Bilan économique 2014 de Rhône-Alpes

En 2014, l'ensemble des secteurs économiques affichent des résultats en retrait par rapport à l'année 2013. Dans ce contexte, le chômage poursuit globalement sa hausse malgré quelques chiffres plus encourageants en fin de période. Le niveau de l'emploi reste stable. Montrant un certain dynamisme, le nombre de créations d'entreprise évolue favorablement, comme les exportations qui présentent un résultat positif au quatrième trimestre.

Insee Conjoncture Rhône-Alpes
Paru le :Paru le29/05/2015
Françoise Beluze, Stéphane Albert, Banque de France - Direction des Affaires Régionales
Insee Conjoncture Rhône-Alpes- Mai 2015

2014, un frémissement à consolider pour l’économie rhônalpine

Françoise Beluze, Stéphane Albert, Banque de France - Direction des Affaires Régionales

Après deux années de baisse, l’activité industrielle s’est modestement redressée en 2014. Un rebond bienvenu de la demande étrangère à partir de septembre a permis de redynamiser la production. Les services ont poursuivi de façon plus franche la bonne orientation entamée l’année dernière. La seule note négative pour 2014 concerne le BTP, dont le recul significatif est essentiellement lié aux travaux publics.

Insee Conjoncture Rhône-Alpes

No 05

Paru le :29/05/2015

Après deux années de baisse consécutive, le chiffre d'affaires de l’industrie régionale s’est légèrement redressé (+ 0,6 %)

L’exportation, seulement depuis l’automne, en a été le principal moteur.

L’activité a été essentiellement tirée par le secteur agro-alimentaire (+ 5,8 % à l’export), l’industrie papetière et les activités de niche (textile technique, luxe, matériel médical…). Le secteur du matériel de transport s’est également redressé, dans des proportions toutefois bien inférieures à sa chute de 2013 (+ 1,7 % contre (- 14,6 %).

Certains secteurs phares de l’industrie régionale comme la pharmacie, la fabrication de produits électriques et la plasturgie ont en revanche subi une érosion de leur activité.

Les autres activités industrielles sont dans l’ensemble stables, en particulier la chimie.

Malgré ce retour à une tendance positive, l’emploi industriel s’est de nouveau replié, dans des proportions inférieures à celles de l’année dernière.

figure_1Évolution des effectifs en Rhône-Alpes

  • Source : Banque de France - Les entreprises en Rhône-Alpes - Bilan et perspectives 2015.

Seuls le secteur de la chimie, et dans une moindre mesure la plasturgie et la métallurgie (décolletage essentiellement), ont vu leurs effectifs augmenter.

Les rentabilités d’exploitation se sont globalement stabilisées après la baisse sensible de l’année dernière. Là encore, le secteur agroalimentaire se démarque positivement sur ce point car il a bénéficié de la baisse sensible du prix de certaines matières premières. Les rentabilités se dégradent cependant pour 32 % des entreprises industrielles interrogées. Leur évolution n’est en effet pas systématiquement corrélée à celle de l’activité dans un contexte concurrentiel tendu, où l’obtention des marchés est souvent associée à une contraction des marges.

Les investissements globaux se sont de nouveau repliés, plus fortement qu’en 2013, avec - 11 %. Ils reculent partout, sauf dans les activités de niche nécessitant un équipement à la pointe de l’état de l’art.

L’activité des services marchands poursuit sa progression (+ 2,6 %)

Avec une hausse de + 4,6 %, le secteur de l’édition et des services informatiques a retrouvé une nouvelle dynamique, grâce à de nombreux déblocages de projets mais également à des externalisations. L’activité dans le transport routier de fret a également progressé (+ 4 %), portée essentiellement par la demande externe et les activités de logistique.

figure_2Évolution des chiffres d’affaires – Rhône-Alpes

  • Source : Banque de France - Les entreprises en Rhône-Alpes - Bilan et perspectives 2015.

Seule l’activité de l’ingénierie et études techniques s’est de nouveau repliée (- 1,7 %), dans un contexte d’amenuisement de la demande des donneurs d’ordres du bâtiment et des collectivités territoriales.

Avec une progression de + 2,8 %, l’emploi dans les services marchands a profité de la bonne dynamique du secteur. Stables dans le transport, les effectifs ont augmenté de + 6,1 % dans le secteur de l’informatique.

Les rentabilités d’exploitation ont suivi cette bonne tendance, 62 % des entreprises interrogées les estimant en hausse.

figure_3Évolution des rentabilités d’exploitation en Rhône-Alpes

  • * Production totale
  • Source : Banque de France - Les entreprises en Rhône-Alpes - Bilan et perspectives 2015.

Les marges se sont plutôt stabilisées dans l’informatique et l’ingénierie, sous l’influence des embauches de personnel à forte qualification. Le secteur du transport a reconstitué les siennes, essentiellement grâce à la baisse continue du prix du carburant depuis le milieu de l’année.

Le BTP a globalement souffert (- 3,1 %)

L’arrivée à leur terme de certains grands projets d’infrastructure de la région lyonnaise concomitante à la diminution des dotations budgétaires aux collectivités territoriales ont provoqué un repli marqué de l’activité dans les travaux publics (- 4,3 %).

Dans de moindres proportions (- 2,7 %), le bâtiment a également été impacté, en raison de la baisse conjuguée de la demande publique pour les logements sociaux et de la demande privée des investisseurs. Gros œuvre et second œuvre ont évolué dans des proportions comparables, avec respectivement - 3,1 % et - 2,5 %. Si les effectifs ont suivi la tendance des chiffres d'affaires, les effectifs intérimaires se sont eux effondrés de près de 13 % dans le bâtiment, et de près de 30 % dans les travaux publics. La variable d’ajustement qu’est l’intérim n’a probablement pas été étrangère à la préservation globale de la rentabilité d’exploitation, malgré un contexte concurrentiel difficile. Corrélativement, l’investissement dans le bâtiment a poursuivi le repli amorcé l’année dernière (- 16,8 %). Il s’est juste stabilisé dans les travaux publics.

Pour comprendre les résultats

Rentabilité (d’exploitation) ou marge d’exploitation : résultat d’exploitation rapporté au chiffre d’affaires hors taxe, exprimé en pourcentage.

Cette analyse de la rentabilité et de l’investissement repose sur une enquête menée en début d’année 2015 auprès d’un échantillon composé de 2 574 entreprises ou établissements rhônalpins appartenant à l’industrie, aux services marchands (transports routiers de marchandises, édition, activités informatiques, ingénierie et études techniques, travail temporaire) et au bâtiment et aux travaux publics.

Pour en savoir plus

· Pour connaître l’évolution et les perspectives d’activité des différents secteurs de l’industrie et des services ou pour obtenir les résultats complets de notre enquête annuelle, « Les entreprises en Rhône-Alpes – Bilan 2014 et Perspectives 2015 » : Ouvrir dans un nouvel onglet http://www.banque-france.fr/economie-et-statistiques/conjoncture-et-croissance/publications-regionales/publications/rhone-alpes.html

Documentation

Définitions (pdf, 128 Ko )