Bilan économique 2014 de Provence-Alpes-Côte d'Azur
L'activité mondiale a légèrement accéléré en 2014. Si la reprise s'est affermie dans les pays avancés, elle a à l'inverse fléchi dans la plupart des pays émergents. La zone euro n'a pour sa part que timidement renoué avec la croissance. En France, l'économie française a nettement ralenti, progressant de 0,2 % après + 0,7 % en 2013. Dans ce contexte, l'emploi salarié a continué de reculer. Les signes d'amélioration de l'économie régionale apparues en 2013 en Provence-Alpes-Côte d'Azur n'ont pas perduré en 2014. Cette détérioration a été ressentie dans la quasi-totalité des secteurs d'activité. En conséquence, l'emploi salarié régional s'est orienté à la baisse en 2014, alors qu'il s'était distingué du niveau national en enregistrant des créations d'emplois en 2013. En parallèle, le chômage a persisté. Le taux de chômage a notamment fortement augmenté au second semestre 2014.
Transports - Le transport de marchandises mis à mal
Fiche rédigée par l'Observatoire Régional des Transports d'après les informations obtenues auprès de la Direction de l'aviation Civile du Sud-Est, du Commissariat général au développement durable, du Grand Port Maritime de Marseille, des Voies Navigables de France, des CCI de Nice-Côte d'Azur et du Var, de la Dréal Paca et de la Direccte Paca ainsi que du MEDDE.
En 2014, les ventes de véhicules neufs ont légèrement baissé en Provence-Alpes-Côte d’Azur et le trafic de marchandises a poursuivi son repli. À l’inverse, le transport de passagers a conservé le soutien du tourisme maritime et du trafic aérien international.
Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 5
Paru le :29/05/2015
Immatriculations : baisse des ventes pour la cinquième année consécutive
Pour la cinquième année consécutive, les ventes de véhicules neufs ont légèrement diminué en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2014 (– 0,1 %), avec des divergences sensibles selon les types de véhicules (figure 1). Les immatriculations d'autobus et d'autocars (– 27 %) ainsi que de poids lourds neufs (– 13 %) ont en effet chuté, en raison notamment d'une conjoncture maussade dans les transports routiers de marchandises et de voyageurs. Par contre, les immatriculations de véhicules de tourisme et d’utilitaires légers ont très légèrement progressé (+ 0,2 %).
tableauFigure 1 – Immatriculations de véhicules neufs
Véhicules particuliers | Véhicules utilitaires légers (1) | Véhicules industriels à moteur (2) | Ensemble immatriculations (3) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2014 (nombre) | Évolution 2014/2013 (en %) | 2014 (nombre) | Évolution 2014/2013 (en %) | 2014 (nombre) | Évolution 2014/2013 (en %) | 2014 (nombre) | Évolution 2014/2013 (en %) | |
Alpes-de-Haute-provence | 3 891 | -0,6 | 910 | -0,3 | 83 | -2,4 | 4 896 | -0,7 |
Hautes-Alpes | 3 535 | 2,0 | 936 | 18,5 | 90 | -21,1 | 4 589 | 4,4 |
Alpes-Maritimes | 30 968 | -2,3 | 5 628 | -1,9 | 282 | -7,8 | 37 020 | -2,2 |
Bouches-du-Rhône | 51 517 | -0,2 | 13 041 | -0,2 | 1 001 | -1,6 | 65 823 | -0,5 |
Var | 30 722 | 3,3 | 4 991 | 8,5 | 375 | -29,0 | 36 146 | 3,4 |
Vaucluse | 15 408 | -0,2 | 3 552 | -6,2 | 401 | -18,7 | 19 373 | -2,0 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 136 041 | 0,1 | 29 058 | 0,6 | 2 232 | -12,2 | 167 847 | -0,1 |
France métropolitaine | 1 765 855 | 0,5 | 370 130 | 1,5 | 38 895 | -13,6 | 2 180 776 | 0,3 |
- Note : données brutes.
- (1) : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- (2) : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- (3) : y compris immatriculations de transports en commun.
- Source : SOeS, SIDIV.
Le transport routier de marchandises passe au rouge
Depuis six ans, hormis le modeste redressement de 2011 (+ 2,8 %), le transport routier de marchandises généré par la région est en difficulté. Il marque en 2014 un nouveau repli : – 1,3 % en tonne-kilomètre (t-km) par rapport à 2013 (figure 2). Depuis 2008, année de déclenchement de crise, l'activité du secteur routier s'est effondrée de 23 %.
En 2014, les échanges de Paca avec les régions métropolitaines ont baissé en entrée (– 2,5 % de t-km), comme en sortie (– 5,0 %). Seul, le marché interne à la région, fortement influencé par le transport de matériaux de construction, a progressé (+ 4,9 %), après deux années de contraction.
tableauFigure 2 – Évolution du transport routier de marchandises dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Entrées dans la région | Sorties de la région | Intérieur de la région | |
---|---|---|---|
2009 | 100 | 100 | 100 |
2010 | 104,26 | 108,49 | 101,3 |
2011 | 105,63 | 111,04 | 107,08 |
2012 | 99,3 | 107,73 | 106,72 |
2013 | 86,63 | 92,95 | 90,29 |
2014 | 84,43 | 88,31 | 94,71 |
- Champ : hors transport international.
- Source : SOeS, Enquête Transport routier de marchandises.
graphiqueFigure 2 – Évolution du transport routier de marchandises dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Le Grand port maritime de Marseille en perte d'énergie
L'activité du Grand port maritime de Marseille a régressé de 1,9 % en 2014 (figure 3). Ce recul s’explique par la baisse des vracs liquides (– 4,5 %), consécutive à la réduction des volumes de pétrole brut (– 8 %) et de gaz énergétiques (– 16 %). Les volumes de produits pétroliers raffinés et de vracs chimiques ont toutefois augmenté (+ 8 %). Par ailleurs, les vracs solides ont gagné 2,1 % et les marchandises diverses 2,3 %. Ces dernières ont profité du développement des échanges de conteneurs (+ 5 %), principalement dans les bassins ouest. En 2014, les conteneurs ont ainsi atteint le niveau record de 1,2 million d’EVP (équivalents vingt pieds). À Nice, les expéditions de ciment ont diminué (– 6 %) ; à Toulon, le fret a augmenté (+ 6,4 %) à la suite d'une meilleure desserte de la Tunisie. Au total, dans ces trois ports, les volumes ont baissé de 1,8 % en un an.
tableauFigure 3 – Trafic de marchandises des ports de Marseille, Nice et Toulon en 2014
2014 (en millions de tonnes) | Évolution 2014/2013 en % | Évolution annuelle moyenne 2014/2009 en % | |
---|---|---|---|
Grand port maritime de Marseille | 78,5 | -1,9 | -1,1 |
Marchandises diverses | 17,7 | 2,3 | 4,1 |
dont conteneurs | 11,3 | 4,8 | 5,4 |
Vrac solide | 13,4 | 2,1 | 9,7 |
Vrac liquide | 47,3 | -4,5 | -4,7 |
dont hydrocarbures | 43,6 | -5,4 | -5,2 |
Nice | 0,1 | -6,2 | -12,7 |
Toulon | 1,5 | 6,4 | 7,4 |
Total des trois ports | 80,1 | -1,8 | -1,1 |
- Sources : GPPM, CCI Nice-Côte d'Azur, CCI du Var
Trafic fluvial : flottement
En 2014 le trafic fluvial de Rhône-Saône a diminué de 2,2 % en volume et de 1,0 % en tonne-kilomètre (figure 4). La double contraction des flux de matériaux de construction (–11,4 %, en volume) et des matériaux énergétiques révèle l'anémie persistante du secteur du BTP et la fermeture des dernières centrales thermiques utilisant du charbon. Néanmoins, la hausse d'activité de la filière des conteneurs (+ 22 %) pourrait annoncer un avenir meilleur. Au final, le recul du bassin rhodanien a été moindre que l'ensemble des bassins nationaux (– 2,8 % en volume et – 2 % en t-km).
tableauFigure 4 – Trafic fluvial du bassin Rhône-Saône
en tonnes | en milliers de tonnes-kilomètres | |
---|---|---|
2003 | 4 726 | 917 |
2004 | 5 085 | 1087,63 |
2005 | 5 599 | 1277,31 |
2006 | 6 135 | 1 420 |
2007 | 5 432 | 1 166 |
2008 | 5 495 | 1 179 |
2009 | 5 547 | 1 281 |
2010 | 6 067 | 1 452 |
2011 | 6 269 | 1 371 |
2012 | 6 083 | 1 346 |
2013 | 5 737 | 1 305 |
2014 | 5610 | 1292 |
- Source : Voies Navigables de France
graphiqueFigure 4 – Trafic fluvial du bassin Rhône-Saône
Transport maritime : les croisières, à plein régime
En 2014, le tourisme maritime a largement progressé à Marseille (+ 12,0 %), assurant à ce port la 5e place en Méditerranée. La programmation des croisières y perd peu à peu son caractère saisonnier et les passagers de tête de ligne occupent une part croissante (35 %). A contrario, à Toulon et sur la Riviera, l'activité a perdu 3,1 % en un an. Au total, avec près de 2,2 millions de passagers en 2014, la croisière a progressé de 5,4 % en Paca (figure 5).
Dans le même temps, le trafic régulier maritime s'est érodé de 6,2 %. À Marseille (– 20 % ) et Nice (– 10 %), la forte diminution du nombre de passagers est liée aux difficultés de la compagnie SNCM. Ces deux plates-formes ont perdu de 10 % à 30 % de passagers dans leurs liaisons respectives avec la Corse. Une partie a été récupérée par le port de Toulon (+ 13 %).
tableauFigure 5 – Transport de passagers des ports maritimes de Provence-Alpes-Côte d'Azur en 2014
unité : milliers de passagers | 2014 | Évolution 2014/2013 (en %) | Évolution annuelle moyenne 2009-2014 (en %) |
---|---|---|---|
Marseille | 2 467 | -5,8 | 3,3 |
Lignes régulières | 1 160 | -20,0 | -4,7 |
Croisières | 1 307 | 12,0 | 16,0 |
Nice | 1 310 | -6,9 | -4,4 |
Lignes régulières | 716 | -10,0 | -4,4 |
Croisières* | 594 | -3,0 | -4,4 |
Toulon | 1 648 | 9,5 | 3,4 |
Lignes régulières | 1 375 | 12,6 | 3,6 |
Croisières | 273 | -3,5 | 3,9 |
Total | 5426 | -1,9 | 1,2 |
- * Nice, Villefranche et Cannes
- Sources : GPMM, Cci de Nice Côte d'Azur, Cci du Var
Ciel d'azur à l'aéroport de Nice
Sur fond de mouvements sociaux et de météo instable, les compagnies aériennes ont modifié leurs offres en 2014. À Nice, le nombre de sièges offerts diminue, mais l'installation de nouveaux opérateurs et l'ouverture de lignes supplémentaires hissent le trafic jusqu'au niveau record de 11,7 millions de passagers (+ 0,9 % en un an), grâce à un meilleur taux de remplissage des avions. Les liaisons internationales américaines (+ 14,6 %), européennes (+ 4,4 %) et africaines (+ 6,8 %) ont participé à cet essor mais le nombre de passagers nationaux a diminué sur les lignes intérieures reliant Paris et les principales villes de province (figure 6).
À l'aéroport de Marseille, les mouvements d'avions ont diminué et le nombre de voyageurs est en léger repli (8,2 millions, soit – 0,9 %). La fréquentation s'est en effet érodée sur les lignes nationales (– 5,6 %), tant parisiennes (– 6,8 %) que provinciales (– 4,6 %). Cependant, le trafic low cost a progressé (+ 3,7 %), tout comme le trafic international (+ 2,6 %). Cette hausse concerne aussi bien l'Europe (+ 4,2 %) que l'Afrique du Nord (+1,8 %), notamment l'Algérie (+ 5,4 %).
tableauFigure 6 – Trafic de passagers des aéroports de Provence-Alpes-Côte d'Azur en 2014
unité : milliers de passagers | 2014 | Évolution 2014/2013 (en %) | Évolution annuelle moyenne 2009-2014 (en %) |
---|---|---|---|
Lignes nationales | 8 186 | -4,6 | 0,3 |
dont Nice | 4 304 | -4,6 | 1,3 |
dont Marseille | 3 418 | -5,6 | -0,7 |
Lignes internationales | 12 120 | 2,8 | 5,1 |
Nice | 7 356 | 4,6 | 4,9 |
Marseille | 4 764 | 2,6 | 5,8 |
Transit | 108 | 82,4 | -19,9 |
Total | 20 425 | 0,0 | 2,8 |
Passagers lignes à bas coût (low cost) | 6 600 | 6,5 | 5,2 |
Part passagers lignes à bas coût (en %) | 32,3 | /// | /// |
- Source : Union des aéroports français.
Sources
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.