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Insee Conjoncture Bretagne · Juin 2022 · n° 39
Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2021 - Bretagne Nette reprise de l’activité en Bretagne en 2021 mais des difficultés perdurent dans certains secteurs

L’année 2021 se caractérise par une nette reprise de l’activité. Elle a cependant de nouveau été marquée par l’épidémie de Covid-19, qui avait profondément bouleversé l’activité économique en 2020. Ces effets se cumulent avec la montée en puissance des difficultés d’approvisionnement et de recrutement et expliquent que la reprise soit contrastée selon les secteurs. Le tissu économique de la Bretagne et son attractivité confèrent à la région un bilan globalement plus favorable qu’au niveau national.

Insee Conjoncture Bretagne
No 39
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Commerce extérieur - Un déficit commercial historique  Bilan économique 2021

Philippe Bonnafous (Direction régionale des douanes de Bretagne)

En 2021, les échanges extérieurs de la Bretagne représentent 2,4 % des exportations françaises et 2,2 % des importations. Le déficit des échanges de biens se dégrade très fortement (-1,6 milliards d’euros en 2021, après -0,5 milliard l’année précédente). Les exportations rebondissent sensiblement en 2021 mais se situent à 97 % de leur niveau de 2019, tandis que les importations atteignent un niveau historique (13,2 milliards d’euros). Le premier poste des exportations, largement excédentaire, reste celui des produits des industries agroalimentaires. Comme les années précédentes, l’Union européenne – avec l’Allemagne en tête – représente de très loin la première zone d’échanges hors de France pour la Bretagne. La Chine rétrograde à la quatrième place parmi les fournisseurs, alors qu’elle occupait la deuxième place en 2019.

Insee Conjoncture Bretagne

No 39

Paru le :21/06/2022

Un solde commercial dégradé

En 2021, les exportations (11,6 ) se rapprochent du niveau enregistré avant la crise sanitaire (11,9 Md€ en 2019) (figure 1). Les importations progressent plus fortement, dépassant de 7 % leur valeur de 2019. Elles s’établissent à 13,2 Md€, un niveau jamais atteint antérieurement. Le déficit commercial se détériore ainsi pour atteindre -1,6 Md€. Le taux de couverture (rapport entre les exportations et les importations) se situe à 88 %, contre 96 % en 2019. Hormis en 2013, les échanges de biens restent déficitaires depuis 2009.

Figure 1Les échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne sur la période 2005-2021

en milliards d’euros
Les échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne sur la période 2005-2021 (en milliards d’euros)
Année Exportations Importations Solde
2005 7,4 7,5 -0,1
2006 8,9 7,8 1,1
2007 9,5 7,9 1,6
2008 10,0 9,0 1,0
2009 7,9 7,6 0,3
2010 9,4 10,0 -0,6
2011 11,4 11,8 -0,4
2012 11,3 11,4 -0,1
2013 10,6 10,5 0,1
2014 10,1 10,6 -0,5
2015 10,6 10,7 -0,1
2016 10,6 10,8 -0,2
2017 11,3 11,6 -0,3
2018 11,4 12,4 -1,0
2019 11,9 12,3 -0,4
2020 10,6 11,2 -0,6
2021 11,6 13,2 -1,6
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Figure 1Les échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne sur la période 2005-2021

  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

La place de la région dans le commerce extérieur de la France est stable

Avec 2,4 % des exportations françaises en 2021, la Bretagne se situe, comme en 2019 et en 2020, au 12e rang des régions exportatrices. Les importations en Bretagne représentent 2,2 % du total enregistré au niveau national.

Le classement par département n’évolue pas en 2021. L’Ille-et-Vilaine figure toujours en tête avec 38 % des exportations et des importations de la région, en cohérence avec son poids économique au sein de la Bretagne (figure 2). Suivent le Finistère, le Morbihan puis les Côtes-d’Armor.

Figure 2Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par département en 2021

en %
Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par département en 2021 (en %)
Morbihan Ille-et-Vilaine Finistère Côtes-d’Armor
Exportations 22,4 38,3 28,2 11,1
Importations 24,7 37,9 26,8 10,6
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Figure 2Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par département en 2021

  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Des exportations toujours dominées par les produits agroalimentaires, qui dépassent leur niveau d’avant-crise

Les produits des industries agroalimentaires (4,1 Md€) restent de loin le premier poste d’exportation de l’économie bretonne, à un niveau supérieur à celui enregistré en 2019 (+1,8 %) (figure 3). Les performances du secteur sont notamment portées par les produits laitiers, déjà épargnés par la crise sanitaire, ainsi que par les produits de la boulangerie et de la pâtisserie.

Figure 3Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par produits en 2021

en %
Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par produits en 2021 (en %)
Produits Exportations Importations
Bretagne France entière Bretagne France entière
Produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture 5,2 3,4 5,7 2,6
Produits des industries agroalimentaires (IAA) 35,9 11,0 19,5 7,8
Produits pétroliers raffinés et coke 0,0 1,4 5,8 4,0
Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique 18,3 19,0 18,3 22,1
Matériels de transport 8,4 17,4 7,5 14,4
Produits manufacturés divers 30,0 43,9 42,7 41,4
Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets 1,9 3,2 0,4 7,0
Produits de l’édition et de la communication et produits divers non manufacturés 0,3 0,7 0,2 0,6
  • Note : Les parts étant arrondies au plus près de leurs valeurs réelles, leur somme peut être légèrement différente de 100 %.
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Les ventes d’automobiles s’effondrent, les produits pharmaceutiques affichent de bonnes performances

Au niveau national, le secteur de l’automobile a connu une bonne reprise en 2021 (+9,6 %), sans toutefois retrouver son niveau d’avant-crise (-12 % par rapport à 2019). En revanche, les ventes d’automobiles au départ de la Bretagne ont de nouveau baissé en 2021 (-33 %) et chutent ainsi de 58 % par rapport à 2019.

À l’inverse, les produits pharmaceutiques, qui avaient relativement résisté pendant la crise, enregistrent la progression la plus remarquable (+36 % par rapport à 2019), tout particulièrement à destination de Singapour, des États-Unis et de l’Allemagne. Les ventes d’équipements de communication (+47 %), de produits chimiques (+20 %) et de matériel électrique (+8 %) contribuent également à la croissance des exportations en valeur.

Importations : la hausse de la facture énergétique impacte le solde commercial

Le déficit énergétique se creuse, suivant la tendance enregistrée au niveau national. La hausse du prix des produits énergétiques en 2021 est le principal contributeur à l’accroissement des importations en valeur de produits du raffinage du pétrole (+6,4 % par rapport à 2019).

Une partie du commerce extérieur de la Bretagne est caractérisé par des flux croisés de marchandises similaires. Ainsi, les importations de produits pharmaceutiques de base (+26 % par rapport à 2019) et d’automobiles (-30 % par rapport à 2019) suivent le même mouvement que les exportations.

L’Allemagne demeure le premier partenaire de la Bretagne

L’Union européenne (UE) reste la principale zone avec laquelle commerce la Bretagne. Elle représente 55 % des exportations de la région en 2021 et 58 % des importations. L’Allemagne conserve la première place avec 10,6 % des exportations et 12,2 % des importations (figure 4). Parmi les autres partenaires prépondérants au sein de l’UE figurent l’Espagne (9,0 % des exportations et 10,2 % des importations), la Belgique (respectivement 6,7 % et 8,6 %), l’Italie (resp. 7,5 % et 6,7 %) et les Pays-Bas (resp. 6,0 % et 7,5 %).

Figure 4 Principaux pays clients et fournisseurs de la Bretagne en 2021

Principaux pays clients et fournisseurs de la Bretagne en 2021
Exportations Importations
Pays Valeur (en millions d’euros) Part du total (en %) Pays Valeur (en millions d’euros) Part du total (en %)
Allemagne 1 225 10,6 Allemagne 1 604 12,2
Espagne 1 045 9,0 Espagne 1 344 10,2
Italie 866 7,5 Belgique 1 139 8,6
Belgique 779 6,7 Chine 1 128 8,6
Pays-Bas 698 6,0 Pays-Bas 991 7,5
Royaume-Uni 688 6,0 Italie 886 6,7
Chine 639 5,5 Russie 610 4,6
États-Unis 612 5,3 Royaume-Uni 530 4,0
Singapour 557 4,8 États-Unis 519 3,9
Pologne 415 3,6 Pologne 289 2,2
Japon 177 1,5 Brésil 282 2,1
Suisse 165 1,4 Portugal 207 1,6
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Hors UE, la Russie représente le premier déficit commercial bilatéral de la Bretagne, en raison de la reprise des importations de produits pétroliers. Le principal fournisseur de la région hors UE reste la Chine. Cependant, sa part dans l’ensemble des importations bretonnes (8,6 %) recule de la deuxième place en 2019 à la quatrième place en 2021. Le textile-habillement-chaussures reste la catégorie de produits la plus importée de ce pays. Toutefois, poussé par la vigueur de la demande en composants électroniques et en équipements de communication, le niveau technologique des importations originaires de Chine s’est accru.

L’excédent commercial avec le Royaume-Uni se contracte

Bien que les flux aient été perturbés en 2021 en raison du Brexit, le Royaume-Uni reste un important partenaire commercial pour la Bretagne. Les importations ont progressé à un niveau supérieur à 2019 (+3 %), principalement portées par la hausse des achats de produits pétroliers et de produits de la pêche. En revanche, le niveau des exportations s’est dégradé (-21 % par rapport à 2019), principalement dans les secteurs de l’automobile, de l’électronique et des produits laitiers. L’excédent commercial avec le Royaume-Uni s’établit à +158 M€ en 2021, alors qu’il atteignait +440 M€ en 2019.

Pour la deuxième année consécutive, Singapour figure au premier rang des excédents commerciaux de la Bretagne (+544 M€), devant le Royaume-Uni. Suivent l’Arabie Saoudite (+128 M€), la Pologne (+126 M€) et la Slovaquie (+94 M€). A contrario, la région enregistre ses plus importants déficits commerciaux avec la Russie (-524 M€) et la Chine (-489 M€), même s’ils se réduisent sous les effets conjugués d’une baisse des achats et d’une progression des exportations. Suivent l’Allemagne (-379 M€) et la Belgique (-360 M€).

Publication rédigée par :Philippe Bonnafous (Direction régionale des douanes de Bretagne)

Pour comprendre

Les données chiffrées présentées concernent uniquement les échanges en valeur de marchandises, hors matériel militaire et hors services. L’information est collectée sur la base des déclarations d’échanges de biens (DEB) pour les échanges avec les États membres de l’Union européenne et des déclarations en douane (DAU) pour les échanges avec les autres pays (ou « pays tiers »).

Les données régionales et départementales sont établies selon les principes suivants : à l’exportation, c’est le département du pays de départ des marchandises qui est mentionné, c’est-à-dire le lieu initial à partir duquel les marchandises sont exportées et non pas le département du siège social de l’entreprise qui exporte ; à l’importation, c’est le département de destination réelle des marchandises importées qui est indiqué et non le département du siège social de l’importateur.

M€ : million d’euros ; Md€ : milliard d’euros.

Pour en savoir plus

Direction générale des douanes et droits directs, Ouvrir dans un nouvel ongletLe chiffre du commerce extérieur - Bretagne

M€ : million d’euros ; Md€ : milliard d’euros.