Après une année record, la fréquentation touristique en Bourgogne-Franche-Comté diminue en 2024. C’est également le cas en France métropolitaine, malgré la tenue des Jeux Olympiques d’été. Dans la région, le nombre de nuitées revient à son niveau de 2019 avec 11,3 millions. Cela représente 200 000 nuitées de moins que l’année précédente, soit une baisse de 1,8 %, trois fois plus forte qu’en France métropolitaine (figure 1).

En Bourgogne-Franche-Comté, les hôtels, les campings et les autres hébergements collectifs de tourisme (auberges de jeunesse, villages vacances, maisons familiales, résidences de tourisme) sont tous concernés par cette baisse. Enregistrant 60 % de l’ensemble des nuitées, les hôtels y contribuent pour moitié.

Le printemps pluvieux freine la fréquentation touristique de la région. Au cours du deuxième trimestre, les nuitées reculent de plus de 6 %, alors qu’elles restent relativement stables les autres trimestres.

En Bourgogne-Franche-Comté comme en France, les nuitées diminuent pour la clientèle résidente. Contrairement à la moyenne nationale, elles reculent également pour la clientèle non résidente dans la région. D’une part, les touristes venant des Pays-Bas effectuent des séjours plus courts. Ils passent cette année près de 70 000 nuitées de moins qu’en 2023, alors même qu’ils viennent en plus grand nombre. D’autre part, le nombre de visiteurs britanniques chute fortement (-13 %).

En 2024, les nuitées diminuent dans la plupart des départements de la région. Toutefois la fréquentation résidente et non résidente augmente dans deux départements, la Côte-d’Or et le Territoire de Belfort.

Ils bénéficient, en particulier, du retour de la clientèle chinoise dans les hôtels. La Côte-d’Or est le premier département de destination de ces touristes dans la région. Le Territoire de Belfort, quant à lui, bénéficie de sa proximité avec l’aéroport de Bâle-Mulhouse. Beaucoup de ces touristes passent alors une nuit dans ce département avant de rejoindre leur destination finale.

Avec près de 7 millions de nuitées, les hôtels restent le premier type d’hébergement touristique de la région (figure 2). Leur fréquentation diminue toutefois de 1,5 % en 2024, en raison d’un fort recul de la clientèle résidente (près de 140 000 nuitées de moins) (figure 3). En revanche, les nuitées des touristes non résidents augmentent. Les touristes chinois contribuent fortement à cette hausse, car ils séjournent presque exclusivement dans ce type d’hébergement. En 2023, la levée par la Chine des restrictions de voyage vers la France, a amorcé leur retour qui se confirme et s’intensifie en 2024. Ainsi, le nombre de nuitées effectuées par la clientèle chinoise a plus que doublé cette année. Dans le même temps, la fréquentation de la clientèle en provenance des États-Unis augmente également de près d’un tiers.

Ce retour des touristes extra-européens compense la forte baisse de fréquentation des Britanniques.

Confirmant une tendance amorcée depuis plusieurs années, les hôtels 3, 4 et 5 étoiles sont toujours les plus plébiscités, par les touristes résidents ou non. Leur fréquentation augmente même, contrairement aux établissements non classés, 1 ou 2 étoiles. Par ailleurs, leur nombre a augmenté et ils représentent désormais la moitié du parc hôtelier de la région.

Les campings totalisent 3,4 millions de nuitées en 2024 (figure 4). La météo peu favorable, au printemps notamment, freine fortement leur fréquentation. Elle recule de 2,6 % sur l’année 2024, et de plus de 10 % entre avril et juin. Toutefois elle est presque stable dans le Jura, où se concentre plus du tiers des nuitées de l’hôtellerie de plein air.

Le repli de la fréquentation dans les campings est essentiellement dû aux touristes étrangers, en particulier les Néerlandais. Ces derniers représentent plus de 40 % de la clientèle non résidente de ce mode d’hébergement et leurs nuitées diminuent de 11 %.