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Insee Conjoncture Martinique · Juin 2022 · n° 19
Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2021 - Martinique Une reprise timide de l’activité économique

En 2021, l’économie martiniquaise est en phase de reprise après la chute brutale de l’activité en 2020, due à la pandémie de Covid 19. Mais cette reprise est contrariée par les pics pandémiques, les mesures sanitaires et les mouvements sociaux de la fin d’année. Avec une croissance du PIB de 2,5 %, ce dynamisme efface en partie le fort recul enregistré en 2020, exception faite du tourisme qui continue de souffrir des restrictions de déplacements.

Insee Conjoncture Martinique
No 19
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Démographie d’entreprises - Une création d’entreprises en hausse Bilan économique 2021

Océane Lasnier (Insee)

En Martinique, avec 8 024 nouvelles entreprises créées en 2021, les créations d’entreprises augmentent de 38 % par rapport à 2020. Les créations d’entreprises restent à un niveau élevé en dépit de la crise sanitaire. Les créations sous le régime des micro-entrepreneurs et sociétés sont en forte croissance. Les immatriculations augmentent fortement pour les services aux entreprises ainsi que pour les services aux particuliers et plus faiblement pour le secteur de la construction.

Insee Conjoncture Martinique

No 19

Paru le :21/06/2022

Avertissement sur les créations d’entreprises

Les créations d’entreprises sont calculées selon un dispositif rénové depuis la publication portant sur janvier 2022. Il en résulte un relèvement, en niveau, de l’historique des créations d’entreprises. Pour plus de détails, se référer à la documentation sur le sujet.

En 2021, en Martinique, 8 024 entreprises sont créées, soit une augmentation de 38 %. Malgré une année marquée par la crise sanitaire, les confinements et les couvre-feux, la création atteint le niveau le plus élevé de ces dix dernières années. Partout, le niveau de créations d’entreprises est en forte hausse, traduisant notamment un rattrapage des contraintes sanitaires du 1er semestre 2020.

Le premier semestre 2021 a été marqué par un fort recul au deuxième trimestre dû au premier confinement puis par un rattrapage important au troisième et quatrième trimestres. En France métropolitaine, les créations d’entreprises sont en hausse de 22 %. En Guyane, le nombre d’entreprises créées augmente de 47 % et en Guadeloupe de 20 %.

Forte croissance de la création sous le régime de micro-entrepreneurs

Avec 2 228 immatriculations, les entreprises sous le régime de micro-entrepreneur représentent 28 % des nouvelles entreprises. Ce régime est en plein essor en 2021 (+ 43 %). Cette croissance est essentiellement due à la forte augmentation des immatriculations du secteur des services aux particuliers (+ 84 %). Pourtant, c’est au sein du secteur des services aux entreprises que le nombre de créations est le plus important : 4 micro-entrepreneurs sur 10 exercent leur activité dans ce secteur, en hausse de 54 %.

Les créations de sociétés augmentent de 42 % en 2021. Avec 5 007 sociétés créées, ce secteur est celui privilégié par les créateurs d’entreprises (62 % des immatriculations). Les immatriculations d’entreprises individuelles classiques progressent en 2021 de 8,7 %, après avoir connu une baisse de 17 % en 2020. Ces entreprises ne représentent que 9,8 % des entreprises créées en 2021. Depuis 2018, les créations des entreprises individuelles classiques se situent en dessous de la barre des 900 immatriculations.

Parmi l’ensemble des créations de 2021, plus de 2700 ont comme activité principale la « location-bail de biens », souvent associée à des dispositifs de défiscalisation. Ces cas mis à part, les nouvelles créations s’établissent à 5 239 soit une hausse de 29 %, dont 3 011 entreprises hors régime micro-entrepreneurs. Les sociétés et entreprises individuelles ne représentent plus que 57 % de la création totale (contre 72 % sur le champ total).

Plus de créations dans les services aux particuliers

Les immatriculations d’entreprises enregistrées dans le secteur des services aux particuliers augmentent de 54 % en 2021 après une diminution en 2020 (- 24 %). Ce secteur représente 14 % du total des créations de l’année. Cette hausse est portée par les créations de sociétés (+ 88 %) et l’inscription de micro-entrepreneurs (+ 84 %).

La création d’entreprises dans le secteur de services aux entreprises augmente de 48 % en 2021 et atteint 4 657 nouvelles entreprises. Dans ce domaine, tous les statuts juridiques sont concernés par la croissance allant de 44 % pour les entreprises individuelles classiques à 54 % pour les micro-entrepreneurs.

Dans l’industrie, 297 entreprises ont été créées en 2021, soit une progression de 39 %. Elles ne représentent plus que 3,7 % de l’ensemble des entreprises créées en 2021. Leur nombre augmente pour tous les statuts juridiques.

Les immatriculations d’entreprises dans les secteurs du commerce, transport, hébergement et restauration sont en hausse de 15 %. Cette augmentation concerne tous les statuts juridiques, mais elle est plus forte pour les sociétés (+ 47 %).

Les entreprises créées dans le milieu de la construction représentent 6,4 % de l’ensemble des créations en 2021, en augmentation de 7 % par rapport à 2020. Les immatriculations progressent en particulier pour les micro-entrepreneurs (+ 22 %) et pour les sociétés (+ 2 %), mais elles baissent pour les entreprises individuelles classiques (− 13 %).

Diminution des défaillances

Depuis 2017, le nombre de défaillances d’entreprises est en diminution. En 2021, 211 entreprises ont fait l’objet d’une liquidation, soit une baisse de 15 % par rapport à l’année 2020 (après − 25 % par rapport à 2019). En comparaison, en France entière, les défaillances d’entreprises décroissent sur un an de 12 %. Les défaillances ne recouvrent pas l’ensemble des cessations d’activité des entreprises. Pour faire l’objet d’une procédure judiciaire en liquidation, l’entreprise doit avoir des actifs comme des moyens de production ou des salariés. Les défaillances ne concernent donc qu’une infime partie des cessations d’entreprises.

Figure 1Créations d'entreprises - Martinique

Créations d'entreprises - Martinique
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs
2014 2 550 963 962
2015 2 496 1 013 898
2016 2 918 890 896
2017 3 167 968 932
2018 3 473 865 1 113
2019 3 145 870 1 540
2020 3 535 726 1 561
2021 5 007 789 2 228
  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 1Créations d'entreprises - Martinique

  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 2Évolution par secteur du nombre de créations d'entreprises entre 2020 et 2021 - Martinique

en %
Évolution par secteur du nombre de créations d'entreprises entre 2020 et 2021 - Martinique (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs Ensemble
Ensemble 41,6 8,7 42,7 37,8
Industrie 24,3 66,7 54,4 38,8
Construction 1,8 -12,8 21,8 6,8
Commerce, transport, hébergement, restauration 27,9 4,1 5,6 14,6
Services aux entreprises 47,4 44,1 53,5 48,4
Services aux particuliers 88,1 2,2 84,3 53,6
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 2Évolution par secteur du nombre de créations d'entreprises entre 2020 et 2021 - Martinique

  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).
Publication rédigée par :Océane Lasnier (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Cessation d'entreprise :

Il s'agit de l'arrêt total de l'activité économique de l'entreprise.

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance avec la notion plus large de cessation. Les liquidations qui font suite à une défaillance ne représentent qu'une partie, variable avec le temps et le secteur d'activité, de l'ensemble des cessations.

Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Micro-entrepreneur :

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Services rendus aux entreprises :

Les services rendus aux entreprises regroupent globalement les activités scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien.

Services rendus aux particuliers :

Les services aux particuliers se caractérisent par la mise à disposition d'une prestation technique ou intellectuelle principalement à destination des particuliers (ou ménages), même si certains d’entre eux concernent également les entreprises.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Nomenclature agrégée 2008 / NA 2008 :

Avec le passage à la NAF rév. 2 (nomenclature d'activités française révisée au 1er janvier 2008), la nomenclature économique de synthèse (NES) associée à la NAF rév. 1 disparaît en tant que telle. En effet, cette nomenclature strictement française ne permettait pas de comparaisons internationales car elle ne s'emboîtait pas dans l'arborescence de la CITI et de la NACE.

La NAF rév. 2 contient deux niveaux agrégés « standard » : les sections et divisions en, respectivement, 21 et 88 postes. Ces niveaux sont communs à la nomenclature internationale d'activités CITI rév. 4, à la nomenclature européenne d'activités NACE rév. 2 et à la NAF rév. 2.

Il était toutefois nécessaire de disposer de niveaux de regroupements supplémentaires pour répondre aux besoins de l'analyse économique et de la diffusion en matière de données de synthèse.

Sept niveaux d'agrégation sont ainsi associés à la NAF rév. 2, dénommés « A xx » où xx représente le nombre de postes du niveau. Ils constituent la nomenclature agrégée (NA) :

· A 10 : niveau international, regroupement de sections ;

· A 17 : niveau français intermédiaire entre les niveaux A 10 et A 38.

Au niveau des sections (A 21), l'industrie manufacturière est détaillée en cinq postes et, inversement, certaines activités de services sont regroupées.

· A 21 : sections, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 38 : niveau international, intermédiaire entre sections et divisions ;

· A 64 : niveau européen, intermédiaire entre les niveaux A 38 et divisions (A 88), provisoire ;

· A 88 : divisions, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 129 : niveau français intermédiaire entre les niveaux divisions (A 88) et groupes.

Entreprise :

L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.

Établissement / Siret :

L'établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services : ce peut être une usine, une boulangerie, un magasin de vêtements, un des hôtels d'une chaîne hôtelière, la « boutique » d'un réparateur de matériel informatique...