Après une reprise fin 2023, le taux de chômage au sens du BIT baisse à nouveau. Fin 2024, il s’établit à 6,4 % de la population active, soit 0,2 point de moins (figure 1). Ce repli concerne uniquement la Haute-Corse (-0,3 point) tandis qu’en Corse-du-Sud, le chômage se stabilise. Pour autant, il reste inférieur de 0,6 point à celui de la Haute-Corse (6,1 % contre 6,7 %).

En France hors Mayotte, le chômage diminue au même rythme, mais concerne 7,3 % de la population active, soit 0,9 point de plus que le taux régional (figure 2). Le chômage insulaire figure ainsi parmi les plus bas de France après l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Pays de la Loire et la Bretagne.

Fin 2024, 19 880 personnes sont inscrites en catégories A, B et C à France Travail, soit 540 de plus sur un an (+2,8 %) (figure 3). La hausse est davantage marquée en Corse-du-Sud (+3,1 %) qu’en Haute-Corse (+2,5 %) (figure 4) (figure 5).

La catégorie A, majoritaire, qui regroupe les personnes sans emploi et tenues d’effectuer des recherches, s’étoffe de +4,0 % sur un an. Cette hausse s’explique en partie par une évolution du formulaire d’actualisation déployée à partir du mois d’octobre 2024. Les inscrits en cours du mois ne peuvent plus déclarer une activité antérieure à leur inscription. Cela conduit à augmenter les inscriptions en catégorie A, et à réduire d’autant celles en catégories B et C, sans en modifier le total.

Le nombre de personnes qui cumulent une activité réduite courte (cat. B) ou longue (cat. C) et la recherche d’un autre emploi croît de 0,5 %. Elles représentent un tiers des demandeurs d’emploi de catégories A, B et C.

Au niveau national, la hausse de la demande d’emploi est aussi imputable à la catégorie A (+3,5 %) tandis que les inscrits en B et C reculent (-0,3 %).

Ces évolutions diffèrent de celles du chômage au sens du BIT en raison d’une différence de concept. Les demandeurs d’emploi, ne sont pas considérés comme chômeurs au sens du BIT s’ils ne remplissent pas certains critères. C’est notamment le cas des plus de 55 ans qui, pour des raisons de santé ou de difficultés sur le marché du travail, ne cherchent pas activement un emploi.

Sur un an, la demande d’emploi augmente de 6,4 % pour les inscrits de longue durée (un an ou plus d’ancienneté), qui représentent 28,3 % des catégories A, B et C. C’est également le cas pour les seniors (+4,2 %), les 25-49 ans (+2,5 %), les hommes (+4,6 %) et les femmes (+1,4 %). Néanmoins, pour les 2 390 jeunes de moins de 25 ans inscrits à France Travail, la hausse est plus modérée (+0,8 % contre +5,3 % l’an passé).

Plusieurs dispositifs d’accompagnement facilitent l’insertion des jeunes. Le contrat engagement jeune (CEJ) déployé en mars 2022, vise une entrée rapide et durable dans l’emploi. Dispositif clé, il propose aux jeunes de 16 à 25 ans (ou jusqu’à 29 ans pour les travailleurs handicapés) un accompagnement intensif de 15 à 20 heures hebdomadaires, doté d’une allocation mensuelle dégressive. Depuis 2022, en Corse, plus de 4 600 jeunes sont accompagnés, dont 1 515 premières entrées en 2024 (figure 6). Les entrées diminuent de 10,4 % sur un an contre un repli de 8,7 % au niveau national.

La situation favorable des jeunes s’explique aussi par le dynamisme de l’apprentissage dans la région. En 2024, celui-ci continue de se développer avec 3 010 nouveaux contrats signés, soit 7,2 % de plus sur un an contre 3,4 % au niveau national. L’apprentissage est soutenu par l’aide exceptionnelle aux entreprises prolongée jusqu’en 2024, avec plus de 11 700 dossiers validés depuis sa création.

À l’inverse, les nouveaux contrats de professionnalisation continuent de se réduire, avec seulement 203 entrées (-30,7 % contre -24,0 % au niveau national).

En Corse comme au niveau national, les contrats aidés sont moins mobilisés, notamment les Parcours Emploi Compétences (PEC-CAE dans le secteur non marchand) et les Contrats Initiative Emploi (CIE dans le secteur marchand).

Les entrées reculent pour la troisième année consécutive (123 entrées en 2024 contre 182 en 2023). Elles baissent de 32,4 % sur un an contre -33,0 % au niveau national, en lien avec la réduction des financements dans le contexte de reprise post-Covid. Ce recul concerne aussi l’insertion par l’activité économique (-8,2 % contre -0,6 % au niveau national). En 2024, 1 169 personnes, éloignées de l’emploi en raison de difficultés personnelles et professionnelles, signent un contrat de travail à durée déterminée d’insertion (CDDI) dans les 38 structures de l’île, dont les trois quarts en ateliers et chantiers d’insertion (ACI).