Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté ·
Juin 2025 · n° 47
Bilan économique 2024 - Bourgogne-Franche-Comté L’emploi commence à se replier, sur fond d’instabilité économique
En 2024, l’activité économique en Bourgogne-Franche-Comté comme en France ralentit en cours d’année en raison de l’instabilité politique, budgétaire et des incertitudes internationales, affectant le moral des entreprises et des ménages. Jusqu’à l’automne, l’activité montrait une certaine résilience mais un retournement s’est amorcé en fin d’année, affectant l’ensemble des secteurs économiques. L’industrie automobile est pénalisée par la contraction des ventes de véhicules neufs. Le secteur de la construction reste en difficulté avec un nouveau point bas. Certains signaux demeurent toutefois au vert à commencer par un taux de chômage, toujours bas, et un emploi frontalier encore dynamique. En outre, les créations d’entreprises repartent à la hausse et la progression des défaillances se tasse.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2024 publiés par l'Insee.
Transports - Recul des immatriculations de véhicules neufs en 2024 Bilan économique 2024
Nor-Eddine Darouache (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)
En 2024, le marché des véhicules neufs recule après le rebond de l’année de précédente. Celui de l’occasion reste à un niveau bas. 88 000 véhicules neufs sont immatriculés, soit près d’un quart de moins que le niveau de 2019. Le marché de l’automobile se transforme avec un recul du diesel au profit des hybrides. Par ailleurs, le verdissement du parc se poursuit, lentement, avec une stabilité des ventes de véhicules électriques mais un développement rapide des points de charge. Le fret routier est globalement orienté à la hausse.
Le marché des voitures neuves se replie en 2024
En 2024, 88 300 véhicules neufs sont immatriculés en Bourgogne-Franche-Comté. Après l’embellie de 2023, les ventes baissent aussi bien dans la région qu’en France (respectivement -1,8 % et -2,3 %).
Avec plus de 60 000 immatriculations, le marché des véhicules particuliers neufs est en recul (-3,3 %) (figure 1). La hausse des prix de ces véhicules, combinée à l’incertitude sur la future réglementation concernant les moteurs thermiques, freine les décisions d’achat des consommateurs. Les immatriculations sont ainsi inférieures de plus d’un quart à leur niveau de 2019. Cette tendance concerne l’ensemble des départements de la région. Parallèlement, 244 200 véhicules particuliers d’occasion ont été vendus en un an. Le marché de l’occasion reste ainsi depuis trois ans à niveau bas en dépit d’une légère progression cette année (+1,9 %).
Les ventes de véhicules utilitaires légers neufs se replient et restent aussi à un niveau bien en dessous de celui de 2019, 13 300 contre 17 400. À l’inverse, portées par les obligations de verdissement du parc et l’évolution des modes de déplacement, les immatriculations de bus, autocars, 2-3 roues et quadricycles à moteur augmentent fortement : +44,4 % pour les transports en commun et +6,5 % pour les 2-3 roues et quadricycles (figure 2). Les trois quarts des immatriculations des véhicules de transport en commun sont concentrées en Côte-d’Or et dans le Doubs.
tableauFigure 1 – Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule
Zonage | Nombre d’immatriculations en 2024 | Évolution des immatriculations de voitures particulières (%) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Voitures particulières | Véhicules utilitaires légers ¹ | Véhicules industriels à moteur ² | Bus et autocars | 2-3 roues et quadricycles à moteur | 2023 - 2024 | Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 * | |
Côte-d'Or | 12 743 | 3 353 | 474 | 182 | 2 948 | -1,4 | -3,8 |
Doubs | 13 286 | 2 696 | 371 | 136 | 2 733 | -5,5 | -7,4 |
Jura | 5 770 | 1 321 | 171 | 33 | 1 169 | -3,3 | -5,8 |
Nièvre | 3 894 | 769 | 127 | 17 | 732 | -1,8 | -6,2 |
Haute-Saône | 4 009 | 747 | 162 | 7 | 974 | -2,0 | -7,8 |
Saône-et-Loire | 11 165 | 2 455 | 363 | 31 | 2 319 | -4,6 | -3,8 |
Yonne | 6 348 | 1 556 | 153 | 6 | 1 200 | 0,4 | -7,2 |
Territoire de Belfort | 2 951 | 405 | 48 | 4 | 507 | -8,2 | -8,0 |
Bourgogne-Franche-Comté | 60 166 | 13 302 | 1 869 | 416 | 12 582 | -3,3 | -5,9 |
France entière | 1 755 167 | 391 515 | 50 741 | 6 625 | 330 584 | -3,4 | -4,0 |
- ¹ : Camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : Camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- * : Évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : Données brutes.
- Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
tableauFigure 2 – Nombre et évolution des immatriculations par type de véhicule
Catégories de véhicules | Bourgogne-Franche-Comté | France entière | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Nombre d’immatriculations en 2024 | Évolution 2023 - 2024 | Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 * | Nombre d’immatriculations en 2024 | Évolution 2023 - 2024 | Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 * | |
Voitures particulières | 60 166 | -3,3 | -5,9 | 1 755 167 | -3,4 | -4,0 |
Véhicules utilitaires légers ¹ | 13 302 | -2,2 | -4,6 | 391 515 | 0,3 | -3,7 |
Véhicules industriels à moteur ² | 1 869 | -8,2 | -4,0 | 50 741 | 0,5 | -2,2 |
Bus et autocars | 416 | 44,4 | -1,3 | 6 625 | 7,9 | -1,0 |
2-3 roues et quadricycles à moteur | 12 582 | 6,5 | 5,0 | 330 584 | 0,5 | 3,5 |
Ensemble | 88 335 | -1,8 | -4,5 | 2 534 632 | -2,3 | -3,1 |
- ¹ : Camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : Camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- * : Évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : Données brutes.
- Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
Le verdissement du parc se poursuit lentement, mais à un rythme insuffisant
En 2024, pour la deuxième année consécutive, 10 000 véhicules électriques particuliers neufs sont immatriculés. Après la forte hausse observée en 2022 (+40 %), le marché stagne, freiné par la réduction du bonus écologique et le recul global des ventes de véhicules neufs. De plus, le caractère rural de la région freine le développement de ce type de motorisation dans les zones éloignées des grands pôles urbains. Dans ce contexte, la part de marché de l’électrique plafonne à 17 % des ventes de véhicules neufs, avec malgré tout une légère progression sur un an. Parallèlement, le recul des immatriculations des véhicules diesel s’accentue pour ne représenter plus que 10 % des ventes en 2024, contre 26 % en 2021. Cette baisse se fait au profit des véhicules hybrides non rechargeables. Si le verdissement du parc automobile se poursuit, son rythme actuel demeurerait insuffisant pour atteindre l’objectif de 15 % de véhicules électriques d’ici 2030.
Ce lent passage à l’électrique s’accompagne d’un nécessaire développement des points de recharge. En 2024, la région en compte 73 600, soit une progression de +81 % en deux ans. Sur dix bornes, six sont installées à domicile et un peu plus de trois sur des sites de sociétés. Plus de 6 000 bornes sont accessibles au public, soit un doublement depuis 2022. Avec un ratio de 11,7 véhicules électriques ou hybrides rechargeables par borne publique, la région se rapproche ainsi de la cible européenne de dix.
tableauFigure 3 – Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2024
Type de Véhicule | Bourgogne-Franche-Comté | France entière |
---|---|---|
Voitures particulières | 16,7 | 16,8 |
Véhicules utilitaires légers ¹ | 4,6 | 6,9 |
Véhicules industriels à moteur ² | 0,1 | 1,5 |
Bus et autocars | 2,4 | 9,9 |
2-3 roues et quadricycles à moteur | 8,4 | 14,6 |
- ¹ : Camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : Camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
graphiqueFigure 3 – Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2024

- ¹ : Camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : Camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
La fréquentation de l’aéroport de Dole-Tavaux retombe à son niveau de 2022
En 2024, la fréquentation de l’aéroport de Dole-Tavaux est de 110 000 passagers, elle retombe ainsi à son niveau de 2022. Après un rebond en 2023, le trafic recule de 17,8 % cette année (figure 4). Cette baisse est due au fort recul des vols internationaux qui représentent 90 % du trafic aérien régional. Ceux-ci sont assurés exclusivement par les compagnies low-cost vers le Maroc et le Portugal. Par ailleurs, le trafic national vers la Corse diminue également sur un an (-2,3 %). Ce trafic évolue peu depuis 2021.
tableauFigure 4 – Passagers des aéroports par type de ligne
Type de ligne | Bourgogne-Franche-Comté | France entière | |||
---|---|---|---|---|---|
Passagers 2024 (nombre) | Évolution entre 2023 et 2024 | Évolution annuelle moyenne entre 2018 et 2023 ¹ | Évolution entre 2023 et 2024 | Évolution annuelle moyenne entre 2018 et 2023 ¹ | |
Lignes nationales ² | 10 016 | -2,3 | 12,4 | -4,5 | -3,7 |
Lignes internationales | 98 654 | -19,1 | 3,2 | 6,7 | 0,3 |
Transit | 4 | Inf | -100,0 | -7,9 | -13,9 |
Total | 108 674 | -17,8 | 3,7 | 3,9 | -0,8 |
dont lignes à bas coût (low cost) | 94 666 | -19,1 | 3,5 | 6,1 | 4,1 |
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) | 87,1 | /// | /// | /// | /// |
- ¹ : Évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- ² : La fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Note : Données brutes.
- /// : Absence de donnée due à la nature des choses.
- Source : Union des aéroports français.
Le transport routier sous pavillon français progresse
En 2024, le transport routier sous pavillon français s’établit à 15,5 milliards de tonnes-km. Après un recul en 2023, il progresse de 6,6 % cette année (figure 5). Seuls les flux internes à la région stagnent. Sur ce segment, le volume total transporté en milliers de tonnes baisse en parallèle d'un allongement des distances moyennes parcourues. Au-delà des variations annuelles, le transport routier sous pavillon français est globalement en croissance dans la région. Avant la crise sanitaire, le nombre de tonnes-km était inférieur à 15 milliards.
tableauFigure 5 – Transport de marchandises par la route
Bourgogne-Franche-Comté | 2024 (p) (millions de tonnes - kilomètres) | Évolution entre 2023 et 2024 | Évolution annuelle moyenne entre 2018 et 2023 ¹ |
---|---|---|---|
Entrées dans la région | 6 062 | 7,2 | 1,4 |
Sorties de la région | 6 025 | 10,4 | 1,2 |
Intérieur de la région | 3 393 | -0,6 | 1,0 |
Total | 15 480 | 6,6 | 1,2 |
- p : Données provisoires.
- ¹ : Évolution qui aurait été observée pour le transport de marchandises par la route, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Champ : France métropolitaine hors Corse. Données hors transport international.
- Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
Définitions
Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.
Pour en savoir plus
(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.
(2) L’Observatoire français de la transition écologique par Ouvrir dans un nouvel ongletEnedis.