En 2024, le marché de la construction neuve en Occitanie est encore marqué par une tendance générale à la baisse, comme au niveau national (figure 1). Les mises en chantier de logements diminuent de 5,2 % par rapport à 2023. La baisse au cours des trois premiers trimestres de l’année est néanmoins suivie d’un fort regain d’activité en fin d’année (+26,8 % par rapport au troisième trimestre - figure 2). Ce rebond d’activité au quatrième trimestre est porté par les mises en chantier de logements collectifs (+41 % par rapport au trimestre précédent). Cette forte reprise pourrait s’expliquer en partie par l’accélération de l’ouverture de certains chantiers avant l’instauration de seuils carbone plus stricts à partir du 1^er janvier 2025 pour les logements collectifs dans le cadre de la réglementation environnementale RE 2020. Dans l’individuel, la hausse des mises en chantier sur le dernier trimestre est plus modérée (+9 %) et n’efface pas la baisse des trimestres précédents.

En 2024, les mises en chantier augmentent uniquement dans deux départements : l’Aude (+18,1 %) et la Haute-Garonne (+13,9 %). Tirée par le dynamisme de l’agglomération toulousaine, la construction de logements neufs croît de 13,9 % en Haute-Garonne en 2024, grâce aux mises en chantier de logements collectifs. Le département représente 32 % de la construction neuve en Occitanie.

Les mises en chantier diminuent dans tous les autres départements, assez fortement pour certains comme les Hautes-Pyrénées, le Tarn et le Gers (figure 3). Elles diminuent de 8,4 % dans l’Hérault (24 % des mises en chantier de la région).

La construction dans l’habitat collectif croît de 11 % alors que les mises en chantier dans l’habitat individuel (pur et groupé) diminuent de 22 % par rapport à 2023. Au niveau national (France hors Mayotte), la construction reprend également dans le collectif, notamment en fin d’année, et continue de baisser fortement dans l’individuel.

Les mises en chantier de logements collectifs entre 2023 et 2024 progressent fortement dans certains départements (+92 % dans l’Aude, +56 % dans le Lot, +38 % en Ariège et +37 % en Haute-Garonne), mais reculent dans d’autres (-32 % dans les Hautes-Pyrénées et -28 % dans le Gers). Celles de maisons individuelles reculent dans tous les départements de la région.

En 2024, près de 6 900 appartements neufs ont été vendus aux particuliers dans la région (réservations à la vente avec dépôt d’arrhes dans le cadre de programmes immobiliers) (figure 4). Cette hausse de 4,6 % par rapport à 2023 fait suite à deux années de fortes baisses (-53 % entre 2021 et 2023). Les réservations à la vente d’appartements ont été particulièrement fortes en Haute-Garonne et plus particulièrement dans l’agglomération toulousaine (+21,6 % en 2024) alors qu’elles ont nettement diminué dans les autres grandes agglomérations de la région (Montpellier, Nîmes, Perpignan).

Au niveau national, les ventes d’appartements neufs aux particuliers continuent de baisser en 2024 mais à un rythme bien plus faible qu’au cours des deux années précédentes (-4,8 % en 2024 après -44,3 % entre 2021 et 2023).

Les réservations à la vente de maisons neuves continuent à diminuer en 2024 (-22 %), comme depuis 2017. En effet, 513 maisons individuelles se sont vendues en Occitanie en 2017, contre 252 en 2024. Ces évolutions sont comparables à celles du niveau national.

Globalement, le nombre de logements neufs vendus aux particuliers (appartements et maisons individuelles) a légèrement progressé en 2024. Mais le nombre de logements proposés à la vente sur le marché a continué à fortement diminuer (-23,3 % en 2024 après -39 % en 2023). De ce fait, l’encours des logements disponibles en fin d’année diminue de près de 21 % par rapport à celui de fin de l’année passée (figure 5).

Les ventes aux institutionnels (acquisition en bloc de logements neufs de tout ou partie du programme immobilier d’un promoteur par un seul acquéreur, le plus souvent un acteur public ou privé du logement) s’accroissent fortement sur un an dans la région (+64,2 %) tandis qu’elles restent stables en France métropolitaine (+0,2 %).

En 2024, les surfaces de locaux non résidentiels mises en chantier diminuent de 4 % après un léger rebond en 2023 (figure 6). L’évolution varie cependant selon les secteurs économiques. Les surfaces construites s’accroissent dans les exploitations agricoles, les services publics ou d’intérêt collectif, l’artisanat, l’industrie et le commerce. A contrario, la baisse est marquée dans les secteurs des bureaux, de l’hébergement hôtelier et des entrepôts.

Les surfaces de locaux non résidentiels mise en chantier progressent dans six départements : l’Aveyron, les Hautes-Pyrénées, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Gers et l’Hérault. Elles reculent dans les sept départements restants, notamment en Haute-Garonne qui représente à elle seule 26 % de l’ensemble de la construction non résidentielle d’Occitanie.

Au cours de l’année 2024, les autorisations de construction de locaux non résidentiels s’accroissent de 9,8 % par rapport à 2023 (figure 7). Les surfaces autorisées augmentent dans les exploitations agricoles, l’hébergement hôtelier, l’industrie et l’artisanat. Elles diminuent dans l’ensemble des autres secteurs.

En 2024, la conjoncture économique continue de se dégrader dans le secteur de la construction en Occitanie. L’emploi salarié dans ce secteur recule de 2,5 % par rapport à 2023, tandis que le nombre d’intérimaires chute de 4,6 %. De plus, les créations d’entreprises de construction (hors micro-entreprises) sont moins nombreuses tandis que les défaillances augmentent.

La fin de l’année 2024 laisse cependant entrevoir une possible reprise de l’activité du secteur, avec notamment une légère hausse de l’emploi intérimaire sur le quatrième trimestre. Au début de l’année 2025, la hausse des mises en chantier amorcée fin 2024 se poursuit et les ventes d’appartements aux particuliers augmentent, sans doute favorisées par une amorce de décrue des taux d’intérêt et des prix au m². Cette reprise reste toutefois fragile en raison des incertitudes liées à la conjoncture internationale et aux contraintes budgétaires.