Insee Conjoncture Normandie ·
Juin 2025 · n° 47
Bilan économique 2024 - Normandie En 2024, l’emploi se stabilise en Normandie traduisant des dynamiques sectorielles
contrastées
En 2024, l’économie normande s’inscrit dans le ralentissement observé à l’échelle nationale. Dans un contexte de croissance nationale modérée (+1,2 %, avec un léger recul en fin d’année), la région est marquée par un repli de l’activité, notamment dans l’industrie et la construction.
Après trois années de croissance, l'emploi salarié se stabilise en Normandie, traduisant des dynamiques sectorielles contrastées. Le taux de chômage s’établit à 7,0 %, un niveau toujours inférieur à la moyenne nationale. Le nombre d'inscrits à France Travail augmente faiblement, malgré une hausse plus nette des demandeurs d’emploi de catégorie A. Les tensions sur le marché du travail demeurent, en particulier dans les secteurs de la santé et de l'aide à domicile. La création d’entreprises atteint un niveau record, en hausse de 4,8 %, principalement due aux micro-entreprises. Les défaillances d'entreprises progressent simultanément (+21,4 %).
L'année agricole s’avère contrastée, marquée par une météo particulièrement pluvieuse : favorable à la production laitière, elle a en revanche pénalisé d’autres cultures, notamment les céréales. L’industrie reste atone, avec un faible niveau d’activité et une baisse de l’emploi. Comme dans d’autres secteurs, la hausse des créations d’entreprises industrielles s’accompagne d’un nombre record de cessations. Le tourisme affiche un repli par rapport à l'année précédente, malgré plusieurs évènements d’envergure. À l’exception d’un léger rebond du trafic maritime, le secteur des transports évolue dans un climat plutôt morose : recul du transport routier, du transport aérien de voyageurs et des immatriculations de véhicules neufs. Enfin, la construction traverse une conjoncture particulièrement difficile, à l’image du niveau national, avec un faible volume de mises en chantier, une baisse marquée de l’emploi et un net recul des d’heures travaillées.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2024 publiés par l'Insee.
Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2024
Jonathan Brendler, Clément Bortoli (Insee)
- Synthèse régionale - En 2024, l’emploi se stabilise en Normandie traduisant des dynamiques sectorielles contrastées
- Stabilisation de l’emploi et tensions persistantes sur le marché du travail
- La création d’entreprises reste dynamique et atteint un niveau record
- Des difficultés dans la construction, le tourisme et les transports en Normandie
- Contexte national - En France, le pouvoir d’achat des ménages a accéléré en 2024 mais le PIB a ralenti
- Pas de reprise franche en zone euro, les décalages conjoncturels persistent
- En France, le PIB et l'emploi ralentissent en 2024
- L’inflation reflue, le pouvoir d’achat accélère soutenu par les prestations sociales
- La consommation accélère mais le taux d’épargne continue d’augmenter
- L’investissement se replie
- Le commerce extérieur soutient la croissance
Synthèse régionale - En 2024, l’emploi se stabilise en Normandie traduisant des dynamiques sectorielles contrastées
Sur le plan économique, l’année 2024 s’inscrit dans la continuité de 2023. Le contexte international demeure instable, en raison notamment du dénouement des élections présentielles aux États-Unis, des conflits en Ukraine et au Moyen‑Orient, ainsi que des aléas climatiques. Ces facteurs freinent le retour à une trajectoire de croissance durable.
En France, l’activité économique est restée modérée, avec une croissance limitée à +1,2 % en 2024, dans le sillage de l’année précédente (+1,4 %), après un rebond plus marqué de +2,7 % en 2022. La fin d’année a enregistré un léger recul de l’activité (-0,1 %), après un regain temporaire porté par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui avaient dynamisé la croissance durant l’été (+0,4 %).
En Normandie, l’activité économique, mesurée par le volume d’heures rémunérées déclarées par les entreprises, évolue globalement dans le même sens qu’au niveau national (figure 1). L’activité est restée supérieure à celle de l’année précédente jusqu’au début du second trimestre, avant d’amorcer un repli (-0,3 % entre décembre 2023 et décembre 2024). Ce recul est porté principalement par le repli de l’activité dans l’industrie et la construction (figure 2), une tendance qui devrait se poursuivre, voire s’accentuer, début 2025.
tableauFigure 1 – Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente
Période | Industrie | Construction | Services principalement marchands | Services principalement non marchands | Ensemble - Normandie | Ensemble - France hors Mayotte |
---|---|---|---|---|---|---|
janv. 2023 | 3,4 | 1,6 | 3,1 | 3,3 | 3,0 | 3,8 |
févr. 2023 | 2,2 | 0,5 | 1,5 | 2,4 | 1,7 | 2,1 |
mars 2023 | 1,7 | -0,5 | 1,4 | 1,9 | 1,3 | 1,5 |
avril 2023 | 1,3 | -0,8 | 1,0 | 1,4 | 0,9 | 1,1 |
mai 2023 | 2,4 | -0,9 | 1,6 | 0,8 | 1,5 | 1,3 |
juin 2023 | 1,4 | 0,6 | 1,5 | 1,7 | 1,4 | 1,4 |
juil. 2023 | 1,3 | -0,2 | 1,7 | 1,7 | 1,4 | 1,7 |
août 2023 | 0,8 | -1,7 | 1,0 | 2,0 | 0,9 | 1,4 |
sept. 2023 | -0,6 | -1,9 | 0,2 | 0,8 | -0,1 | 0,3 |
oct. 2023 | 2,0 | 0,1 | 1,1 | 1,8 | 1,3 | 1,4 |
nov. 2023 | 0,9 | -1,3 | 0,6 | 2,0 | 0,6 | 0,7 |
déc. 2023 | 0,4 | 3,3 | 1,1 | 1,3 | 1,2 | 0,7 |
janv. 2024 | 0,8 | -4,8 | 1,8 | 1,8 | 0,9 | 1,1 |
févr. 2024 | 0,6 | 0,9 | 1,8 | 1,3 | 1,4 | 1,5 |
mars 2024 | -1,8 | -2,7 | 0,9 | 1,7 | 0,0 | 0,1 |
avril 2024 | 1,7 | 2,5 | 2,1 | 2,1 | 2,0 | 1,9 |
mai 2024 | -1,2 | -4,3 | 1,2 | 2,3 | 0,2 | 0,6 |
juin 2024 | -2,7 | -3,1 | -0,1 | 0,6 | -1,0 | -0,6 |
juil. 2024 | 0,6 | 0,5 | 1,0 | 1,9 | 1,0 | 1,2 |
août 2024 | -2,4 | -4,6 | 0,3 | 1,3 | -0,6 | -0,2 |
sept. 2024 | -1,4 | -2,3 | 0,4 | 1,7 | -0,1 | 0,1 |
oct. 2024 | -1,3 | -1,8 | 1,2 | 1,1 | 0,3 | 0,3 |
nov. 2024 | -2,6 | -3,2 | 0,2 | 0,3 | -0,8 | -0,6 |
déc. 2024 | -0,6 | -5,3 | 0,3 | 1,1 | -0,3 | 0,0 |
- Note : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
- Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
- Source : DSN, traitement Insee.
graphiqueFigure 1 – Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente

- Note : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
- Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
- Source : DSN, traitement Insee.
tableauFigure 2 – Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Normandie
Période | Industrie | Construction | Services principalement marchands | Services principalement non marchands | Évolution totale |
---|---|---|---|---|---|
janv. 2023 | 0,9 | 0,2 | 1,6 | 0,4 | 3,0 |
févr. 2023 | 0,6 | 0,0 | 0,8 | 0,3 | 1,7 |
mars 2023 | 0,4 | 0,0 | 0,7 | 0,2 | 1,3 |
avril 2023 | 0,3 | -0,1 | 0,5 | 0,2 | 0,9 |
mai 2023 | 0,6 | -0,1 | 0,8 | 0,1 | 1,5 |
juin 2023 | 0,4 | 0,1 | 0,8 | 0,2 | 1,4 |
juil. 2023 | 0,3 | 0,0 | 0,9 | 0,2 | 1,4 |
août 2023 | 0,2 | -0,1 | 0,6 | 0,3 | 0,9 |
sept. 2023 | -0,1 | -0,2 | 0,1 | 0,1 | -0,1 |
oct. 2023 | 0,5 | 0,0 | 0,6 | 0,2 | 1,3 |
nov. 2023 | 0,2 | -0,1 | 0,3 | 0,2 | 0,6 |
déc. 2023 | 0,1 | 0,3 | 0,6 | 0,2 | 1,2 |
janv. 2024 | 0,2 | -0,5 | 0,9 | 0,2 | 0,9 |
févr. 2024 | 0,2 | 0,1 | 1,0 | 0,2 | 1,4 |
mars 2024 | -0,5 | -0,3 | 0,5 | 0,2 | 0,0 |
avril 2024 | 0,4 | 0,2 | 1,1 | 0,3 | 2,0 |
mai 2024 | -0,3 | -0,4 | 0,6 | 0,3 | 0,2 |
juin 2024 | -0,7 | -0,3 | 0,0 | 0,1 | -1,0 |
juil. 2024 | 0,1 | 0,0 | 0,6 | 0,2 | 1,0 |
août 2024 | -0,6 | -0,3 | 0,2 | 0,2 | -0,6 |
sept. 2024 | -0,4 | -0,2 | 0,2 | 0,2 | -0,1 |
oct. 2024 | -0,3 | -0,2 | 0,6 | 0,1 | 0,3 |
nov. 2024 | -0,7 | -0,3 | 0,1 | 0,0 | -0,8 |
déc. 2024 | -0,1 | -0,5 | 0,2 | 0,1 | -0,3 |
- Note : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
- Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
- Source : DSN, traitement Insee.
graphiqueFigure 2 – Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Normandie

- Note : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
- Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
- Source : DSN, traitement Insee.
En décembre 2023 et janvier 2024, dans le secteur de la construction, la variation des heures rémunérées n’est pas représentative de la variation de l’activité qu’elle est censée illustrer. Les heures rémunérées dans la construction sont, dans quasiment toutes les régions, par rapport au même mois de l’année précédente, en forte augmentation en décembre 2023 et en forte baisse en janvier 2024. Ces évolutions viennent du fait que, dans la construction, les congés des salariés ne sont pas rémunérés directement par l’employeur mais par des caisses indépendantes et ne sont donc pas pris en compte. Or le positionnement des vacances scolaires a entrainé davantage de congés en janvier 2024 qu’en janvier 2023.
Stabilisation de l’emploi et tensions persistantes sur le marché du travail
En lien avec le ralentissement de l’activité, l’emploi salarié en Normandie se stabilise en 2024 après trois années de croissance quasi continue amorcée à la sortie de la crise sanitaire. Cette évolution s’inscrit dans une tendance similaire observée à l’échelle nationale. En fin d’année, la région compte 1 237 200 emplois salariés, soit seulement 550 de moins qu’en 2023. Localement, l’emploi salarié reste globalement stable dans le Calvados, la Manche et la Seine-Maritime, tandis qu’il recule dans l’Orne et l’Eure. Cette stabilité apparente recouvre toutefois des dynamiques contrastées selon les secteurs d’activité : seuls le tertiaire non marchand et l’agriculture continuent de créer des emplois, alors que la construction et l’industrie enregistrent des pertes. Particulièrement dépendant du climat économique, l’emploi intérimaire poursuit également son repli. Ce recul traduit une atténuation progressive des tensions de recrutement observées depuis le début de l’année 2023 sur le marché du travail.
À la fin de l’année 2024, le taux de chômage en Normandie s’établit à 7,0 %. Depuis la fin de la crise sanitaire, le taux de chômage normand oscille entre 6,6 %, son plus bas niveau historique, et 7,2 %. Ce taux demeure systématiquement inférieur à la moyenne nationale, une tendance constante depuis 2020. Malgré une hausse du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A, en particulier chez les jeunes et les hommes, le nombre d’inscrits à France Travail poursuit sa baisse amorcée il y a trois ans. L’apprentissage continue de progresser avec plus de 40 000 nouveaux contrats enregistrés en 2024. En revanche, d’autres dispositifs, comme le contrat d’engagement jeune ou le contrat de professionnalisation, suscitent moins d’intérêt. Malgré l’atténuation observée depuis début 2023, les tensions sur le marché du travail restent fortes. Selon l’enquête « besoins de main d’œuvre » de France Travail, 61 % des recrutements envisagés par les entreprises en 2024 sont jugées difficiles. Les secteurs de la santé et de l’aide à domicile figurent parmi les plus concernés.
La création d’entreprises reste dynamique et atteint un niveau record
En dépit des incertitudes pesant sur l’environnement économique national et international, la dynamique de la création d’entreprises reste soutenue en Normandie. Les auto-entrepreneurs restent nombreux à se lancer dans le défi de la création de micro-entreprises, devenue une voie d’insertion professionnelle privilégiée. En 2024, la Normandie enregistre un niveau record avec 37 400 créations d’entreprises, soit une hausse de 4,8 % sur un an. Les micro-entreprises représentent près des deux tiers de ces créations, avec une progression particulièrement marquée dans la Manche et l’Orne. En parallèle, les défaillances d’entreprises repartent nettement à la hausse : +21,4 % sur un an, un phénomène qui touche l’ensemble des départements et des secteurs d’activité.
Des difficultés dans la construction, le tourisme et les transports en Normandie
Le ralentissement de l’activité n’affecte pas tous les secteurs de l’économie régionale de manière uniforme. En Normandie comme au niveau national, le revenu agricole serait en baisse pour la deuxième année consécutive, en raison d’un recul de la production, malgré la diminution des consommations intermédiaires. Les récoltes céréalières, notamment celles de blé tendre, ont fortement chuté, pénalisées par des conditions météorologiques défavorables. Ces mêmes conditions ont toutefois été propices à la pousse de l’herbe, ce qui a soutenu la production laitière.
Après une croissance continue depuis 2020, l’emploi industriel recule en Normandie. En 2024, le secteur a perdu 500 emplois, soit une baisse de 0,2 %, contrastant avec la progression observée au niveau national. Cette évolution s’accompagne d’une hausse des créations d’entreprises industrielles dans la région. Les défaillances d’entreprises augmentent également, atteignant leur plus haut niveau depuis 2018.
En dépit d’un léger repli des taux d’intérêt des crédits immobiliers et d’un assouplissement des conditions de leur octroi, la commercialisation de logements neufs à destination des particuliers reste très faible en 2024, en Normandie comme au niveau national. Le secteur de la construction traverse une période difficile : ventes et mises en vente de logements neufs atteignant leur plus bas niveau depuis dix ans, entraînant une contraction de l’emploi. Après le fort recul observé en 2023, les mises en chantier et les projets de construction se stabilisent mais demeurent à un niveau historiquement bas. Seul signe encourageant, les surfaces autorisées à la construction de locaux non résidentiels enregistrent une légère hausse.
En 2024, le tourisme marque un recul en Normandie, interrompant deux années consécutives de hausse post-Covid-19. La fréquentation des hébergements touristiques diminue de 2,8 % sur un an, une baisse plus marquée qu’au niveau national (-0,6 %). Et ce malgré plusieurs événements d’envergure, comme le 80e anniversaire du D-Day ou le festival « Normandie Impressionniste ». La fréquentation touristique reste toutefois en deçà de celle de 2023, année exceptionnelle portée par l’Armada de Rouen. Des conditions météorologiques peu clémentes en 2024, notamment durant l’été, ont sans doute pesé sur l’attractivité de la région, dans un contexte économique par ailleurs tendu. Si la clientèle française s’est montrée moins présente, la fréquentation des touristes étrangers, elle, poursuit sa progression.
En 2024, les dynamiques de transport en Normandie ont évolué de manière contrastée. Le trafic maritime de marchandises, soutenue par l’activité de HAROPA PORT, affiche une légère hausse sur l’année. En revanche, le transport routier de marchandises atteint son plus bas niveau depuis 2017, reflétant le ralentissement de l’économie européenne. Le transport aérien de passagers accuse une baisse de 7 %, principalement liée au recul des lignes nationales. Par ailleurs, les immatriculations de véhicules neufs diminuent de 10 %, dans un contexte national marqué par la morosité du marché automobile.
Contexte national - En France, le pouvoir d’achat des ménages a accéléré en 2024 mais le PIB a ralenti
Pas de reprise franche en zone euro, les décalages conjoncturels persistent
En 2024, l’activité aux États-Unis est restée soutenue (+2,8 % après +2,9 % en 2023), tandis que la zone euro n’a pas connu de réelle reprise (+0,8 %, après +0,6 % en 2023). Pourtant, en 2024, le commerce mondial a bien rebondi et le pouvoir d’achat des ménages européens a fortement accéléré à la faveur de la désinflation. Mais les exportateurs du Vieux Continent ont continué à perdre des parts de marché, englués dans des coûts de l’énergie prohibitifs et face à une concurrence chinoise exacerbée, tandis que les ménages européens ont préféré épargner leur surcroît de revenu, étouffant les espoirs d’une reprise rapide par la consommation.
Si l’économie espagnole a continué à tirer son épingle du jeu sur l’année (+3,2 % après +2,7 %), l’activité est restée à l’arrêt en Allemagne (-0,2 % après -0,1 %) et a ralenti en Italie (+0,5 % après +0,8 % en 2023). Depuis 2019, l’activité a progressé de 6,8 % en Espagne et de 4,2 % en France, portée dans les deux cas par le commerce extérieur et, sur le plan intérieur, par la consommation des ménages et des administrations publiques. Elle a progressé de 5,4 % en Italie, uniquement du fait de l’investissement des ménages en construction qui a été soutenu par d’importantes subventions de l’État, au prix d’un déficit public élevé. En Allemagne enfin, l’activité n’a pas progressé en cinq ans (+0,2 %), pénalisée notamment par le commerce extérieur (figure 3).
tableauFigure 3 – Contributions à la croissance du PIB depuis 2019 dans les principales économies de la zone euro
Pays | Stocks | Investissement - Construction | Investissement - Autre | Consommation publique | Consommation privée | Commerce exterieur | PIB |
---|---|---|---|---|---|---|---|
France | -1,4 | -0,2 | 0,8 | 2,1 | 1,7 | 1,2 | 4,2 |
Allemagne | 0,9 | -1,1 | -0,3 | 2,6 | 0,1 | -2,1 | 0,2 |
Italie | -1,1 | 5,0 | 1,2 | 1,0 | 0,2 | -0,8 | 5,4 |
Espagne | 0,3 | 0,1 | 0,3 | 3,5 | 2,0 | 0,6 | 6,8 |
- Lecture : En Allemagne, l’activité a progressé de +0,2 % entre 2019 et 2024. Le commerce extérieur a contribué à cette croissance à hauteur de -2,1 points.
- Source : Eurostat.
graphiqueFigure 3 – Contributions à la croissance du PIB depuis 2019 dans les principales économies de la zone euro

- Lecture : En Allemagne, l’activité a progressé de +0,2 % entre 2019 et 2024. Le commerce extérieur a contribué à cette croissance à hauteur de -2,1 points.
- Source : Eurostat.
En France, le PIB et l'emploi ralentissent en 2024
En France, en 2024, l’activité a ralenti : le PIB (en volume) a progressé de 1,2 % en données brutes (+1,1 % en données corrigées des jours ouvrables), après une croissance de +1,4 % en 2023 (+1,6 % en données corrigées des jours ouvrables).
La production de services marchands augmente de 2,1 % en 2024 (après +2,7 % en 2023). L’année 2024 a été marquée par la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui ont dynamisé la production de services récréatifs, notamment via la vente des billets aux spectateurs. La production de services d’information-communication est également soutenue par cet événement, via la diffusion des signaux internationaux de radio et de télévision, mais continue néanmoins à ralentir (+3,4 % après +5,9 %). La production en services d’hébergement-restauration ralentit également, tout comme la production de services de transport : si ces secteurs ont pu ponctuellement bénéficier de la tenue des Jeux durant la fin de l’été, la saison touristique estivale a globalement été terne. Par ailleurs, la production en énergie augmente de nouveau, sous l’effet de la hausse de la production d’électricité des centrales nucléaires.
À l’inverse, la production agricole se replie (-2,4 %), sous l’effet d’une chute des productions céréalières et viticoles en raison de conditions climatiques défavorables. La valeur ajoutée de la branche agricole se replie de façon nettement plus marquée (-14,8 % en volume), les consommations intermédiaires de la branche étant par nature moins volatiles que sa production. Les mauvaises récoltes ont ainsi ôté 0,2 point de croissance en 2024. La production manufacturière a également baissé (-0,9 %), pénalisée par la production d’automobiles, en forte baisse en 2024, en raison notamment de problèmes d’approvisionnement et de la transition vers l’électrique de plusieurs chaînes de production. Enfin, la production se replie également dans le secteur de la construction (-1,8 %).
En 2024, l’emploi salarié a nettement ralenti, se stabilisant sur un an en fin d’année (soit 6 000 créations nettes d’emploi entre fin 2023 et fin 2024) après une hausse de 0,6 % un an plus tôt (soit 159 000 créations nettes d’emploi entre fin 2022 et fin 2023). Le taux de chômage au sens du BIT s’est établi en fin d’année à 7,3 % de la population active, en légère baisse sur un an (il s’établissait à 7,5 % fin 2023). Il se situe légèrement au-dessus de son point bas de 7,1 %, atteint aux quatrième trimestre 2022 et premier trimestre 2023, et demeure nettement inférieur à son pic de mi-2015 (10,5 %).
L’inflation reflue, le pouvoir d’achat accélère soutenu par les prestations sociales
Le glissement annuel des prix à la consommation en France, après être resté sur un plateau autour de +6 % en 2022 pendant près d’un an, a nettement reflué en 2023 et début 2024. Il s’est stabilisé au printemps 2024, oscillant entre +2,2 % et +2,3 % entre mars et juillet, avant de repartir à la baisse durant l’été, du fait du reflux de l’inflation énergétique et des services, notamment dans les télécommunications (figure 4). En fin d’année, l’inflation s’établissait à +1,3 % sur un an. En moyenne annuelle en 2024, elle est tombée à +2,0 %, après +4,9 % en 2023 et +5,2 % en 2022.
En ce qui concerne les rémunérations, le salaire moyen par tête (SMPT) dans les branches marchandes non agricoles et le salaire mensuel de base (SMB, qui correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de prime et les heures supplémentaires) ont nettement décéléré en 2024, avec la prise en compte du reflux de l’inflation dans les négociations salariales : +2,9 % pour le SMB (après +4,3 % en 2023) et +2,6 % pour le SMPT (après +4,1 %). Ce ralentissement est toutefois moins marqué que celui des prix, si bien que les salariés ont regagné du pouvoir d’achat après deux années de baisse. Le SMB réel a ainsi progressé de 0,9 % en 2024, le SMPT réel de 0,6 %.
En 2024, le revenu disponible brut (RDB) de l’ensemble des ménages progresse de +4,8 % en euros courants et le pouvoir d’achat du revenu disponible accélère : +2,6 %, après +0,8 % en 2023 (figure 5). Les prestations sociales en espèces sont le premier facteur de hausse, en contribuant pour 2,2 points à la hausse du revenu. Ce dynamisme repose largement sur les prestations retraite, qui augmentent de nouveau fortement. Les revenus d’activité nets contribuent pour 1,7 point à la hausse du revenu. Les revenus du patrimoine (corrigés de l’effet des SIFIM) contribuent pour 1,2 point à la hausse du pouvoir d’achat, malgré un ralentissement. Enfin, les montants d’impôts collectés sur le revenu et le patrimoine augmentent de 2,7 %, après +2,2 % en 2023.
tableauFigure 4 – Inflation en France et contributions par poste
Date | Alimentation | Produits manufacturés | Services | Énergie | Tabac | Ensemble | Ensemble sous-jacent |
---|---|---|---|---|---|---|---|
janv. 2019 | 0,4 | -0,1 | 0,5 | 0,2 | 0,3 | 1,2 | 0,6 |
févr. 2019 | 0,5 | -0,1 | 0,4 | 0,3 | 0,3 | 1,3 | 0,7 |
mars 2019 | 0,4 | -0,1 | 0,3 | 0,4 | 0,2 | 1,1 | 0,5 |
avr. 2019 | 0,4 | -0,1 | 0,5 | 0,4 | 0,2 | 1,3 | 0,7 |
mai 2019 | 0,4 | -0,2 | 0,3 | 0,3 | 0,2 | 0,9 | 0,5 |
juin 2019 | 0,4 | -0,2 | 0,6 | 0,2 | 0,2 | 1,2 | 0,9 |
juil. 2019 | 0,5 | -0,2 | 0,5 | 0,1 | 0,2 | 1,1 | 0,9 |
août 2019 | 0,5 | -0,2 | 0,5 | 0,1 | 0,2 | 1,0 | 0,7 |
sept. 2019 | 0,3 | -0,2 | 0,6 | 0,0 | 0,2 | 0,9 | 0,9 |
oct. 2019 | 0,3 | -0,1 | 0,6 | -0,1 | 0,2 | 0,8 | 1,0 |
nov. 2019 | 0,3 | -0,2 | 0,6 | -0,1 | 0,3 | 1,0 | 0,9 |
déc. 2019 | 0,3 | -0,1 | 0,7 | 0,2 | 0,3 | 1,5 | 1,1 |
janv. 2020 | 0,3 | -0,1 | 0,6 | 0,4 | 0,3 | 1,5 | 1,0 |
févr. 2020 | 0,3 | 0,1 | 0,7 | 0,1 | 0,3 | 1,4 | 1,4 |
mars 2020 | 0,3 | -0,1 | 0,5 | -0,3 | 0,3 | 0,7 | 0,7 |
avr. 2020 | 0,6 | -0,1 | 0,3 | -0,7 | 0,3 | 0,3 | 0,2 |
mai 2020 | 0,6 | -0,2 | 0,6 | -0,9 | 0,3 | 0,4 | 0,5 |
juin 2020 | 0,4 | -0,3 | 0,5 | -0,7 | 0,3 | 0,2 | 0,3 |
juil. 2020 | 0,2 | 0,5 | 0,5 | -0,6 | 0,3 | 0,8 | 1,3 |
août 2020 | 0,1 | -0,1 | 0,4 | -0,6 | 0,3 | 0,2 | 0,4 |
sept. 2020 | 0,1 | 0,0 | 0,3 | -0,6 | 0,3 | 0,0 | 0,5 |
oct. 2020 | 0,2 | 0,0 | 0,2 | -0,6 | 0,3 | 0,0 | 0,3 |
nov. 2020 | 0,3 | -0,1 | 0,3 | -0,6 | 0,3 | 0,2 | 0,4 |
déc. 2020 | 0,2 | -0,2 | 0,4 | -0,6 | 0,3 | 0,0 | 0,2 |
janv. 2021 | 0,2 | 0,2 | 0,4 | -0,5 | 0,3 | 0,6 | 1,1 |
févr. 2021 | 0,1 | -0,1 | 0,4 | -0,1 | 0,3 | 0,6 | 0,6 |
mars 2021 | 0,2 | 0,0 | 0,5 | 0,4 | 0,1 | 1,1 | 1,0 |
avr. 2021 | 0,0 | -0,1 | 0,6 | 0,6 | 0,1 | 1,2 | 1,0 |
mai 2021 | 0,0 | 0,0 | 0,5 | 0,8 | 0,1 | 1,4 | 0,9 |
juin 2021 | 0,0 | 0,2 | 0,4 | 0,8 | 0,1 | 1,5 | 1,0 |
juil. 2021 | 0,2 | -0,3 | 0,3 | 0,9 | 0,1 | 1,2 | 0,0 |
août 2021 | 0,2 | 0,3 | 0,3 | 0,9 | 0,1 | 1,9 | 1,0 |
sept. 2021 | 0,2 | 0,1 | 0,7 | 1,1 | 0,1 | 2,2 | 1,4 |
oct. 2021 | 0,1 | 0,1 | 0,8 | 1,5 | 0,1 | 2,6 | 1,5 |
nov. 2021 | 0,1 | 0,2 | 0,9 | 1,6 | 0,0 | 2,8 | 1,8 |
déc. 2021 | 0,2 | 0,3 | 0,8 | 1,4 | 0,0 | 2,8 | 2,0 |
janv. 2022 | 0,3 | 0,2 | 0,9 | 1,5 | 0,0 | 2,9 | 1,6 |
févr. 2022 | 0,4 | 0,6 | 1,1 | 1,7 | 0,0 | 3,6 | 2,3 |
mars 2022 | 0,5 | 0,5 | 1,1 | 2,3 | 0,0 | 4,5 | 2,6 |
avr. 2022 | 0,6 | 0,7 | 1,4 | 2,1 | 0,0 | 4,8 | 3,1 |
mai 2022 | 0,7 | 0,7 | 1,5 | 2,2 | 0,0 | 5,2 | 3,6 |
juin 2022 | 1,0 | 0,6 | 1,6 | 2,7 | 0,0 | 5,8 | 3,7 |
juil. 2022 | 1,1 | 0,7 | 1,9 | 2,4 | 0,0 | 6,1 | 4,3 |
août 2022 | 1,3 | 0,9 | 1,9 | 1,9 | 0,0 | 5,9 | 4,7 |
sept. 2022 | 1,6 | 0,9 | 1,5 | 1,5 | 0,0 | 5,6 | 4,6 |
oct. 2022 | 2,0 | 1,0 | 1,5 | 1,7 | 0,0 | 6,2 | 5,0 |
nov. 2022 | 2,0 | 1,1 | 1,4 | 1,6 | 0,0 | 6,2 | 5,3 |
déc. 2022 | 2,0 | 1,1 | 1,4 | 1,3 | 0,0 | 5,9 | 5,4 |
janv. 2023 | 2,2 | 1,1 | 1,3 | 1,4 | 0,0 | 6,0 | 5,5 |
févr. 2023 | 2,4 | 1,1 | 1,5 | 1,3 | 0,0 | 6,3 | 5,8 |
mars 2023 | 2,5 | 1,2 | 1,4 | 0,4 | 0,1 | 5,7 | 6,0 |
avr. 2023 | 2,4 | 1,1 | 1,6 | 0,6 | 0,2 | 5,9 | 6,1 |
mai 2023 | 2,3 | 1,0 | 1,5 | 0,2 | 0,2 | 5,1 | 5,7 |
juin 2023 | 2,2 | 1,0 | 1,5 | -0,3 | 0,2 | 4,5 | 5,7 |
juil. 2023 | 2,0 | 0,8 | 1,6 | -0,4 | 0,2 | 4,3 | 5,4 |
août 2023 | 1,8 | 0,7 | 1,6 | 0,6 | 0,2 | 4,9 | 5,0 |
sept. 2023 | 1,6 | 0,7 | 1,4 | 1,0 | 0,2 | 4,9 | 4,6 |
oct. 2023 | 1,3 | 0,5 | 1,6 | 0,4 | 0,2 | 4,0 | 4,2 |
nov. 2023 | 1,2 | 0,4 | 1,4 | 0,2 | 0,2 | 3,5 | 3,5 |
déc. 2023 | 1,2 | 0,3 | 1,6 | 0,5 | 0,2 | 3,7 | 3,4 |
janv. 2024 | 0,9 | 0,2 | 1,6 | 0,2 | 0,3 | 3,1 | 3,0 |
févr. 2024 | 0,6 | 0,1 | 1,6 | 0,4 | 0,3 | 3,0 | 2,6 |
mars 2024 | 0,3 | 0,0 | 1,5 | 0,3 | 0,2 | 2,3 | 2,2 |
avr. 2024 | 0,2 | 0,0 | 1,5 | 0,3 | 0,2 | 2,2 | 1,9 |
mai 2024 | 0,2 | 0,0 | 1,4 | 0,5 | 0,2 | 2,3 | 1,7 |
juin 2024 | 0,1 | 0,0 | 1,5 | 0,4 | 0,2 | 2,2 | 1,8 |
juil. 2024 | 0,1 | 0,0 | 1,4 | 0,7 | 0,2 | 2,3 | 1,5 |
août 2024 | 0,1 | 0,0 | 1,6 | 0,0 | 0,2 | 1,8 | 1,7 |
sept. 2024 | 0,1 | -0,1 | 1,2 | -0,3 | 0,2 | 1,1 | 1,4 |
oct. 2024 | 0,1 | 0,0 | 1,2 | -0,2 | 0,2 | 1,2 | 1,4 |
nov. 2024 | 0,0 | -0,1 | 1,2 | -0,1 | 0,2 | 1,3 | 1,5 |
déc. 2024 | 0,0 | -0,1 | 1,2 | 0,1 | 0,2 | 1,3 | 1,3 |
- Lecture : En décembre 2024, l’inflation d’ensemble s’établit à 1,3 % sur un an. Les services contribuent pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
- Source : Insee.
graphiqueFigure 4 – Inflation en France et contributions par poste

- Lecture : En décembre 2024, l’inflation d’ensemble s’établit à 1,3 % sur un an. Les services contribuent pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
- Source : Insee.
tableauFigure 5 – Contributions à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) des ménages hors effet des SIFIM et évolution annuelle du pouvoir d’achat du RDB des ménages
Année | Revenus d'activité nets | Prestations sociales en espèces | Revenus du patrimoine (dont EBE des ménages purs) hors SIFIM | Impôts courants | Prix de la consommation des ménages hors SIFIM | Pouvoir d'achat du RDB | Pouvoir d'achat du RDB par unité de consommation |
---|---|---|---|---|---|---|---|
2019 | 2,1 | 1,0 | 0,4 | 0,0 | -0,8 | 2,6 | 2,0 |
2020 | -2,1 | 3,0 | -0,4 | 0,6 | -0,9 | 0,2 | -0,3 |
2021 | 4,6 | -0,5 | 1,6 | -0,6 | -1,4 | 3,4 | 2,9 |
2022 | 4,5 | 0,5 | 1,3 | -1,2 | -4,7 | 0,4 | -0,2 |
2023 | 3,2 | 1,5 | 1,6 | -0,4 | -4,9 | 0,8 | 0,3 |
2024 | 1,7 | 2,2 | 1,2 | -0,4 | -2,1 | 2,6 | 2,1 |
- Lecture : En 2024, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,2 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
- Source : Insee, comptes nationaux.
graphiqueFigure 5 – Contributions à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) des ménages hors effet des SIFIM et évolution annuelle du pouvoir d’achat du RDB des ménages

- Lecture : En 2024, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,2 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
- Source : Insee, comptes nationaux.
La consommation accélère mais le taux d’épargne continue d’augmenter
La consommation des ménages accélère en 2024 (+1,0 % en volume après +0,6 % en 2023), mais progresse moins rapidement que leur pouvoir d’achat, si bien que le taux d’épargne des ménages augmente à 18,2 %, après 17,0 % et reste à un niveau nettement plus élevé que sa moyenne entre 2009 et 2019.
La consommation en biens se replie de nouveau, mais moins fortement qu’en 2023 (-0,2 % après -1,7 %). Après deux années de net recul du fait de l’inflation, la consommation en produits alimentaires (hors tabac) tend à se stabiliser (-0,3 %, après -3,0 % en 2022 et 2023). Également très marquée par l'inflation, la consommation en biens énergétiques rebondit modérément en 2024, principalement du fait de la consommation en produits raffinés, dont les prix reculent légèrement en 2024. À l’inverse, la consommation de biens fabriqués marque le pas, pénalisée par un léger recul des achats de voitures après une forte hausse en 2023.
La consommation en services augmente de 2,2 % en 2024, soit un rythme proche de celui de l’année précédente (+2,6 %). Elle est dynamisée par les dépenses en services de loisir, avec notamment les achats de billets pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. À l’inverse, les dépenses en services de transport et en hébergement-restauration ralentissent. Enfin, les dépenses des touristes étrangers en France ont été plus dynamiques que celles des Français à l’étranger, probablement portées par la tenue des Jeux.
L’investissement se replie
En 2024, l’investissement diminue de 1,1 % en volume, après +0,4 % en 2023. L’investissement des ménages est en net recul pour la troisième année consécutive (-5,4 %), entraîné par la baisse de l'investissement en construction et par celle des achats de biens immobiliers. L’investissement des entreprises non financières se contracte (-2,2 %), contraint notamment par le renchérissement du coût du crédit. L’investissement des entreprises non financières en biens d’équipement chute (-10,4 %), tout comme l’investissement en construction (-5,8 %). L’investissement en services marchands ralentit (+2,4 %). En revanche, l’investissement public est de nouveau en hausse, progressant de 4,8 % en 2024, après +5,5 % en 2023. Il est porté par l’investissement des collectivités locales, en particulier des communes.
Au total, l’investissement en construction est en baisse de 1,5 % sur l’année. L’investissement en biens se replie de 2,9 %, pénalisé par la chute de l’investissement en biens d’équipement. En revanche, l’investissement en services d’information-communication augmente de +4,2 % après +6,0 % en 2023, notamment en services informatiques.
Le commerce extérieur soutient la croissance
En 2024, les exportations en volume restent dynamiques (+2,5 % comme en 2023), tandis que les importations se replient franchement (-1,2 %, après -0,3 % en 2023). De ce fait, les échanges extérieurs contribuent fortement à la croissance de l’activité en 2024, à hauteur de +1,3 point de PIB (figure 6). Cette amélioration provient à la fois de l’énergie, des biens et des services. Les importations énergétiques reculent, principalement en gaz et en pétrole brut. Les importations de biens fabriqués se replient (-2,3 %). Les exportations de biens fabriqués fléchissent de 0,1 %. Du côté des services, les exportations accélèrent nettement (+4,1 %, après +0,1 % en 2023), tandis que les importations marquent le pas (+0,4 % après +8,8 %).
tableauFigure 6 – Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution
Année | Consommation (ménages et APU¹) | Investissement | Solde du commerce extérieur | Variation de stocks | Produit intérieur brut (PIB) |
---|---|---|---|---|---|
2020 | -4,5 | -1,3 | -1,3 | -0,3 | -7,4 |
2021 | 4,5 | 2,2 | 0,7 | -0,5 | 6,9 |
2022 | 2,4 | -0,1 | -0,1 | 0,5 | 2,7 |
2023 | 0,7 | 0,1 | 1,0 | -0,4 | 1,4 |
2024 | 0,9 | -0,2 | 1,3 | -0,8 | 1,2 |
- 1. Administrations publiques.
- Lecture : En 2024, la croissance du PIB est de 1,2 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,9 point à cette croissance.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.
graphiqueFigure 6 – Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

- 1. Administrations publiques.
- Lecture : En 2024, la croissance du PIB est de 1,2 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,9 point à cette croissance.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.
Définitions
Le volume d’heures rémunérées correspond à la durée pour laquelle le salarié est rémunéré sur une période. Cela inclut notamment les heures supplémentaires mais aussi les absences pour lesquelles le salarié perçoit une rémunération, comme les congés payés, les jours fériés ou les jours attribués au titre de la réduction du temps de travail. Ce volume d’heures rémunérées est une composante importante de l’activité économique, même s’il ne la mesure pas directement : d’une part, certaines absences sont considérées comme du travail rémunéré et d’autre part, la rémunération des salariés ne reflète pas toujours les fluctuations de leur productivité.
Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) correspondent à la marge de taux d’intérêt sur les dépôts et sur les prêts des clients bancaires. L’imputation de SIFIM affecte le revenu disponible brut des ménages, ainsi que leur prix à la consommation, mais l’effet global est négligeable sur le pouvoir d’achat.
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Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) correspondent à la marge de taux d’intérêt sur les dépôts et sur les prêts des clients bancaires. L’imputation de SIFIM affecte le revenu disponible brut des ménages, ainsi que leur prix à la consommation, mais l’effet global est négligeable sur le pouvoir d’achat.