
- Source: Insee, Epure.
tableauFigure 3 – Augmentation des effectifs en 2015
Guadeloupe | Guyane | Martinique | |
---|---|---|---|
2011T1 | 107,9 | 107,9 | 96,6 |
2011T2 | 107,9 | 106,7 | 96,6 |
2011T3 | 107,4 | 112,6 | 97,4 |
2011T4 | 106,4 | 111,2 | 95,1 |
2012T1 | 107,8 | 113,6 | 95,1 |
2012T2 | 108,3 | 115,4 | 95,8 |
2012T3 | 104,8 | 114,3 | 95,1 |
2012T4 | 105,1 | 116,1 | 95,6 |
2013T1 | 107,8 | 116,8 | 97,3 |
2013T2 | 106,0 | 115,2 | 95,6 |
2013T3 | 101,1 | 114,6 | 93,7 |
2013T4 | 102,3 | 117,6 | 94,3 |
2014T1 | 103,2 | 116,6 | 94,7 |
2014T2 | 101,5 | 116,1 | 94,3 |
2014T3 | 99,5 | 116,9 | 94,9 |
2014T4 | 100,1 | 117,1 | 94,4 |
2015T1 | 101,1 | 118,1 | 95,6 |
2015T2 | 100,5 | 116,1 | 95,8 |
2015T3 | 99,5 | 117,4 | 95,5 |
2015T4 | 100,4 | 120,0 | 96,9 |
- Source : Insee, Epure.
graphiqueFigure 3 – Augmentation des effectifs en 2015Évolution de l'emploi salarié dans les trois DFA

- Source : Insee, Epure.
tableauFigure 4 – L'emploi dans la construction s'améliore
Industrie | Construction | Tertiaire marchand | Ensemble | |
---|---|---|---|---|
2011-T1 | 108 | 101 | 107 | 106 |
2011-T2 | 108 | 99 | 107 | 106 |
2011-T3 | 107 | 100 | 107 | 106 |
2011-T4 | 106 | 99 | 106 | 105 |
2012-T1 | 108 | 101 | 107 | 106 |
2012-T2 | 108 | 100 | 108 | 107 |
2012-T3 | 102 | 97 | 105 | 104 |
2012-T4 | 103 | 97 | 105 | 104 |
2013-T1 | 110 | 99 | 107 | 106 |
2013-T2 | 109 | 101 | 105 | 105 |
2013-T3 | 104 | 91 | 101 | 100 |
2013-T4 | 104 | 89 | 103 | 101 |
2014-T1 | 105 | 90 | 103 | 102 |
2014-T2 | 105 | 88 | 101 | 100 |
2014-T3 | 104 | 85 | 100 | 98 |
2014-T4 | 103 | 84 | 101 | 99 |
2015-T1 | 106 | 84 | 102 | 100 |
2015-T2 | 105 | 85 | 101 | 99 |
2015-T3 | 101 | 85 | 100 | 98 |
2015-T4 | 101 | 86 | 101 | 99 |
- Source : Insee, Epure.
graphiqueFigure 4 – L'emploi dans la construction s'amélioreÉvolution de l'emploi salarié marchand en Guadeloupe

- Source : Insee, Epure.
Sources
Les emplois salariés font l’objet de déclarations sous forme de Bordereaux de Recouvrement des Cotisations (BRC). Ces Bordereaux sont adressés par les employeurs aux Unions de Recouvrement de Sécurité Sociale et des Allocations Familiales (Urssaf), puis transmis trimestriellement à l’Insee. Ils concernent les salariés soumis au régime général de sécurité sociale, à l’exception :- des apprentis dont les cotisations sont prises en charge par l’État ;- des emplois domestiques ;- des fonctionnaires de l’État. Sur les données issues des BRC, une chaîne de traitement dite Epure (Extension du Projet Urssaf sur les Revenus et l’Emploi) est utilisée pour les départements français d’Amérique depuis 2006. Le champ est restreint aux activités les mieux représentées. Sont exclus du champ Epure :- les caisses de congés payés ;- les établissements de vente à domicile ;- les administrateurs d’immeubles à l’AFPA.Les données brutes ne sont pas désaisonnalisées. Les résultats sont ici présentés selon la nouvelle Nomenclature Agrégée (NA) 2008, regroupement de la nouvelle Nomenclatured’Activités Française (NAF) destiné à l’analyse économique.
Définitions
Emploi salarié
Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.
Estimations d'emploi localisées
A partir de 2009, les estimations d'emploi annuelles sont calculées à partir du dispositif Estel (Estimations d'emploi localisées), qui se fondent sur l'utilisation des sources administratives en niveau.
Pour les salariés, il s'agit des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS « grand format ») contenant, en plus des DADS stricto sensu, les données du fichier de paye des agents de l'État et celles des particuliers employeurs).
Pour les non salariés agricoles, les sources mobilisées sont les fichiers de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et pour les non salariés non agricoles, les fichiers de l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) qui est la Caisse Nationale des Unions de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales (URSSAF).
Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié » : l'emploi est mesuré sur la dernière semaine de l'année et tout emploi déclaré est comptabilisé.
Le passage à Estel permet la production des estimations d'emploi annuelles à un niveau géographique et sectoriel plus fin que l'ancien système (celui de la zone d'emploi croisée avec le niveau A38 de la nouvelle nomenclature d'activités au lieu du niveau départemental) ; de plus on disposera chaque année de la double localisation au lieu de résidence et au lieu de travail pour les salariés et d'informations sur le sexe et la tranche d'âge quinquennale des travailleurs salariés et non salariés.
Intérim
L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.
L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).
Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.
Correction des variations saisonnières / CVS
La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.
Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.
Nomenclatures
Documentation
Définitions (pdf, 58 Ko )