Début 2021, les mesures sanitaires et restrictions de déplacement pèsent sur l’activité des hôtels. En avril, leur fréquentation descend à -75 % par rapport à avril 2019 en Bretagne (figure 1). En mai, les restrictions s’allègent et la fréquentation reprend progressivement. À partir de juillet, le déficit de nuitées par rapport à 2019 s’amenuise. La fréquentation hôtelière revient presque à son niveau d’avant-crise en Bretagne (-3,1 % en juillet et -3,7 % en août), alors qu’elle reste en net retrait en France métropolitaine (-20,7 % en juillet et -14,2 % en août).

Le contexte de l’épidémie de Covid-19 a considérablement freiné la venue de la clientèle non-résidente. Entre mai et décembre 2021 (avertissement), les nuitées effectuées par cette clientèle diminuent de 50,4 % dans les hôtels bretons par rapport à la même période en 2019 (-55,6 % en France métropolitaine) (figure 2). Cette baisse affecte toutefois moins la fréquentation hôtelière en Bretagne, car la part de la clientèle venant de l’étranger (9,3 %) est nettement moins élevée qu’au niveau national (21,6 %). Dans le même temps, les nuitées effectuées par la clientèle résidente (-2,7 %) se redressent plus qu’en France (-7,9 %). Au total, le repli de fréquentation des hôtels entre mai et décembre 2021 est donc moins important en Bretagne (-10,7 %) qu’au niveau national (25,2 %).

Parmi les départements bretons, les Côtes-d’Armor et le Morbihan tirent leur épingle du jeu avec un déficit de fréquentation moindre (respectivement -4,8 % et -7,9 % par rapport à la période de mai à décembre 2019) (figure 3). En Ille-et-Vilaine, le repli est plus important (-14,7 %), sous l’effet d’une part de clientèle non-résidente plus élevée que dans les autres départements.

Représentant 44 % des nuitées réalisées entre mai et décembre 2021, les hôtels 3 étoiles de la région enregistrent une baisse de fréquentation de 6,5 %, suivis par les hôtels 4 ou 5 étoiles (-7,8 %) (figure 4). À l’autre extrémité de la gamme, les nuitées réalisées par les hôtels 1 ou 2 étoiles baissent plus fortement (-15,5 %). Elles diminuent encore plus dans les hôtels non classés en Bretagne (-22,2 %), en lien avec un nombre d’établissements en baisse de 16 %.

Avec 11,0 millions de nuitées entre mai et septembre 2021, la fréquentation des campings bretons s’approche de son niveau de 2019 (-3,8 %), un peu plus qu’au niveau national (-5,5 %) (figure 5). L’avant-saison est contrastée, avec un net retour de la clientèle en mai (+5,0 % par rapport à mai 2019) puis un repli en juin (-15,5 %). Le cœur de saison se rapproche du niveau de 2019 (-6,0 % en juillet puis -5,1 % en août). En septembre, la fréquentation s’envole à +20,6 %.

La clientèle résidente porte la fréquentation des campings bretons (+9,9 %), à l’instar de l’ensemble des campings métropolitains (+9,4 %). La clientèle venue de l’étranger continue à faire défaut (-50,6 % en Bretagne ; -39,4 % au niveau national).

Les emplacements équipés de mobile-homes, chalets ou bungalows ont un net succès auprès de la clientèle résidente en 2021, avec un nombre de nuitées en hausse de 17,8 % par rapport à 2019 (+13,3 % au niveau national). Cet engouement compense largement la chute de clients non-résidents (-61,4 % en Bretagne). Au total, la fréquentation progresse de 2,5 % sur les emplacements équipés, alors qu’elle reste en retrait de 9,6 % sur les emplacements nus.

À l’échelle des départements bretons, les campings du Morbihan atteignent une fréquentation quasiment égale à celle de 2019, portée par une part de clientèle résidente plus élevée que dans les autres départements. À l’inverse, les campings d’Ille-et-Vilaine (-9,8 %) sont pénalisés par une plus forte présence de clientèle non-résidente.

Dans les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT), la fréquentation entre mai et décembre 2021 retrouve son niveau d’avant-crise. La Bretagne est la seule région de France métropolitaine dans ce cas (-9,4 % au niveau national). Dans la région, l’activité de ces hébergements bénéficie d’une hausse de 5,3 % de la clientèle résidente et d’une moindre baisse de la clientèle venue de l’étranger (-35,5 % en Bretagne, comparé à -49,6 % au niveau national).

Dans le sillage de la fréquentation, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie bretonne est en berne au cours des premiers mois de 2021 (figure 6). Avec l’allègement des restrictions, il rebondit fortement et remonte en juin à 16 % sous son niveau d’avant-crise en Bretagne (-47 % en France). Il dépasse son niveau de 2019 tout au long de l’été et culmine à +8 % en août (-20 % en juillet et -8 % en août au niveau national). En fin d’année 2021, le chiffre d’affaires des hôtels bretons dépasse ou avoisine son niveau de 2019, alors qu’il demeure nettement en deçà en France. Au total en 2021, le chiffre d’affaires des hôtels bretons est en retrait de 20 % par rapport à celui de 2019, nettement moins qu’au niveau national (-35 %).

Dans la restauration, les fermetures prolongées de novembre 2020 à mai 2021 affectent considérablement le chiffre d’affaires, inférieur de plus de 60 % à son niveau de 2019 en Bretagne. En juin, suite aux réouvertures progressives, il se redresse fortement et culmine à +10 % en juillet. D’août à décembre 2021, le chiffre d’affaires est proche de son niveau de 2019 en Bretagne, un peu moins dynamique qu’au niveau national. Au total en 2021, le chiffre d’affaires des restaurants bretons recule de 24 % par rapport à 2019 (-20 % en France).