En Auvergne-Rhône-Alpes, la fréquentation mensuelle des hôtels suit les tendances nationales, à l’exception des mois de mai et juin où elle progresse (+1,1 % et +0,8 %) tandis qu’elles diminuent en France métropolitaine (-0,5 % et -4,7 %). Comparé au même mois de l’année précédente, les évolutions de fréquentation positives les plus nettes se concentrent sur les mois de mars (+6,7 %) et de novembre (+5,1 %). Le nombre de nuitées chute fortement en avril (-9,2 %). Entre 2023 et 2024, le transfert de fréquentation entre les mois de mars et d’avril pourrait être imputé au positionnement du week-end de Pâques (figure 1 et figure 2).

La configuration du territoire régional, riche de ses massifs montagneux, engendre une saisonnalité du taux d’occupation des hôtels différente de celle du reste du territoire national. Le premier trimestre est ainsi caractérisé par un fort taux de remplissage ; après une chute en avril, le taux d’occupation évolue ensuite dans la région comme au niveau national.

Dans les hôtels des départements de l’Allier (-9,7 %) et de l’Ain (-5,1 %), la fréquentation annuelle se réduit fortement. Le Rhône continue de progresser (+1,3 %) même si cette tendance ralentit par rapport aux années précédentes, tandis que la Savoie (-0,2 %), l’Isère (-1,2 %) et le Puy-de-Dôme (-1,6 %) marquent le pas, après des années 2022 et 2023 dynamiques. Dans les autres départements de la région, le nombre de nuitées reste stable (figure 3).

Les deux Savoie restent très fréquentées par la clientèle résidant hors de France dite « clientèle non-résidente ». En Savoie notamment, la part de nuitées des non-résidents dépasse pour la première fois la barre des 40 %. La Drôme séduit également cette clientèle, qui, en 2024, représente le quart de sa fréquentation hôtelière totale. L’Ardèche est en léger repli (-0,9 point), tout comme la Haute-Loire et la Loire qui reculent toutes deux de 0,5 point sur les nuitées de la clientèle non-résidente.

Le très léger ralentissement observé dans la région est surtout lié à la baisse de 4,3 % de la fréquentation des hôtels de catégorie « 1-2 étoiles ». Le dynamisme de catégories opposées, hôtels « 4-5 étoiles » (+4,2 %) et hôtels « non classés » (+3 %), compense cette diminution. Malgré un fléchissement de 1,8 % par rapport à 2023, la catégorie « 3 étoiles », la plus représentée, reste la plus fréquentée dans la région, comme à l’échelle nationale, avec 9,4 millions de nuitées, représentant plus de 38 % du total.

Par rapport à 2023, le nombre de chambres offertes est relativement stable, excepté en février où l’offre s’est accrue de 3,8 %. Cette augmentation doit néanmoins être nuancée, 2024 étant une année bissextile.

En 2024, la fréquentation touristique des hébergements collectifs de plein air (campings) augmente de 1,6 % en Auvergne-Rhône-Alpes, alors qu’elle diminue de 0,3 % à l’échelon national.

Les campings du Rhône (2 % seulement des nuitées de la région sur un faible nombre d’établissements) accroissent leur activité de façon spectaculaire, avec une augmentation de 35,9 % du nombre de nuitées, portée par la clientèle résidente, dans la mesure où la part des non-résidents recule de 4,3 %.

En Isère, en Haute-Loire et dans le Puy-de-Dôme, le recul de la fréquentation hôtelière s’accompagne d’un repli de la fréquentation des campings (soit -3,9 %, -5,4 % et -2,4 % respectivement). La Haute-Savoie est le quatrième et dernier département en baisse (-4,4 %), alors que sa fréquentation hôtelière augmente.

L’attractivité des campings de la région pour la clientèle non-résidente ne faiblit pas (+1,4 %), notamment en Haute-Savoie où la part de nuitées des non-résidents augmente de 4,6 points. Cette tendance est plus modérée au niveau national (+1,0 point) (figure 4).

La part des emplacements équipés (mobilhome, bungalow,…) continue de progresser au détriment des emplacements nus (toile de tente, caravane) ; elle concerne désormais 45,8 % des séjours, soit cinq points de plus que cinq ans auparavant.

Les campings de catégorie supérieure (4-5 étoiles) sont les plus fréquentés, dans la région comme au national, et ont cumulé 6,44 millions de nuitées en 2024, soit une augmentation de 5,0 %. À l’opposé de l’échelle de classement, les campings non classés ont également progressé de 4,9 %, tandis que les campings classés 1-2 étoiles marquent le pas avec une baisse de 4,8 % (figure 5).

En termes de taux d’occupation, le mois de mai franchit la barre des 20 % dans la région, ce qui n’était plus arrivé depuis plusieurs années. De même, les mois de juillet et août ont été synonymes de forte activité (respectivement 54 % et 63 % de taux d’occupation) comparé aux étés antérieurs.