Insee Conjoncture Martinique ·
Juin 2022 · n° 19
Bilan économique 2021 - Martinique Une reprise timide de l’activité économique
En 2021, l’économie martiniquaise est en phase de reprise après la chute brutale de l’activité en 2020, due à la pandémie de Covid 19. Mais cette reprise est contrariée par les pics pandémiques, les mesures sanitaires et les mouvements sociaux de la fin d’année. Avec une croissance du PIB de 2,5 %, ce dynamisme efface en partie le fort recul enregistré en 2020, exception faite du tourisme qui continue de souffrir des restrictions de déplacements.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Transport automobile - Essor des véhicules hybrides et électriques dans un marché toujours en crise Bilan économique 2021
Philippe Dorelon (Insee)
Le marché automobile martiniquais rebondit en 2021 avec une hausse de 14 % des ventes de voitures neuves particulières et commerciales sans retrouver son niveau d’avant crise, contrairement au marché de l’occasion. L’évolution des normes environnementales et du barème des bonus malus favorisent l’essor des motorisations hybrides et électriques au détriment du diesel.
- Doublement des ventes de véhicules hybrides rechargeables et électriques
- Baisse des émissions de CO₂
- Le marché de l’occasion retrouve son niveau d’avant crise
- Hausse des ventes de motocycles
- Évolutions contrastées pour les véhicules industriels et de transport en commun
- Encadré - Normes d’homologation des véhicules
En 2021, en Martinique, la poursuite de la crise sanitaire, les incertitudes liées au contexte socio-économique ainsi que la pénurie de composants électroniques ont pesé sur le marché des véhicules neufs. En effet, 12 919 voitures particulières et commerciales ont été vendues, soit une progression de 14 % sur un an, mais loin des 15 824 ventes enregistrées en 2019. La progression dépasse celle de la Guadeloupe, + 4,5 % mais est largement en deçà de celle de Guyane avec + 25 %. En France métropolitaine, les ventes progressent à peine : + 0,5 %, tirées par les départements et régions d’Outre-Mer. Sans eux, les ventes sont quasi-stables : + 0,1 %.
Les ventes de véhicules utilitaires légers ont fortement rebondi avec 2 726 immatriculations, soit une hausse de 49 % en un an et de 33 % en deux ans.
Doublement des ventes de véhicules hybrides rechargeables et électriques
Sous la pression de la réglementation européenne et du bonus malus écologique, l’offre des constructeurs automobiles s’adapte et impacte la répartition des ventes par type de motorisation. Ainsi, les véhicules gazole (non hybrides) ne représentent plus que 12 % des ventes en 2021 contre 19 % en 2020 et près de 60 % en 2010. À l’inverse, les véhicules essence, incluant les hybrides non rechargeables, représentent désormais 80 % des ventes, contre 41 % en 2010.
Les ventes des véhicules hybrides rechargeables et électriques doublent en 2021 avec respectivement 2,8 % et 3,7 % de parts de marché, soit 834 immatriculations. En Guadeloupe et en Guyane, les chiffres de parts de marchés sont équivalents.
En revanche, le marché martiniquais est toujours en retard sur le marché hexagonal où les électriques représentent déjà 10 % du marché et les hybrides rechargeables 8 %.
Baisse des émissions de CO₂
Cette évolution du parc automobile a un impact sur les émissions de CO₂. Ainsi selon la nouvelle norme WLTP (voir encadré), les émissions des voitures vendues en Martinique s’élèvent à 124 grammes de CO₂/km, soit une baisse de 13 grammes en un an.
Les émissions des véhicules thermiques non hybrides atteignent 136 grammes pour les motorisations diesel et 131 grammes pour les essences. Avec une hybridation non rechargeable, un véhicule essence émet 125 grammes. Avec une hybridation rechargeable, les émissions ne sont plus que de 44 grammes, à condition d’être chargé régulièrement. Les émissions de CO₂ des véhicules électriques sont nulles, à relativiser en Martinique avec un mix électrique composé de 75 % de non renouvelable carboné.
D’un point de vue fiscal, les ventes de véhicules de moins de 7 chevaux sont majoritaires avec 71 % de part de marché mais en baisse depuis plusieurs années, avec la montée en gamme du parc automobile notamment l’essor des ventes de SUV (Sport Utility Vehicle), au profit des véhicules de 7 à 11 chevaux. Leur part est en hausse de 2 points à 28 % en un an et de 6 points en 10 ans. Les ventes de véhicules de 12 chevaux et plus restent confidentielles avec seulement 1 % de part de marché.
Le marché de l’occasion retrouve son niveau d’avant crise
En 2021, 23 451 voitures particulières ont été vendues sur le marché de l’occasion, en hausse de 6,2 % et retrouve presque son niveau de 2019. Il se vend 1,8 voitures d’occasion pour un véhicule neuf, ce ratio est en légère baisse, (1,9 en 2020) dû au rebond plus important des ventes de véhicules neufs.
Du côté des camionnettes, la hausse des ventes est un peu plus prononcée avec + 7,0 % soit 2 959 ventes d’occasion.
Hausse des ventes de motocycles
En Martinique les ventes de motocycles progressent, 994 en 2021, soit + 31 % en un an et + 62 % en trois ans.
Les ventes de cyclomoteurs et de voiturettes progressent également, respectivement de 12 % et 15 % en un an mais dans des volumes faibles avec seulement 192 et 23 véhicules écoulés.
Évolutions contrastées pour les véhicules industriels et de transport en commun
En 2021, les camions, tracteurs routiers et VASP (Véhicule automoteur spécialisé) lourds représentent 120 ventes dont 78 camions, en hausse de 35 % en un an. En revanche, les ventes d’autobus et autocars diminuent de 7,2 % avec 77 immatriculations.
Compte tenu de leur classement dans le système Crit’Air, les hybrides non rechargeables sont maintenant réparties entre essence et diesel, et regroupées avec leur carburation associée. Deux nouveaux indicateurs sont présentés, sur les immatriculations de motorisations essence y compris hybrides non rechargeables et diesel y compris hybrides non rechargeables. Au sein de chaque catégorie, essence ou diesel, sont détaillées les parts respectives des véhicules thermiques et hybrides non rechargeables, ainsi que leurs évolutions, permettant d’assurer la continuité avec les précédentes publications.
tableauFigure 1 – Immatriculations d'automobiles neuves
Années | Martinique | France entière |
---|---|---|
2014 | 100 | 100 |
2015 | 115 | 107 |
2016 | 126 | 113 |
2017 | 129 | 118 |
2018 | 136 | 121 |
2019 | 140 | 123 |
2020 | 100 | 93 |
2021 | 114 | 93 |
- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
graphiqueFigure 1 – Immatriculations d'automobiles neuves

- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
tableauFigure 2 – Immatriculation d'automobiles neuves selon la puissance
Années | 1 à 6 CV et non indiquée | 7 à 11 CV | 12 CV et plus | Total |
---|---|---|---|---|
2010 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 97 | 103 | 96 | 98 |
2012 | 86 | 89 | 120 | 87 |
2013 | 88 | 72 | 64 | 84 |
2014 | 89 | 75 | 65 | 86 |
2015 | 102 | 88 | 76 | 98 |
2016 | 108 | 109 | 79 | 108 |
2017 | 110 | 117 | 56 | 110 |
2018 | 120 | 112 | 51 | 116 |
2019 | 120 | 130 | 54 | 120 |
2020 | 82 | 107 | 41 | 86 |
2021 | 90 | 132 | 51 | 98 |
- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
graphiqueFigure 2 – Immatriculation d'automobiles neuves selon la puissance

- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
tableauFigure 3 – Immatriculations de voitures neuves selon la source d'énergie
Années | Autres (hybride, électrique….) | Essence | Gazole |
---|---|---|---|
2010 | 0 | 41 | 59 |
2011 | 0 | 43 | 57 |
2012 | 1 | 43 | 57 |
2013 | 2 | 44 | 54 |
2014 | 2 | 48 | 50 |
2015 | 2 | 56 | 42 |
2016 | 2 | 64 | 34 |
2017 | 2 | 69 | 29 |
2018 | 2 | 73 | 24 |
2019 | 3 | 77 | 19 |
2020 | 10 | 71 | 19 |
2021 | 19 | 69 | 12 |
- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
graphiqueFigure 3 – Immatriculations de voitures neuves selon la source d'énergie

- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
tableauFigure 4 – Immatriculations des véhicules routiers neufs et d'occasion
Années | Véhicules d'occasion | Véhicules neufs | Ratio occasion/neufs |
---|---|---|---|
2010 | 23 464 | 13 171 | 1,8 |
2011 | 25 027 | 12 951 | 1,9 |
2012 | 24 707 | 11 524 | 2,1 |
2013 | 25 100 | 11 081 | 2,3 |
2014 | 25 451 | 11 296 | 2,3 |
2015 | 26 183 | 12 935 | 2,0 |
2016 | 26 851 | 14 192 | 1,9 |
2017 | 26 052 | 14 532 | 1,8 |
2018 | 25 590 | 15 320 | 1,7 |
2019 | 23 817 | 15 824 | 1,5 |
2020 | 22 090 | 11 346 | 1,9 |
2021 | 23 451 | 12 919 | 1,8 |
- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
graphiqueFigure 4 – Immatriculations des véhicules routiers neufs et d'occasion

- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
Encadré - Normes d’homologation des véhicules
Les émissions de CO₂ des véhicules neufs sont mesurées lorsque le constructeur demande l’homologation d’un nouveau modèle. Depuis 1973, elles étaient mesurées selon la norme européenne NEDC (New European Driving Cycle).
En septembre 2018 a été introduite une nouvelle norme internationale, baptisée WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures).
Les mesures ont désormais lieu lors d’essais sur route et non pas en laboratoire, les valeurs sont plus élevées d’environ 25 %. À partir du 1er mars 2020, la carte grise doit obligatoirement mentionner la valeur WLTP, toutes les voitures neuves étant désormais homologuées selon la nouvelle norme. Ce changement réglementaire se traduit par une rupture de série dans les statistiques.
Par ailleurs, le règlement européen n° 443/2009 « fixe l’objectif, applicable à partir de 2020 au parc de voitures neuves, de 95 g de CO₂/km de niveau moyen d’émissions » sur l’année civile en norme NEDC. Pour les constructeurs automobiles, l’amende s’élève à 95 € par gramme excédentaire et par véhicule vendu ne respectant pas l’objectif.
Définitions
un véhicule est considéré dans le parc en circulation, s’il vérifie les conditions suivantes :
- le véhicule a été immatriculé au système d’immatriculation des véhicules (SIV) avant le 1er janvier de l’année ;
- aucune opération de sortie de parc n’a été déclarée à l’Agence nationale des titres sécurisées (ANTS) ;
- le véhicule est à jour de son contrôle technique : compte tenu du fait qu’un grand nombre de véhicules passent leur contrôle technique en retard, un véhicule qui n’est pas à jour de son contrôle technique au 31 décembre de l’année N, mais qui finalement passe son contrôle technique avec moins d’un an de retard, sera considéré dans le parc au 31 décembre. Pour l’année 2020, pour les véhicules en retard de leur contrôle technique au 31 décembre 2020, on applique une probabilité que le véhicule passe un contrôle technique avec moins d’un an de retard.