Insee Conjoncture Bretagne ·
Juin 2022 · n° 39
Bilan économique 2021 - Bretagne Nette reprise de l’activité en Bretagne en 2021 mais des difficultés perdurent dans
certains secteurs
L’année 2021 se caractérise par une nette reprise de l’activité. Elle a cependant de nouveau été marquée par l’épidémie de Covid-19, qui avait profondément bouleversé l’activité économique en 2020. Ces effets se cumulent avec la montée en puissance des difficultés d’approvisionnement et de recrutement et expliquent que la reprise soit contrastée selon les secteurs. Le tissu économique de la Bretagne et son attractivité confèrent à la région un bilan globalement plus favorable qu’au niveau national.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Transports - Le trafic aérien reste perturbé, les immatriculations de véhicules ne se relèvent pas Bilan économique 2021
Valérie Mariette (Insee)
En 2021, la crise sanitaire limite de nouveau le trafic aérien. Malgré un rebond de 38,4 % par rapport à 2020, le nombre de passagers enregistrés dans les aéroports de Bretagne est environ deux fois moins élevé qu’en 2019.
Dans un contexte de pénurie mondiale de semi-conducteurs, les immatriculations de véhicules neufs ne progressent pas en 2021. Elles reculent de 18,0 % par rapport au niveau d’avant-crise de 2019, un peu moins qu’en France (-21,5 %). Le repli atteint 23,4 % pour les véhicules particuliers en Bretagne (-24,4 % en France). À l’inverse, les immatriculations de véhicules utilitaires légers rebondissent en 2021 dans la région, dépassant de 1,8 % leur niveau de 2019 (-8,8 % en France).
Insee Conjoncture Bretagne
No 39
Paru le :21/06/2022
Le trafic aérien demeure très marqué par la crise sanitaire
En 2021, la persistance des mesures sanitaires liées à la lutte contre l’épidémie de Covid-19 limite de nouveau l’activité dans le secteur du transport aérien. Avec 1,07 million de passagers commerciaux enregistrés dans les aéroports bretons, le trafic aérien se relève de 38,4 % par rapport à l’année 2020, marquée par une chute drastique (-67,0 %). Il est environ deux fois moins élevé qu’en 2019 (-54,3 %). Cette baisse est un peu moins prononcée que celle constatée au niveau national (-58,0 %) (figure 1).
tableauFigure 1 – Passagers des aéroports
Type de ligne | Bretagne | France entière | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Passagers 2021 (nombre) | Évolution 2021/2019 | Évolution 2021/2020 | Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ | Évolution 2021/2019 | Évolution 2021/2020 | Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ | |
Lignes nationales | 989 419 | -45,0 | 43,5 | 3,7 | -41,0 | 33,3 | 2,4 |
Lignes internationales | 78 606 | -85,0 | -6,5 | 7,2 | -64,7 | 28,7 | 4,8 |
Transit | 5 895 | -81,2 | 186,4 | 26,4 | -57,7 | 38,0 | -3,9 |
Total | 1 073 920 | -54,3 | 38,4 | 4,6 | -58,0 | 30,5 | 4,1 |
dont lignes à bas coût (low cost) | 198 518 | -77,0 | -31,8 | 11,5 | -53,9 | 52,6 | 10,3 |
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) | 18,5 | /// | /// | /// | /// | /// | /// |
- ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : données brutes.
- /// : absence de donnée due à la nature des choses.
- Source : Union des aéroports français.
La chute du trafic sur les lignes nationales desservies par les aéroports bretons (-45,0 %) est moins importante que sur les lignes internationales (-85,0 %). Les lignes nationales représentent ainsi une part dans l’ensemble du trafic encore plus importante en 2021 (92,1 %) qu’en 2019 (76,5 %).
En Bretagne, le trafic aérien sur les lignes à bas coût (low cost) continue à chuter en 2021 (-31,8 %), alors qu’il rebondit de 52,6 % au niveau national. Par rapport à 2019, la baisse s’établit à -77,0 % dans la région (-53,9 % en France). Elle marque une rupture par rapport à la hausse régulière entre 2014 et 2019 (figure 2). Alors que les lignes à bas coût représentaient plus d’un tiers du trafic régional en 2019 (36,7 %), leur part descend à 18,5 % en 2021.
tableauFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Bretagne
National | International | À bas coût (low cost) | |
---|---|---|---|
2014 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2015 | 102,2 | 109,0 | 113,3 |
2016 | 103,7 | 120,7 | 128,7 |
2017 | 104,8 | 145,3 | 138,7 |
2018 | 115,1 | 142,1 | 152,0 |
2019 | 120,0 | 141,7 | 172,7 |
2020 | 46,0 | 22,8 | 58,2 |
2021 | 66,0 | 21,3 | 39,7 |
- Source : Union des aéroports français.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Bretagne

- Source : Union des aéroports français.
En 2021, les aéroports de Brest (653 000 passagers) et Rennes (395 000) totalisent 98 % du trafic aérien de la région, soit 9 points de plus qu’en 2019 [Ouvrir dans un nouvel ongletUnion des aéroports français, 2022 ]. Leur fréquentation rebondit fortement par rapport à 2020, de 41,4 % à Brest et de 53,8 % à Rennes. Elle demeure néanmoins nettement en deçà du niveau de 2019 (respectivement -47,2 % et -53,7%).
Les aéroports de Lorient, Dinard-Pleurtuit-Saint-Malo et Quimper totalisaient 11 % du trafic aérien breton en 2019 (256 000 passagers). Après une chute de 79,9 % en 2020, leur activité s’est de nouveau effondrée en 2021 (-68,1 %). Au total, avec seulement 16 000 passagers enregistrés par ces trois aéroports en 2021, la baisse s’établit à -93,6 % par rapport à 2019.
Les immatriculations ne remontent pas, surtout pour les véhicules particuliers
En 2021, 97 200 véhicules neufs ont été immatriculés en Bretagne, soit 4,4 % de l’ensemble des immatriculations enregistrées en France (figure 3). Les immatriculations de véhicules neufs ne remontent pas en 2021 dans la région (-0,4 %) après la forte baisse observée en 2020. Cette situation s’inscrit dans un contexte de ralentissement de la production lié à la pénurie mondiale de semi-conducteurs ayant succédé aux effets des confinements et restrictions sanitaires de 2020. Au total, le nombre de véhicules mis en circulation en 2021 recule de 18,0 % par rapport à l’année 2019 en Bretagne. La baisse est un peu moins prononcée qu’au niveau national (-21,5 %).
tableauFigure 3 – Immatriculations de véhicules neufs
Zonage | Véhicules particuliers | Véhicules utilitaires légers ¹ | Véhicules industriels à moteur ² | Ensemble immatriculations ³ | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|
2021 (nombre) | 2021 (nombre) | 2021 (nombre) | 2021 (nombre) | Évolution 2021/2019 (%) | Évolution 2021/2020 (%) | Évolution annuelle moyenne 2019/2014 * (%) | |
Côtes-d'Armor | 11 784 | 4 247 | 518 | 16 554 | -25,1 | -6,3 | 5,8 |
Finistère | 18 836 | 6 928 | 481 | 26 272 | -17,9 | -0,5 | 4,1 |
Ille-et-Vilaine | 21 708 | 8 606 | 1 332 | 31 801 | -13,9 | 2,8 | 4,9 |
Morbihan | 16 351 | 5 485 | 737 | 22 622 | -17,7 | -0,1 | 4,8 |
Bretagne | 68 679 | 25 266 | 3 068 | 97 249 | -18,0 | -0,4 | 4,8 |
France entière | 1 693 037 | 443 305 | 45 795 | 2 189 270 | -21,5 | 2,1 | 4,5 |
- ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
- * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : données brutes.
- Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
- Source : SDES, Rsvero.
Le repli des immatriculations en 2021 est nettement moins marqué en Ille-et-Vilaine (-13,9 % par rapport à 2019) que dans les Côtes-d’Armor (-25,1 %). Il est similaire à la moyenne régionale dans le Finistère et le Morbihan.
Les immatriculations de véhicules particuliers représentent 70,6 % des immatriculations de la région en 2021, une part inférieure à celle au niveau national (77,3 %). Le nombre de voitures neuves mises en circulation dans la région a reculé de 20,4 % en 2020, un peu moins qu’en France (-24,8 %). En 2021, il se replie de nouveau en Bretagne (-3,8 %) et augmente légèrement dans l’ensemble du pays (+0,5 %) (figure 4). Par rapport à 2019, le recul atteint -23,4 % en Bretagne, similaire à celui observé en France (-24,4 %). Il est plus marqué dans les Côtes-d’Armor (-30,9 %) qu’en Ille-et-Vilaine (-19,0 %).
tableauFigure 4 – Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs
Bretagne | France entière | |
---|---|---|
2014 | 100,0 | 100,0 |
2015 | 104,9 | 106,9 |
2016 | 108,8 | 112,5 |
2017 | 116,0 | 117,9 |
2018 | 123,9 | 121,4 |
2019 | 122,5 | 123,4 |
2020 | 97,4 | 92,8 |
2021 | 93,7 | 93,2 |
- Note : données brutes.
- Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
- Source : SDES, Rsvero.
graphiqueFigure 4 – Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

- Note : données brutes.
- Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
- Source : SDES, Rsvero.
En Bretagne, les immatriculations de voitures à motorisations alternatives (hybrides rechargeables, gaz et électricité) constituent 20 % de l’ensemble des voitures immatriculées en 2021 (21 % au niveau national) [Ouvrir dans un nouvel ongletLauzier, Lehuger, Neveu, 2022]. Sur un an, 13 500 voitures électriques sont mises en circulation dans la région. Elles représentent la moitié des voitures à motorisations alternatives immatriculées en 2021. En 2021, le poids des véhicules à nouvelles motorisations progresse de 8 points par rapport à 2020 et de 17 points par rapport à 2019.
Avec 25 266 immatriculations en 2021, les véhicules utilitaires légers représentent un quart des mises en circulation de la région (26,0 %); c’est 6 points de plus qu’en France (20,2 %). En 2021, les mises en circulation de ce type de véhicule rebondissent de 9,2 % en Bretagne (+8,1 % en France). Du fait d’une baisse moins prononcée en 2020 dans la région (-6,8 %) qu’au niveau national (-15,6 %), les immatriculations de véhicules utilitaires sont supérieures de 1,8 % au niveau de 2019 en Bretagne (-8,8 % en France).
En 2021, 3 068 véhicules industriels à moteur ont été immatriculés, soit une baisse de 18,8 % par rapport à 2019, du même ordre que dans l’ensemble du pays (-19,8 %).
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
Définitions
Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.
Pour en savoir plus
Dreal Bretagne, Ouvrir dans un nouvel ongletStatistiques transports
Lauzier P., Lehuger A., Neveu L. (Dreal Bretagne), « Ouvrir dans un nouvel ongletNouvelle baisse des immatriculations de voitures neuves en 2021 », Les immatriculations de véhicules neufs (2022, mars)
Union des aéroports français, « Ouvrir dans un nouvel ongletRésultats d’activité des aéroports français 2021 » (2022, mai)