Bilan économique 2017 - La Réunion
Une croissance soutenue
En 2017, à La Réunion, la croissance économique perdure et s’établit à 3,2 %. La consommation des ménages et le regain des dépenses des administrations publiques constituent les principaux moteurs de cette croissance. Le pouvoir d’achat augmente de 2,8 %, du fait d’une inflation contenue (+ 0,4 %), d’une hausse conjuguée des prestations sociales et des salaires, dans le secteur marchand et non marchand (+ 4 %). L’investissement ralentit, mais en contrepartie, les importations pèsent moins négativement sur la croissance que les années précédentes.
Pour autant, les effets de la croissance se ressentent peu sur le marché du travail. Le chômage reste stable en 2017, à 23 % de la population active. L’emploi salarié augmente moins qu’auparavant (+ 0,9 % après + 1,5 % en 2016 et + 2,3 % en2015).
Les créations d’entreprises augmentent pour la deuxième année consécutive. La campagne agricole est contrastée : bonne pour les maraîchers, catastrophique pour les fruits et satisfaisante pour la canne à sucre. Les dépenses touristiques, le trafic aérien de passagers et la fréquentation hôtelière augmentent de concert. La reprise de la construction de logements se confirme. En parallèle, l’activité bancaire est dynamique : la croissance des actifs financiers des résidents réunionnais est soutenue et celle des crédits s’accélère.
Au sein d’une zone euro où la reprise de l’activité se poursuit, l’économie française accélère franchement : + 2,2 % après + 1,2 % en 2016, soit sa plus forte croissance depuis 2011. Dans l’océan Indien, la croissance économique se maintient. Elle reste en particulier soutenue à Maurice.
Commerce Extérieur - Les échanges extérieurs restent dynamiques Bilan économique 2017
Claude Touzet, Insee
En 2017, La Réunion a importé 5 milliards d’euros de biens et en a exporté 365 millions. Les importations progressent de 3,5 %, stimulées par la hausse des prix de l’énergie et les achats de produits alimentaires. Les exportations augmentent de 1,6 %, malgré le fléchissement des ventes de sucre et la stabilité des exportations de poissons. Si la métropole reste le principal fournisseur et client de La Réunion, l’Asie et l’Union européenne sont des partenaires privilégiés.
Insee Conjoncture Réunion
No 04
Paru le :23/08/2018
Pour moitié portées par une hausse des prix des produits pétroliers, les importations réunionnaises augmentent de 3,5 % en 2017. La Réunion importe pour 5 milliards d’euros de biens (figure 1). Contrairement à 2016, les importations d’énergie augmentent de 20 % en valeur (+ 80 millions d’euros). En 2017, l’énergie constitue ainsi 9 % des importations
Comme les années précédentes, les biens de consommation non durables (denrées alimentaires, produits pharmaceutiques ou habillement) restent les produits les plus importés (32 % des importations). Ces importations continuent d’augmenter en 2017 (+ 2,8 %), dynamisées par l’alimentaire, en particulier la viande et le poisson.
Les biens intermédiaires (21 % des importations - textile, matières premières, etc.) progressent de 3,3 %, en lien avec la hausse remarquable des importations d’équipements électriques (+ 19 %, groupes électrogènes et câbles de fibre optique).
Les importations de biens d’équipement (30 % des importations) augmentent plus modérément en 2017 (+ 1,3 %). La hausse des importations de véhicules automobiles et celle d’équipements de communication compensent la baisse des importations de machines et équipements à usage général et de navires.
À l’inverse, les importations de biens de consommation durables (6 % des importations - meubles, appareils ménagers) diminuent en 2017 (- 2,5 %).
tableauFigure 1 – Les importations (hors avions) augmentent de 3,5 %Répartition des importations et exportations à La Réunion en 2017
2017 | Part | Évolution 2017/2016 | |
---|---|---|---|
millions d'euros | en % | en % | |
Ensemble des importations (hors avions) | 5 020 | 100,0 | 3,5 |
Biens de consommation non durables | 1 585 | 31,6 | 2,8 |
Biens d'équipement | 1 483 | 29,5 | 1,3 |
Biens intermédiaires | 1 032 | 20,6 | 3,3 |
Énergie | 474 | 9,4 | 20,2 |
Biens de consommation durables | 281 | 5,6 | -2,5 |
Produits agricoles, sylvicoles | 107 | 2,1 | 2,5 |
Autres produits | 57 | 1,1 | -2,1 |
Ensemble des exportations (y compris entrepôts douaniers) | 365 | 100,0 | 1,6 |
Biens de consommation non durables | 236 | 64,7 | -1,5 |
Biens d'équipement | 59 | 16,1 | 6,2 |
Biens intermédiaires | 33 | 9,1 | 14,6 |
Biens de consommation durables | 5 | 1,4 | 24,0 |
Autres produits | 32 | 8,8 | 1,7 |
- Source : Douanes.
59 % des produits importés viennent de métropole
La métropole reste le principal fournisseur de La Réunion (59 % des importations - figure 2). La Réunion y achète principalement des denrées alimentaires, des automobiles, des produits pharmaceutiques et du textile.
Avec 19 % des importations, l’Asie est le deuxième fournisseur de La Réunion. Singapour livre notamment 80 % du carburant de l'île. Les importations en provenance de Chine progressent de 4 %, portées par l’envolée des achats d’équipements de téléphonie.
L’Union européenne livre 15 % des biens importés, principalement des véhicules automobiles et des denrées alimentaires. L’Allemagne, l’Italie, la Belgique et l’Espagne sont les principaux fournisseurs. Les importations en provenance de cette zone augmentent de 6 %.
Les îles voisines et l’Afrique restent en retrait parmi les fournisseurs de La Réunion, à l’exception de l’Afrique du Sud, principal fournisseur de charbon.
tableauFigure 2 – L’Asie, deuxième partenaire économique de La RéunionRépartition des fournisseurs et clients de La Réunion en 2017
2017 | Part | Évolution 2017/2016 | |
---|---|---|---|
millions d'euros | en % | en % | |
Ensemble des importations (hors avions) | 5 020 | 100,0 | 3,5 |
France métropolitaine | 2 943 | 58,6 | 0,2 |
Asie | 935 | 18,6 | 10,4 |
UE (hors France) | 726 | 14,5 | 6,4 |
Afrique | 135 | 2,7 | 28,9 |
Îles océan Indien1 | 49 | 1,0 | 3,0 |
Reste du monde | 231 | 4,6 | -1,0 |
Ensemble des exportations (y compris entrepôts douaniers) | 365 | 100,0 | 1,6 |
France métropolitaine | 112 | 30,7 | -2,5 |
Asie | 93 | 25,6 | 1,4 |
UE (hors France) | 77 | 21,0 | 9,7 |
Îles océan Indien1 | 48 | 13,2 | -4,1 |
Amérique du Nord | 17 | 4,7 | -7,0 |
DOM (hors Mayotte) | 1 | 0,2 | 7,5 |
Reste du monde | 17 | 4,6 | 28,8 |
- 1. Mayotte, Madagascar, Maurice, Comores, Seychelles.
- Source : Douanes.
Les produits alimentaires représentent 62 % des exportations
La Réunion exporte en 2017 pour 365 millions d’euros de biens, y compris les poissons congelés provenant de la pêche australe et placés sous le régime de l’entrepôt douanier. Les exportations réunionnaises augmentent de 1,6 % en 2017. Il s’agit majoritairement de biens de consommation non durables, notamment de produits agroalimentaires. Ainsi, en 2017, la vente de poissons constitue 30 % des exportations réunionnaises.
Les exportations de biens de consommation non durables diminuent en 2017 (- 1,5 %). En effet, les exportations de sucre se tassent en 2017 (- 3,9 %). Cette baisse n’est compensée ni par la nouvelle hausse des exportations de rhum (+ 8,5 %), ni par la stabilité des exportations de poissons.
Ce sont donc les biens intermédiaires (9 % des exportations, + 14,6 %) et les biens d’équipement (16 %, + 6,2 %) qui stimulent les exportations réunionnaises en 2017. Ainsi, les ventes d’aliments pour animaux progressent de 22 % et celles des véhicules d’occasion de 31 %. Enfin, La Réunion exporte des déchets valorisables (5 %).
Avec 31 % des exportations, la métropole reste le principal client de La Réunion. L’Asie devient son deuxième client : elle est particulièrement friande de poisson issu de la pêche australe, et l’Inde se fournit en déchets valorisés.
L’Union européenne reste un partenaire privilégié avec 21 % des exportations. La Roumanie, l’Espagne ou l’Italie achètent notamment du sucre.
Soutenues par Madagascar et Maurice, 13 % des exportations sont à destination des îles voisines de l’océan Indien. Toutefois, elles diminuent en 2017 (- 4 %).