En 2024, en Corse, avec 10,7 millions de nuitées, la fréquentation dans l’hébergement marchand progresse de 6,7 % par rapport à 2023. Elle est portée par l’afflux touristique dans les hôtels et les campings. Seuls les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) affichent une baisse.

Dans le même temps, la fréquentation touristique se contracte de 0,6 % en France métropolitaine (figure 1). La Corse regagne ainsi l’attractivité qui lui avait fait défaut en 2023 (-7,2 %). Cette année, la fréquentation touristique est soutenue par le retour de la clientèle française (résidente), dont les nuitées augmentent de 3,5 %, essentiellement dans les hôtels et les campings. De même, la présence de la clientèle en provenance de l’étranger (non-résidente) s’intensifie avec 13,7 % de nuitées supplémentaires, soit la plus forte hausse de France métropolitaine (+1,5 %).

En 2024, les touristes passent 3,3 millions de nuitées dans les hôtels de Corse. Avec 318 000 nuitées de plus sur un an, le regain s’établit à 10,7 %. Il permet à l’hôtellerie insulaire non seulement de rattraper le fort déficit enregistré en 2023, mais également de dépasser le niveau record de fréquentation de 2022 avec 183 000 nuitées supplémentaires (figure 2). La Corse est la seule région de France métropolitaine à afficher un tel rebond, bien devant Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) (+1,5 %). À l’inverse, la fréquentation régresse dans les autres régions et le repli atteint -1,4 % au niveau national.

La présence accrue des touristes en provenance de l’étranger (+19,7 % de nuitées par rapport à 2023), et le regain d’intérêt suscité par la clientèle résidente (+7,4 %) stimulent la fréquentation hôtelière insulaire.

Dans les hôtels classés 3 étoiles, qui concentrent plus de la moitié des nuitées, la fréquentation augmente de 7 %. Les établissements haut de gamme (4 et 5 étoiles) tirent davantage leur épingle du jeu. Ils confirment leur attractivité avec un nombre de nuitées de 16,1 % supérieur à celui de l’année précédente. Cette évolution est notamment liée à l’expansion de l’offre d’hébergements, particulièrement dans cette catégorie.

Le dynamisme d’avant-saison se poursuit pendant l’été (figure 3). L’attractivité ne faiblit pas jusqu’à la fin de l’année. La hausse de fréquentation hôtelière fluctue entre 8 % et 12 % sur l’ensemble des trimestres.

En 2024, le taux d’occupation des chambres de l’hôtellerie insulaire est de 61 %, soit 1,5 point supérieur à celui de 2023.

Entre avril et septembre, les nuitées passées dans les campings de Corse progressent de 10,4 % par rapport à 2023 et s’établissent à 4,3 millions, soit 406 000 nuitées de plus (figure 4).

À l’image des hôtels, la clientèle augmente davantage dans les campings haut de gamme. En 2024, la Corse est la première des régions métropolitaines pour la hausse de fréquentation dans les campings, loin devant Auvergne-Rhône-Alpes et PACA.

L’hébergement de plein-air rattrape ainsi le déficit de fréquentation de l’année précédente. Inversement, en France métropolitaine, le nombre de nuitées dans les campings diminue de 0,3 %. Les campings d’Île-de-France, Centre-Val de Loire et Bretagne enregistrent les pertes les plus marquées, entre -5,5 % et -8,8 % en un an.

Au cours de l’avant-saison (avril à juin), le niveau de fréquentation dans les campings de Corse augmente de 8 % par rapport à 2023. La hausse s’accentue pendant la haute-saison, elle atteint 11 % entre juillet et août, puis 12 % au mois de septembre par rapport à l’année précédente (figure 5).

Cette année, l’hébergement de plein air retrouve une clientèle résidente (+8,5 %) et bénéficie également d’un surcroît de campeurs en provenance de l’étranger (+13,5 %). Ainsi, les campings classés 3, 4 et 5 étoiles gagnent 12 % de nuitées pendant la saison.En 2024, le taux d’occupation des campings s’établit à 43,2 %, soit 4,7 points de plus qu’en 2023.

Au cours de l’année, 3,1 millions de nuitées sont passées dans les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) de Corse, soit 1,4 % de moins qu’en 2023. Ce type d’hébergement regroupe surtout des résidences de tourisme et des villages de vacances dont l’offre diminue. Sur l’île, il est aussi prisé que les hôtels, soit bien plus qu’au niveau national.

Par rapport à l’an passé, la hausse des nuitées entre janvier et mai (+8 %), laissait présager une belle saison (figure 6). Malgré la présence accrue des touristes en provenance de l’étranger (+7,3 %), la désaffection de la clientèle résidente (-3,9 %) pèse finalement sur la fréquentation globale. Cette clientèle représente huit nuitées sur dix dans ce type d’hébergement. Elle se replie dès l’avant-saison et reste en retrait jusqu’en fin d’année.

Néanmoins, du fait d’une baisse de l’offre, le taux d’occupation 2024 des AHCT est de 49,3 %, soit 1,3 point de plus qu’en 2023.