Bilan économique 2019 - Martinique
Une trajectoire positive confortée
En 2019, l’économie de la Martinique conforte, en les augmentant, les résultats positifs des années précédentes. Le marché du travail s’améliore avec la baisse du chômage et la hausse de l’emploi salarié. La situation financière des ménages et des entreprises est satisfaisante même si la consommation tend à s’essouffler. L’augmentation des créations d’entreprises est significative (+ 14,6 %). Les trafics, portuaire et aérien, continuent leur embellie malgré une baisse de la fréquentation touristique hotelière. En revanche, l’année aura été marquée par une production agricole morose du fait de la forte sécheresse, et un niveau général des prix en hausse.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.
Épargne – Crédit - Progression ininterrompue de l’activité des établissements de crédit Bilan économique 2019
Evie Coyan (Iedom)
L’année 2019 est comparable à la précédente. En effet, les crédits accordés aux Martiniquais continuent de croître, notamment ceux accordés aux ménages et aux entreprises, tandis que les avoirs financiers collectés en banques restent orientés à la hausse, portés par les dépôts à vue.
Insee Conjoncture Martinique
Paru le :18/06/2020
L’encours sain de crédits progresse de 4,1 % en 2019, après + 4,3 % en 2018, et s’établit à 9,9 milliards d’euros. Les financements de court terme ont une croissance plus forte que celle des financements de moyen et long terme ; les évolutions sont contrastées, selon la catégorie de clientèle. Les crédits aux entreprises sont soutenus par l’investissement, tandis que les crédits aux ménages le sont à la fois par la consommation et par l’habitat. En revanche, le financement des collectivités locales est en repli.
Croissance des crédits aux ménages et entreprises
Le rythme de progression des crédits aux ménages ne fléchit pas en 2019 ; ils augmentent de 5,6 %, comme l’année précédente. Ce sont à la fois les crédits à l’habitat et les crédits à la consommation qui expliquent cette hausse (respectivement + 5,1 % et + 6,9 %). Les taux d’intérêt restent bas et incitent à la réalisation des projets immobiliers, ainsi qu’à l’achat de biens d’équipement.
Les crédits aux entreprises progressent de 5,3 %, après + 6,2 % l’année précédente. L’investissement constitue leur première source d’endettement, et les crédits correspondant restent très dynamiques (+ 7,7 %). De même, les crédits d’exploitation augmentent de façon significative (+ 12,5 %). À l’inverse, les crédits immobiliers se replient (– 2,1 %).
Parmi les grandes catégories de clientèles, seule celle des collectivités locales affiche des crédits en baisse (– 2,3 %). L’encours diminue depuis 2015, en lien avec les difficultés financières rencontrées par de nombreuses collectivités.
Réduction du risque de crédit
Les créances douteuses brutes recensées en Martinique enregistrent une baisse de 7,8 % en 2019. Les encours douteux nets des entreprises et des collectivités locales s’inscrivent en retrait (respectivement – 14,4 % et – 30,0 %), tandis que celui des ménages affiche une légère hausse (+ 2,8 %).
Toutes catégories de clientèles confondues, l’encours douteux représente 5,9 % de l’encours brut de crédits, soit une part en retrait de 0,7 point sur un an. Même si l’année 2018 avait été marquée par une hausse de la sinistralité des crédits, la tendance globale est à la baisse (– 0,9 point en cinq ans, – 2,0 points en quinze ans).
Les dépôts à vue, toujours privilégiés en termes d’épargne
Le montant des avoirs financiers des Martiniquais progresse de 3,4 % en 2019, après + 1,9 % l’année précédente. Ils s’élèvent désormais à 8,4 milliards d’euros.
Depuis quatre ans, les dépôts à vue en sont devenus la première composante, devant l’épargne à long terme d’une part, et les placements liquides ou à court terme d’autre part. En effet, la baisse des taux d’intérêt a significativement pénalisé le rendement des produits d’épargne et celui des produits indexés sur les taux de marché, les rendant ainsi moins attractifs. De nombreux agents se contentent désormais de laisser leur épargne sur leurs comptes de dépôts à vue.
En 2019, les dépôts à vue augmentent ainsi de 5,7 %, contre + 1,7 % pour les placements liquides ou à court terme et + 1,6 % pour les placements à long terme. Parmi les placements liquides ou à court terme, ce sont principalement les livrets ordinaires, les livrets de développement durable, et les livrets A et bleus qui affichent de belles performances (respectivement + 5,5 %, + 5,0 % et + 4,1 %). Parmi les placements à long terme, les contrats d’assurance-vie gagnent 3,8 %.
tableauFigure 1 – Chiffres clés
Montant en million d’euros | Évolution 2019/2018 (en %) | ||
---|---|---|---|
2018 | 2019 | ||
Crédits sains | 9 505 | 9 894 | 4,1 |
dont ménages | 3 938 | 4 159 | 5,6 |
entreprises | 3 893 | 4 101 | 5,3 |
collectivités | 1 205 | 1 177 | -2,3 |
Crédits douteux | 668 | 616 | -7,8 |
Actifs financiers | 8 104 | 8 380 | 3,4 |
dont dépôts à vue | 3 547 | 3 750 | 5,7 |
placements liquides ou à court terme | 2 075 | 2 110 | 1,7 |
épargne à long terme | 2 482 | 2 521 | 1,6 |
- Source : Institut d’Émission d’Outre-Mer (IEDOM).
tableauFigure 2 – L'épargne et le crédit augmentent de façon parallèleÉvolution des crédits et des dépôts de la clientèle (en milliard d'euros)
Crédits accordés | Dépôts collectés | |
---|---|---|
2008 | 7,5 | 5,8 |
2009 | 7,6 | 6,0 |
2010 | 8,1 | 6,2 |
2011 | 8,3 | 6,3 |
2012 | 8,5 | 6,5 |
2013 | 8,5 | 6,7 |
2014 | 8,7 | 6,9 |
2015 | 9,2 | 7,2 |
2016 | 9,4 | 7,4 |
2017 | 9,7 | 8,0 |
2018 | 10,2 | 8,1 |
2019 | 10,5 | 8,4 |
- Source : Institut d’Émission d’Outre-Mer (IEDOM).
graphiqueFigure 2 – L'épargne et le crédit augmentent de façon parallèleÉvolution des crédits et des dépôts de la clientèle (en milliard d'euros)
tableauFigure 3 – Les crédits aux ménages portés à la fois par l'immobilier et par la consommationÉvolution des crédits aux ménages (en million d'euros)
Consommation | Immobilier | |
---|---|---|
2008 | 963,3 | 1 814,9 |
2009 | 917,6 | 1 893,8 |
2010 | 912,6 | 2 037,3 |
2011 | 907,0 | 2 131,8 |
2012 | 881,7 | 2 222,0 |
2013 | 857,5 | 2 335,2 |
2014 | 853,5 | 2 365,7 |
2015 | 936,2 | 2 498,6 |
2016 | 997,6 | 2 557,3 |
2017 | 1 070,8 | 2 651,6 |
2018 | 1 152,7 | 2 779,8 |
2019 | 1 232,7 | 2 920,4 |
- Source : Institut d’Émission d’Outre-Mer (IEDOM).
graphiqueFigure 3 – Les crédits aux ménages portés à la fois par l'immobilier et par la consommationÉvolution des crédits aux ménages (en million d'euros)
tableauFigure 4 – Les crédits d'investissement et d'exploitation des entreprises sont dynamiquesÉvolution des crédits aux entreprises (en million d'euros)
Exploitation | Investissement | Immobilier | |
---|---|---|---|
2008 | 447,4 | 1 680,6 | 1 076,2 |
2009 | 394,7 | 1 675,7 | 1 078,4 |
2010 | 456,6 | 1 691,6 | 1 100,6 |
2011 | 465,2 | 1 681,1 | 1 102,8 |
2012 | 471,8 | 1 657,2 | 1 127,1 |
2013 | 444,4 | 1 611,9 | 1 074,8 |
2014 | 416,5 | 1 699,2 | 1 113,6 |
2015 | 326,5 | 1 921,6 | 1 070,3 |
2016 | 326,3 | 2 090,2 | 1 091,3 |
2017 | 351,8 | 2 226,7 | 1 084,8 |
2018 | 354,0 | 2 447,9 | 1 088,9 |
2019 | 398,4 | 2 635,3 | 1 066,0 |
- Source : Institut d’Émission d’Outre-Mer (IEDOM).
graphiqueFigure 4 – Les crédits d'investissement et d'exploitation des entreprises sont dynamiquesÉvolution des crédits aux entreprises (en million d'euros)
tableauFigure 5 – Le risque de crédit diminueÉvolution des créances douteuses brutes (en million d'euros)
Encours douteux brut | Taux de créances douteuses (en %) | |
---|---|---|
2008 | 459,4 | 6,1 |
2009 | 520,2 | 6,9 |
2010 | 525,9 | 6,5 |
2011 | 521,2 | 6,3 |
2012 | 591,6 | 6,9 |
2013 | 585,2 | 6,9 |
2014 | 592,1 | 6,8 |
2015 | 574,7 | 6,3 |
2016 | 562,8 | 6,0 |
2017 | 616,5 | 6,3 |
2018 | 667,6 | 6,6 |
2019 | 616,1 | 5,9 |
- Source : Institut d’Émission d’Outre-Mer (IEDOM).
graphiqueFigure 5 – Le risque de crédit diminueÉvolution des créances douteuses brutes (en million d'euros)
tableauFigure 6 – Les agents privilégient les dépôts à vueÉvolution des actifs financiers (glissement annuel en %)
Dépôts à vue | Placements liquides ou à court terme | Épargne à long terme | |
---|---|---|---|
2009 | 6,3 | -1,2 | 6,0 |
2010 | 4,6 | -0,9 | 6,4 |
2011 | -0,2 | 1,2 | 1,5 |
2012 | 1,3 | 4,5 | 3,2 |
2013 | 4,3 | 4,3 | 2,0 |
2014 | 6,3 | -0,9 | 4,0 |
2015 | 10,0 | -0,1 | 3,0 |
2016 | 11,7 | -4,1 | 2,8 |
2017 | 21,1 | -5,4 | 2,4 |
2018 | 6,0 | -2,5 | -0,1 |
2019 | 5,7 | 1,7 | 1,6 |
- Source : Institut d’Émission d’Outre-Mer (IEDOM).