Bilan économique 2019 - Guadeloupe
Une dynamique économique encore positive
En 2019,en Guadeloupe, la dynamique économique continue sur sa trajectoire positive. Parmi les signes positifs, l’investissement des entreprises se maintient à un niveau élevé et la création d’emplois salariés augmente dans la majorité des secteurs d’activité. Le tertiaire marchand génère à lui seul deux tiers des emplois supplémentaires de la région. Parallèlement, la baisse de la demande d’emploi s’est poursuivie en 2019 (– 6,4 %). L’activité touristique se maintient avec 2,5 millions de passagers à l’aéroport Pôle Caraïbes même sila fréquentation hôtelière marque le pas. Pour autant, et malgréun niveau d’inflation modéré, la consommation des ménages s’essouffle.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.
Prix - Les prix des services soutiennent l’inflation Bilan économique 2019
Christophe Balaire (Insee)
En 2019, l’inflation en Guadeloupe est de 1,1 %, comme l’année précédente. L’augmentation du prix des services est la composante principale de cette hausse : le transport et le loyer constituent les postes principaux de dépenses pour la majorité des Guadeloupéens. La Guadeloupe, la Martinique et la Guyane ont des niveaux d’inflation très proches, entre 0,9 et 1,1 %.
Insee Conjoncture Guadeloupe
No 09
Paru le :18/06/2020
L’inflation de Guadeloupe, en 2019, est au même niveau qu’en 2018 : + 1,1 %. Cette année, l’évolution de l’inflation est sensiblement la même aux Antilles et en Guyane qu’au niveau national. Les prix augmentent en Martinique et en Guyane, respectivement de 1,1 % et 0,9 %, tandis qu’au niveau France entière, la hausse est de 1,3 %. Au niveau national, c’est l’alimentation qui entraîne l’inflation.
Les transports et l’alimentation contribuent nettement à l’inflation
Dans les services de transports, la volatilité des prix des billets d’avion renchérit le prix du transport aérien qui demeure la principale source d’inflation de ce secteur. Les prix du transport aérien suivent la fréquentation touristique : février, et mars sont des mois de forte affluence, les prix des billets d’avion sont élevés, après un léger creux en janvier. Pour la saison d’été, le retour affinitaire des Guadeloupéens entraîne une hausse des prix après la baisse d’avril à juin.
L’alimentation contribue aussi à l’inflation (+ 1,4 %). Au sein du poste alimentaire, les prix des produits frais s’envolent (+ 3,8 %). Alors que les fruits, légumes et poissons frais représentent à peine 2 % du panier des consommateurs, cette forte évolution se fait ressentir sur l’inflation.
Toutefois, son effet a un impact différent selon la catégorie sociale à laquelle est rattaché le ménage. L’alimentation représente 16 % du poids de la consommation des ménages, avec une variation compriseentre 10 et 30 % selon que les ménages soient aisés ou, au contraire, défavorisés.
Les fortes évolutions des prix du pétrole ont un impact limité
De même, les prix de l’énergie sont en hausse (+ 1,9 %) dans un contexte d’inflation relativement faible. Les produits pétroliers ont subi de fortes augmentations mensuelles entre février et juillet, liées à la conjoncture internationale : moindre production des pays de l’OPEP, sanctions contre le Venezuela et l’Iran. Seuls les deux replis des prix de juillet et septembre ont limité la hausse des prix du pétrole. Ces augmentations ont été moins fortes que celles des autres énergies, comme l’électricité ou le gaz. De plus les dépenses d’énergie représentent 7 % dans l’ensemble des dépenses des ménages. En comparaison les produits alimentaires pèsent 16 % et les produits manufacturés 33 %.
La forte augmentation des prix du tabac contribuetrès peu à l’inflation. Les différentes hausses constatées en 2019, quelle que soit la forme sous laquelle le tabac est vendu, correspondent à la volonté gouvernementale de lutter contre le tabagisme.
Les produits manufacturés subissent une faible hausse (+ 0,3 ). Cette orientation est opposée à la stabilité de ce secteur en Martinique et à la baisse des prix des produits manufacturés en Guyane (– 0,7 %) et en France métropolitaine (– 0,6 %). Les hausses de prix du secteur sont en partie contrecarrées par la forte baisse des prix des produits de santé en 2019 (– 1,2 %) qui s’est produite en dépit de la réforme de la convention entre l’Assurance Maladie et les pharmaciens en début d'année. En effet, les spécialistes de l’économie de la santé prévoyaient une augmentation des prix liée à cette réforme, celle-ci a eu pour principal effet un transfert de charges, bénéfique pour le patient.
tableauFigure 1 – Chiffres clésIndice des prix à la consommation en 2019 (en indice, base 100 année 2015 et en %)
Regroupements | Pondérations 2019 | Indices moyens 2018 | Indices moyens 2019 | Variation 2019/2018 (en %) | Contributions à la hausse des prix en 2019 (en point) |
---|---|---|---|---|---|
Alimentation | 1 620 | 105,1 | 106,6 | 1,4 | 0,2 |
Produits Frais | 179 | 113,8 | 118,2 | 3,8 | 0,1 |
Alimentation hors produits frais | 1 441 | 103,7 | 104,8 | 1,1 | 0,2 |
Tabac | 89 | 115,7 | 122,6 | 5,9 | 0,1 |
Produits manufacturés | 3 335 | 100,1 | 100,4 | 0,3 | 0,1 |
Habillement et chaussures | 478 | 99,0 | 99,2 | 0,2 | 0,0 |
Produits de santé | 571 | 92,7 | 91,6 | -1,2 | -0,1 |
Autres produits manufacturés | 2 286 | 102,0 | 102,8 | 0,8 | 0,2 |
Énergie | 692 | 105,6 | 107,7 | 1,9 | 0,1 |
Produits pétroliers | 496 | 105,9 | 107,2 | 1,2 | 0,1 |
Services | 4 264 | 101,5 | 102,7 | 1,2 | 0,5 |
Loyers et services rattachés (1) | 774 | 102,2 | 103,0 | 0,8 | 0,1 |
Services de santé | 714 | 104,1 | 104,3 | 0,2 | 0,0 |
Services de transports | 223 | 95,1 | 98,5 | 3,6 | 0,1 |
Services de communications | 409 | 93,4 | 92,8 | -0,7 | 0,0 |
Autres services (2) | 2 144 | 102,1 | 103,8 | 1,7 | 0,4 |
Ensemble | 10 000 | 101,9 | 103,0 | 1,1 | 1,1 |
- (1) Les services rattachés représentent les produits et les services pour la réparation et l'entretien du logement, l'adduction d'eau, l'enlèvement des ordures et les services d'assainissement.
- (2) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee, Direction interrégionale Antilles-Guyane, indice des prix à la consommation.
tableauFigure 2 – Les services, principal moteur de l’inflationContribution des postes à l’évolution générale des prix (en nombre de points)
Contribution 2019 | Contribution 2018 | |
---|---|---|
Services | 0,50 | 0,17 |
Autres services (1) | 0,36 | 0,10 |
Alimentation | 0,23 | 0,39 |
Énergie | 0,13 | 0,45 |
Produits pétroliers | 0,06 | 0,39 |
Produits manufacturés | 0,11 | 0,07 |
- (1) Les autres services regroupent les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee, Direction interrégionale Antilles-Guyane, indice des prix à la consommation.
graphiqueFigure 2 – Les services, principal moteur de l’inflationContribution des postes à l’évolution générale des prix (en nombre de points)
tableauFigure 3 – Antilles-Guyane : des niveaux d’inflation très prochesÉvolution des prix entre 2010 et 2019 aux Antilles-Guyane et en France métropolitaine (en indice, base 100 année 2015)
Guadeloupe | Martinique | Guyane | France métropolitaine | |
---|---|---|---|---|
2010 | 94,2 | 94,1 | 94,9 | 94,7 |
2011 | 96,6 | 96,5 | 96,8 | 96,7 |
2012 | 98,5 | 97,9 | 98,2 | 98,6 |
2013 | 99,4 | 99,1 | 99,6 | 99,5 |
2014 | 99,7 | 99,9 | 100,1 | 100,0 |
2015 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2016 | 99,9 | 99,8 | 99,9 | 100,2 |
2017 | 100,7 | 100,3 | 100,7 | 101,2 |
2018 | 101,9 | 101,6 | 101,8 | 103,1 |
2019 | 103,0 | 102,8 | 102,7 | 104,3 |
- Source : Insee, Direction interrégionale Antilles-Guyane, indice des prix à la consommation.
graphiqueFigure 3 – Antilles-Guyane : des niveaux d’inflation très prochesÉvolution des prix entre 2010 et 2019 aux Antilles-Guyane et en France métropolitaine (en indice, base 100 année 2015)
« Les comportements de consommation en 2017 : Le budget dédié aux transports dépasse ceux du logement et de l’alimentation », Insee Analyses n° 40, décembre 2019.
France, hors Mayotte.
« Les comportements de consommation en 2017 : Le budget dédié aux transports dépasse ceux du logement et de l’alimentation », Insee Analyses n° 40, décembre 2019.
France, hors Mayotte.