Bilan économique 2019 - Île-de-France
2019 : année de référence pour l’économie francilienne dans un contexte de crise sanitaire
Année précédant la crise sanitaire, 2019 constituera un point de référence pour l’économie francilienne. La plupart des indicateurs 2019 sont à un très bon niveau : emploi, chômage, construction, tourisme. La crise sanitaire de 2020 a porté un coup d’arrêt à la dynamique de l’économie francilienne : l’activité aurait été réduite d’un tiers pendant les deux mois de confinement. En outre, la consommation de biens par les ménages franciliens devrait avoir fortement diminué. L’absence des touristes étrangers, très nombreux habituellement (50 % de la clientèle hôtelière), et la plus forte prégnance de la pauvreté (15,6 % de personnes pauvres en Île-de-France contre 14,0 % en France) pourraient avoir contribué, plus que dans le reste du pays, à la chute des volumes de biens ou services consommés et à la déformation de sa structure avec une baisse plus importante des biens du luxe, de l’automobile, de l’habillement et des services des transports et de la culture, surtout à Paris.
Les répercussions de cette crise sanitaire sur l’emploi et le chômage sont importantes : à la mi-mai, plus de 3 millions de salariés franciliens auraient été concernés par une demande de chômage partiel. Cela représente environ les deux tiers de l’emploi salarié total contre près de 71 % en France métropolitaine. Dans ce contexte, l’année 2019 restera, pour des années sans doute, comme le point de référence à l’aune duquel les dynamiques de reprise d’activité, de retour à l’emploi et de baisse du chômage seront évaluées.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.
Transports - Recul du transport ferré de voyageurs en Île-de-France en 2019 Bilan économique 2019
Joseph Chevrot (Insee)
En 2019, le trafic aérien continue de progresser, notamment les lignes internationales, tandis que les mouvements sociaux de décembre ont impacté particulièrement le métro et les bus parisiens. Enfin, les immatriculations de véhicules, principalement d'utilitaires, repartent à la hausse.
Insee Conjoncture Ile-de-France
No 29
Paru le :18/06/2020
En France, le trafic aérien continue de se développer en 2019 (+ 3,7 % de passagers par rapport à 2018) (figure 1), mais à un rythme moins soutenu qu’en 2018 (+ 4,8 %). Cette hausse, plus marquée sur les lignes internationales (+ 4,6 %), est également forte sur les lignes intérieures (+ 2,1 %).
En Île-de-France, le trafic aérien poursuit aussi sa progression : + 2,5 % en 2019. Avec 108 millions de passagers, la région contribue à plus de la moitié du nombre de passagers en France, mais cette proportion tend à diminuer régulièrement sous l’effet de l’essor de l’activité des aéroports des régions de province : cinq points de moins en onze ans. Le trafic international tire vers le haut le trafic aérien (+ 3,0 %), tandis que les lignes intérieures prolongent leur tendance au repli (- 0,3 %) depuis dix ans.
Dans la région, le recours aux compagnies « low cost » continue à progresser (+ 2,4 %) mais à un rythme plus modéré que chacune des quatre années précédentes (environ + 10 %) (figure 2). En France, avec une augmentation du trafic de 8,4 %, le rythme de progression des dernières années est davantage stable.
tableauFigure 1 – Passagers des aéroports
Île-de-France | France entière | ||||
---|---|---|---|---|---|
Passagers 2019 (nombre) | Évolution 2019/2018 | Évolution annuelle moyenne 2018/2013 ¹ | Évolution 2019/2018 | Évolution annuelle moyenne 2018/2013 ¹ | |
Lignes nationales | 16 184 759 | -0,3 | -0,2 | 2,1 | 1,6 |
Lignes internationales | 91 783 262 | 3,0 | 3,8 | 4,6 | 4,7 |
Transit | 35 035 | -4,4 | -12,2 | -25,9 | 0,7 |
Total | 108 003 056 | 2,5 | 3,1 | 3,7 | 3,8 |
dont lignes à bas coût (low cost) | 24 097 778 | 2,4 | 13,3 | 8,4 | 11,2 |
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) | 22,3 | /// | /// | /// | /// |
- Note : données brutes.
- ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le trafic passager si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- /// : absence de donnée due à la nature des choses.
- Source : Union des aéroports français.
tableauFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Île-de-France
National | International | À bas coût (low cost) | |
---|---|---|---|
2010 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 107,2 | 105,4 | 111,5 |
2012 | 105 | 106,8 | 114,7 |
2013 | 105,5 | 109 | 118,5 |
2014 | 103,3 | 113 | 146,3 |
2015 | 104,2 | 116,9 | 159,5 |
2016 | 105,3 | 119,2 | 181,1 |
2017 | 106,3 | 125,4 | 199,8 |
2018 | 104,5 | 131,5 | 221 |
2019 | 104,2 | 135,5 | 226,4 |
- Source : Union des aéroports français.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Île-de-France

- Source : Union des aéroports français.
La grève de décembre contracte le trafic de la RATP
En 2019, la RATP a enregistré 3,3 milliards de voyages (figure 3), en baisse de 2,0 % par rapport à 2018. Cette baisse est marquée dans les lignes de bus à Paris intra-muros et dans le métro, particulièrement touchés par le mouvement social de fin d’année. Ainsi, le nombre total de voyages dans le métro, en recul de 4,0 %, est inférieur à 1,5 milliard, au plus bas depuis 2013. En revanche, le trafic RER résiste, alors que les voyages en tramway continuent à fortement augmenter (+ 9,5 % en 2019, + 80 % entre 2013 et 2019) sans que les extensions récentes suffisent à l'expliquer (aucune extension en 2018, deux extensions en octobre et décembre 2019).
Le trafic SNCF recule encore de 0,7 % par rapport à 2018, année marquée par un trafic déjà ralenti par les grèves perlées du printemps.
tableauFigure 3 – Nombre de voyages dans les transports collectifs franciliens
2018 | 2019 | Évolution 2019/2018 (en %) | |
---|---|---|---|
RATP, dont : | 3 363 | 3 296 | -2,0 |
Métro | 1 559 | 1 497 | -4,0 |
RER | 497 | 497 | 0,0 |
Bus Paris | 316 | 291 | -7,8 |
Bus banlieue | 689 | 681 | -1,2 |
Tramways* | 302 | 331 | 9,5 |
SNCF** | 926 | 919 | -0,7 |
Bus grande couronne | 417 | 449 | 7,7 |
Ensemble | 4 706 | 4 665 | -0,9 |
- * T4 et T11E exclus.
- ** Trains RER, T4 et T11E inclus.
- Sources : SNCF, RATP et Optile.
Forte progression des immatriculations d'utilitaires
Alors que le nombre d’immatriculations franciliennes de véhicules était quasi identique en 2017 et 2018, il a augmenté de 4,7 % en 2019 (figure 4). Toutes catégories de véhicules confondues, il est proche du demi-million et représente 17,5 % des immatriculations de véhicules en France. Plus forte sur un an, la progression régionale est comparable à la progression nationale sur deux ans.
Si les immatriculations de véhicules particuliers comptent pour les quatre cinquièmes de l’ensemble des immatriculations, c’est la catégorie des utilitaires légers qui explique le plus la progression constatée en Île-de-France en 2019 : 13,3 %, notamment en Seine-Saint-Denis (+ 41 %), deuxième département de la région en nombre d’immatriculations de cette catégorie derrière les Hauts-de-Seine.
La conjoncture est moins favorable aux véhicules industriels à moteurs (utilitaires lourds) et aux bus, deux catégories pour lesquelles les immatriculations reculent mais concernent de faibles effectifs.
tableauFigure 4 – Immatriculations de véhicules neufs
Véhicules particuliers | Véhicules utilitaires légers ¹ | Véhicules industriels à moteur ² | Ensemble immatriculations ³ | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2019 (nombre) | Évolution 2019/2018 (%) | 2019 (nombre) | Évolution 2019/2018 (%) | 2019 (nombre) | Évolution 2019/2018 (%) | 2019 (nombre) | Évolution 2019/2018 (%) | |
Paris | 55 972 | 9,3 | 12 998 | 19,7 | 401 | 3,4 | 69 611 | 10,9 |
Seine-et-Marne | 42 739 | -2,5 | 7 761 | -7,0 | 889 | -16,5 | 51 578 | -3,7 |
Yvelines | 76 544 | 5,1 | 9 937 | 10,6 | 761 | 31,7 | 87 424 | 5,8 |
Essonne | 38 037 | -1,2 | 8 670 | 10,9 | 1 257 | -1,3 | 48 116 | 0,5 |
Hauts-de-Seine | 86 793 | 9,3 | 20 524 | 13,4 | 738 | -28,9 | 108 877 | 9,8 |
Seine-Saint-Denis | 28 687 | -10,5 | 16 022 | 41,0 | 1 680 | -13,3 | 46 416 | 2,2 |
Val-de-Marne | 31 904 | 4,2 | 7 107 | 3,9 | 532 | 21,5 | 39 577 | 4,4 |
Val-d'Oise | 29 290 | -0,5 | 6 165 | -3,6 | 673 | 8,7 | 36 242 | -1,1 |
Île-de-France | 389 966 | 3,2 | 89 184 | 13,3 | 6 931 | -5,5 | 487 841 | 4,7 |
France entière | 2 241 834 | 1,7 | 487 949 | 3,9 | 57 291 | 0,8 | 2 794 078 | 2,1 |
- Note : données brutes.
- ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
- Source : SDES, SIDIV (extraction du 17/02/2020).
Encadré - L'organisation des transports franciliens
Île-de-France Mobilités organise les transports en commun pour que, chaque jour, 9,4 millions de déplacements professionnels et de loisirs soient réalisés par les Franciliens. Les voyageurs peuvent emprunter les 1 500 lignes de bus, 14 lignes de métros, 9 lignes de tramways et 13 lignes de trains et RER régionaux. Dans le cadre du projet du Grand Paris Express, le réseau sera enrichi de nombreux prolongements et de créations de lignes de métro, tramway et RER en travaux actuellement (lignes 15, 16, 17 et 18).
Île-de-France Mobilités passe des contrats avec des entreprises de transports (RATP, SNCF...) responsables du bon fonctionnement des lignes qui leur sont confiées (ponctualité, accessibilité, sécurité, propreté...). Le coût de fonctionnement annuel de 10,5 milliards d’euros est financé par les collectivités locales, les employeurs et la vente des titres de transports. Afin de répondre au mieux aux enjeux régionaux et aux besoins des Franciliens, les élus locaux sont réunis dans le conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités pour anticiper et moderniser l’offre de transport aux besoins des voyageurs.
(Source : Île-de-France Mobilités)
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
Site du Service de la donnée et des études statistiques (SDES) du Commissariat général au développement durable (CGDD) : thème Ouvrir dans un nouvel ongletTransports
Définitions
Immatriculations de voitures particulières neuves
L'Insee publie mensuellement le nombre des immatriculations des voitures particulières neuves (hors utilitaires et transit temporaire) permettant ainsi de suivre l'évolution du marché automobile français. Le chiffre brut, communiqué par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) est corrigé des jours ouvrables et des variations saisonnières (CJO-CVS).
Tonne-kilomètre
Une tonne-kilomètre est une unité de mesure correspondant au transport d'une tonne sur une distance d'un kilomètre.
Ce terme est défini par analogie avec la notion de « travail » en physique. Par rapport aux tonnes, les tonnes-kilomètres ont l'avantage d'être « additives » : un déplacement de 10 tonnes sur 100 kilomètres suivi d'un déplacement de 10 tonnes sur 50 kilomètres donnent au total 1500 tonnes-kilomètres, alors que l'addition des poids transportés n'a pas de sens.
Transport de marchandises
Le transport de marchandises comprend tout mouvement de marchandises à bord d'un mode de transport quel qu'il soit : ferroviaire, routier, fluvial, maritime, aérien, etc. Il se mesure en tonnes-kilomètres ou, sur un trajet donné, en tonnes.
Transport de voyageurs
Le transport de voyageurs comprend tout mouvement de voyageurs à bord d'un mode de transport quel qu'il soit : ferroviaire, routier, maritime, aérien, etc. Il se mesure en voyageurs-kilomètres ou, sur un trajet donné, en nombre de voyageurs.