Insee Conjoncture Martinique ·
Juin 2023 · n° 24Bilan économique 2022 - Martinique Bonne orientation de l’économie martiniquaise en 2022
En 2022, le marché du travail s’améliore avec une baisse du nombre de demandeurs d’emploi et une hausse de l’emploi salarié du secteur tertiaire marchand (hors intérim). Les créations d’entreprises sont également en hausse. La situation financière des ménages et des entreprises est satisfaisante. Les secteurs portuaire et aérien redécollent portés en partie par la progression du flux de touristes de séjour.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.
Démographie d’entreprises - Une création d’entreprises toujours en hausse en Martinique Bilan économique 2022
Océane Lasnier (Insee)
En 2022, avec 9 396 nouvelles entreprises, la création d’entreprises martiniquaises est en hausse de 17,1 % par rapport à 2021. Les immatriculations sous le régime des micro-entrepreneurs et des sociétés augmentent, alors que celles sous le régime des entreprises classiques sont en diminution. Le nombre de nouvelles entreprises progresse dans les secteurs des services aux particuliers, des services aux entreprises et de la construction. L’évolution est nulle ou négative pour l’industrie et le commerce, transport, hébergement et restauration.
Les données utilisées pour cette publication diffèrent de celles de la publication annuelle nationale. Elles sont cohérentes avec celles de la publication portant sur les créations d’entreprises en février 2023. En effet, Les créations d’entreprises enregistrées en 2022 ont été révisées à l’occasion de cette publication, en retirant du décompte environ 10 000 créations qui avaient finalement été invalidées.
Les immatriculations au plus haut
En Martinique, 9 396 entreprises sont créées en 2022, soit une hausse de 17,1 % sur un an. Le nombre de créations atteint son plus haut niveau depuis 2016, année à partir de laquelle le nombre de nouvelles entreprises n’a fait que croître (figure 1). Les créations d’entreprises augmentent également en Guadeloupe (+16,3 %) et en Guyane (+4,6 %). En France, la croissance y est plus faible (+1,1 %).
tableauFigure 1 – Créations d'entreprises - Martinique
Sociétés | Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs | Micro-entrepreneurs | |
---|---|---|---|
2016 | 2 918 | 890 | 896 |
2017 | 3 167 | 968 | 932 |
2018 | 3 473 | 865 | 1 113 |
2019 | 3 145 | 870 | 1 540 |
2020 | 3 535 | 726 | 1 561 |
2021 | 5 007 | 789 | 2 228 |
2022 | 6 111 | 764 | 2 521 |
- Note : nombre de créations brutes.
- Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
- Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).
graphiqueFigure 1 – Créations d'entreprises - Martinique
Plus de créations des sociétés et des micro-entrepreneurs
Les nouvelles entreprises sous le régime des micro-entrepreneurs représentent 27 % des créations. Avec 2 521 immatriculations, ce régime est en progression sur un an (+13 %). Les nouvelles entreprises créées sous ce régime sont en croissance pour toutes les activités. Les plus fortes augmentations concernent les secteurs des services aux particuliers (+ 15 %) et des services aux entreprises (+15 %). Les services aux entreprises regroupent près de 40 % des immatriculations sous le régime des micro-entrepreneurs.
Les immatriculations sous le régime des sociétés sont en hausse de 22 % en 2022 avec 6 111 sociétés créées soit 65 % de l’ensemble des nouvelles entreprises. Cette progression est due aux augmentations des nouvelles entreprises dans les secteurs des services aux entreprises (+32 %) et de la construction (+8 %).
La création d’entreprise individuelle classique diminue de 3 %, après avoir connu une progression de 9 % en 2021. Ces entreprises ne représentent que 8 % des entreprises créées en 2022. Le niveau des créations des entreprises individuelles classiques reste sous la barre des 900 immatriculations depuis 2018. Certains secteurs sont toutefois en hausse : la construction (+34 %), l’industrie (+33 %) et les services aux particuliers (+27 %).
tableauFigure 2 – Nombre et évolution des créations d’entreprises par type
Zonage | Nombre de créations en 2022 | Évolution de l’ensemble (%) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Sociétés | Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs | Régime de micro-entrepreneur | Ensemble | 2021 - 2022 | 2019 - 2022 | Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 ¹ | |
Martinique | 6 111 | 764 | 2 521 | 9 396 | 17,1 | 69,1 | 11,3 |
France entière | 293 158 | 121 705 | 647 106 | 1 061 969 | 1,1 | 22,8 | 11,7 |
- ¹ : évolution qui aurait été observée pour les créations d'entreprises pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : données brutes.
- Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
- Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).
Quatre créations sur cinq dans les services aux entreprises
Parmi les entreprises créées, 79 % le sont dans le secteur des services aux entreprises. Les créations dans ce secteur augmentent de 28 % (figure 3). Cette hausse est soutenue par les créations de sociétés (+32 %) et d’entreprises situées sous le régime des micro-entrepreneurs (+15 %).
Avec 1 224 nouvelles entreprises, la création progresse de 12 % dans les services aux particuliers. Les entreprises individuelles classiques (+27 %) et celles sous le régime des micro-entrepreneurs (+15 %) sont en hausse. À l’inverse, les créations de sociétés reculent (-15 %).
La création d’entreprises dans l’industrie est stable. Avec 297 immatriculations, les nouvelles entreprises ne représentent que 3 % de l’ensemble des entreprises créées. Dans ce secteur, le nombre d’entreprises créées diminue pour les sociétés (-13 %). La hausse des immatriculations concerne les entreprises individuelles (+33 %) ainsi que les micro-entrepreneurs (+10 %).
Les immatriculations d’entreprises dans le secteur du commerce, transport, hébergement et restauration sont en baisse de 7 %. Il s’agit du second secteur le plus important en nombre avec 1 357 immatriculations. Dans ce secteur, le nombre d’entreprises créées diminue pour les sociétés (-5 %) et pour les entreprises classiques (-34 %). Les créations sous le régime des micro-entrepreneurs augmentent (+9 %).
Les immatriculations dans la construction représentent 6 % de l’ensemble des créations. Elles augmentent de 11 % par rapport à 2021. Toutes les formes juridiques sont concernées par la progression de la création d’entreprises, en particulier les entreprises individuelles classiques (+34 %).
tableauFigure 3 – Évolution entre 2021 et 2022 du nombre de créations d'entreprises par secteur - Martinique
Sociétés | Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs | Micro-entrepreneurs | Ensemble | |
---|---|---|---|---|
Ensemble | 22,0 | -3,2 | 13,2 | 17,1 |
Industrie | -13,3 | 33,3 | 10,1 | 0,0 |
Construction | 8,4 | 34,1 | 10,5 | 11,2 |
Commerce, transport, hébergement, restauration | -5,3 | -33,7 | 8,5 | -6,8 |
Services aux entreprises | 32,1 | -11,6 | 15,3 | 27,6 |
Services aux particuliers | -14,6 | 27,1 | 15,4 | 11,5 |
- Note : données brutes.
- Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
- Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).
graphiqueFigure 3 – Évolution entre 2021 et 2022 du nombre de créations d'entreprises par secteur - Martinique
Les défaillances en hausse
En 2022, les défaillances d’entreprises sont de nouveau en hausse, alors qu’elles diminuaient depuis 2017. Au cours de l’année, 291 entreprises ont fait l’objet d’une liquidation, soit un accroissement de 38 % par rapport à 2021. En France entière, alors qu’il était en baisse depuis plus de cinq ans, le nombre de défaillances est également en forte croissance (+50 %) ce qui représente 41 298 entreprises de moins (figure 4). Ces augmentations correspondent à un retour à la normale suite à une phase de deux ans durant laquelle les entreprises ont été protégées par différents dispositifs de soutien mis en place lors de la crise sanitaire tel que le prêt garanti par l’État.
tableauFigure 4 – Évolution des défaillances d'entreprises
Martinique | France entière | |
---|---|---|
déc. 2016 | 100,0 | 100,0 |
janv. 2017 | 98,4 | 99,7 |
févr. 2017 | 102,6 | 98,8 |
mars 2017 | 104,4 | 98,6 |
avr. 2017 | 100,8 | 97,3 |
mai 2017 | 104,9 | 97,2 |
juin 2017 | 103,1 | 96,1 |
juil. 2017 | 103,6 | 95,7 |
août 2017 | 102,6 | 95,7 |
sept. 2017 | 97,7 | 94,6 |
oct. 2017 | 100,5 | 94,3 |
nov. 2017 | 106,0 | 93,6 |
déc. 2017 | 103,9 | 93,8 |
janv. 2018 | 101,8 | 93,0 |
févr. 2018 | 100,0 | 92,5 |
mars 2018 | 103,6 | 91,4 |
avr. 2018 | 108,0 | 91,6 |
mai 2018 | 103,6 | 90,7 |
juin 2018 | 102,6 | 90,8 |
juil. 2018 | 103,4 | 91,2 |
août 2018 | 100,8 | 91,7 |
sept. 2018 | 104,9 | 92,0 |
oct. 2018 | 101,6 | 92,9 |
nov. 2018 | 94,3 | 92,8 |
déc. 2018 | 92,7 | 92,9 |
janv. 2019 | 93,8 | 93,6 |
févr. 2019 | 93,0 | 93,6 |
mars 2019 | 85,8 | 93,2 |
avr. 2019 | 81,6 | 93,4 |
mai 2019 | 82,4 | 93,1 |
juin 2019 | 85,0 | 92,3 |
juil. 2019 | 83,7 | 92,2 |
août 2019 | 82,4 | 91,1 |
sept. 2019 | 74,1 | 90,4 |
oct. 2019 | 78,8 | 89,3 |
nov. 2019 | 82,4 | 88,5 |
déc. 2019 | 85,2 | 87,9 |
janv. 2020 | 81,6 | 85,8 |
févr. 2020 | 80,6 | 84,6 |
mars 2020 | 84,5 | 81,1 |
avr. 2020 | 79,0 | 75,8 |
mai 2020 | 75,9 | 71,3 |
juin 2020 | 77,2 | 69,0 |
juil. 2020 | 76,2 | 66,2 |
août 2020 | 78,2 | 65,4 |
sept. 2020 | 82,4 | 62,8 |
oct. 2020 | 74,4 | 59,4 |
nov. 2020 | 69,7 | 56,6 |
déc. 2020 | 64,5 | 53,7 |
janv. 2021 | 61,9 | 51,3 |
févr. 2021 | 61,7 | 48,4 |
mars 2021 | 58,3 | 48,2 |
avr. 2021 | 63,0 | 49,4 |
mai 2021 | 63,0 | 50,4 |
juin 2021 | 60,6 | 49,7 |
juil. 2021 | 62,4 | 48,3 |
août 2021 | 59,8 | 48,2 |
sept. 2021 | 60,4 | 47,3 |
oct. 2021 | 59,3 | 46,9 |
nov. 2021 | 56,7 | 46,9 |
déc. 2021 | 54,7 | 47,5 |
janv. 2022 | 54,9 | 48,4 |
févr. 2022 | 60,4 | 50,1 |
mars 2022 | 65,3 | 52,1 |
avr. 2022 | 66,1 | 54,1 |
mai 2022 | 66,8 | 55,8 |
juin 2022 | 65,0 | 57,8 |
juil. 2022 | 64,8 | 60,2 |
août 2022 | 68,1 | 61,4 |
sept. 2022 | 67,4 | 64,3 |
oct. 2022 | 72,3 | 66,8 |
nov. 2022 | 72,5 | 69,3 |
déc. 2022 | 75,4 | 71,0 |
- Notes : données brutes, en date de jugement. Chaque point correspond au cumul des 12 derniers mois.
- Source : Fiben, Banque de France.
graphiqueFigure 4 – Évolution des défaillances d'entreprises
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
Créations d’entreprises
- Note méthodologique sur les créations d’entreprises (pdf, 116 Ko)
- Refonte du dispositif de calcul des créations d’entreprises (pdf, 130 Ko)
- Correction de la répartition des créations d'entreprises individuelles (2021) (pdf, 58 Ko)
Nomenclature
Sources
Définitions
Création d'entreprise
Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.
Cessation d'entreprise
Il s'agit de l'arrêt total de l'activité économique de l'entreprise.
Il ne faut pas confondre la notion de défaillance avec la notion plus large de cessation. Les liquidations qui font suite à une défaillance ne représentent qu'une partie, variable avec le temps et le secteur d'activité, de l'ensemble des cessations.
Défaillance d'entreprise
Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.
Micro-entrepreneur
Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.
Services aux entreprises
Les services rendus aux entreprises regroupent globalement les activités scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien.
Services aux particuliers
Les services aux particuliers se caractérisent par la mise à disposition d'une prestation technique ou intellectuelle principalement à destination des particuliers (ou ménages), même si certains d’entre eux concernent également les entreprises.
Nomenclature d'activités française / NAF rév. 2, 2008
La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.
La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.
La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .
La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.
Nomenclature agrégée - NA, 2008
Avec le passage à la NAF rév. 2 (nomenclature d'activités française révisée au 1er janvier 2008), la nomenclature économique de synthèse (NES) associée à la NAF rév. 1 disparaît en tant que telle. En effet, cette nomenclature strictement française ne permettait pas de comparaisons internationales car elle ne s'emboîtait pas dans l'arborescence de la CITI et de la NACE.
La NAF rév. 2 contient deux niveaux agrégés « standard » : les sections et divisions en, respectivement, 21 et 88 postes. Ces niveaux sont communs à la nomenclature internationale d'activités CITI rév. 4, à la nomenclature européenne d'activités NACE rév. 2 et à la NAF rév. 2.
Il était toutefois nécessaire de disposer de niveaux de regroupements supplémentaires pour répondre aux besoins de l'analyse économique et de la diffusion en matière de données de synthèse.
Sept niveaux d'agrégation sont ainsi associés à la NAF rév. 2, dénommés « A xx » où xx représente le nombre de postes du niveau. Ils constituent la nomenclature agrégée (NA) :
· A 10 : niveau international, regroupement de sections ;
· A 17 : niveau français intermédiaire entre les niveaux A 10 et A 38.
Au niveau des sections (A 21), l'industrie manufacturière est détaillée en cinq postes et, inversement, certaines activités de services sont regroupées.
· A 21 : sections, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;
· A 38 : niveau international, intermédiaire entre sections et divisions ;
· A 64 : niveau européen, intermédiaire entre les niveaux A 38 et divisions (A 88), provisoire ;
· A 88 : divisions, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;
· A 129 : niveau français intermédiaire entre les niveaux divisions (A 88) et groupes.
Entreprise
L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.
Établissement
L'établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services : ce peut être une usine, une boulangerie, un magasin de vêtements, un des hôtels d'une chaîne hôtelière, la « boutique » d'un réparateur de matériel informatique...