Bilan économique 2018 - Bourgogne-Franche-Comté
Bilan économique en demi-teinte en 2018
Le bilan économique de l’année 2018 en Bourgogne-Franche-Comté délivre des points de satisfaction, comme par exemple le chômage, qui baisse pour la quatrième année consécutive, la reprise du marché de l'automobile et l'abondante récolte dans la viticulture. La comparaison avec 2017 est néanmoins souvent défavorable et le décrochage s’accentue par rapport au national, notamment sur l’emploi qui recule de nouveau et particulièrement dans l’intérim. Les créations d'entreprises augmentent, mais surtout sous le régime de la micro-entreprise. Les mises en chantier augmentent, mais les permis de construire sont en baisse. La fréquentation touristique dans les hôtels et les campings reste élevée, mais elle est tout de même en léger repli. Même constat pour les rendements agricoles.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Construction - Baisse des permis de construire, les mises en chantier toujours en hausse Bilan économique 2018
Bénédicte Piffaut, Insee
Après une année 2017 de forte croissance, les permis de construire marquent le pas en Bourgogne-Franche-Comté. Les mises en chantier résistent mieux qu’au niveau national mais les ventes de logements neufs reculent pour la deuxième année consécutive. La région reste parmi les moins chères de France. Pour les locaux non résidentiels, les surfaces autorisées à la construction sont encore à la baisse.
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 18
Paru le :06/06/2019
Après une année 2017 favorable, le secteur de la construction marque le pas en Bourgogne-Franche-Comté. Il est confronté à des difficultés de recrutement de personnels qualifiés, à la hausse des prix des matières premières et à la réforme de mesures publiques, comme la baisse du prêt à taux zéro pour certaines zones ou la réduction du champ d’application du dispositif Pinel.
Les autorisations de construire des logements en perte de vitesse
En 2018, 11 700 permis de construire ont été délivrés en Bourgogne-Franche-Comté, soit 10 % de moins qu’en 2017, une baisse plus prononcée qu’au niveau national et qui s’accentue par rapport à la moyenne annuelle régionale entre 2012 et 2017 (figure 1).
Les autorisations de construire sont en repli dans de nombreux départements de la région, notamment de 38 % dans l’Yonne et de 21 % en Côte-d’Or à l’inverse de l’année précédente où la progression pour les deux étaient de 40 %. C’est dans les deux départements ayant les plus faibles volumes qu’elles augmentent en 2018, de 38 % dans le Territoire de Belfort et de 26 % dans la Nièvre. En 2017, les autorisations y étaient respectivement stables et en baisse de 40 %.
tableauFigure 1 – Logements autorisés par département
Logements en 2018 (nombre) | Évolution 2018/2017 | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹ | |
---|---|---|---|
Côte-d'Or | 3 300 | -20,6 | 1,8 |
Doubs | 3 000 | -2,1 | -0,3 |
Jura | 900 | -3,9 | -4,1 |
Nièvre | 400 | 26,1 | -11,5 |
Haute-Saône | 700 | -15,4 | -2,7 |
Saône-et-Loire | 2 000 | -1,8 | -6,0 |
Yonne | 600 | -37,7 | -5,7 |
Territoire de Belfort | 700 | 37,6 | -8,0 |
Bourgogne-Franche-Comté | 11 700 | -9,5 | -2,4 |
France hors Mayotte | 455 600 | -6,9 | 0,3 |
- ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
- Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 mars 2019.
Quatrième année de hausse pour les mises en chantier de logement
Pour la quatrième année de suite, les mises en chantier augmentent, de 1,7 % en 2018, pour atteindre 11 300 logements (figure 2). Cette hausse contraste avec le niveau national, où les mises en chantier se replient de 4 %.
Au sein de la région, les situations sont très contrastées. Le Territoire de Belfort et la Côte-d’Or affichent des hausses de mises en chantier de 29 % et 15 %, en continuité avec l’année précédente pour cette dernière et à l’opposé pour le Territoire de Belfort. Au contraire, les mises en chantier diminuent de 39 % dans la Nièvre, de 16 % dans l’Yonne et de 15 % en Haute-Saône, des départements qui avaient connu des augmentations en 2017.
tableauFigure 2 – Évolution de la construction de logements
Logements autorisés - Bourgogne-Franche-Comté | Logements commencés - Bourgogne-Franche-Comté | Logements autorisés - France hors Mayotte | Logements commencés - France hors Mayotte | |
---|---|---|---|---|
2005 | 144,1 | 126,1 | 115,7 | 112,4 |
2006 | 151,7 | 137 | 126,3 | 119,4 |
2007 | 139,3 | 132,6 | 119,9 | 118,3 |
2008 | 109,7 | 103,6 | 99,9 | 96,5 |
2009 | 90,3 | 87 | 79,8 | 83,7 |
2010 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 111,7 | 97,8 | 108,7 | 104,1 |
2012 | 100,7 | 87,7 | 101 | 92,6 |
2013 | 77,2 | 81,2 | 88,6 | 86,6 |
2014 | 70,3 | 65,2 | 79,8 | 81,6 |
2015 | 68,3 | 65,9 | 85 | 83,8 |
2016 | 80 | 68,1 | 97,1 | 92,6 |
2017 | 89,7 | 80,4 | 102,7 | 105,6 |
2018 | 80,7 | 81,9 | 95,6 | 101,3 |
- Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
- Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
- Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 mars 2019.
graphiqueFigure 2 – Évolution de la construction de logements

- Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
- Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
- Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 mars 2019.
Les ventes de logements neufs reculent, les prix augmentent
Les ventes de logements neufs se replient de 4 % en 2018 (figure 3). Les ventes d’appartements neufs, qui représentent la plus grande part de l’activité, reculent quant à eux de 2 % (figure 4) soit légèrement plus qu’au niveau national.
Comme davantage de logements neufs ont été mis en vente en 2018 et qu’il y a eu moins de ventes, le stock de logements neufs disponibles augmente de 1 %.
Si les prix de vente augmentent en Bourgogne-Franche-Comté tout comme en France métropolitaine, l’accès à la propriété reste moins coûteux. Les appartements neufs se négocient en moyenne à 3 000 €/m² contre 4 000 €/m² au niveau national. De même pour les maisons neuves, les lots s’échangent en moyenne à 205 000 € contre 264 000 €.
La Bourgogne-Franche-Comté est la région la moins chère pour le prix moyen au mètre carré des appartements et fait partie des quatre régions les plus accessibles avec Grand Est, Normandie et Pays de la Loire pour celui des maisons neuves.
tableauFigure 3 – Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Bourgogne-Franche-Comté
Logements neufs disponibles en fin d'année | Logements neufs mis en vente | Logements neufs vendus (réservés) | |
---|---|---|---|
2005 | 70,6 | 112 | 95,5 |
2006 | 123 | 178,5 | 120 |
2007 | 146 | 199,3 | 162,8 |
2008 | 154 | 85,3 | 63,4 |
2009 | 128 | 125,2 | 113,6 |
2010 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 110,1 | 129,6 | 101,8 |
2012 | 135,3 | 107,9 | 62,1 |
2013 | 140,7 | 85,3 | 63 |
2014 | 135,4 | 93 | 68,4 |
2015 | 125,5 | 100,2 | 85,3 |
2016 | 143 | 135,5 | 99,8 |
2017 | 124,4 | 90,1 | 90,8 |
2018 | 125,6 | 114,5 | 87,1 |
- Note : données 2018 redressées pour les logements neufs disponibles et mis en vente.
- Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
- Source : SDES, enquête ECLN.
graphiqueFigure 3 – Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Bourgogne-Franche-Comté

- Note : données 2018 redressées pour les logements neufs disponibles et mis en vente.
- Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
- Source : SDES, enquête ECLN.
tableauFigure 4 – Ventes des maisons et des appartements neufs
Bourgogne-Franche-Comté | France métropolitaine | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
En 2018 (nombre ou prix en euro) | Évolution 2018/2017 | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ² | En 2018 (nombre ou prix en euro) | Évolution 2018/2017 | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ² | |
Maisons neuves | ||||||
Nombre de ventes ¹ | 150 | -23,9 | -3,9 | 9 430 | -10,1 | 4,7 |
Prix moyen par maison | 205 004 | 8,8 | -1,1 | 264 334 | 0,6 | 1,0 |
Appartements neufs | ||||||
Nombre de ventes ¹ | 1 669 | -1,8 | 10,0 | 118 534 | -1,2 | 9,6 |
Prix moyen au m² | 2 955 | 1,3 | 0,7 | 4 084 | 3,0 | 0,6 |
- ¹ : réservations avec dépôt d'arrhes.
- ² : taux d'évolution annuel qu'auraient connu le nombre de ventes ou le prix moyen si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
- Source : SDES, enquête ECLN.
Nouveau repli dans la construction de locaux non résidentiels
En 2018, la construction de 1 315 000 m² de locaux non résidentiels a été autorisée en Bourgogne-Franche-Comté, soit 18 % de moins qu’en 2017 (figure 5). Le recul est bien plus marqué qu’au niveau national, où il est de 4 %.
Dans la région, la tendance à la baisse est ininterrompue depuis fin 2011. Durant cette période, les surfaces annuellement autorisées à la construction ont reculé de plus de 40 %. Tous les types de bâtiments sont concernés à l’exception des entrepôts pour qui les surfaces autorisées à la construction baissent tout de même de 38 % en 2018.
Elles diminuent également fortement dans l’hôtellerie (- 56 %) mais il est à noter que ce secteur représente seulement 1 % des surfaces autorisées à la construction. Les exploitations agricoles et forestières, qui représentent plus du tiers des surfaces autorisées à la construction dans la région, connaissent cependant un ralentissement moins prononcé que l’an passé : - 5,5 % après - 19 % en 2017. En 2018, seules les surfaces autorisées dans l’artisanat augmentent (+ 8,5 %).
tableauFigure 5 – Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type
Bourgogne-Franche-Comté | France entière | ||||
---|---|---|---|---|---|
Surfaces autorisées en 2018 (en milliers de m²) | Évolution 2018/2017 | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹ | Évolution 2018/2017 | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹ | |
Artisanat | 74 | 8,5 | -4,3 | 11,6 | -0,4 |
Bureaux | 92 | -23,8 | 4,9 | 11,6 | -0,3 |
Commerce | 127 | -30,0 | -2,6 | -23,6 | -0,1 |
Entrepôt | 178 | -38,4 | 2,5 | 1,5 | 1,8 |
Exploitation agricole ou forestière | 481 | -5,5 | -7,8 | -11,8 | -2,5 |
Hébergement hôtelier | 13 | -55,8 | 16,7 | -11,8 | 4,9 |
Industrie | 173 | -6,4 | -13,5 | 4,7 | -2,2 |
Service public ou d'intérêt collectif | 177 | -18,4 | -0,7 | 0,2 | -3,0 |
Ensemble | 1 315 | -17,8 | -4,6 | -3,8 | -1,0 |
- ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SDES, Sit@del2, résultats au 27 mars 2019.
tableauFigure 6 – Évolution de la construction de locaux non résidentiels
Locaux autorisés - Bourgogne-Franche-Comté | Locaux commencés - Bourgogne-Franche-Comté | Locaux autorisés - France entière | Locaux commencés - France entière | |
---|---|---|---|---|
2005 | 118,1 | 155,2 | 104,9 | 127,2 |
2006 | 105 | 149,1 | 115,5 | 138,2 |
2007 | 111,7 | 141,6 | 114,8 | 144,7 |
2008 | 113,1 | 147,6 | 111,5 | 131,7 |
2009 | 98 | 121,1 | 98,7 | 110,5 |
2010 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 101,7 | 111,4 | 105,6 | 104,2 |
2012 | 93,3 | 95,6 | 100,7 | 95,7 |
2013 | 74,8 | 83,8 | 91,5 | 94 |
2014 | 69,6 | 76,3 | 79 | 84,5 |
2015 | 62,8 | 66,4 | 87,3 | 79,4 |
2016 | 78,3 | 68,7 | 94,2 | 83 |
2017 | 73,7 | 77 | 95,8 | 88,3 |
2018 | 60,6 | 92,1 |
- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SDES, Sit@del2, résultats au 27 mars 2019.
graphiqueFigure 6 – Évolution de la construction de locaux non résidentiels

- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SDES, Sit@del2, résultats au 27 mars 2019.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.
Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.
En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.
Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise
en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations
issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la
donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles.
L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise
en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas
d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte
les plus récents.
Définitions
Logement autorisé
Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.
Logement commencé
Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).
Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.
Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).
Logement collectif
Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.
Logement individuel
Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.
Pour en savoir plus
Tableaux de l’économie française, « Construction », Insee Références, Edition 2019.