En Nouvelle-Aquitaine, la production de céréales, oléagineux et protéagineux progresse de 13 % en 2017, malgré un recul sensible des surfaces (– 3 %) par rapport à l’année précédente (figure 1). Proches de la moyenne des cinq dernières années pour les céréales et les protéagineux, les rendements sont en revanche excellents pour les oléagineux.

La production de blé tendre progresse de 10 %, celle de maïs grain de 15 % générant un rendement de 107 q/ha. Mais les prévisions de récoltes mondiales de ces céréales, revues à la hausse pour 2017, pèsent sur les cours. En fin de campagne, la hausse de la parité euro/dollar accentue leur dégradation (figure 2 et figure 3).

Le colza résiste bien aux aléas climatiques mais la production recule de 5 %. L’année est très favorable au tournesol avec une production record, la meilleure depuis plus de 15 ans. Les cours du colza et du tournesol subissent des fluctuations. En moyenne sur l’année, les prix des oléagineux déclinent fortement.

Fin avril, un épisode de gel sévère touche particulièrement le vignoble aquitain. La récolte 2017 de vin d’appellation d’origine protégée (AOP) de Nouvelle-Aquitaine dépasse à peine 4,2 millions d’hectolitres, soit une baisse de 42 % par rapport à 2016.

Cependant, les sorties de chais progressent en Gironde mais surtout en Dordogne, notamment pour les AOP (respectivement + 2,5 % et + 9,9 %). À l’inverse, elles sont en baisse de 34 % en Charente et de 16 % en Charente-Maritime.

Sur la campagne 2016-2017, les volumes sur le marché du vrac progressent pour les vins rouges (+ 1,5 % en Bordeaux et + 51 % en Bergerac) (figure 4). Au sein des vins blancs, la situation est différente pour les Bordeaux (– 14 %) et les Bergerac (+ 27 %). La hausse des volumes se traduit par des tensions sur les prix, notamment pour le Bergerac sec (– 7 %).

Fin août 2017, en cumul sur les douze derniers mois, les exportations de vins de Bordeaux, tirées par la demande chinoise, augmentent de 6 % en volume et 16 % en valeur.

Les épisodes de gel ont moins affecté le rendement des vignes destinées à la production de vin pour Cognac. La récolte recule toutefois de 13 %. Les exportations de Cognac continuent de progresser en volume (+ 10 %) et leur valeur dépasse 3 milliards d’euros sur la campagne 2016-2017. Le marché du Cognac reste très dynamique aux États-Unis, mais aussi en Extrême-Orient, notamment en Chine (figure 5).

En quasi-totalité sous serre dans le Sud-Ouest, la production de tomates augmente de 7 % par rapport à 2016. Le marché est perturbé par la concurrence étrangère. Néanmoins, les cours sont en hausse de 3 % par rapport à l’année précédente.

En 2017, la forte progression de la production de melons (+ 11 %) entraîne, dès fin juin, une crise conjoncturelle qui se traduit par une chute des cours en juillet (figure 6).

Le développement des superficies de fraises sous serre permet aux producteurs de se positionner sur un marché plus rémunérateur. Mais la campagne démarre en retard, et les cours fluctuent en fonction de la consommation. Toutefois, sur l’ensemble de la saison 2017, le prix de la fraise est en augmentation.

Les surfaces de prunes à pruneaux s’élargissent. La production, moins élevée que celle de 2016, est estimée en hausse de 16 % par rapport à la moyenne de la dernière période quinquennale. Les prix sont rémunérateurs et les exportations retrouvent le bon niveau de 2014 (39 millions d’euros).

Les pommes ont aussi souffert des épisodes de gel du début d’année en ex-Limousin. La production y chute de 47 % par rapport à la campagne 2016. Les bons résultats en ex-Aquitaine compensent en partie ce recul : la production totale de Nouvelle-Aquitaine baisse de 4 %. Le cours moyen en Golden est supérieur de 12 % à celui de 2016, mais équivalent à celui des cinq dernières années.

Les gelées ont également impacté les rendements en kiwi. Si la quantité chute de 13 %, de bons taux de sucre assurent la qualité et les prix sont rémunérateurs.

Les surfaces des fruits à coque continuent de progresser. La production en noix comme en noisettes est pénalisée par la sécheresse alors que celle de la châtaigne augmente nettement. Quelle que soit la variété de noix, les cours sont plus élevés (+ 4 %) qu’en 2016. Au contraire, ceux des châtaignes baissent de 10 %.