Avec un total annuel au-dessus de 3,2 millions de tonnes, le tonnage global croit de plus de 153 000 tonnes (soit + 5 %) en 2019, en raison de l’exceptionnelle progression des vracs solides (+ 49 %) et dans une bien moindre mesure de celle des vracs liquides (produits pétroliers : + 1,8 %). Les marchandises diverses ne contribuent, pour leur part, que modestement (conteneur et ro-ro : + 0,4 %).

Ce résultat global place 2019 comme la troisième meilleure année, après les millésimes 2014 et 2015.

Après trois années consécutives de forte baisse (– 34 % entre 2015 et 2018), les vracs pétroliers reprennent légèrement (+ 1,8 % en 2019) en raison de l’import de pétrole brut pour la raffinerie ( + 18 %).

Cependant, malgré ces approvisionnements en matières premières, le tonnage global traité par la SARA reste, pour la troisième année consécutive, nettement en dessous de la barre du million de tonnes (933 000 t).

En effet, si les imports en produits semi-raffinés sont normalement en baisse corrélativement à la hausse de l’import de pétrole brut, c’est également le cas des exports de produits raffinés vers la Guadeloupe et la Guyane, dont le total pour la première fois n’atteint pas les 200 000 t (– 9 %). Cette nouvelle donne confirme l’autonomie grandissante de ces deux régions vis-à-vis de la raffinerie de Californie, dans le quartier du Lamentin, traduisant une modification des circuits d’approvisionnement.

Par ailleurs, l’import direct de fuel par EDF pour ses deux centrales électriques (Bellefontaine et Pointe des Carrières) est stable malgré la montée en puissance des énergies alternatives (usine du Galion et nouveau parc éolien de Grand-Rivière).

En 2019, les vracs solides sont en hausse de 49 %, grâce à la montée en puissance de l’import de biomasse (+ 101 000 t soit 194 %) pour la nouvelle usine électrique du Galion (production démarrée en juillet 2018) et qui devient ainsi l’activité prépondérante parmi les différents vracs solides (40 % du total).

À noter également la bonne contribution du clinker (ciment brut + 18 %). Les céréales sont quasi-stables (+ 0,4 %), seuls les engrais sont en repli sensible (– 10 %).

Globalement la progression de l’ensemble des vracs (liquides et solides) est au total de 146 500 t, soit + 11 % par rapport à 2018.

Le tonnage des marchandises diverses (conteneurs et ro-ro) n’est qu’en très légère hausse de 0,4 %.

Les tonnages du trafic roulier (ro-ro) sont en hausse globale de 1,5 % grâce au trafic échangé avec la Guadeloupe qui progresse de 3 % et en dépit de la baisse de 5 % de l’import de véhicules neufs, attendue après une année record.

Le trafic de conteneurs totalise 178 277 Équivalent Vingt Pieds (EVP), soit une hausse de 3,3 % par rapport à 2018.

Ce nouveau chiffre historique a été atteint malgré un transbordement en retrait de 5 % et un total de conteneurs pleins également en léger retrait (– 500 EVP). C’est la forte progression du nombre de conteneurs vides (+ 12 %) qui explique cette croissance.

La banane n’a contribué que modestement à ce résultat (+ 2 300 EVP), tandis que le trafic domestique plein hors banane baisse de 2 %.

Après deux années exceptionnelles en raison des événements climatiques majeurs (ouragans Irma et Maria) qui avaient impacté les îles du Nord des Antilles, la croisière atteint un total de 671 932 passagers en Martinique (en mouvements d’entrée et de sortie du port *). La baisse est de 24,4 % en 2019.

Le niveau de passagers atteint est cependant supérieur de 2,8 % à celui de l’année 2016, montrant une progression de l’activité en dehors de ce phénomène historique.

C’est plus particulièrement la croisière dite basée (embarquant et débarquant une grande partie de ses passagers en Martinique : Costa, MSC et Club Med 2 essentiellement) qui continue à croître : + 15 % sur 2016, mais encore + 0,6 % sur 2018, établissant ainsi un nouveau record à 118 531 passagers.

Comme en 2018, le nombre global de passagers inter-îles augmente de 18 % en 2019. C’est le résultat d’une part de l’attractivité de ce transport à coût modéré qui reste une alternative sérieuse à l’aérien sur ces destinations proches. D’autre part la hausse des passagers est due à l’arrivée d’une troisième compagnie (Valferry) depuis juillet 2018, opérant entre la Martinique, la Guadeloupe et Marie-Galante. La part de cette compagnie représente 10 % des passagers transportés. Elle a cependant suspendu son activité à partir de septembre 2019.

Le trafic annuel croît sur toutes les destinations de façon homogène sur chaque provenance ou destination : Guadeloupe (+ 8 150 pax ), Sainte-Lucie (+ 8 500 pax) et Dominique (+ 8 550 pax).

Le trafic inter-îles retrouve ainsi un niveau de plus de 165 000 passagers, jamais atteint depuis 2006.

Bien qu’en léger retrait de 1,5 %, le nombre d’escales reste à un haut niveau (1 895), malgré la baisse des escales croisière (– 22 %) et de marchandises (– 10 %). Ce haut niveau s’explique par la forte hausse des escales passager de l’inter-îles (+ 17 %), qui ne permet toutefois pas de maintenir le niveau de l’an dernier. C’est le deuxième meilleur score depuis 2004.