Bilan économique 2018 - Île-de-France
L’activité francilienne perd de son élan, mais reste globalement bien orientée en
fin d’année
Après une année 2017 particulièrement favorable, 2018 reste bien orientée malgré
un léger fléchissement en fin d’année. Dans un contexte national marqué par une reprise
de la croissance économique, les indicateurs franciliens sont dans l’ensemble au vert.
Avec 64 800 créations nettes d'emplois en 2018, un taux de chômage au plus bas depuis
10 ans (7,6 % au quatrième trimestre 2018), le marché du travail reste dynamique.
Les créations d’entreprises sont à leur plus haut niveau depuis 2010. Dans la construction,
les mises en chantier restent à un niveau élevé même si elles diminuent de 7,9 % par
rapport à 2017. Enfin, la fréquentation touristique bat des records, malgré les mouvements
sociaux qui ont touché la capitale en toute fin d’année.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Construction - Une activité toujours soutenue en 2018 malgré un fléchissement Bilan économique 2018
Philippe Monier, DRIEA
Pour la première fois depuis quatre ans, les autorisations délivrées pour la construction de logements et locaux non résidentiels diminuent en 2018. Le volume des mises en chantier, stable cette année, pourrait s’en ressentir dès 2019. Cependant, le marché de l’immobilier reste dynamique, à l’image des transactions dans les logements neufs, qui enregistrent un niveau record en 2018.
Insee Conjoncture Ile-de-France
No 25
Paru le :06/06/2019
Après quatre années d’augmentation soutenue, la dynamique francilienne de construction de logements fléchit en 2018 avec une baisse de 7,9 % des autorisations (figure 1). Avec 90 500 logements autorisés en 2018, la région concentre toujours près de 20 % des autorisations à l’échelle nationale et dépasse pour la quatrième année consécutive les objectifs de production de la loi Grand Paris, fixée à 70 000 logements. Par rapport à 2017, les évolutions diffèrent fortement selon les départements : de - 25 % dans le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne à + 14,5 % dans les Hauts-de-Seine (figure 2).
tableauFigure 1 – Évolution de la construction de logements
Logements autorisés - Île-de-France | Logements commencés - Île-de-France | Logements autorisés - France hors Mayotte | Logements commencés - France hors Mayotte | |
---|---|---|---|---|
2005 | 81,3 | 91,9 | 115,7 | 112,4 |
2006 | 94,5 | 92,5 | 126,3 | 119,4 |
2007 | 89,9 | 98,4 | 119,9 | 118,3 |
2008 | 85,8 | 91,3 | 99,9 | 96,5 |
2009 | 72,6 | 86 | 79,8 | 83,7 |
2010 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 122,5 | 114,2 | 108,7 | 104,1 |
2012 | 123,8 | 122,3 | 101 | 92,6 |
2013 | 105,7 | 113,2 | 88,6 | 86,6 |
2014 | 108,8 | 105,5 | 79,8 | 81,6 |
2015 | 123,3 | 127,9 | 85 | 83,8 |
2016 | 143,5 | 141,3 | 97,1 | 92,6 |
2017 | 160,1 | 172,3 | 102,7 | 105,6 |
2018 | 147,4 | 171,3 | 95,6 | 101,3 |
- Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
- Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
- Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 mars 2019.
graphiqueFigure 1 – Évolution de la construction de logements
tableauFigure 2 – Logements autorisés par département
Logements en 2018 (nombre) | Évolution 2018/2017 | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹ | |
---|---|---|---|
Paris | 4 100 | -5,7 | -4,3 |
Seine-et-Marne | 11 200 | -24,5 | 8,1 |
Yvelines | 9 900 | -13,5 | 3,2 |
Essonne | 12 000 | 5,8 | 2,1 |
Hauts-de-Seine | 17 000 | 14,5 | 8,2 |
Seine-Saint-Denis | 17 300 | 1,1 | 5,5 |
Val-de-Marne | 10 500 | -19,7 | 7,0 |
Val-d'Oise | 8 500 | -24,6 | 6,7 |
Île-de-France | 90 500 | -7,9 | 5,3 |
France hors Mayotte | 455 600 | -6,9 | 0,3 |
- ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
- Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 mars 2019.
Légère baisse des surfaces autorisées de locaux d’activité
En 2018, les surfaces autorisées de locaux non résidentiels diminuent également de 7,8 % en Île-de-France après trois années de hausse (figure 3). Avec près de 5 millions de m² (13,7 % des surfaces autorisées en France), elles demeurent néanmoins à un niveau parmi les plus élevés depuis 2008.
Hors période de crise, les surfaces autorisées des locaux de service public restent les plus stables, avec 1,2 million de m² en 2018 (+ 0,9 %). Elles représentent le quart des surfaces régionales de locaux autorisés. Les surfaces autorisées de bureaux poursuivent leur remontée depuis 2015 (+ 12,7 % en 2018) et atteignent 1,6 million de m², presque le niveau maximum de la décennie. Trois m² de bureaux autorisés sur dix en France le sont dans la région. La surface d’entrepôts autorisée (700 000 m²), en baisse de 43,7 % après une année 2017 exceptionnelle, demeure l’une des plus importantes depuis 2000. Néanmoins, la place de l’Île-de-France tend à se réduire (11,2 % des surfaces nationales). Ces trois segments représentent 70 % des surfaces autorisées dans la région contre 48 % en France métropolitaine.
tableauFigure 3 – Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type
Île-de-France | France entière | ||||
---|---|---|---|---|---|
Surfaces autorisées en 2018 (en milliers de m²) | Évolution 2018/2017 | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹ | Évolution 2018/2017 | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹ | |
Artisanat | 174 | 34,6 | 6,4 | 11,6 | -0,4 |
Bureaux | 1 558 | 12,7 | -3,0 | 11,6 | -0,3 |
Commerce | 516 | -25,4 | 2,7 | -23,6 | -0,1 |
Entrepôt | 701 | -43,7 | 2,6 | 1,5 | 1,8 |
Exploitation agricole ou forestière | 125 | 20,9 | -0,3 | -11,8 | -2,5 |
Hébergement hôtelier | 283 | -20,6 | 9,2 | -11,8 | 4,9 |
Industrie | 375 | 47,6 | -1,5 | 4,7 | -2,2 |
Service public ou d'intérêt collectif | 1 244 | 0,9 | 1,0 | 0,2 | -3,0 |
Ensemble | 4 975 | -7,8 | 0,8 | -3,8 | -1,0 |
- ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SDES, Sit@del2, résultats au 27 mars 2019.
Stabilisation à un niveau élevé du nombre de logements mis en chantier
Après le record de 2017, le volume des ouvertures de chantier estimées (avertissement) se stabilise à près de 85 000 logements. Il augmente en grande couronne (+ 5,4 %) mais diminue à Paris et en petite couronne (- 5,7 % en moyenne).
En 2017, les surfaces de locaux d’activité mis en chantier progressent de 50 % et retrouvent les niveaux d’avant 2008 (près de 4 millions de m²). La production francilienne représente 16 % de la production nationale, en hausse de 6,4 %.
Niveau record des transactions dans l’immobilier neuf francilien
En hausse de 10,1 % en 2018 (figure 4), les réservations en Île-de-France atteignent un niveau record avec des ventes de 38 800 logements neufs. Elles représentent 30 % des transactions enregistrées en France métropolitaine, qui baissent de 1,9 % au niveau national. Les ventes d’appartements (95 % des transactions régionales) et de maisons augmentent dans des proportions similaires. Le prix moyen au m² des appartements neufs (+ 1,3 % en 2018) atteint 4 812 euros/m², près de 20 % de plus qu’en moyenne nationale. Ce différentiel de prix s’est cependant réduit : il était de plus de 30 % il y a 15 ans. De même, pour les maisons individuelles, dont le prix moyen s’établit à 332 700 euros, le différentiel atteint 26 % contre 40 % il y a 15 ans (figure 5).
Les mises en vente de logements neufs (36 600 logements) progressent de 4,6 %. Le stock de biens disponibles, en augmentation de 1,8 % en fin d’année 2018, représente 77 % du volume des ventes réalisées (29 900 logements).
tableauFigure 4 – Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Île-de-France
Logements neufs disponibles en fin d'année | Logements neufs mis en vente | Logements neufs vendus (réservés) | |
---|---|---|---|
2005 | 113,4 | 107,9 | 103,2 |
2006 | 178,5 | 125,3 | 97,4 |
2007 | 205,9 | 116,4 | 100,1 |
2008 | 212,5 | 74,8 | 67,4 |
2009 | 127,3 | 71,1 | 88,5 |
2010 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 159,3 | 122,3 | 93 |
2012 | 299 | 159,5 | 100,9 |
2013 | 320,4 | 134,1 | 110,4 |
2014 | 364,9 | 123,5 | 106,3 |
2015 | 396,5 | 137,7 | 121,7 |
2016 | 400,2 | 177,9 | 166,2 |
2017 | 465,2 | 191 | 173,5 |
2018 | 473,6 | 199,7 | 191,1 |
- Note : données 2018 redressées pour les logements neufs disponibles et mis en vente.
- Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
- Source : SDES, enquête ECLN.
graphiqueFigure 4 – Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Île-de-France
tableauFigure 5 – Ventes des maisons et des appartements neufs
Île-de-France | France métropolitaine | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
En 2018 (nombre ou prix en euro) | Évolution 2018/2017 | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ² | En 2018 (nombre ou prix en euro) | Évolution 2018/2017 | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ² | |
Maisons neuves | ||||||
Nombre de ventes ¹ | 1 951 | 11,9 | 9,6 | 9 430 | -10,1 | 4,7 |
Prix moyen par maison | 332 738 | -2,0 | 0,8 | 264 334 | 0,6 | 1,0 |
Appartements neufs | ||||||
Nombre de ventes ¹ | 36 844 | 10,1 | 11,6 | 118 534 | -1,2 | 9,6 |
Prix moyen au m² | 4 812 | 1,3 | 0,0 | 4 084 | 3,0 | 0,6 |
- ¹ : réservations avec dépôt d'arrhes.
- ² : taux d'évolution annuel qu'auraient connu le nombre de ventes ou le prix moyen si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
- Source : SDES, enquête ECLN.
En matière de logement, les séries d’estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d’autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer, dès le mois suivant, l’ensemble des événements à leur date réelle (date effective de l’autorisation ou date de la mise en chantier). Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l’information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d’ouverture de chantier.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.
Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.
En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.
Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise
en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations
issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la
donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles.
L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise
en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas
d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte
les plus récents.
Définitions
Logement autorisé
Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.
Logement commencé
Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).
Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.
Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).
Logement collectif
Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.
Logement individuel
Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.