Bilan économique 2016 - Guyane
Dans la lignée de 2015, l’économie guyanaise reste atone au premier semestre 2016, marquée par une crise du BTP persistante et des investissements en berne, en partie compensés par une activité intense du secteur spatial, une industrie et un secteur tertiaire marchand dynamiques. Au second semestre 2016, l’activité spatiale se maintient, et la construction montre des signes de reprise avec la concrétisation du redémarrage de grands chantiers.
Le contexte mondial est encore morose. En France, la croissance remonte sans atteindre un niveau très élevé. La zone Amérique latine et Caraïbes reste en grandes difficultés (– 1 %). Les deux pays voisins de la Guyane, le Surinam et le Brésil, sont toujours dans une situation économique et politique difficile.
Prix - En moyenne, les prix restent stables sur un an Bilan économique 2016
Guy Mystille, Insee
L’indice moyen des prix à la consommation est stable en Guyane en 2016, par rapport à 2015. Comme en Martinique et en Guadeloupe, une telle continuité résulte de l’effet modérateur des tarifs pétroliers. Ceux-ci contrecarrent la hausse relative des prix dans des secteurs clés du budget des familles, tels que l’alimentation et les services.
Insee Conjoncture Guyane
No 03
Paru le :23/05/2017
En 2016, l’indice moyen des prix à la consommation a reculé de 0,1 % par rapport à l’année 2015. Les deux exercices affichent ainsi un continuum, expression d’une configuration assez similaire. Comme en 2015, cette maîtrise de l’inflation en Guyane en 2016 est le fruit de la neutralisation d’évolutions anta-gonistes entre postes de consommation courante.
L’énergie et les produits pétroliers sont de moins en moins en repli
Comparable à celle des Antilles françaises, l’évolution a minima en Guyane est encore étroitement liée cette année à l’influence du niveau contenu des tarifs de l’énergie, dont les produits pétroliers. Ces tarifs en retrait pèsent favorablement sur les prix moyens, avec des baisses de forte amplitude au premier semestre.
Les six premiers mois de l’exercice 2016 se sont en effet soldés par une diminution caractérisée. En mars, particulièrement, les tarifs pétroliers ont diminué de 11,4 % par rapport au mois de mars 2015. En mai 2016, ils régressaient de 11,1 % par rapport au mois de mai 2015. Le second semestre amorce toutefois un profil nouveau, la hausse du tarif du Brent à compter du mois de février 2016 a des effets qui commencent à se manifester timidement en juillet. Après un rebond en août, le recul est flagrant, il atteint – 6,7 % en septembre, puis – 2,3 % en octobre. Comme aux Antilles françaises, la tendance va s’inverser en novembre et décembre 2016 et la variation en glissement annuel devient alors positive.
Les prix dans l’alimentation sont en hausse mais impactent peu l'inflation
En moyenne annuelle, l’indice des prix de l’alimentation a augmenté de 0,8 % en 2016 par rapport à 2015. Les prix des produits frais se sont accrus de 4,9 %. En dépit de cette augmentation, ces deux postes, qui représentent 17 % des dépenses courantes du budget familial guyanais, contribuent de façon tempérée à la hausse des prix en Guyane. Les prix de l’alimentation ont augmenté à compter de janvier et sur huit mois consécutifs. Ceux des produits frais ont progressé sur l’intégralité de l’année, avec des pics notables en avril et en mai (respectivement + 9,4 % et + 9,7 %), conséquence de l’extrême variabilité des prix des légumes frais, du poisson frais et des fruits frais.
Les services tirent les prix vers le haut
Par rapport à 2015, l’indice moyen des prix des services n’a que légèrement augmenté. La faiblesse de leur contribution à l’élévation de la moyenne des prix en Guyane rend imparfaitement compte d’une année qui s’est caractérisée par des mouvements de fortes amplitudes dans certains postes.
Ainsi, les écarts ont été importants d’un mois à l’autre au sein des services de transport qui affichent in fine une diminution des prix moyens de 11,3 % en 2016 par rapport à 2015. Neuf mois sur douze se caractérisent par d’importantes chutes tarifaires, avec des extrêmes notamment en mai (– 17,7 %), en mars et en septembre (– 15,6 % tous deux). À l’origine de ces écarts, la versatilité des tarifs passagers aériens, qu’il s’agisse des vols internationaux ou du trafic intérieur à la France.
A contrario, d’autres secteurs jouent un rôle inverse : l’indice des prix moyens des loyers et services rattachés a augmenté de 0,3 % entre 2015 et 2016. La plus forte contribution à la hausse est portée par le mois de septembre. Elle demeure cependant relativement modeste (+ 1,2 %).
Les « autres services » ont semblablement influé négativement sur le niveau général des prix. Ils progressent en effet de 1,8 % en moyenne annuelle entre 2015 et 2016. Cette tendance est générée par douze mois consécutifs de hausse. Particulièrement, les prix du mois d'avril affichent une progression de 3,4 %, induite par l'augmentation des prix des assurances, en particulier de celles des véhicules à moteur. Le surenchérissement du poste « autres services » a d'ailleurs été étroitement corrélé aux hausses ponc-tuelles des tarifs des assurances sur plusieurs mois de l'exercice.
tableauFigure 1 – Chiffres clésIndice des prix à la consommation de Guyane en 2016 (en indice et %)
Regroupements | Pondérations 2015 | Indices moyens 2015 | Indices moyens 2016 | Variation 2015/2016 | Contributionsà la hausse des prix en 2016 |
---|---|---|---|---|---|
Alimentation | 1 594 | 100,0 | 100,8 | 0,8 | 0,1 |
Produits Frais | 162 | 100,0 | 104,9 | 4,9 | 0,1 |
Alimentation hors produits frais | 1 432 | 100,0 | 100,1 | 0,1 | 0,0 |
Tabac | 161 | 100,0 | 99,6 | -0,4 | 0,0 |
Produits manufacturés | 2 921 | 100,0 | 99,5 | -0,5 | -0,1 |
Habillement et chaussures | 663 | 100,0 | 100,5 | 0,5 | 0,0 |
Produits de santé | 416 | 100,0 | 97,2 | -2,8 | -0,1 |
Autres produits manufacturés | 1 842 | 100,0 | 99,6 | -0,4 | -0,1 |
Energie | 787 | 100,0 | 96,5 | -3,5 | -0,3 |
Produits pétroliers | 570 | 100,0 | 92,9 | -7,1 | -0,4 |
Services | 4 537 | 100,0 | 100,1 | 0,1 | 0,1 |
Loyers et services rattachés (1) | 1 235 | 100,0 | 100,3 | 0,3 | 0,0 |
Services de santé | 563 | 100,0 | 100,1 | 0,1 | 0,0 |
Services de transports | 304 | 100,0 | 88,7 | -11,3 | -0,3 |
Services de communications | 387 | 100,0 | 100,3 | 0,3 | 0,0 |
Autres services (2) | 2 048 | 100,0 | 101,8 | 1,8 | 0,4 |
Ensemble | 10 000 | 100,0 | 99,9 | -0,1 | -0,1 |
- (1) Les services rattachés représentent les produits et les services pour la réparation et l'entretien du logement, l'adduction d'eau, l'enlèvement des ordures et les services d'assainissement.
- (2) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee, Dirag, indice des prix à la consommation.
tableauFigure 2 – Les produits pétroliers et l'énergie favorisent encore la baisseContributions des postes à l'évolution générale des prix en nombre de points
2015 | 2016 | |
---|---|---|
Produits pétroliers | -0,36 | -0,41 |
Énergie | -0,24 | -0,26 |
Alimentation hors produits frais | -0,02 | 0,01 |
Alimentation | 0,02 | 0,12 |
Autres services (2) | 0,26 | 0,37 |
Services | 0,41 | 0,15 |
- (2) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
graphiqueFigure 2 – Les produits pétroliers et l'énergie favorisent encore la baisseContributions des postes à l'évolution générale des prix en nombre de points

- (2) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
tableauFigure 3 – En moyenne, une relative stabilité des prix Evolution des prix entre 2002 et 2016 dans les DFA et en France hexagonale (en %)
Guadeloupe | Martinique | Guyane | France hexagonale | |
---|---|---|---|---|
2002 | 81 | 80,8 | 82,1 | 82,8 |
2003 | 82,7 | 82,4 | 83,7 | 84,6 |
2004 | 83,8 | 84,1 | 84,7 | 86,4 |
2005 | 86,5 | 86,1 | 86 | 87,9 |
2006 | 88,3 | 88,2 | 87,9 | 89,34 |
2007 | 89,5 | 90,4 | 90,8 | 90,66 |
2008 | 91,5 | 92,9 | 94,1 | 93,21 |
2009 | 91,7 | 92,6 | 94,6 | 93,29 |
2010 | 94,2 | 94,1 | 94,9 | 94,71 |
2011 | 96,6 | 96,5 | 96,8 | 96,71 |
2012 | 98,5 | 97,9 | 98,2 | 98,61 |
2013 | 99,4 | 99,1 | 99,6 | 99,45 |
2014 | 99,7 | 99,9 | 100,1 | 99,96 |
2015 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2016 | 99,9 | 99,8 | 99,9 | 100,19 |
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation
graphiqueFigure 3 – En moyenne, une relative stabilité des prix Evolution des prix entre 2002 et 2016 dans les DFA et en France hexagonale (en %)

- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation
Évolution en glissement et évolution en moyenne annuelle
Une évolution en glissement compare la valeur d'une grandeur à deux dates, séparées en général d'un an ou d'un trimestre. En revanche, une évolution en moyenne annuelle compare la moyenne d'une année à la moyenne de l'année précédente. Ces deux évolutions peuvent être très différentes. Par exemple, si l'année N-1 est fortement croissante et l'année N faiblement décroissante, alors l'évolution en moyenne annuelle peut être positive alors que l'évolution en glissement est négative.