La campagne viticole 2024 est marquée par une récolte en nette baisse. La récolte de vins AOP s’établit à 1,2 million d’hectolitres, soit une production amputée de plus d’un quart par rapport à sa moyenne sur cinq ans (figure 1). Les fortes gelées dans le Jura et la grêle dans le nord du chablisien endommagent gravement les récoltes sur ces territoires. En outre, le printemps et le début d’été pluvieux favorisent les maladies de la vigne, comme le mildiou. Ces conditions climatiques rendent plus complexes la mise en œuvre et l’efficacité des traitements contre ces maladies. Dans ce contexte, les transactions de vins en vrac, de jus et de moûts baissent de 21 % sur un an à la fin décembre 2024.

En conséquence de cette faible récolte, les stocks de vins diminuent. L’appellation Bourgogne est partiellement épargnée par la baisse de la consommation de vin en France et dans le monde. Ses volumes à l’export augmentent de 9 % sur un an. Elle échappe ainsi aux mesures de déclassement en vins de distillation et aux campagnes d’arrachage mises en place dans d’autres régions.

Cette année, la majorité des cultures est fortement affectée par une pluviométrie excessive alors qu’à l’accoutumée, c’est le déficit hydrique qui les pénalise. En septembre 2024, sur douze mois glissants, l’excédent pluviométrique atteint 262 mm, soit +29 % au regard de la normale. La moisson du blé tendre, première culture en surface de la région, affiche un rendement de 52 quintaux par hectare, bien en dessous de la moyenne quinquennale (62 q/ha). De plus, la qualité est moindre : environ un quart de la récolte pourrait être déclassé de blé panifiable en blé fourrager.

Les prix des céréales ne renouent pas avec la croissance en 2024, après leur effondrement en 2023 (figure 2). En moyenne sur l’année 2024, le cours du blé perd 27 € par tonne, comparé à 2023. Les exportations importantes de blé russe concurrencent la production française sur le marché mondial et font baisser les cours.

Sur l’ensemble de l’année 2024, les livraisons de lait en Bourgogne-Franche-Comté sont en légère baisse (-0,5 %). Cette diminution s’explique par des fourrages de moindre qualité et par les épidémies qui frappent les élevages, occasionnant des baisses de fertilité et des avortements. De plus, l’interprofession du Comté demande de réduire la production de lait afin de limiter les stocks déjà importants (figure 3). Dans ce contexte et pour la première fois, la fabrication de comté est en recul d’environ 4 %. La baisse de cette production se traduit par un report du lait habituellement destiné au comté vers d’autres fabrications telles le morbier et le mont d’or, dont les volumes augmentent.

En dehors des évolutions saisonnières, le prix du lait dans la région poursuit sa progression en 2024 mais à un rythme moins soutenu qu’en 2023. Le prix du lait conventionnel atteint 489 € les mille litres en moyenne annuelle, une hausse de 0,6 % comparée à 2023. Le prix moyen du lait AOP « Massif du Jura » augmente de +1,8 %.

En 2024, la décroissance du cheptel bovin en Bourgogne-Franche-Comté comme en France se poursuit. Elle est toutefois plus rapide que celle de la consommation de viande rouge et bovine en particulier. Ainsi, la demande des engraisseurs et des abatteurs demeure supérieure à l’offre des exploitations, les cours des animaux sont donc en hausse. Par exemple, le prix du bovin (broutard U) destiné à l’engraissement gagne 81 centimes par kilogramme vif en un an (+ 24 %) et celui de la vache charolaise (viande R) destinée à l’abattage progresse de 24 centimes par kilogramme de carcasse (+5 % ; figure 4).