Bilan économique 2014 de Poitou-Charentes
Suite à la crise des dettes souveraines en zone euro, la croissance de l'économie française a fortement ralenti en 2012. En 2013, le climat économique, malgré quelques signes d'amélioration, est resté troublé.En 2014, le ciel s'assombrit sur l'économie picto-charentaise. En effet, les pertes d'emplois salariés y compris l'intérim s'aggravent dans la plupart des grands secteurs économiques : la construction, l'industrie, le tertiaire marchand. Cette aggravation sur le front de l'emploi s'accompagne d'une dégradation du marché du travail avec une nouvelle hausse du taux du chômage régional. La morosité ambiante émousse particulièrement la fibre entrepreneuriale régionale. En effet, la création d'entreprises individuelles (hors autoentreprises) et de sociétés diminue dans la région plus qu'ailleurs. Des pans entiers de l'économie régionale apparaissent ainsi affectés par le ralentissement économique. La baisse des exportations régionales en valeur s'accélère dans un contexte de baisse de l'euro.Seules quelques activités régionales sont épargnées. Le secteur des activités financières et d'assurance parvient à créer des emplois nets en 2014. La fréquentation des campings du littoral profite d'une météo clémente et augmente. Les récoltes et vendanges ont également bénéficié d'une météo propice en 2014.
Construction - La construction de logements toujours orientée à la baisse en 2014
Yves Dumont, DREAL
En 2014, le nombre de logements autorisés a diminué d’environ 17 % en Poitou-Charentes en un an. La baisse concerne surtout les logements individuels. Comme l’année précédente, la Charente-Maritime est particulièrement touchée, mais enregistre encore plus de la moitié des autorisations de construire de la région.
Insee Conjoncture Poitou-Charentes
No 5
Paru le :29/05/2015
En Poitou-Charentes, 8 500 logements (données estimées en date réelle) ont été autorisés en 2014, soit environ 1 800 logements de moins que l’année précédente. La tendance baissière s’est poursuivie (- 17 %), même si elle est moins prononcée qu’en 2013 (- 26 %).
Sur l’ensemble de la région, la baisse des autorisations concerne surtout les logements individuels (-21 %), mais aussi les logements collectifs et en résidence (- 6 %) (figure 1).
Au niveau national, la tendance est également orientée à la baisse, mais de moindre ampleur (- 11 %).
tableauFigure 1 – Logements autorisés par département
Logements en 2014 (nombre) | Évolution 2014/2013 | Évolution annuelle moyenne 2013/2008 (1) | |
---|---|---|---|
Charente | 1 300 | -8,6 | -12,7 |
Charente-Maritime | 4 300 | -24,9 | -6,3 |
Deux-Sèvres | 1 300 | -5,7 | -14,7 |
Vienne | 1 700 | -9,8 | -9,5 |
Poitou-Charentes | 8 500 | -17,5 | -9,2 |
France métropolitaine | 356 800 | -10,6 | -2,5 |
- (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.
Sur longue période, le nombre de logements autorisés est nettement inférieur d'une part, à ceux observés entre 2004 et 2007 lors du boom de la construction, mais d'autre part à ceux du début des années 2000. Ce niveau est aussi inférieur à l’estimation du besoin annuel en logements neufs déterminée par une étude Insee-DREAL publiée en 2012, soit 10 000 logements (logements en résidence exclus), et basée sur une projection du nombre de ménages (figure 2).
tableauFigure 2 – Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type
Poitou-Charentes | France métropolitaine | ||||
---|---|---|---|---|---|
Surfaces autorisées en 2014 (en milliers de m² ) | Évolution 2014/2013 | Évolution moyenne annuelle 2013/2008 (1) | Évolution 2014/2013 | Évolution moyenne annuelle 2013/2008 (1) | |
Artisanat | 48 | -10,1 | 38,3 | 5,2 | 42,1 |
Bureaux | 111 | 45,5 | -5,5 | -22,3 | -1,5 |
Commerce | 151 | -21,8 | 2,4 | -14,1 | 0,6 |
Entrepôt | 127 | 31,1 | -3,0 | 8,3 | -6,6 |
Exploitation agricole ou forestière | 293 | -33,5 | -5,6 | -13,5 | -2,0 |
Hébergement hôtelier | 13 | -27,2 | 14,2 | -16,1 | 3,5 |
Industrie | 113 | 41,7 | -25,0 | -2,0 | -14,9 |
Service public ou d'intérêt collectif | 98 | -51,5 | 6,7 | -19,7 | -0,9 |
Ensemble | 954 | -17,8 | -4,7 | -11,5 | -3,1 |
- (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.
En 2014, les autorisations de construire se répartissent en 72 % de logements individuels (55 % d’individuel pur et 17 % d’individuel groupé) et 28 % de logements en immeubles collectifs et de logements en résidence (personnes âgées, étudiants, tourisme) (figure 3).
tableauFigure 3 – Évolution de la construction de logements
Logements autorisés - Poitou-Charentes | Logements commencés - Poitou-Charentes | Logements autorisés - France métropolitaine | Logements commencés - France métropolitaine | |
---|---|---|---|---|
2005 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2006 | 101,01 | 95,08 | 109,31 | 105,82 |
2007 | 98,99 | 89,07 | 103,75 | 105 |
2008 | 83,92 | 78,69 | 85,58 | 85,5 |
2009 | 53,77 | 56,28 | 68,27 | 74,55 |
2010 | 67,84 | 63,93 | 85,54 | 89 |
2011 | 75,38 | 70,49 | 93,89 | 90,52 |
2012 | 69,85 | 60,66 | 86,5 | 85,39 |
2013 | 51,76 | 63,39 | 75,64 | 85,77 |
2014 | 42,71 | 48,63 | 67,27 | 76,38 |
- Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
- Champ : logements individuels et collectifs.
- Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.
graphiqueFigure 3 – Évolution de la construction de logements
La Charente-Maritime rattrapée par la crise
En 2014, si la Charente-Maritime enregistre la moitié des logements autorisés dans la région, cette part est en net recul par rapport aux années précédentes. La Vienne avec 20 % des logements autorisés, les Deux-Sèvres et la Charente, chacun à hauteur de 15 %, se partagent l’autre moitié des autorisations.
En Charente-Maritime, la baisse du nombre de logements autorisés est de 25 %, du même ordre que celle de 2013. Ce département avait échappé au ralentissement du secteur jusqu’en 2012. Il regroupe 35 % de la population régionale et enregistre la plus forte progression démographique de la région, soit environ 5 000 habitants de plus par an. De plus, l’attractivité touristique favorise la construction de résidences secondaires. Le niveau des autorisations de 2014, est particulièrement peu élevé. Un niveau aussi faible n’avait jamais été observé depuis l’an 2000. Tous les types de logements sont concernés par ce repli, l’individuel pur baisse de 24 %, l’individuel groupé de 33 % et les logements collectifs et en résidence de 21 %.
En Charente, la baisse des autorisations de construction de logements s’est poursuivie en 2014, mais s’est légèrement ralentie. Le nombre de logements autorisés recule de 9 % par rapport à 2013, après -17 % l’année précédente. L’individuel pur et les logements en collectif et résidence diminuent. L’individuel groupé progresse mais reste à un niveau peu élevé. L’individuel (pur + groupé) représente 82 % des logements autorisés.
Dans les Deux-Sèvres, le nombre de logements autorisés est en baisse de 6 % par rapport à 2013. La diminution est nettement plus faible que l’année précédente (- 21 %), conséquence d’une reprise des autorisations des logements en collectif et résidence. Ce niveau reste néanmoins particulièrement bas, trois fois moins qu’en 2007, l’année record.
Dans la Vienne, le nombre de logements autorisés baisse de près de 10 %. Le nombre de logements individuels recule, en revanche celui de logements en collectif et résidence progresse nettement par rapport à l’année précédente. Les logements individuels représentent 69 % des autorisations en 2013.
Le faible niveau des autorisations se répercute sur les ouvertures de chantier. Environ 8 900 logements commencés ont été dénombrés en 2014, en Poitou-Charentes, soit une baisse de 24 % par rapport à 2013. Tous les départements enregistrent un net repli. Le recul le plus important est observé dans la Vienne, mais celui-ci s’explique en très grande partie par la comptabilisation en 2013 des logements construits dans le cadre du programme de la résidence de tourisme du Center Parcs dans le nord du département.
Les promoteurs réduisent leurs projets
En 2014, le marché de l’immobilier neuf des programmes d’au moins cinq logements se stabilise en Poitou-Charentes. Si le nombre de maisons neuves vendues est en repli, celui des appartements vendus progresse légèrement. Pour s’adapter au manque de dynamisme du marché, les promoteurs ont réduit fortement leurs nouvelles mises en vente. Ainsi, le stock de logements en vente diminue, comme les délais d’écoulement. Sur l’ensemble de l’année, environ 900 logements neufs ont été vendus en Poitou-Charentes. La localisation quasi-exclusive sur le littoral des logements vendus explique des prix moyens relativement élevés.
Des évolutions contrastées selon les secteurs pour les autorisations de locaux d’activité
En 2014, près d’un million de m² de surface de plancher a été autorisé pour des locaux d’activité en Poitou-Charentes, soit une baisse d’environ 18 % par rapport à l’année précédente. Les surfaces de bureaux, pour l’industrie et pour les entrepôts sont toutefois en progression (figure 4). Les activités agricoles sont toujours les plus constructrices avec près d’un tiers des surfaces autorisées, mais régressent par rapport à 2013. L’évolution nationale suit aussi une tendance baissière, bien que moins accentuée (figure 5).
tableauFigure 4 – Évolution de la construction de locaux non résidentiels
Locaux autorisés - Poitou-Charentes | Locaux commencés - Poitou-Charentes | Locaux autorisés - France métropolitaine | Locaux commencés - France métropolitaine | |
---|---|---|---|---|
2005 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2006 | 104,37 | 109,87 | 109,96 | 108,65 |
2007 | 118,7 | 118,2 | 109,61 | 114,19 |
2008 | 102,64 | 110,06 | 106,44 | 103,37 |
2009 | 104,04 | 92,63 | 94,07 | 86,68 |
2010 | 103,89 | 80,83 | 96,06 | 78,44 |
2011 | 94,34 | 84,82 | 101,45 | 81,26 |
2012 | 101,59 | 85,51 | 97,97 | 74,29 |
2013 | 80,78 | 70,09 | 91,16 | 71,24 |
2014 | 66,44 | 80,7 |
- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.
graphiqueFigure 4 – Évolution de la construction de locaux non résidentiels
tableauFigure 5 – Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Poitou-Charentes
Logements neufs disponibles en fin d'année | Logements neufs mis en vente | Logements neufs vendus (réservés) | |
---|---|---|---|
2005 | 100 | 100 | 100 |
2006 | 113,29 | 82,1 | 79,11 |
2007 | 151,54 | 60,03 | 51,36 |
2008 | 189,69 | 49,31 | 39,59 |
2009 | 112,91 | 22,1 | 37,57 |
2010 | 84,49 | 41,83 | 39,1 |
2011 | 109,92 | 51,91 | 39,04 |
2012 | 127,26 | 51,55 | 38,15 |
2013 | 156,65 | 46,91 | 29,7 |
2014 | 119,27 | 21,68 | 27,42 |
- Note : données brutes.
- Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
- Source : SOeS, enquête ECLN.
graphiqueFigure 5 – Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Poitou-Charentes
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer (MEEM). Les mouvements relatifs à la vie du permis (dépôts, autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier, déclarations d'achèvement des travaux) sont exploités à des fins statistiques.
Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.
En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.
Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2. Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la date de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.
Définitions
Logement autorisé
Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.
Logement commencé
Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).
Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.
Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).