Reprise sous contraintes Note de conjoncture - décembre 2021
Fiche - Royaume-Uni
Après le rebond du deuxième trimestre lié au déconfinement, l’activité britannique a ralenti à l’été (+ 1,3 % après + 5,5 %) et se situait à – 1,8 % par rapport à son niveau moyen de 2019. La reprise britannique s’est notamment poursuivie grâce au dynamisme de la consommation des ménages et des dépenses publiques. En revanche, les échanges commerciaux demeurent déprimés depuis l’entrée en vigueur du Brexit le 1er janvier 2021, notamment les exportations, à nouveau en baisse au troisième trimestre. L’investissement est dans son ensemble relativement dynamique depuis la crise, mais présente des évolutions contrastées selon les secteurs institutionnels.
Depuis le début du quatrième trimestre, le climat conjoncturel s’est dégradé : le Royaume-Uni fait face à des difficultés d’approvisionnement croissantes, du fait des pénuries mondiales d’intrants, et par ailleurs à des difficultés de recrutement, accentuées de surcroît par le Brexit. Le marché du travail présente ainsi des signes de tension. En outre, l’inflation a bondi (+ 4,2 % sur un an en octobre après + 3,1 % en septembre), dans le contexte de hausse globale des prix de l’énergie. Parallèlement, la vigueur des salaires est susceptible de l’accentuer : le salaire nominal médian a augmenté de + 4,9 % sur un an en octobre (contre une progression annuelle moyenne de 3,2 % entre 2017 et 2020), et le manque de main-d’œuvre exerce des pressions à la hausse. Enfin, l’aggravation de la situation sanitaire constitue un aléa pouvant affecter la croissance.
Fin 2021, l’activité britannique ralentirait de nouveau (+ 0,6 %). La croissance resterait assez modeste au premier semestre 2022. La consommation des ménages en resterait le principal moteur, limitée toutefois par la hausse de l’incertitude liée au contexte sanitaire et par la persistance de l’inflation au premier semestre 2022. L’investissement des entreprises demeurerait morose, pénalisé par les problèmes d’approvisionnement et par la hausse des cotisations sociales instaurée à partir du deuxième trimestre 2022. Par ailleurs, les exportations resteraient déprimées, ne comblant pas leur retard vis-à-vis des importations.
Note de conjoncture
Paru le :14/12/2021