Le bilan économique 2014 en Alsace

En 2014, l'emploi recule encore en Alsace dans les secteurs principalement marchands (- 0,7 %), un peu plus qu'en 2013. Les pertes s'accélèrent dans la construction, à un rythme proche de celui de 2009. Le tertiaire, qui représente presque les deux tiers des emplois, reste à peine stable, sans l'effet d'entrainement de 2013. De même, la progression de l'intérim observée l'année précédente revient de + 10 % à + 2 %. Elle contribue cependant à soutenir l'emploi industriel dont le recul est ralenti de moitié. Le chômage est au plus haut depuis dix ans. Après une année de stabilisation, il atteint 9,3 % de la population active en fin d'année. L'Alsace compte fin décembre 98 000 demandeurs n'ayant pas travaillé au cours du mois.

Insee Conjoncture Alsace
Paru le :Paru le29/05/2015
Élisabeth Eschbach, Banque de France
Insee Conjoncture Alsace- Mai 2015
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Une croissance faible pour l’industrie alsacienne

Élisabeth Eschbach, Banque de France

Après le repli observé en 2013, la situation s’est légèrement améliorée pour l’industrie alsacienne, tirée en 2014 par les industries agroalimentaires et le matériel de transport. L’investissement est reparti à la hausse dans tous les secteurs d’activité.

Les perspectives d’activité pour 2015 sont prudentes. Elles s’améliorent néanmoins pour les équipements électriques et mécaniques ainsi que pour les autres produits industriels.

Insee Conjoncture Alsace

No 5

Paru le :29/05/2015

L’ensemble de l’industrie alsacienne a connu une année faiblement positive, un peu inférieure aux prévisions établies fin 2013, avec une hausse des chiffres d’affaires de 1,5 %. Les exportations ont contribué à cette évolution (+ 2,8 %), malgré une conjoncture européenne atone.

Les industries agro-alimentaires ont vu leur chiffre d’affaires progresser de 4,4 %, en dépit de résultats décevants dans la viande et dans les boissons. Avec des exportations dynamiques, les autres produits alimentaires ont permis à l’ensemble du secteur de renouer avec la croissance.

Comme prévu, la fabrication de matériels de transport a enregistré de belles progressions, tant dans l’industrie automobile (plutôt chez les constructeurs) que dans les autres matériels de transport. La hausse des chiffres d’affaires atteint 14,1 %, avec un fort soutien de l’exportation.

Les biens d’équipement se sont inscrits en repli, du fait des fabrications de machines et d’équipements, qui ont subi une baisse des exportations et un attentisme en matière d’investissement.

Les autres produits industriels ont vu peu de domaines d’activité progresser en 2014 : la métallurgie et le papier-carton sont les seuls à afficher une croissance du chiffre d’affaires.

La chimie a enregistré une légère érosion, à peu près identique sur le marché domestique et à l’export. Le travail du bois-papier-imprimerie et les produits en caoutchouc ont été les plus affectés par un recul de l’export. En revanche, de meilleurs débouchés sur les marchés extérieurs ont préservé l’ensemble de la métallurgie et des produits métalliques, par ailleurs touchés par le ralentissement de l’immobilier en France.

L’industrie alsacienne a réduit, une nouvelle fois, ses effectifs. Si l’emploi a reculé globalement de 0,7 %, l’agro-alimentaire a pu renforcer ses équipes. La nécessité de faire face aux variations de la demande s’est traduite par une augmentation des effectifs intérimaires de 7,8 % en 2014.

Progression des investissements dans les matériels de transport et les autres produits industriels

Les investissements réalisés par les entreprises interrogées ont progressé de 5,6 %.

85 % des entreprises ont investi dans la modernisation et la mise aux normes de l’outil de travail. Quelques programmes ont concerné des extensions de capacité ou des installations de fabrication de nouveaux produits. Les industries agro-alimentaires ont réduit leurs dépenses de 16,1 %, après une baisse de 6,7 % en 2013. Les biens d’équipement électriques et les fabricants de machines ont restreint leur effort d’investissement, pour la troisième année consécutive, de 12,2 %.

Les investissements ont augmenté dans le matériel de transport (25,9 %).

Les autres produits industriels ont accru leurs investissements de 17,6 %. Après un exercice 2013 marqué par un léger repli, plusieurs secteurs ont relancé les dépenses d’équipement. L’industrie chimique et la métallurgie ont réalisé les programmes les plus conséquents. Le papier-carton a progressé, alors que le travail du bois et l’imprimerie ont limité leurs dépenses. Les produits en caoutchouc et matières plastiques ont enregistré un léger recul des dépenses d’investissement.

Le ralentissement de l’activité industrielle observé fin 2014 pèse sur les prévisions pour 2015, mais l’investissement devrait continuer de progresser

L’industrie alsacienne pourrait stagner au cours des douze prochains mois, malgré la résistance de l’export. Les équipements électriques et les machines pourraient renouer avec la croissance, de l’ordre de 2,8 %, dans le sillage des échanges mondiaux. Les chefs d’entreprise anticipent un redressement des exportations de 5,4 %. En revanche, après une année satisfaisante en 2014, les fabricants de matériels de transport s’attendent à une contraction des volumes d’affaires, tant en France (- 11,1 %) qu’à l’export (- 6,1 %). Parmi les autres produits industriels, dont le chiffre d’affaires pourrait progresser de 2,1 %, le papier, le carton et la métallurgie conserveraient un rythme de croissance proche de 3 %.

L’emploi devrait à nouveau se contracter en 2015 : les effectifs industriels baisseraient de 1,5 %. Le repli le plus important se concentrerait chez les fabricants de matériels de transport.

En matière d’investissements, l’effort amorcé en 2014 se poursuivrait en 2015 dans les différents compartiments de l’industrie régionale (+ 13,9 %).

Figure 1Principales variations annuelles 2012 - 2014 (en %)

Principales variations annuelles 2012 - 2014 (en %)
Secteurs d'Activité Effectifs Chiffres d'Affaires Exportations Investissements
2012 2013 2014 2012 2013 2014 2012 2013 2014 2012 2013 2014
Industries Agricoles et Alimentaires -1,2 0,1 0,9 1,5 -2,3 4,4 12,1 -19,3 6,6 -0,3 -6,7 -16,1
Équipements électriques et électroniques, autres machines -0,7 -1,6 -0,3 -0,9 -0,9 -1,2 -1,1 0,6 -0,1 -5,5 -19,9 -12,2
Fabrication de matériels de transport -10,8 -1,2 -0,8 -28,3 -7,5 14,1 -30,6 -5,3 20,9 24,5 -9,2 25,9
Fabrication d'autres produits industriels -2,1 -2,2 -1,4 -1,9 1,6 -1,3 -0,9 4,9 -1,4 -22,5 -2,2 17,6
Industrie Manufacturière -2,7 -1,6 -0,7 -4,8 -0,6 1,5 -5,2 0,9 2,8 -13,6 -6,3 5,6
  • Note : il est rappelé que les échantillons ne sont pas constants sur la période examinée.
  • Source : Banque de France

Figure 3Prévisions d'évolution dans l'industrie pour 2015 (en %)

Prévisions d'évolution dans l'industrie pour 2015 (en %)
Secteur d'activité Effectifs moyens (y compris intérimaires) Chiffres d'Affaires Exportations Investissements
Industries Agricoles et Alimentaires 0,9 0,5 2,3 42,6
Équipements électriques et électroniques, autres machines -0,5 2,8 5,4 11,7
Fabrication de matériels de transport -7,8 -11,1 -6,1 -
Fabrication d'autres produits industriels -0,8 2,1 3,1 24,0
Industrie Manufacturière -1,5 0,1 1,9 13,9
  • nd : résultat non disponible
  • Source : Banque de France

Figure_2Principales évolutions dans l’industrie alsacienne

  • Note : il est rappelé que les échantillons ne sont pas constants sur la période examinée.
  • Source : Banque de France

Sources

Ces données sont extraites d’un document publié, chaque début d’année, sur le site internet de la Ouvrir dans un nouvel ongletBanque de France.
Les résultats publiés pour l’industrie proviennent des réponses obtenues par l’enquête annuelle de la Banque de France auprès de 260 entreprises industrielles, représentant 61 % des effectifs recensés par l’URSSAF - ACOSS au 31/12/2013.