Bilan économique 2014 de Rhône-Alpes

En 2014, l'ensemble des secteurs économiques affichent des résultats en retrait par rapport à l'année 2013. Dans ce contexte, le chômage poursuit globalement sa hausse malgré quelques chiffres plus encourageants en fin de période. Le niveau de l'emploi reste stable. Montrant un certain dynamisme, le nombre de créations d'entreprise évolue favorablement, comme les exportations qui présentent un résultat positif au quatrième trimestre.

Insee Conjoncture Rhône-Alpes
Paru le :Paru le29/05/2015
Pierre-Jean Chambard, Insee Rhône-Alpes
Insee Conjoncture Rhône-Alpes- Mai 2015

Le dynamisme du tertiaire permet à la région de maintenir le niveau de l'emploi salarié privé

Pierre-Jean Chambard, Insee Rhône-Alpes

Après deux années de crise, en 2008 et 2009, l'emploi salarié privé rhônalpin total n'a renoué que brièvement avec les gains d'emploi, et en 2014, pour la deuxième année consécutive, son niveau ne varie quasiment pas. La construction, et dans une moindre mesure, le commerce et la plupart des activités industrielles, perdent des salariés. L'emploi est stable dans l'intérim. Mais le dynamisme du tertiaire, en particulier des services marchands, permet à la région de compenser les pertes et de maintenir ses effectifs salariés.

Insee Conjoncture Rhône-Alpes

No 05

Paru le :29/05/2015

L'emploi salarié privé rhônalpin, après plusieurs années de progression, a connu deux ans de crise à partir de 2008. Après être reparti à la hausse en 2010 et 2011, il n'a ensuite enregistré que des variations annuelles très faibles. Ainsi, en 2014, la région maintient quasiment son niveau d'emploi : les pertes sont limitées à 600 salariés, soit une baisse qui n'atteint pas - 0,1 %, contre - 0,5 % en France métropolitaine.

figure 1Emploi salarié des secteurs principalement marchands

en %
Emploi salarié des secteurs principalement marchands (en %)
Secteur d'activité - NAF rév. 2, 2008 2014 T4 (en milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen 2013/2008 (1)
Rhône-Alpes Rhône-Alpes France métropolitaine Rhône-Alpes France métropolitaine
Industrie 403,0 -0,7 -1,2 -2,1 -2,0
Industrie agro-alimentaire 48,1 1,6 0,1 0,2 -0,4
Energie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 44,4 1,3 1,0 1,4 0,2
Biens d'équipement 79,5 -2,1 -1,4 -2,5 -2,8
Matériels de transport 22,5 -0,6 -2,7 -4,2 -2,0
Autres branches industrielles 208,5 -1,2 -1,7 -2,9 -2,9
Construction 149,6 -2,7 -3,5 -0,9 -1,5
Tertiaire marchand 1 081,3 0,6 0,1 0,8 0,3
Commerce 305,2 -0,6 -0,5 0,3 -0,2
Transports 135,7 -0,2 -0,5 -0,0 -0,3
Hébergement - restauration 103,6 1,1 0,8 1,4 0,9
Information - communication 59,7 1,2 0,8 1,2 0,3
Services financiers 70,3 1,0 0,5 0,5 0,2
Services immobiliers 24,3 0,8 -0,1 0,1 -0,5
Services aux entreprises 239,2 1,8 0,8 1,3 0,9
Services aux ménages 77,0 2,6 0,8 0,9 0,7
Intérim 66,3 -0,6 0,1 2,3 1,1
Total 1 633,8 -0,0 -0,5 -0,1 -0,4
  • Note : données CVS.
  • (1) : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

L'évolution est donc nettement plus favorable en Rhône-Alpes qu'au niveau national, et la tendance est la même que l'on intègre ou non l'emploi intérimaire. Rhône-Alpes fait partie des trois régions de France métropolitaine où l'emploi est le mieux orienté en 2014 . C'est la première région de province pour le niveau d'emploi avec plus d'un salarié français sur dix, et plus d'un sur sept si on la compare à la seule France de province.

figure 2Évolution régionale de l'emploi salarié

Glissement annuel 2014-2013 (en %)
Évolution régionale de l'emploi salarié (Glissement annuel 2014-2013 (en %))
-1.1 -0.5 0
11 0.15785009158747526
21 -1.6510907851380525
22 -1.351618211738892
23 -0.5976751961159592
24 -1.0442382452257315
25 -0.778946357393267
26 -0.9161625386863947
31 -0.3788996975053744
41 -1.2000516810577975
42 -0.7302229515017332
43 -1.8818982979293435
52 -0.4848121199684153
53 -0.2743453091065904
54 -1.533717217476735
72 -0.060485540307086916
73 -0.07922913821334521
74 -1.4994182664339732
82 -0.03830043941494549
83 -0.13513610649875288
91 -0.08053685745594161
93 -0.3224431856735344
94 0.09168181747548677
  • Note : données CVS.
  • Champ : France métropolitaine. Emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

figure 2Évolution régionale de l'emploi salariéFrance métropolitaine : -0,5 %

  • Note : données CVS.
  • Champ : France métropolitaine. Emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Au niveau départemental, les évolutions sont contrastées : l'Ain, l'Ardèche et la Drôme sont dans la tendance régionale et maintiennent peu ou prou leur niveau d'emploi. Seul le Rhône gagne véritablement des salariés, 3 800 au total, soit une progression de + 0,7 %. En revanche, l'emploi est à la baisse dans les départements alpins. Limitée dans l'Isère (- 0,3 %), elle est plus sensible en Savoie (- 0,8 %, 900 emplois perdus) et en Haute-Savoie (- 0,7 %, 1 300 emplois perdus). La Loire est le département de la région qui perd le plus de salariés, 1 600 en tout (- 1,0 % ).

figure 3Emploi salarié par département et par secteur

en %
Emploi salarié par département et par secteur (en %)
2014 T4 (en milliers) Glissement annuel
Industrie Construction Tertiaire marchand dont Commerce dont Intérim Total
Ain 130,0 -0,5 -2,7 0,7 -1,0 -7,2 -0,0
Ardèche 51,6 -0,6 -2,9 1,3 -2,7 21,8 0,1
Drôme 124,4 -0,6 -3,7 1,1 0,1 6,5 0,1
Isère 300,1 -0,9 -1,7 0,2 -0,7 -2,1 -0,3
Loire 159,6 -1,0 -5,0 -0,3 -1,8 6,4 -1,0
Rhône 576,3 -1,1 -2,2 1,4 0,1 0,1 0,7
Savoie 112,1 -0,5 -3,2 -0,5 -0,8 -15,3 -0,8
Haute-Savoie 179,6 -0,0 -2,2 -0,7 -0,7 -4,8 -0,7
Rhône-Alpes 1 633,8 -0,7 -2,7 0,6 -0,6 -0,6 -0,0
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

L'industrie perd des salariés, mais certaines activités industrielles en gagnent

Un quart des salariés rhônalpins, soit un peu plus de 400 000 personnes, travaillent dans l'industrie, hors intérimaires, contre un sur cinq au niveau national. Le secteur perd 3 000 emplois en 2014 (- 0,7 %, contre - 1,2 % en France métropolitaine) . La métallurgie, la plasturgie, le textile, les industries chimiques et du papier, qui concentrent un peu plus de la moitié des salariés rhônalpins du secteur, perdent cette année encore un nombre important d'emplois, 2 500 au total, soit une baisse de - 1,2 %. La fabrication d'équipements électriques, électroniques et informatiques perd 1 700 salariés (- 2,1 %). La baisse est beaucoup plus contenue dans la fabrication de matériels de transports (- 0,6 %). Deux grands secteurs industriels gagnent des emplois : les industries extractives, de l'énergie, de l'eau, de la gestion des déchets et de la dépollution enregistrent ensemble une progression de 600 salariés (+ 1,3 %), et l'alimentaire gagne 700 salariés (+ 1,6 %).

figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Rhône-Alpes

en indice base 100 au 2005 T1
Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Rhône-Alpes (en indice base 100 au 2005 T1)
Industrie Construction Tertiaire principalement marchand hors intérim dont Commerce Emploi hors intérim Rhône-Alpes Emploi hors intérim France métropolitaine
1er trim. 2005 100 100 100 100 100 100
2e trim. 2005 99,63 100,99 100,42 100,49 100,23 100,07
3e trim. 2005 99,25 102,26 100,77 100,82 100,44 100,12
4e trim. 2005 98,63 103,26 100,83 100,71 100,37 100,24
1er trim. 2006 98,36 104,52 100,88 101,2 100,44 100,38
2e trim. 2006 98,14 105,99 101,8 101,64 101,06 100,75
3e trim. 2006 97,77 107,01 102,26 102,05 101,32 101,15
4e trim. 2006 97,32 108,35 102,58 102,05 101,49 101,29
1er trim. 2007 97,22 109,27 103,04 102,49 101,82 101,74
2e trim. 2007 97,38 110,33 103,36 102,75 102,16 102,09
3e trim. 2007 96,99 111,88 104,38 103,44 102,79 102,54
4e trim. 2007 96,66 112,95 104,68 103,55 102,97 102,8
1er trim. 2008 96,56 112,82 105,15 103,15 103,21 102,87
2e trim. 2008 95,79 112,79 104,86 102,95 102,8 102,75
3e trim. 2008 95,61 113,25 104,77 102,67 102,73 102,67
4e trim. 2008 94,8 112,86 104,72 102,52 102,41 102,44
1er trim. 2009 93,32 112,2 104,52 102,1 101,78 101,83
2e trim. 2009 91,53 111,64 104,29 101,59 101,04 101,27
3e trim. 2009 90,09 110,38 104,02 101,06 100,32 100,82
4e trim. 2009 89,3 109,75 104,48 100,94 100,29 100,73
1er trim. 2010 88,24 109,48 104,3 101,42 99,83 100,47
2e trim. 2010 87,85 109,4 104,79 101,94 100 100,36
3e trim. 2010 87,59 109,33 105,46 102,51 100,32 100,42
4e trim. 2010 87,3 109,35 105,88 102,66 100,48 100,49
1er trim. 2011 87,49 109,32 106,26 102,95 100,77 100,76
2e trim. 2011 87,37 109,32 106,94 103,46 101,14 101,03
3e trim. 2011 87,24 109,17 106,81 103,37 101,01 100,95
4e trim. 2011 87,1 109,05 107,4 103,95 101,31 101,09
1er trim. 2012 86,88 109,73 107,91 104,28 101,61 101,19
2e trim. 2012 86,78 109,22 108,06 104,46 101,62 101,19
3e trim. 2012 86,67 109,35 108,35 104,65 101,77 101,07
4e trim. 2012 86,4 109,28 108,1 104,01 101,53 100,88
1er trim. 2013 86,15 108,56 108,04 103,8 101,35 100,74
2e trim. 2013 85,74 108,47 107,87 103,18 101,11 100,42
3e trim. 2013 85,49 108,1 108,06 103,39 101,12 100,37
4e trim. 2013 85,15 108,11 108,34 103,88 101,18 100,36
1er trim. 2014 85,07 108,04 108,46 103,62 101,22 100,32
2e trim. 2014 84,9 107,32 108,55 103,42 101,16 100,28
3e trim. 2014 84,53 106,42 108,54 103,27 100,96 100,03
4e trim. 2014 84,52 105,17 109,09 103,29 101,17 99,99
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Rhône-Alpes

  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Importantes pertes d'emploi dans la construction

Le secteur emploie un salarié rhônalpin sur dix hors intérimaires. Il perd 4 200 salariés, soit une baisse de - 2,7 %, la plus forte de ces cinq dernières années, inférieure cependant à celle enregistrée au niveau national (- 3,5 %).

Forte progression dans le tertiaire

Le tertiaire privé essentiellement marchand, emploie un million de personnes en Rhône-Alpes, soit deux salariés rhônalpins sur trois. Il gagne 6 500 emplois en 2014, soit une progression de + 0,6 %, bien supérieure à celle enregistrée au niveau national (+ 0,1 %). Les services marchands, hors intérim, gagnent au total 8 700 emplois (+ 1,2 %). En particulier, les activités scientifiques et techniques, ainsi que les autres activités de service, qui, ensemble, concentrent près de la moitié des salariés des services marchands, connaissent d'importants gains d'emploi (respectivement + 1,8 % et + 2,6 %). Les gains sont un peu plus modestes pour l'information et la communication (+ 1,3 %), et l'hébergement-restauration (+ 1,1 %). Ils sont proches pour les activités financières et d'assurance (+ 1,0 %), et pour les activités immobilières (+ 0,8 %). Les transports sont le seul secteur de services qui enregistre des pertes (1 000 salariés en moins, soit - 0,2 %). Autre composante du tertiaire, le commerce perd 1 700 salariés (- 0,6 %).

Le niveau de l'emploi intérimaire ne varie pas

Le secteur connaît d'importantes fluctuations au cours de l'année. Il limite finalement ses pertes à seulement 400 emplois (- 0,6 %), alors qu'au niveau national, l'évolution, également de faible amplitude, est inverse, avec une hausse de + 0,1 %.

figure 5Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

en indice base 100 au 2005 T1
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire (en indice base 100 au 2005 T1)
Rhône-Alpes France métropolitaine
1er trim. 2005 100 100
2e trim. 2005 100,53 99,88
3e trim. 2005 99,44 101,92
4e trim. 2005 100,93 102,65
1er trim. 2006 102,21 101,71
2e trim. 2006 105,79 107,4
3e trim. 2006 106,61 107,33
4e trim. 2006 105,83 105,39
1er trim. 2007 115,45 114,96
2e trim. 2007 115,14 112,52
3e trim. 2007 112,77 110,89
4e trim. 2007 106,26 109,84
1er trim. 2008 113,63 114,39
2e trim. 2008 105,98 106,36
3e trim. 2008 99,65 99,98
4e trim. 2008 84,5 87,02
1er trim. 2009 68,41 74,44
2e trim. 2009 67,79 75,74
3e trim. 2009 72,43 79,46
4e trim. 2009 82,46 84,02
1er trim. 2010 85,7 88,96
2e trim. 2010 92,41 92,99
3e trim. 2010 96,87 97,12
4e trim. 2010 104,36 100,59
1er trim. 2011 105,3 101,19
2e trim. 2011 104 101,78
3e trim. 2011 102,75 100,93
4e trim. 2011 97,18 96,96
1er trim. 2012 95,79 95,66
2e trim. 2012 92,69 92,32
3e trim. 2012 89,86 88,41
4e trim. 2012 86,33 86,38
1er trim. 2013 89,48 88,5
2e trim. 2013 91,62 87,55
3e trim. 2013 92,27 88,99
4e trim. 2013 94,72 91,91
1er trim. 2014 92,43 89,65
2e trim. 2014 94,22 91,62
3e trim. 2014 89,34 87,87
4e trim. 2014 94,1 91,96
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

figure 5Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Pour comprendre les résultats

Le champ couvert est celui de l'emploi du secteur concurrentiel privé, hors agriculture, administration, éducation, santé et action sociale.

Pour les années 2012 et antérieures, les estimations annuelles sont issues de la source Estel (Estimations d'emploi localisé) et élaborées à partir des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS) et les taux d'évolution infra-annuels se basent sur les indices trimestriels d'Epure (données Urssaf exploitées par l'Insee).

À partir de 2013, les taux d'évolution se basent sur les indices trimestriels d'Epure appliqués à l'estimation annuelle 2012.

Les séries sont corrigées des variations saisonnières (CVS).

Documentation

Définitions (pdf, 128 Ko )