En 2024, les touristes ont passé près de 16,2 millions de nuitées dans les hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) de Normandie. Malgré une année riche en évènements d’envergure — le 80^e anniversaire du débarquement et de la bataille de Normandie, les 150 ans de l’impressionnisme et les Jeux Olympiques de Paris dans la région voisine — cette fréquentation accuse un recul de 470 000 nuitées par rapport à 2023 (figure 1).

Cette baisse doit toutefois être relativisée, car l’année 2023 avait bénéficié d’un afflux de visiteurs lié à l’Armada de Rouen. En outre, les conditions météorologiques peu favorables en 2024, notamment durant l’été, ont sans doute pesé sur l’attractivité de la région. L’ensoleillement a ainsi été inférieur de 10 % à la moyenne des trente dernières années. Par ailleurs, le contexte économique a pu freiner les intentions de séjours de la clientèle résidente.

Au total, la fréquentation des hébergements touristiques normands diminue de 2,8 % sur un an, une baisse supérieure à celle observée au niveau national (-0,6 %). En Normandie, près d’une nuitée sur deux a été passée à l’hôtel et une sur trois en camping.

En 2024, les hôtels normands ont enregistré 7,9 millions de nuitées, soit une diminution de 77 000 nuitées par rapport à 2023, correspondant à une baisse de 1,0 % (-1,4 % en France métropolitaine). Cette diminution prolonge celle déjà constatée entre 2022 et 2023, dans des proportions similaires (-1,1 %).

Le repli de la fréquentation hôtelière se concentre principalement sur le premier semestre 2024, tant en Normandie qu’à l’échelle nationale à l’exception du mois de mars qui a bénéficié du week-end de Pâques (figure 2). En mai et juin, la baisse s’atténue du fait des commémorations du 80^e anniversaire du D-Day qui ont en partie compensé l’absence d’un évènement de l’ampleur de l’Armada de Rouen, organisée en 2023.

Au cœur de l’été, la fréquentation hôtelière reste en retrait en juillet (-5,1 %) mais progresse en août (+3,9 %), dans un contexte marqué par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris et une météo défavorable sur la moitié nord de la France. De septembre à décembre, le nombre de nuitées reste globalement inférieur à celui de la même période en 2023, à l’exception du mois de novembre (+7,9 %) dynamisé par deux week-ends prolongés autour du 1^er et 11 novembre.

En Normandie, 40 % de l’offre hôtelière est constituée d’établissements classés « 3 étoiles », qui concentrent une part équivalente des nuitées enregistrées dans la région (figure 3). Comme au niveau national, ce segment reste le plus fréquenté.

Les hôtels classés « 4 ou 5 étoiles » représentent 24 % des nuitées de Normandie, une part nettement inférieure à la moyenne nationale (-7,7 points).

Les hôtels classés « 1 ou 2 étoiles » totalisent 23 % de la fréquentation hôtelière normande. Comme pour les établissements « non classés » ou classés « 3 étoiles », leur part dans la fréquentation régionale est supérieure à celle observée à l’échelle nationale.

En 2024, les hôtels du Calvados (44 %) et de Seine-Maritime (31 %) accueillent toujours près des trois quarts de la fréquentation hôtelière en Normandie.

Seul le département du Calvados enregistre une légère progression de sa fréquentation sur un an (+0,9 % ; figure 4). À l’inverse, les autres départements normands voient leur fréquentation hôtelière diminuer sur un an, avec des baisses allant de -1,1 % en Seine-Maritime à -4,8 % dans l’Eure.

La part de la fréquentation hôtelière régionale réalisée par la clientèle étrangère progresse en 2024, gagnant 2,0 points par rapport à l’année précédente. Les touristes non-résidents représentent désormais 26,0 % des nuitées dans la région. Cette proportion demeure toutefois inférieure de dix points à la moyenne nationale. La répartition de cette clientèle varie sensiblement d’un département à l’autre, allant de 11,7 % dans l’Orne à 29,6 % dans le Calvados.

Au cours de la saison estivale 2024 (d’avril à septembre), les campings normands ont enregistré près de 5,4 millions de nuitées (figure 5). Sur un an, la fréquentation recule sensiblement dans la région, avec une baisse de 2,0 %, nettement plus marquée qu’au niveau national (-0,3 %).

Le Calvados et la Manche concentrent à eux seuls près de 70 % de l’offre régionale en campings et génèrent près de 80 % des nuitées estivales. La fréquentation recule toutefois dans ces deux départements ainsi qu’en Seine-Maritime. À l’inverse, elle progresse dans l’Eure et l’Orne, bien que ces deux départements non littoraux disposent d’une offre d’hébergements de plein air beaucoup plus restreinte que les territoires côtiers.

À l’échelle régionale, le repli du nombre de nuitées dans les campings normands s’explique principalement par la forte baisse de fréquentation des campings non classés (-25,0 % par rapport à 2023 ; figure 6) et des campings « 1 ou 2 étoiles » (-6,0 %). À l’inverse, le nombre de nuitées reste très légèrement orienté à la hausse, dans les campings classés « 3 étoiles » (+0,4 %) et « 4 ou 5 étoiles » (+0,3 %).

En 2024, la clientèle étrangère représente plus d’une nuitée sur trois dans les campings normands. Une proportion qui continue d’augmenter (+2,2 points sur un an) et demeure supérieure à la moyenne nationale. Les non-résidents sont particulièrement présents dans l’Eure (48,9 % des nuitées) et la Seine-Maritime (46,8 %).