Bilan économique 2014 de Poitou-Charentes

Suite à la crise des dettes souveraines en zone euro, la croissance de l'économie française a fortement ralenti en 2012. En 2013, le climat économique, malgré quelques signes d'amélioration, est resté troublé.En 2014, le ciel s'assombrit sur l'économie picto-charentaise. En effet, les pertes d'emplois salariés y compris l'intérim s'aggravent dans la plupart des grands secteurs économiques : la construction, l'industrie, le tertiaire marchand. Cette aggravation sur le front de l'emploi s'accompagne d'une dégradation du marché du travail avec une nouvelle hausse du taux du chômage régional. La morosité ambiante émousse particulièrement la fibre entrepreneuriale régionale. En effet, la création d'entreprises individuelles (hors autoentreprises) et de sociétés diminue dans la région plus qu'ailleurs. Des pans entiers de l'économie régionale apparaissent ainsi affectés par le ralentissement économique. La baisse des exportations régionales en valeur s'accélère dans un contexte de baisse de l'euro.Seules quelques activités régionales sont épargnées. Le secteur des activités financières et d'assurance parvient à créer des emplois nets en 2014. La fréquentation des campings du littoral profite d'une météo clémente et augmente. Les récoltes et vendanges ont également bénéficié d'une météo propice en 2014.

Insee Conjoncture Poitou-Charentes
Paru le :Paru le29/05/2015
Didier Lampin
Insee Conjoncture Poitou-Charentes- Mai 2015
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Plus de pertes d’emplois salariés

Didier Lampin

Fin 2014, le Poitou-Charentes compte 360 800 salariés dans l’économie marchande hors agriculture et particuliers employeurs. La région a perdu 5 600 emplois sur un an, soit une baisse relative de 1,5 %. En France métropolitaine, l'emploi baisse également, mais à un rythme moins marqué.

Ainsi, les pertes d’emplois en Poitou-Charentes sont plus fortes et quasiment généralisées à tous les secteurs économiques. Elles concernent, dans l’ordre, la construction, l’industrie, le tertiaire marchand et l’intérim dans une moindre mesure. Seules les activités financières et d’assurance sont épargnées et gagnent des emplois.

Insee Conjoncture Poitou-Charentes

No 5

Paru le :29/05/2015

L’économie régionale perd 5 600 emplois salariés

Pour la troisième année consécutive, l'emploi salarié marchand non agricole (y compris intérim) recule dans la région. Il se contracte de 1,5 % en 2014. Cette baisse représente 5 600 emplois salariés de moins. Elle est relativement plus sensible qu'au niveau national (-0,5 %) (figure 1). En Poitou-Charentes, hormis les activités financières et d’assurance, l'emploi salarié stagne ou se contracte dans la plupart des secteurs de l’économie. La construction, l’industrie et le tertiaire marchand ont tous perdu des emplois salariés. Même l’emploi intérimaire recule de 4,4 % en 2014 alors qu’il avait été encore créateur net d’emplois salariés en 2013, et qu’il avait ainsi permis d’amortir les autres pertes d’emplois salariés (figure 2). Tous les départements sont touchés par le recul de l’emploi salarié dans le secteur marchand non agricole (figure 3). Ainsi, le niveau de l'emploi salarié marchand régional se retrouve, fin 2014, à un niveau inférieur

au point bas atteint au troisième trimestre 2009, c’est-à-dire au plus fort de la crise économique.

Figure 1Évolution régionale de l'emploi salarié

Glissement annuel 2014-2013 (en %)
Évolution régionale de l'emploi salarié (Glissement annuel 2014-2013 (en %))
-1.1 -0.5 0
11 0.15785009158747526
21 -1.6510907851380525
22 -1.351618211738892
23 -0.5976751961159592
24 -1.0442382452257315
25 -0.778946357393267
26 -0.9161625386863947
31 -0.3788996975053744
41 -1.2000516810577975
42 -0.7302229515017332
43 -1.8818982979293435
52 -0.4848121199684153
53 -0.2743453091065904
54 -1.533717217476735
72 -0.060485540307086916
73 -0.07922913821334521
74 -1.4994182664339732
82 -0.03830043941494549
83 -0.13513610649875288
91 -0.08053685745594161
93 -0.3224431856735344
94 0.09168181747548677
  • Note : données CVS.
  • Champ : France métropolitaine. Emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 1Évolution régionale de l'emploi salariéFrance métropolitaine : -0,5 %

  • Note : données CVS.
  • Champ : France métropolitaine. Emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 2Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

en indice base 100 au 2005 T1
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire (en indice base 100 au 2005 T1)
Poitou-Charentes France métropolitaine
1er trim. 2005 100 100
2e trim. 2005 101,93 99,88
3e trim. 2005 101,04 101,92
4e trim. 2005 108,54 102,65
1er trim. 2006 109,64 101,71
2e trim. 2006 115,39 107,4
3e trim. 2006 118,63 107,33
4e trim. 2006 114,25 105,39
1er trim. 2007 128,19 114,96
2e trim. 2007 127,63 112,52
3e trim. 2007 121,54 110,89
4e trim. 2007 121,35 109,84
1er trim. 2008 124,26 114,39
2e trim. 2008 117,87 106,36
3e trim. 2008 109,59 99,98
4e trim. 2008 93,89 87,02
1er trim. 2009 79,85 74,44
2e trim. 2009 79,09 75,74
3e trim. 2009 87,18 79,46
4e trim. 2009 93,71 84,02
1er trim. 2010 105,4 88,96
2e trim. 2010 109,33 92,99
3e trim. 2010 112,03 97,12
4e trim. 2010 118,31 100,59
1er trim. 2011 113,46 101,19
2e trim. 2011 114,98 101,78
3e trim. 2011 114,01 100,93
4e trim. 2011 111,19 96,96
1er trim. 2012 111,86 95,66
2e trim. 2012 109,93 92,32
3e trim. 2012 106,41 88,41
4e trim. 2012 105,05 86,38
1er trim. 2013 106,81 88,5
2e trim. 2013 106,38 87,55
3e trim. 2013 110,22 88,99
4e trim. 2013 116,35 91,91
1er trim. 2014 111,39 89,65
2e trim. 2014 114,53 91,62
3e trim. 2014 108,04 87,87
4e trim. 2014 111,26 91,96
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 2Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 3Emploi salarié par département et par secteur

en %
Emploi salarié par département et par secteur (en %)
2014T4 (en milliers) Glissement annuel
Industrie Construction Tertiaire marchand dont Commerce dont Intérim Total
Charente 71,5 -1,9 -2,9 -1,8 -0,4 -7,7 -1,9
Charente-Maritime 111,4 -2,0 -5,3 -0,6 0,2 -1,8 -1,4
Deux-Sèvres 88,4 -2,1 -4,2 0,4 -0,9 0,7 -0,7
Vienne 89,4 -1,5 -8,2 -1,6 -0,6 -9,2 -2,2
Poitou-Charentes 360,8 -1,9 -5,3 -0,8 -0,3 -4,4 -1,5
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Hors intérim, 4 900 emplois ont été détruits

L'année 2014 est marquée par un recul global de 1,4 % de l'emploi hors intérim, soit environ 4 900 emplois salariés en moins. L'emploi salarié hors intérim s’est dégradé tout au long de l’année 2014, de trimestre en trimestre, avec une accélération à partir du troisième trimestre (figure 4).

Entre le dernier trimestre 2013 et le premier trimestre 2014, l’emploi salarié marchand recule de 0,3 %. Il s’est

quasiment stabilisé au deuxième trimestre avec -0,1 %. Puis, les pertes se sont accélérées au troisième trimestre avec

-0,6 % et se sont prolongées au quatrième trimestre avec -0,4 %.

Figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Poitou-Charentes

en indice base 100 au 2005 T1
Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Poitou-Charentes (en indice base 100 au 2005 T1)
Industrie Construction Tertiaire principalement marchand hors intérim dont Commerce Emploi hors intérim Poitou-Charentes Emploi hors intérim France métropolitaine
1er trim. 2005 100 100 100 100 100 100
2e trim. 2005 99,6 100,8 100,07 100,12 100,01 100,07
3e trim. 2005 98,31 101,68 100,08 100,27 99,73 100,12
4e trim. 2005 97,7 102,88 99,71 99,95 99,46 100,24
1er trim. 2006 96,91 103,83 99,76 100,45 99,36 100,38
2e trim. 2006 96,74 105,29 100,31 100,64 99,8 100,75
3e trim. 2006 96,41 106,32 101,33 101,13 100,42 101,15
4e trim. 2006 95,58 107,2 101,68 101,62 100,49 101,29
1er trim. 2007 95,54 108,8 102,46 102,48 101,11 101,74
2e trim. 2007 95,31 109,47 102,77 102,75 101,3 102,09
3e trim. 2007 95,15 111,09 103,61 104,21 101,93 102,54
4e trim. 2007 95,28 112,07 103,56 104,65 102,05 102,8
1er trim. 2008 95,03 113,04 104,38 105,24 102,57 102,87
2e trim. 2008 94,6 111,66 103,28 104,5 101,64 102,75
3e trim. 2008 94,46 112,04 103,34 104,48 101,67 102,67
4e trim. 2008 93,57 111,71 103,37 103,68 101,39 102,44
1er trim. 2009 92,38 109,81 102,37 102,77 100,24 101,83
2e trim. 2009 90,94 108,31 102,31 102,56 99,62 101,27
3e trim. 2009 89,23 107,51 102,06 102,01 98,88 100,82
4e trim. 2009 88,51 105,96 102,47 102,15 98,75 100,73
1er trim. 2010 88,2 104,84 102,86 102,29 98,77 100,47
2e trim. 2010 87,64 105,12 102,81 102 98,6 100,36
3e trim. 2010 86,97 104,32 103,28 102,37 98,6 100,42
4e trim. 2010 86,78 103,38 103,23 102,24 98,41 100,49
1er trim. 2011 86,44 103,72 104,05 102,88 98,84 100,76
2e trim. 2011 86,78 103,26 104,51 103,27 99,16 101,03
3e trim. 2011 86,83 102,72 104,62 103,43 99,19 100,95
4e trim. 2011 86,73 102,54 104,28 103,45 98,93 101,09
1er trim. 2012 86,61 101,7 104,33 103,11 98,84 101,19
2e trim. 2012 86,34 101,13 104,2 102,7 98,62 101,19
3e trim. 2012 86,47 100,58 104,07 102,56 98,52 101,07
4e trim. 2012 86,51 100,22 104,08 102,44 98,5 100,88
1er trim. 2013 86,44 100,84 104,01 102,51 98,5 100,74
2e trim. 2013 86,06 99,07 103,24 101,93 97,74 100,42
3e trim. 2013 85,82 98,63 103,49 101,79 97,77 100,37
4e trim. 2013 85,22 97,82 103,61 102,09 97,58 100,36
1er trim. 2014 84,97 96,95 103,42 102,18 97,3 100,32
2e trim. 2014 84,51 96,03 103,63 102,1 97,19 100,28
3e trim. 2014 84,01 94,31 103,21 101,94 96,61 100,03
4e trim. 2014 83,62 92,6 103,05 101,75 96,21 99,99
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Poitou-Charentes

  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Près de 2 000 emplois en moins dans la construction

Le secteur de la construction perd des emplois pour la septième année consécutive et contribue le plus au recul de

l’emploi salarié régional en 2014. Les destructions d’emplois salariés hors intérim s’accélèrent en 2014 avec 2 000

emplois perdus, après déjà 900 emplois perdus en 2013. Soit une diminution de 5,3 % en 2014 (figure 5). Cette année,

toutes les régions enregistrent des reculs de l’emploi salarié dans ce secteur, mais le Poitou-Charentes se démarque avec le plus fort recul. Cette situation s’explique, en partie, par l’achèvement de la phase de terrassement du chantier de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux, et également par la persistance d’une activité ralentie pour les entreprises de la construction de logements.

Figure 5Emploi salarié des secteurs principalement marchands

en %
Emploi salarié des secteurs principalement marchands (en %)
Secteur d'activité - NAF rév. 2, 2008 2014 T4 (en milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen 2013/2008 (1)
Poitou-Charentes Poitou-Charentes France métropolitaine Poitou-Charentes France métropolitaine
Industrie 88,3 -1,9 -1,2 -1,9 -2,0
Industrie agro-alimentaire 16,9 -0,8 0,1 -0,4 -0,4
Energie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 9,9 0,1 1,0 0,3 0,2
Biens d'équipement 13,5 -2,3 -1,4 -1,7 -2,8
Matériels de transport 9,9 -4,5 -2,7 -3,5 -2,0
Autres branches industrielles 38,1 -2,0 -1,7 -2,6 -2,9
Construction 36,0 -5,3 -3,5 -2,6 -1,5
Tertiaire marchand 236,5 -0,8 0,1 0,3 0,3
Commerce 77,5 -0,3 -0,5 -0,3 -0,2
Transports 27,6 -1,4 -0,5 -0,3 -0,3
Hébergement - restauration 20,5 -0,8 0,8 0,3 0,9
Information - communication 5,9 0,1 0,8 -0,6 0,3
Services financiers 26,5 2,4 0,5 1,1 0,2
Services immobiliers 3,9 -1,8 -0,1 -2,6 -0,5
Services aux entreprises 40,3 -1,8 0,8 0,8 0,9
Services aux ménages 19,3 -1,2 0,8 -0,4 0,7
Intérim 15,0 -4,4 0,1 4,4 1,1
Total 360,8 -1,5 -0,5 -0,6 -0,4
  • Note : données CVS.
  • (1) : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Les pertes s’intensifient aussi dans l’industrie

Les pertes d’emplois industriels s’accélèrent. L'industrie picto-charentaise perd 1 700 emplois salariés en 2014, après

en avoir déjà perdu 1 400 en 2013. Lors de la sortie de la récession de 2008-2009, les pertes d'emplois industriels avaient sensiblement ralenti jusqu’à même s’être presque interrompues en 2011 et 2012. Mais, en 2013, cette tendance s’est retournée et les destructions nettes ont de nouveau accéléré (-1,5 %) et cette accélération se poursuit encore en 2014 (-1,9 %). En 2014, le sous-secteur « Autres branches industrielles » paye comme en 2013 le plus lourd tribut aux pertes d’emplois salariés industriels hors intérim. En effet, 780 postes ont été détruits, soit une baisse relative de 2,0 % (après -2,3 % en 2013). Au niveau métropolitain, le rythme des pertes d’emplois reste marqué mais s’atténue en 2014 (-1,1 % après -1,8 %). Certains secteurs industriels gagnent même des emplois. En particulier, l’emploi salarié dans l’industrie agro-alimentaire augmente légèrement et celui dans les industries « Énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage » se redresse de 1 %.

Le tertiaire marchand perd 1 200 emplois salariés

En 2014, les pertes d’emplois salariés dans le tertiaire marchand hors intérim s’accélèrent également dans la région.

L’emploi recule de 0,5 %. Cela représente 1 200 emplois détruits, après 1 000 en 2013. Hormis le deuxième trimestre 2014, où les activités tertiaires marchandes hors intérim ont été créatrices nettes d’emplois, les autres trimestres s’inscrivent à la baisse. Ces pertes concernent aussi bien le commerce que les services. Seuls les services d’information et de communication stabilisent leurs effectifs salariés (+ 0,1 %). Dans ce contexte difficile, un secteur du tertiaire marchand régional se démarque en créant plus de nouveaux emplois dans la région en 2014 qu’ailleurs. Le secteur des

activités financières et d’assurance gagne 2,4 % d’emplois supplémentaires. Ce secteur en gagne également au niveau

France métropolitaine, mais à un rythme inférieur (+0,5 %).

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

A partir de 2009, les estimations d'emploi annuelles sont calculées à partir du dispositif Estel (Estimations d'emploi localisées), qui se fondent sur l'utilisation des sources administratives en niveau.

Pour les salariés, il s'agit des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS « grand format ») contenant, en plus des DADS stricto sensu, les données du fichier de paye des agents de l'État et celles des particuliers employeurs).

Pour les non salariés agricoles, les sources mobilisées sont les fichiers de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et pour les non salariés non agricoles, les fichiers de l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) qui est la Caisse Nationale des Unions de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales (URSSAF).

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié » : l'emploi est mesuré sur la dernière semaine de l'année et tout emploi déclaré est comptabilisé.

Le passage à Estel permet la production des estimations d'emploi annuelles à un niveau géographique et sectoriel plus fin que l'ancien système (celui de la zone d'emploi croisée avec le niveau A38 de la nouvelle nomenclature d'activités au lieu du niveau départemental) ; de plus on disposera chaque année de la double localisation au lieu de résidence et au lieu de travail pour les salariés et d'informations sur le sexe et la tranche d'âge quinquennale des travailleurs salariés et non salariés.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Pour en savoir plus

Didier Lampin, « En Poitou-Charentes, au 4e trimestre 2014, l’emploi salarié reste en difficulté », Insee conjoncture n° 4, avril 2015.