Insee Conjoncture Ile-de-FranceBilan économique 2019 - Île-de-France

2019 : année de référence pour l’économie francilienne dans un contexte de crise sanitaire

Année précédant la crise sanitaire, 2019 constituera un point de référence pour l’économie francilienne. La plupart des indicateurs 2019 sont à un très bon niveau : emploi, chômage, construction, tourisme. La crise sanitaire de 2020 a porté un coup d’arrêt à la dynamique de l’économie francilienne : l’activité aurait été réduite d’un tiers pendant les deux mois de confinement. En outre, la consommation de biens par les ménages franciliens devrait avoir fortement diminué. L’absence des touristes étrangers, très nombreux habituellement (50 % de la clientèle hôtelière), et la plus forte prégnance de la pauvreté (15,6 % de personnes pauvres en Île-de-France contre 14,0 % en France) pourraient avoir contribué, plus que dans le reste du pays, à la chute des volumes de biens ou services consommés et à la déformation de sa structure avec une baisse plus importante des biens du luxe, de l’automobile, de l’habillement et des services des transports et de la culture, surtout à Paris.

Les répercussions de cette crise sanitaire sur l’emploi et le chômage sont importantes : à la mi-mai, plus de 3 millions de salariés franciliens auraient été concernés par une demande de chômage partiel. Cela représente environ les deux tiers de l’emploi salarié total contre près de 71 % en France métropolitaine. Dans ce contexte, l’année 2019 restera, pour des années sans doute, comme le point de référence à l’aune duquel les dynamiques de reprise d’activité, de retour à l’emploi et de baisse du chômage seront évaluées.

Insee Conjoncture Ile-de-France
No 29
Paru le :Paru le18/06/2020
Benoît Trinquier (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi Île-de-France)
Insee Conjoncture Ile-de-France No 29- Juin 2020

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.

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Chômage et politiques de l'emploi - Forte baisse de la demande d’emploi et du chômage en 2019 Bilan économique 2019

Benoît Trinquier (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi Île-de-France)

Au quatrième trimestre 2019, le taux de chômage s’élève à 7,1 % en Île-de-France, en baisse de 0,5 point en un an, son plus bas niveau depuis début 2009. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi et immédiatement disponibles (catégories A, B, C) s’établit à 974 620. Parmi eux, 654 820 demandeurs n’avaient exercé aucune activité au cours du dernier mois (catégorie A). En un an, le nombre de demandeurs recule de 2,1 % en catégories A, B, C et de 1,9 % en catégorie A.

Insee Conjoncture Ile-de-France

No 29

Paru le :18/06/2020

Au quatrième trimestre 2019, le nombre de demandeurs d’emploi diminue en Île-de-France, mais plus modérément qu’au niveau national. En un an, le nombre d’inscrits à Pôle emploi recule de 1,9 % en catégorie A et de 2,1 % en prenant en compte l’activité réduite des catégories A, B et C (contre respectivement - 3,3 % et - 3,0 % en France) (figure 1). Ces diminutions sont les plus fortes depuis douze ans.

Cette embellie s’observe dans l’ensemble des départements de la région. En un an, les évolutions en catégorie A varient de - 3,0 % dans le Val-d’Oise à - 0,7 % en Essonne (respectivement entre - 3,8 % et - 1,1 % en catégories A, B, C).

Figure 1Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2019 Évolution 2019/2018 ¹
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (en % de l'ensemble) Catégorie A (en % de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 485 380 332 620 49,8 50,8 -2,3 -2,3
Femmes 489 240 322 190 50,2 49,2 -1,9 -1,4
Moins de 25 ans 90 200 67 300 9,3 10,3 -2,4 0,4
De 25 à 49 ans 620 400 407 140 63,7 62,2 -2,9 -2,5
50 ans ou plus 264 020 180 380 27,1 27,5 -0,2 -1,2
Inscrits depuis un an ou plus 451 430 nd 46,3 nd -2,4 nd
dont inscrits depuis plus de 2 ans 260 730 nd 26,8 nd 3,9 nd
Île-de-France 974 620 654 820 100,0 100,0 -2,1 -1,9
France entière 5 746 400 3 551 300 100,0 100,0 -3,0 -3,3
  • nd : données non disponibles.
  • ¹ : évolution de l'indicateur entre le quatrième trimestre 2018 et le quatrième trimestre 2019.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Demande d’emploi en baisse pour toutes les classes d'âge

Sur l’année, le recul du nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C concerne à la fois les moins de 25 ans (- 2,4 %), les 25-49 ans (- 2,9 %) et, pour la première fois depuis le troisième trimestre 2008, les 50 ans ou plus (- 0,2 %).

En diminution depuis quatre ans, la demande d’emploi des jeunes franciliens progresse en 2019 pour la seule catégorie A (+ 0,4 %) alors que sa baisse s’accentue à nouveau en catégories A, B, C. Le recul est plus important au niveau national avec respectivement - 1,6 % et - 4,5 %.

En un an, en catégories A, B, C, le recul du nombre de demandeurs d’emploi est un peu plus prononcé pour les hommes que pour les femmes (- 2,3 % contre - 1,9 %). Le Val-de-Marne et les Yvelines sont les seuls départements de la région pour lesquels le recul de la demande d’emploi pour les femmes est plus important.

Depuis le quatrième trimestre 2016, en Île-de-France, la demande d’emploi des hommes a reculé de 1,4 %, pendant que celle des femmes progressait de 3,7 %.

Après avoir augmenté de 13,3 % entre les premiers trimestres 2017 et 2019, le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée (inscrits depuis un an ou plus) a, depuis, diminué de 2,4 %, à un rythme proche de celui enregistré au niveau national. Ces demandeurs représentent 46,3 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi d’Île-de-France, contre 33,1 % il y a dix ans.

La demande d’emploi en catégorie D (principalement en formation) augmente de 16,6 % en 2019 (après - 27,3 % en 2017 et - 1,5 % en 2018), en grande partie en raison du Plan d’investissement dans les compétences (PIC), dont la mise en œuvre est régionale. Cette demande d’emploi en catégorie D est en effet très liée aux mesures publiques en matière de formation.

Taux de chômage au plus bas depuis dix ans

Au quatrième trimestre 2019, le taux de chômage au sens du BIT s’élève à 7,1 % de la population active en Île-de-France (contre 8,1 % en France hors Mayotte) (figure 2), soit le taux le plus faible depuis le premier trimestre 2009.

Après une diminution très nette en 2017 (- 1,0 point) et plus modérée en 2018 (- 0,2 point), le taux de chômage reste en repli par rapport au quatrième trimestre 2018 (- 0,5 point contre - 0,7 point en France hors Mayotte) (figure 3). Au sein de la région, il varie de 6,2 % à Paris et dans les Yvelines à 10,4 % en Seine-Saint-Denis. Dans ce dernier département s’observe néanmoins la plus forte baisse sur un an (- 0,9 point), suivi par le Val-d’Oise (- 0,7 point). L’Essonne enregistre la baisse la moins prononcée (- 0,3 point). Dans les autres départements, l’évolution se situe entre - 0,5 point et - 0,4 point.

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2018 T4 2019 T1 2019 T2 2019 T3 2019 T4 (p) Évolution 2019 T4 / 2018 T4 (en points de %)
Paris 6,7 6,7 6,4 6,6 6,2 -0,5
Seine-et-Marne 7,1 7,1 6,9 7,0 6,7 -0,4
Yvelines 6,6 6,6 6,4 6,5 6,2 -0,4
Essonne 6,8 6,8 6,7 6,8 6,5 -0,3
Hauts-de-Seine 6,7 6,7 6,5 6,6 6,3 -0,4
Seine-Saint-Denis 11,3 11,1 10,8 11,0 10,4 -0,9
Val-de-Marne 7,7 7,6 7,4 7,5 7,2 -0,5
Val-d'Oise 8,9 8,8 8,5 8,6 8,2 -0,7
Île-de-France 7,6 7,6 7,4 7,5 7,1 -0,5
France hors Mayotte 8,8 8,7 8,4 8,5 8,1 -0,7
  • p : données provisoires.
  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Île-de-France France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2005 8,4 9
1ᵉʳ trim. 2006 8,3 9,1
2ᵉ trim. 2006 8,1 9
3ᵉ trim. 2006 8 8,9
4ᵉ trim. 2006 7,5 8,4
1ᵉʳ trim. 2007 7,6 8,5
2ᵉ trim. 2007 7,4 8,1
3ᵉ trim. 2007 7,1 8
4ᵉ trim. 2007 6,6 7,5
1ᵉʳ trim. 2008 6,3 7,2
2ᵉ trim. 2008 6,3 7,3
3ᵉ trim. 2008 6,3 7,4
4ᵉ trim. 2008 6,5 7,7
1ᵉʳ trim. 2009 7 8,6
2ᵉ trim. 2009 7,6 9,2
3ᵉ trim. 2009 7,7 9,2
4ᵉ trim. 2009 8,2 9,5
1ᵉʳ trim. 2010 8 9,4
2ᵉ trim. 2010 7,8 9,3
3ᵉ trim. 2010 7,9 9,2
4ᵉ trim. 2010 7,9 9,2
1ᵉʳ trim. 2011 7,8 9,1
2ᵉ trim. 2011 7,8 9,1
3ᵉ trim. 2011 7,9 9,2
4ᵉ trim. 2011 8 9,4
1ᵉʳ trim. 2012 8,1 9,5
2ᵉ trim. 2012 8,2 9,7
3ᵉ trim. 2012 8,3 9,8
4ᵉ trim. 2012 8,5 10,1
1ᵉʳ trim. 2013 8,7 10,3
2ᵉ trim. 2013 8,8 10,5
3ᵉ trim. 2013 8,7 10,3
4ᵉ trim. 2013 8,7 10,1
1ᵉʳ trim. 2014 8,7 10,1
2ᵉ trim. 2014 8,8 10,2
3ᵉ trim. 2014 8,9 10,3
4ᵉ trim. 2014 9 10,4
1ᵉʳ trim. 2015 8,8 10,3
2ᵉ trim. 2015 9 10,5
3ᵉ trim. 2015 8,9 10,4
4ᵉ trim. 2015 8,8 10,2
1ᵉʳ trim. 2016 8,8 10,2
2ᵉ trim. 2016 8,6 10
3ᵉ trim. 2016 8,5 9,9
4ᵉ trim. 2016 8,8 10
1ᵉʳ trim. 2017 8,3 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,2 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,3 9,5
4ᵉ trim. 2017 7,8 9
1ᵉʳ trim. 2018 8 9,2
2ᵉ trim. 2018 8 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,9 9
4ᵉ trim. 2018 7,6 8,8
1ᵉʳ trim. 2019 7,6 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,4 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,5 8,5
4ᵉ trim. 2019 7,1 8,1
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Encadré - Politique de l’emploi

Comme en 2018, la politique de l’emploi en Île-de-France se caractérise en 2019 par un retrait des dispositifs de contrats aidés et un renforcement des contrats en alternance et de l’accompagnement des jeunes (figure 4). Par rapport à 2018, le nombre d’entrées en parcours emploi compétences (PEC) a, en effet, nettement diminué (- 45,2 %). L’apprentissage et le parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) ont, quant à eux, poursuivi leur progression. Un an après son lancement, l’expérimentation des emplois francs a été étendue à l’ensemble des quartiers prioritaires de la politique de la ville de la région. Ce dispositif permet à une entreprise ou une association de bénéficier d’une prime pour l’embauche d’un demandeur d’emploi résidant dans l’un de ces quartiers.

Figure 4Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Île-de-France

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Île-de-France
  2018 2019 Évolution 2019/2018 (en %)
Aides à l'emploi ¹ 175 764 173 515 -1,3
- Contrats aidés 38 012 31 607 -16,8
Parcours emploi compétences (PEC) et contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 15 170 8 311 -45,2
Contrat initiative emploi (CUI-CIE) 2 4 100,0
Insertion par l'activité économique (IAE) 22 840 23 292 2,0
- Contrats en alternance 137 752 141 908 3,0
Apprentissage 68 642 77 454 12,8
Contrat de professionnalisation 69 110 64 454 -6,7
Accompagnement des jeunes 49 442 56 932 15,1
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 49 442 56 932 15,1
dont Garantie jeunes 11 375 12 058 6,0
  • ¹ : extraction à fin avril 2020.
  • Notes : les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Sources : ASP ; I-Milo ; chambres consulaires ; Dares.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Depuis la modification des statistiques du marché du travail en 2018, les données des demandeurs d'emploi en fin de mois sont désormais présentées en moyenne trimestrielle. De plus, les données CVS – CJO (correction des variations saisonnières - correction des jours ouvrables) sont désormais prises en compte, au lieu des données brutes.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

La durée du contrat d'apprentissage peut varier de 6 mois à trois ans en fonction du type de profession et de la qualification préparée. L’apprenti perçoit un salaire calculé selon son âge et son ancienneté dans le dispositif. La conclusion d'un contrat d’apprentissage ouvre droit à des aides de l'État pour l’employeur.

Contrat d'insertion dans la vie sociale / CIVIS :

Le contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS), dans son volet « accompagnement vers l'emploi » a été mis en œuvre en 2005. Il s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans faiblement qualifiés et rencontrant des difficultés particulières d'insertion professionnelle. Il a pour objectif d'organiser les actions nécessaires à la réalisation de leur projet d'insertion dans un emploi durable. Ce contrat est conclu avec les missions locales ou les permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO). Sa durée est d'un an renouvelable. Les titulaires d'un CIVIS âgés d'au moins 18 ans peuvent bénéficier d'un soutien de l'État sous la forme d'une allocation versée pendant les périodes durant lesquelles ils ne perçoivent ni une rémunération au titre d'un emploi ou d'un stage, ni une autre allocation.

Remarque :

Le CIVIS n'est pas un contrat de travail. Il a pour principe la mobilisation de mesures dont dispose le service public de l'emploi (parmi lesquelles les emplois aidés) dans une logique de parcours.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Crée par la loi n°2008-1249 du 1er décembre 2008 généralisant le revenu minimum de solidarité active et réformant les politiques d'insertion, le contrat unique d'insertion (CUI) est entré en vigueur au 1er janvier 2010 (dans les départements d'Outre-Mer entrée en vigueur prévue pour le 1er janvier 2011).

A compter du 1er janvier 2010 et suite à la mise en place de ce nouveau contrat, il n'est plus possible de conclure des contrats d'avenir et des contrats d'insertion - revenu minimum d'activité (CI-RMA).

Dans les départements d'Outre-Mer, la mise en œuvre du Contrat Unique d'Insertion (CUI) étant prévue au 1er janvier 2011, la conclusion de CIRMA et de contrats d'avenir reste possible jusqu'au 31 décembre 2010.

Le contrat unique d'insertion qui a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi, se décline sous deux formes :

  • le CUI- Contrat Initiative Emploi (CUI-CIE), s'adresse aux employeurs du secteur marchand et ouvre droit à une aide financière sans exonération spécifique de cotisations sociales ;
  • le CUI- Contrat d'Accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE), s'adresse aux employeurs du secteur non marchand et ouvre droit à une aide financière et à une exonération spécifique de cotisations sociales.
Remarque :

Le CUI succède aux Contrat d'accompagnement dans l'emploi (CAE) dans le non-marchand et aux Contrat initiative emploi (CIE) dans le marchand.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Le contrat de professionnalisation peut être un contrat à durée déterminée ou indéterminée. Il permet aux jeunes de 16-25 ans, aux demandeurs d’emploi de 26 ans ou plus ainsi qu’aux bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active, de l'Allocation Spécifique de Solidarité, de l'Allocation Adulte Handicapé et d'un Contrat Unique d'Insertion, d’acquérir une qualification professionnelle en relation avec les besoins identifiés par les branches professionnelles par le biais d’une formation en alternance.

Cette qualification professionnelle obtenue peut être un diplôme, un titre ou une qualification reconnue.

Depuis 2004, le contrat de professionnalisation s’est substitué aux contrats de qualification, d’adaptation et d’orientation.

Remarque :

Le contrat de professionnalisation a été créé par la loi du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle.

Emploi d'Avenir / EAV : L'emploi d'avenir (EAV) est un contrat d'aide à l'insertion destiné aux jeunes particulièrement éloignés de l'emploi, en raison de leur défaut de formation ou de leur origine géographique. Il comporte des engagements réciproques entre le jeune, l'employeur et les pouvoirs publics, susceptibles de permettre une insertion durable du jeune dans la vie professionnelle. À partir de 2018, seules les reconductions d’anciens emplois d’avenir sont autorisées.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) : Créé en août 2016, le PACEA est le nouveau cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus.
Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.
En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune intégrant un PACEA. Elle est destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie. Le montant mensuel de l’allocation ne peut pas excéder le montant mensuel du revenu de solidarité active (RSA) hors forfait logement. Au 1ᵉʳ avril 2018, cela correspond à un montant de 484,82 €.

Parcours emploi compétences (PEC) : Depuis janvier 2018, les contrats aidés sont transformés en parcours emploi compétences. Ceux-ci sont destinés aux publics les plus éloignés du marché du travail.
La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement : un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans l’emploi des personnes les plus éloignées du marché du travail.
Le parcours emploi compétences est prescrit dans le cadre de CUI-CAE dans le secteur non marchand, et dans le cadre de CUI-CIE dans les DOM ou par les conseils départementaux sous certaines conditions (voir définition du ).
L’objectif de durée d’un parcours est de 12 mois et les conventions initiales ne peuvent être inférieures à 9 mois.
Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, pourra être modulé entre 30 % et 60 %, dans la limite des enveloppes financières. Le taux de prise en charge est fixé par arrêté du préfet de région.

Pour en savoir plus

Ouvrir dans un nouvel ongletSite de la Direccte Île-de-France.

Chevrot J., Debosque M., Deheeger S., Druelle S., Trinquier B., « Une croissance de l'emploi qui reste dynamique, à un rythme plus soutenu qu'en France métropolitaine », Insee Conjoncture Île-de-France n° 28, janvier 2020.