Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2015 - Guyane

En 2014, l'économie de la Guyane était en croissance soutenue, portée par l'activité intense du secteur spatial. Cette évolution favorable en Guyane se fait dans un contexte mondial encore morose. En France, la croissance reste faible même si elle se consolide. En revanche, la zone Amérique latine et Caraïbes traverse de grandes difficultés (- 0,1 %). Les deux pays voisins de la Guyane, le Surinam et le Brésil, sont en pleine crise politique. Dans ce contexte, l'économie guyanaise reste portée par le secteur spatial et l'investissement des entreprises et des ménages, qui ne compensent qu'en partie la stagnation de l'emploi, la faible commande publique et une consommation des ménages en berne.

Insee Conjoncture Guyane
Paru le :Paru le15/06/2016
Guy Mystille, Insee
Insee Conjoncture Guyane- Juin 2016

Emploi Salarié - Timide progression de l’emploi en 2015

Guy Mystille, Insee

L'emploi salarié marchand a augmenté de 1 % en moyenne annuelle en 2015, par rapport à l'année 2014. Quoique positive, cette évolution est limitée. Elle est le fruit de tendances contradictoires entre la bonne tenue du secteur tertiaire marchand et la mauvaise santé de celui de la construction.

Insee Conjoncture Guyane

No 2

Paru le :15/06/2016

En Guyane, l'emploi salarié marchand progresse légèrement en 2015 (+ 1 %). Après un fort repli au deuxième trimestre, l'emploi salarié est ensuite reparti à la hausse au second semestre. La Guyane conserve un niveau d'emploi élevé par rapport à la Martinique et à la Guadeloupe. Deux facteurs expliquent la faible évolution de l'emploi salarié en 2015 : la hausse du secteur tertiaire marchand et compensée en partie par une baisse dans la construction.

La construction tire l'emploi salarié du secteur marchand vers le bas

L'emploi salarié marchand guyanais est fortement pénalisé par la mauvaise santé du secteur de la construction. Ce secteur représente pourtant 15 % de l'emploi salarié marchand. Après une période de forte croissance entre 2011 et fin 2012, il n'a cessé de décliner à partir du premier trimestre 2013 et atteint un niveau très bas au quatrième trimestre 2015. En moyenne annuelle, la baisse est de 8 % par rapport à 2014. Elle a été particulièrement forte au second semestre. L'emploi dans la construction recule ainsi de 7 % au quatrième trimestre 2015, par rapport au quatrième trimestre 2014. Le secteur du BTP a notamment souffert de la baisse de la commande publique. Les bailleurs sociaux, les collectivités locales et l’État ont réduit leurs dépenses, notamment pour le logement social et les travaux publics. Que ce soit avec les investisseurs ou avec les particuliers, le secteur privé en Guyane n'a pas été en mesure d'amortir cette baisse. Au final, avec 1 650 nouveaux logements (sociaux et privés), les mises en chantier restent à un niveau bas en 2015, en légère hausse par rapport à 2014 (+ 0,7 %), mais loin du sommet de 2012 (2 925 logements mis en chantier).

Le tertiaire marchand soutient l'emploi guyanais

Les effets négatifs sur l'emploi de la crise du BTP sont compensés par la bonne tenue du secteur tertiaire marchand. Il progresse de 3 % en moyenne annuelle entre 2014 et 2015. La croissance est soutenue au second semestre . Ainsi, au troisième trimestre, l'emploi du secteur tertiaire marchand augmente de 2 % et de 3 % au quatrième trimestre. Le secteur bénéficie de l'essor du secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques. Elles incluent par exemple, les activités juridiques et comptables, les conseils de gestion et le soutien aux activités générales des entreprises. Elles ont augmenté de 4 % au quatrième trimestre 2015 par rapport au trimestre précédent et de 10 % par rapport au quatrième trimestre 2014.

Environ 6 % des emplois salariés marchands relèvent du secteur de l'hébergement et de la restauration. En raison notamment de l'accroissement de la capacité hôtelière, l'emploi salarié est en hausse de 7 % en moyenne annuelle et de 3 % au quatrième trimestre 2015, par rapport au trimestre précédent. Le secteur du commerce demeure en 2015 un des plus gros employeurs du secteur marchand. Il reste dynamique par rapport à 2014, en hausse de 2 % en moyenne annuelle.

Stabilité dans l'industrie

L'industrie emploie 15 % des salariés du secteur marchand en Guyane. Il reste stable en 2015. Après une baisse en début d'année, les effectifs sont en hausse au second semestre. Cette hausse est assez équitablement répartie entre l'industrie extractive, l'industrie manufacturière et l'industrie agroalimentaire.

Figure 1Chiffres clés de l'emploi en 2015

Chiffres clés de l'emploi en 2015
Nombre de salariés (effectifs) Évolutions 2014/2015 (%)
Industrie 4 316 -0,1
Construction 3 876 -7,9
Tertiaire marchand 19 533 3,3
Total (hors agriculture) 27 724 1,0
Agriculture 382 6,7
Total 28 106 1,1
  • Source: Insee, Epure.

Figure 2Le secteur tertiaire marchand progresse de 5,2 %

Évolution de l'emploi salarié dans les secteurs concurrentiels
Le secteur tertiaire marchand progresse de 5,2 % (Évolution de l'emploi salarié dans les secteurs concurrentiels)
Évolution T4 2015 / T3 2015 (en %) Évolution T4 2015 / T4 2014 (en %)
Commerce 0,5 -0,4
Autres activités de services 7,5 11,1
Transport et entreposage 0,4 0,2
Hébergement et restauration 3,0 7,0
Information et communication 14,1 10,8
Activités financières et d'assurance 0,7 0,0
Activites immobilères -3,5 4,0
Activités Scientifiques et techniques - Services administratifs et de soutien 4,2 10,3
Ensemble tertiaire marchand 3,0 5,2
  • Note : l'évolution en glissement annuelle rapporte les effectifs au 31 décembre 2014 aux effectifs au 31 décembre 2015.
  • Source: Insee, Epure.

Figure 3Augmentation des effectifs en 2015

Augmentation des effectifs en 2015
Guadeloupe Guyane Martinique
2011T1 107,9 107,9 96,6
2011T2 107,9 106,7 96,6
2011T3 107,4 112,6 97,4
2011T4 106,4 111,2 95,1
2012T1 107,8 113,6 95,1
2012T2 108,3 115,4 95,8
2012T3 104,8 114,3 95,1
2012T4 105,1 116,1 95,6
2013T1 107,8 116,8 97,3
2013T2 106,0 115,2 95,6
2013T3 101,1 114,6 93,7
2013T4 102,3 117,6 94,3
2014T1 103,2 116,6 94,7
2014T2 101,5 116,1 94,3
2014T3 99,5 116,9 94,9
2014T4 100,1 117,1 94,4
2015T1 101,1 118,1 95,6
2015T2 100,5 116,1 95,8
2015T3 99,5 117,4 95,5
2015T4 100,4 120,0 96,9
  • Source : Insee, Epure.

Figure 3Augmentation des effectifs en 2015Évolution de l'emploi salarié dans les trois DFA

  • Source : Insee, Epure.

Figure 4La construction, freine l'élan de l'ensemble

La construction, freine l'élan de l'ensemble
Industrie Construction Tertiaire marchand Ensemble
2011T1 105 101 108 106
2011T2 105 100 107 106
2011T3 106 105 113 110
2011T4 107 105 113 111
2012T1 109 109 113 112
2012T2 113 111 114 114
2012T3 115 110 113 113
2012T4 115 113 115 114
2013T1 117 115 115 115
2013T2 117 113 112 113
2013T3 115 110 113 113
2013T4 117 105 118 116
2014T1 115 108 117 115
2014T2 113 105 117 114
2014T3 115 101 119 115
2014T4 116 100 119 115
2015T1 116 100 120 116
2015T2 114 94 119 114
2015T3 114 94 121 116
2015T4 115 93 125 118
  • Source : Insee, Epure.

Figure 4La construction, freine l'élan de l'ensembleÉvolution de l'emploi salarié marchand en Guyane

  • Source : Insee, Epure.

Mesurer les évolutions de l’emploi salarié marchand

Les emplois salariés font l’objet de déclarations sous forme de Bordereaux de Recouvrement des Cotisations (BRC). Ces Bordereaux sont adressés par les employeurs aux Unions de Recouvrement de Sécurité Sociale et des Allocations Familiales (Urssaf), puis transmis trimestriellement à l’Insee.Ils concernent les salariés soumis au régime général de sécurité sociale, à l’exception :

- des apprentis dont les cotisations sont prises en charge par l’État ;

- des emplois domestiques ;

- des fonctionnaires de l’État.

Sur les données issues des BRC, une chaîne de traitement dite Epure (Extension du Projet Urssaf sur les Revenus et l’Emploi) est utilisée pour les départements français d’Amérique depuis 2006. Le champ est restreint aux activités les mieux représentées.Sont exclus du champ Epure :

- les caisses de congés payés ;

- les établissements de vente à domicile ;

- les administrateurs d’immeubles à l’AFPA.

Les données brutes ne sont pas désaisonnalisées. Les résultats sont ici présentés selon la nouvelle Nomenclature Agrégée (NA) 2008, regroupement de la nouvelle Nomenclature d’Activités Française (NAF) destiné à l’analyse économique.

Documentation

Définitions (pdf, 58 Ko )