Après avoir atteint un point haut au premier trimestre 2024, l’emploi salarié s’est retourné. Son niveau a augmenté pendant le troisième trimestre, période de tenue des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris. Néanmoins, il s’est contracté en fin d’année. En Centre‑Val de Loire, les effectifs salariés diminuent pour la première année depuis 2020 (-0,2 %) (figure 1). En France hors Mayotte, l’emploi salarié est stable en 2024. L’évolution de l’emploi salarié est orientée à la baisse dans cinq des dix‑sept régions françaises hors Mayotte (Martinique, Grand Est, Bourgogne‑Franche‑Comté, Nouvelle‑Aquitaine, Centre‑Val de Loire).

En 2024, la région Centre‑Val de Loire compte 938 800 emplois salariés, soit 2 000 emplois de moins par rapport à 2023. Les effectifs intérimaires sont en net repli (-9,0 %) (figure 2). Le nombre d’emplois salariés diminue dans les secteurs de l’agriculture (-6,5 %) et de la construction (-1,7 %) (figure 3). Il progresse dans le secteur des services non marchands (+0,6 %), de l’industrie (+0,4 %) et des services marchands hors intérim (+0,2 %).

L’intérim représente 3,4 % de l’emploi salarié de la région Centre‑Val de Loire avec 32 300 emplois. Le nombre d’emploi salariés dans l’intérim baisse de 9,0 % en 2024 (-3 200 emplois) en Centre‑Val de Loire, contre -6,0 % en France hors Mayotte (figure 4). Il baisse de 0,6 % par an depuis 2018 dans la région, contre 0,5 % en France hors Mayotte. En Centre‑Val de Loire, la baisse de l’emploi intérimaire est plus importante dans le tertiaire (-12,6 %) devant la construction et l’industrie (respectivement -5,6 % et -5,2 %) [Dares, février 2025 ; pour en savoir plus (5)]. Tous les départements de la région sont concernés par la baisse de l’emploi salarié dans l’intérim. La baisse est la plus marquée dans le Loiret (-15,1 %), département qui concentre le plus d’effectifs intérimaires (un tiers de l’emploi intérimaire de la région).

L’agriculture représente une faible part (1,6 %) de l’emploi salarié de la région Centre‑Val de Loire avec 15 500 salariés fin 2024. L’emploi salarié agricole baisse de 6,5 % dans la région. Il est stable au niveau national (+0,1 %). Dans la région, les conditions météorologiques défavorables (déficit d’ensoleillement, excès d’eau) pourraient expliquer le recul de l’emploi salarié agricole [DRAAF Centre Val-de Loire, novembre 2024 ; pour en savoir plus (6)]. Le département de l’Indre-et-Loire contribue pour plus de la moitié de la baisse des effectifs salariés agricoles avec 630 emplois salariés en moins en lien notamment avec la difficile année viticole.

En Centre‑Val de Loire, les effectifs salariés dans la construction reculent de 1,7 %. L’emploi salarié diminue dans des proportions similaires en France hors Mayotte (-1,8 %). Les difficultés rencontrées par le secteur de la construction se traduisent dans la région par une diminution de l’emploi salarié depuis le premier trimestre 2023. L’éviction au crédit de certains ménages et le niveau élevé des coûts des matériaux malgré un reflux depuis 2023 contribuent à contracter la demande de logements. Le niveau de l’emploi salarié dans le secteur reste supérieur à celui d’avant‑crise. Il progressait en moyenne de 1,4 % entre 2018 et 2023.

Dans la région, les effectifs salariés progressent de 0,6 % dans le secteur des services non marchands. Cette évolution est plus importante que celle observée en moyenne entre 2018 et 2023 (+0,3 %). Au niveau national, la hausse du volume d’emplois salariés dans le secteur tertiaire non marchand est similaire (+0,5 % en 2024).

L’emploi dans le secteur tertiaire marchand (hors intérim) croît de 0,2 % en 2024. Les effectifs progressent dans des proportions équivalentes au niveau national. Les secteurs de l’hébergement-restauration et des transports soutiennent la croissance de l’emploi dans la région (respectivement +2,9 % et +1,9 %). L’accueil d’épreuves des Jeux Olympiques et Paralympiques a pu entraîner une hausse des emplois dans le secteur de l’hébergement-restauration, mais les offres d’emploi liées à un événement ponctuel correspondent souvent à des emplois à durée limitée [Insee Centre‑Val de Loire, décembre 2024 ; pour en savoir plus (7)]. Les effectifs des secteurs des services immobiliers (-3,6 %), de l’information-communication (-2,3 %) et du commerce (-0,8 %) se contractent.

Les 149 000 emplois salariés de l’industrie représentent 15,9 % du total régional. Dans ce secteur, l’emploi croît de 0,4 % (contre 0,3 % en France hors Mayotte). Cette hausse est essentiellement portée par les sous-secteurs de l’industrie agroalimentaire et du secteur de l’énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage (respectivement +2,5 % et +2,1 %). Après avoir nettement diminué à partir de 2020, l’emploi industriel a retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire.

L’emploi salarié recule pour la deuxième année consécutive dans le Loir‑et‑Cher (-1,0 %) et le Loiret (-0,7 %). La baisse est plus accentuée en 2024 qu’en 2023. Les effectifs salariés du Loir‑et‑Cher sont pénalisés principalement par le secteur tertiaire marchand hors intérim (-2,1 %). Dans le Loiret, l’intérim (-15,1 %) et le secteur de la construction (-4,1 %) contribuent majoritairement à la diminution de l’emploi salarié.

L’emploi salarié diminue dans l’Indre (-0,7 %) et le Cher (-0,4 %) pour la première fois depuis 2021. Les effectifs se replient dans le secteur des services marchands hors intérim (respectivement -1,8 % et -1,2 %). L’Indre est le seul département de la région dont les effectifs industriels sont à la baisse (-1,4 %). Dans le Cher, l’agriculture contribue également à la baisse globale de l’emploi salarié (-7,3 %) (figure 5).

L’emploi salarié résiste dans l’Indre‑et‑Loire (+0,6 %) et l’Eure‑et‑Loir (+0,3 %). L’emploi y est dynamique dans le secteur tertiaire. En Indre‑et‑Loire, l’emploi salarié progresse grâce à la fois aux secteurs des services non marchands (+1,5 %) et marchands hors intérim (+1,2 %), malgré une perte de 630 emplois salariés dans le secteur agricole (-13,6 %). Dans l’Eure‑et‑Loir, les effectifs salariés sont en hausse de 1,2 % dans les services non marchands et évoluent peu dans les autres secteurs.