Insee Conjoncture Ile-de-FranceBilan économique 2018 - Île-de-France

L’activité francilienne perd de son élan, mais reste globalement bien orientée en fin d’année
Après une année 2017 particulièrement favorable, 2018 reste bien orientée malgré un léger fléchissement en fin d’année. Dans un contexte national marqué par une reprise de la croissance économique, les indicateurs franciliens sont dans l’ensemble au vert. Avec 64 800 créations nettes d'emplois en 2018, un taux de chômage au plus bas depuis 10 ans (7,6 % au quatrième trimestre 2018), le marché du travail reste dynamique. Les créations d’entreprises sont à leur plus haut niveau depuis 2010. Dans la construction, les mises en chantier restent à un niveau élevé même si elles diminuent de 7,9 % par rapport à 2017. Enfin, la fréquentation touristique bat des records, malgré les mouvements sociaux qui ont touché la capitale en toute fin d’année.

Insee Conjoncture Ile-de-France
No 25
Paru le :Paru le06/06/2019
Mathieu Belliard, Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France
Insee Conjoncture Ile-de-France No 25- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Consulter

Tourisme - 2018, une année exceptionnelle pour la fréquentation touristique Bilan économique 2018

Mathieu Belliard, Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France

Après une année 2017 marquée par une nette progression de la fréquentation hôtelière, le secteur francilien du tourisme poursuit sur cette tendance en 2018, affichant un niveau record. Ce bon résultat s'explique par une fréquentation accrue de la clientèle non résidente, la présence de la clientèle résidant en France étant plus modérée.

Insee Conjoncture Ile-de-France

No 25

Paru le :06/06/2019

En France, l’économie touristique bénéficie d’une conjoncture favorable en 2018, dans la continuité de 2017. La fréquentation hôtelière s'améliore tant pour les arrivées (+ 1,7 %) que pour les nuitées (+ 2,4 %). Malgré le mouvement social dit « des gilets jaunes » qui a débuté en fin d’année 2018, l’Île-de-France affiche également un bilan très positif.

Une fréquentation hôtelière record en Île-de-France

En 2018, la fréquentation hôtelière en Île-de-France atteint un nouveau record avec 35,0 millions d’arrivées et 71,8 millions de nuitées (figure 1). Elle augmente fortement par rapport à 2017 (respectivement + 3,6 % et + 5,5 %) (figure 2). Cette dynamique profite à l’ensemble des départements, mais davantage à Paris et à la petite couronne (+ 6,4 % de nuitées par rapport à 2017) (figure 3) qu’à la grande couronne (+ 3,1 %).

Figure 1Fréquentation des hôtels et des campings

en milliers
Fréquentation des hôtels et des campings (en milliers)
Île-de-France France métropolitaine
Hôtels Campings Hôtels Campings
Arrivées 35 033 693 119 760 24 685
- Résidents 17 455 280 80 781 16 326
- Non-résidents 17 578 412 38 979 8 360
Nuitées 71 786 1 856 214 881 125 007
- Résidents 29 690 651 133 458 85 271
- Non-résidents 42 097 1 205 81 423 39 736
Durée moyenne du séjour (en jours) 2,0 2,7 1,8 5,1
- Résidents 1,7 2,3 1,7 5,2
- Non-résidents 2,4 2,9 2,1 4,8
  • Notes : données 2018 définitives. La fréquentation des campings n'est observée que d'avril à septembre.
  • Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).

Figure 2Évolution de la fréquentation dans les hôtelsÉvolution du nombre de nuitées du trimestre de l’année n par rapport au trimestre de l’année n-1

en %
Évolution de la fréquentation dans les hôtels (en %)
Période Île-de-France France métropolitaine
2014T1 -2,42 -2,85
2014T2 -1,33 -0,8
2014T3 -0,35 -1,61
2014T4 -0,83 -0,74
2015T1 0,39 2,45
2015T2 -0,12 1,93
2015T3 3,36 3,24
2015T4 -6,67 -1,27
2016T1 -6,06 1,9
2016T2 -10,6 -3,62
2016T3 -14,07 -4,05
2016T4 4,39 4,92
2017T1 9,84 2,38
2017T2 12,27 6,25
2017T3 11,39 5,21
2017T4 8,75 5,16
2018T1 8,77 5,05
2018T2 3,86 1,34
2018T3 7,12 2,15
2018T4 2,75 1,56
  • Données trimestrielles brutes.
  • Source : Insee, en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).

Figure 2Évolution de la fréquentation dans les hôtelsÉvolution du nombre de nuitées du trimestre de l’année n par rapport au trimestre de l’année n-1

  • Données trimestrielles brutes.
  • Source : Insee, en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).

Figure 3Nombre de nuitées dans les hôtels par département

en %
Nombre de nuitées dans les hôtels par département (en %)
Nombre de nuitées dans les hôtels Part de nuitées effectuées en 2018 par une clientèle non résidente
2018 (en milliers) Évolution 2018/2017 Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹
Paris 37 827 6,4 -0,8 69,4
Seine-et-Marne 10 167 1,6 0,7 61,3
Yvelines 2 762 3,1 1,5 31,9
Essonne 2 147 8,5 -1,5 29,0
Hauts-de-Seine 6 020 9,6 0,6 46,3
Seine-Saint-Denis 5 270 4,6 1,3 43,2
Val-de-Marne 3 430 3,7 0,8 41,5
Val-d'Oise 4 164 4,2 2,1 38,9
Île-de-France 71 786 5,5 -0,0 58,6
France entière 219 468 2,4 0,8 37,4
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le nombre de nuitées si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).

La clientèle non résidente au rendez-vous

En 2018, la clientèle non résidente vient de plus en plus nombreuse (+ 8,8 % pour les arrivées et + 9,8 % pour les nuitées), alors que la clientèle résidente ne progresse pas (respectivement - 1,1 % et - 0,1 %). L’attrait pour la Ryder Cup, événement sportif international de golf au mois de septembre dans les Yvelines, a probablement contribué à cette dynamique. La part de la clientèle non résidente augmente ainsi de 2,4 points pour les arrivées par rapport à 2017 pour atteindre 50,2 % et de 2,3 points pour les nuitées (58,6 %). L’Île-de-France est l’unique région où la fréquentation de la clientèle non résidente (42,1 millions de nuitées) dépasse celle de la clientèle résidente (29,7 millions). L‘Île-de-France représente de nouveau plus de la moitié (51,2 %) des nuitées des touristes résidant à l'étranger comptabilisées en France (82,2 millions). Paris représente plus de 62 % du total régional des nuitées des non-résidents.

Des taux d’occupation à la hausse dans les hôtels

En 2018, le taux d’occupation moyen des hôtels est de 76,5 % (figure 4), en hausse de 3,3 points par rapport à 2017. Les taux d’occupation mensuels sont systématiquement supérieurs à ceux de 2017, hormis en décembre (- 2,4 points), notamment en raison du mouvement « des gilets jaunes ». L'écart dépasse 5 points en février et mars et même 6 points en août, traditionnellement moins dynamique en raison de la baisse de la clientèle d'affaires durant l'été.

Figure 4Taux d'occupation dans les hôtels en 2018

en % du nombre de lits disponibles
Taux d'occupation dans les hôtels en 2018 (en % du nombre de lits disponibles)
Île-de-France France entière
janvier 66,7 51,8
février 67,6 55,1
mars 77,5 59,8
avril 78,1 60,5
mai 76,7 62,7
juin 85,9 70,5
juillet 81,3 69,7
août 69,8 69,4
septembre 85,1 70,9
octobre 84,6 64,5
novembre 77,1 58,8
décembre 67,3 52,6
  • Note : données 2018 définitives.
  • Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).

Figure 4Taux d'occupation dans les hôtels en 2018

  • Note : données 2018 définitives.
  • Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).

Une fréquentation dans les campings franciliens en nette progression

Avec près d’1,9 million de nuitées en 2018, la fréquentation des campings en Île-de-France augmente nettement par rapport à 2017 (+ 14,7 % contre + 0,8 % en France métropolitaine), grâce à la hausse conjointe de la clientèle résidente et non résidente (respectivement + 19,0 % et + 12,5 %) (figure 5). Dans les campings de Seine-et-Marne, qui totalisent plus de la moitié des nuitées (53,1 %) de la région, la fréquentation est en hausse par rapport à 2017, de même que dans les Yvelines et l’Essonne. Sur la période estivale d’avril à septembre, les taux d’occupation des campings sont en hausse, sauf en avril.

Figure 5Nombre de nuitées dans les campings par département

en %
Nombre de nuitées dans les campings par département (en %)
Nombre de nuitées dans les campings Part de nuitées effectuées en 2018
2018 (en milliers) Évolution 2018/2017 Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹ par une clientèle non résidente sur emplacements équipés
Paris /// /// /// /// ///
Seine-et-Marne 985 9,3 -1,5 66,2 69,8
Yvelines 237 27,3 -1,8 67,3 47,4
Essonne 136 14,7 -1,9 57,1 44,1
Hauts-de-Seine /// /// /// /// ///
Seine-Saint-Denis /// /// /// /// ///
Val-de-Marne /// /// /// /// ///
Val-d'Oise /// /// /// /// ///
Île-de-France 1 856 14,7 0,4 64,9 62,2
France métropolitaine 125 007 0,8 2,1 31,8 53,2
  • Notes : données 2018 définitives. La fréquentation des campings n'est observée que d'avril à septembre. De 2010 à 2016 le mois d'avril a été estimé pour toutes les régions (sauf en avril 2016 où les régions Hauts-de-France, Grand Est et Provence-Alpes-Côte d'Azur ont été enquêtées).
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le nombre de nuitées si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).

Des sites touristiques plébiscités

En 2018, la plupart des principaux musées et monuments parisiens accueillent un nombre plus important de visiteurs qu’en 2017 : le musée du Louvre (10,2 millions de visiteurs), le centre Pompidou (3,6 millions), le musée d’Orsay (3,3 millions), la Cité des sciences et de l’industrie (hors Géode, fermée à partir de novembre 2018 pour travaux) (2,2 millions) ou l’Arc de triomphe (1,7 million). En dehors de Paris, la fréquentation touristique a progressé dans des sites tels que le domaine de Versailles (8,1 millions), le musée national du Château de Fontainebleau (0,5 million) ou le château de Vaux-le-Vicomte (0,3 million). La forte présence des touristes non résidents explique en grande partie ces bons résultats.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Hôtellerie de plein air (campings) / Campings :

Les campings sont destinés à l’accueil de tentes, de caravanes, de résidences mobiles de loisirs et d’habitations légères de loisirs. Ils sont constitués d’emplacements nus ou équipés de l’une de ces installations, ainsi que d’équipements communs.

Les hébergements classés sont évalués selon trois grands axes : la qualité de confort, la qualité des services, les bonnes pratiques en matière de respect de l’environnement et d’accueil des clientèles en situation de handicap.

Nuitée :

Le nombre de nuitées correspond au nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement ; deux personnes séjournant trois nuits dans un hôtel comptent ainsi pour six nuitées de même que six personnes ne séjournant qu'une nuit.

Arrivées :

Les arrivées sont le nombre total de personnes arrivées dans un établissement durant la période considérée. Elles ne sont comptées qu'une fois, au 1er jour de leur séjour, quelle que soit la durée du séjour.

Séjour :

Les voyages se décomposent en « séjours » définis par le fait d'avoir passé au moins une nuit en lieu fixe. La durée des séjours est comptabilisée en nuitées.

Durée moyenne de séjour (hôtellerie, hôtellerie de plein air) :

Rapport du nombre de nuitées au nombre d'arrivées de clients hébergés.

Taux d'occupation (hôtellerie, hôtellerie de plein air, autres hébergements) :

Le taux d'occupation est le rapport entre le nombre de chambres (emplacements) occupés et le nombre de chambres (emplacements)  offerts par les hôtels et campings ouverts. Il diffère du taux d'utilisation qui rapporte le nombre de chambres (emplacements)  occupés au nombre de chambres (emplacements) total des hôtels et campings, qu'ils soient ouverts ou fermés.

Résident (au sens du tourisme) : personne résidant en France et réalisant un séjour touristique en France.

Non-résident (au sens du tourisme) : personne résidant à l'étranger et réalisant un séjour touristique en France.