Insee Conjoncture Réunion ·
Juillet 2025 · n° 38
Bilan économique 2024 - La Réunion En 2024, la croissance économique marque le pas
En 2024, à La Réunion, le produit intérieur brut (PIB) ralentit nettement. Il augmente de 0,5 % en volume contre +1,7 % en 2023. De surcroît, la hausse du PIB est très inférieure à celle en France (+1,2 %).
La croissance réunionnaise est portée à parts égales par la consommation des ménages et les dépenses des administrations publiques. La consommation des ménages progresse modérément (+1,5 % en volume). En effet, dans le contexte d’une inflation toujours soutenue (+2,8 %) et supérieure au niveau national, le pouvoir d’achat individuel des ménages progresse peu (+1,2 %). Il augmente sous l’effet de la croissance du montant des prestations sociales versées aux ménages, et dans une moindre mesure des revenus d’activité. Sa hausse est cependant deux fois moindre qu’au niveau national (+2,3 %). L’épargne bancaire des Réunionnais augmente de 3,6 % en 2024, et les encours de crédits à la consommation croissent de 5 %.
L’emploi salarié continue d’augmenter en 2024 (+0,4 %), mais à un rythme nettement ralenti par rapport aux années précédentes. Si l’emploi salarié recule dans le secteur privé, il augmente néanmoins dans le secteur public. Les créations d’entreprises augmentent en 2024 sous l’effet de la création massive de sociétés en nom collectif (SNC) en lien avec un dispositif de défiscalisation. Sans ces dernières, le nombre total de créations serait stable en 2024. Comme depuis quatre ans, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) se maintient à 17 %.
En 2024, l’investissement chute, en lien notamment avec la baisse de la construction de logements. Le déficit commercial se creuse avec une hausse des importations et une baisse des exportations. L’activité touristique stagne. La production agricole recule sous l’effet d’une baisse de la production végétale : la production de canne chute, et celle de fruits et légumes diminue sensiblement suite au passage du cyclone Belal en début d’année.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2024 publiés par l'Insee.
Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2024
Bryan Rakatomalala, Cédric Planchat, Clément Bortoli (Insee)
- Synthèse régionale - En 2024, la croissance économique marque le pas
- La croissance du PIB ralentit fortement en 2024
- La consommation des ménages progresse modérément mais reste un des principaux moteurs de la croissance
- Le revenu des ménages porté par les prestations sociales et dans une moindre mesure par les revenus d’activité
- Les dépenses des administrations publiques contribuent autant que la consommation des ménages à la croissance
- L’investissement se contracte
- Les échanges extérieurs en berne pèsent sur la croissance
- Le tourisme stagne
- Une production agricole en baisse
- Contexte national - En France, le pouvoir d’achat des ménages a accéléré en 2024 mais le PIB a ralenti
- Pas de reprise franche en zone euro, les décalages conjoncturels persistent
- En France, le PIB et l'emploi ralentissent en 2024
- L’inflation reflue, le pouvoir d’achat accélère soutenu par les prestations sociales
- La consommation accélère mais le taux d’épargne continue d’augmenter
- L’investissement se replie
- Le commerce extérieur soutient la croissance
Synthèse régionale - En 2024, la croissance économique marque le pas
La croissance du PIB ralentit fortement en 2024
À La Réunion, la croissance du produit intérieur brut (PIB) ralentit fortement en 2024. Le PIB progresse de 0,5 % en euros constants après +1,7 % en 2023 (figure 1). L’économie régionale croît ainsi à un rythme nettement inférieur à celui du niveau national (+1,2 %).
Le PIB par habitant s’élève à 27 300 euros en 2024, soit 64,1 % du niveau national. Il augmente de 3 % en valeur après une hausse de 4,7 % en 2023.
En 2024, l’inflation reste élevée (+2,8 % après +3,1 % en 2023) et dépasse pour la première fois depuis dix ans le niveau national (+2 %). Les services contribuent pour moitié à l’inflation à La Réunion en 2024, avec une hausse des prix de 3,1 % en moyenne sur l’année. L’alimentation contribue au tiers de la hausse des prix. Les prix de l’énergie ralentissent de nouveau (+4 % après +5,7 % en 2023 et +17,8 % en 2022), du fait notamment d'une nouvelle baisse des prix des produits pétroliers. En revanche, le prix de l’électricité augmente de nouveau fortement. En 2024, les prix des produits manufacturés décélèrent mais moins qu’au niveau national. Ils augmentent en moyenne de 0,5 % à La Réunion.
tableauFigure 1 – Évolution du taux de croissance du PIB en volume à La Réunion et en France
Année | La Réunion | France |
---|---|---|
1997 | 4,4 | 2,5 |
1998 | 4,6 | 3,5 |
1999 | 6,3 | 3,4 |
2000 | 3,1 | 4,1 |
2001 | 5,3 | 1,9 |
2002 | 3,8 | 1,1 |
2003 | 4,2 | 1,0 |
2004 | 5,1 | 2,9 |
2005 | 4,1 | 1,9 |
2006 | 4,0 | 2,7 |
2007 | 4,5 | 2,5 |
2008 | 0,3 | 0,4 |
2009 | -3,7 | -2,8 |
2010 | -1,8 | 2,0 |
2011 | 2,5 | 2,4 |
2012 | 0,0 | 0,2 |
2013 | 0,5 | 0,8 |
2014 | 2,7 | 1,0 |
2015 | 3,0 | 1,1 |
2016 | 2,5 | 0,9 |
2017 | 2,5 | 2,1 |
2018 | 0,8 | 1,6 |
2019 | 2,5 | 2,0 |
2020 | -3,5 | -7,4 |
2021 | 8,6 | 6,9 |
2022(e) | 2,7 | 2,7 |
2023(e) | 1,7 | 1,4 |
2024(e) | 0,5 | 1,2 |
- (e) : Estimation.
- Sources : Insee, Comptes nationaux (base 2020) et Comptes régionaux définitifs jusqu’en 2021 (base 2020) ; Cerom, Comptes rapides (2022-2024).
graphiqueFigure 1 – Évolution du taux de croissance du PIB en volume à La Réunion et en France

- (e) : Estimation.
- Sources : Insee, Comptes nationaux (base 2020) et Comptes régionaux définitifs jusqu’en 2021 (base 2020) ; Cerom, Comptes rapides (2022-2024).
La consommation des ménages progresse modérément mais reste un des principaux moteurs de la croissance
La consommation des ménages est, avec celle des administrations publiques, le principal moteur de la croissance réunionnaise en 2024 (figure 2). Cependant, sa croissance est modérée (+1,5 %) comme en 2023.
En effet, dans le contexte inflationniste, le pouvoir d’achat de l’ensemble des ménages réunionnais progresse peu (+1,7 % contre +2,6 % au niveau national), malgré une hausse sensible en valeur du revenu disponible brut (+4,6 % après +5,9 % en 2023). En prenant en compte la croissance de la population, le pouvoir d’achat par habitant croît seulement de 1,2 % à La Réunion, soit deux fois moins qu’au niveau national (+2,3 %).
L’épargne bancaire des ménages augmente de 3,6 % en 2024 et les encours de crédits à la consommation augmentent de 5 %.
tableauFigure 2 – Le PIB à La Réunion et ses principales composantes
PIB et ses principales composantes | Évolution en volume (en %) | 2024(e) | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
2023 | 2024 | En milliards d'euros | Évolution des prix (en %) | Évolution en valeur (en %) | Contribution à la croissance du PIB en volume (en points) | |
Produit Intérieur Brut | 1,7 | 0,5 | 24,4 | 3,1 | 3,6 | 0,5 |
Consommation des ménages | 1,5 | 1,5 | 15,0 | 2,9 | 4,4 | 0,9 |
Consommation des administrations publiques | 1,1 | 2,2 | 10,7 | 2,0 | 4,3 | 1,0 |
Investissement | 2,5 | -3,8 | 4,8 | 0,4 | -3,5 | -0,8 |
Importations | -3,4 | 1,6 | 7,8 | -0,9 | 0,7 | -0,5 |
Exportations (y.c dépense des touristes) | -6,0 | -3,4 | 1,1 | 3,5 | 0,0 | -0,2 |
- (e) : Estimation.
- Lecture : En 2024, le PIB progresse de 0,5 % en volume (hors effet prix) par rapport à 2023.
- Sources : Insee, Cerom, Comptes rapides (2023-2024).
Le revenu des ménages porté par les prestations sociales et dans une moindre mesure par les revenus d’activité
La hausse du revenu disponible brut s’explique principalement en 2024 par une augmentation du montant global des prestations sociales en espèces versées aux ménages (+6,3 % après une hausse de 4,8 % en 2023), liée à la hausse des prestations chômage versées et la revalorisation des retraites et des minimas sociaux.
Après une progression de 6 % en 2023 et de 7,4 % en 2022, la progression de la masse salariale ralentit fortement en 2024 (+3,4 %). En effet, si l’emploi salarié continue d’augmenter en 2024 (+0,4 %), son rythme ralentit nettement : 1 100 emplois sont créés sur l’île dans l’année contre 3 300 en 2023 et 5 800 en 2022. Ce ralentissement résulte principalement du secteur privé qui perd 400 emplois après plusieurs années de forte croissance à la suite de la crise sanitaire. Les pertes d’emplois sont concentrées dans la construction, l’intérim, l’industrie et les transports. À l’inverse, l’emploi augmente dans l’hébergement-restauration, le commerce et les services aux ménages et aux entreprises. Dans le secteur public, l’emploi progresse de 1,7 % en 2024 (1 500 emplois créés).
En 2024, 13 100 entreprises sont créées dans l’ensemble des secteurs marchands non agricoles, soit 7 % de plus qu’en 2023. Cependant, cette hausse s’explique par la création massive et inhabituelle en décembre 2024, de sociétés en nom collectif (SNC) en lien avec le dispositif de défiscalisation « Girardin industriel », favorisant les investissements productifs dans les départements et collectivités d’outre-mer. Sans cette création massive de SNC, le nombre total de créations d’entreprises serait stable en 2024. Les créations d’entreprises augmentent de 2 % dans les services aux particuliers, l’industrie et dans les secteurs du « commerce, transport, hébergement et restauration ». À l’inverse, elles diminuent de 4 % dans la construction.
Au final, le taux d’emploi des 15-64 ans continue de progresser, pour atteindre 52 % de la population. Cela profite davantage aux personnes traditionnellement moins insérées sur le marché du travail : les seniors, les jeunes et les femmes. Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) se maintient depuis quatre ans à un niveau historiquement bas à La Réunion (17 %).
Les dépenses des administrations publiques contribuent autant que la consommation des ménages à la croissance
Les dépenses des administrations publiques augmentent de 2,2 % en volume (+4,3 % en valeur) après +1,1 % en 2023. Elles contribuent à hauteur de 1 point à la croissance du PIB.
Les dépenses des administrations sont portées par la hausse de la masse salariale (composante principale des dépenses des administrations publiques) dans la fonction publique via notamment les mesures prises de revalorisation du point d’indice et des bas salaires ainsi que la hausse de l’emploi (+1,7 %).
L’investissement se contracte
L’investissement recule de 3,8 % en volume après une hausse de 2,5 % en 2023 et contribue négativement à la croissance (-0,8 point).
En 2024, le nombre d’autorisations de construire baisse de 14 % par rapport à 2023 et recule ainsi pour la troisième année consécutive, atteignant son niveau le plus faible depuis qu’il est mesuré en 2000, soit 6 000 permis. En revanche, en 2024, les mises en chantier augmentent (+4 %), après deux années de recul. Cette hausse est portée par les mises en chantier de logements collectifs (+25 %), alors que celles de logements individuels reculent (-17 %). Les investissements publics fléchissent sensiblement après avoir augmenté en 2023, et les importations de biens d’équipement reculent de 8 % en 2024.
Les échanges extérieurs en berne pèsent sur la croissance
Le déficit commercial se creuse encore en 2024 et contribue négativement à la croissance du PIB (-0,7 point).
En effet, après s’être repliées en 2023 (-3,4 %), les importations de biens et services augmentent en 2024 (+1,6 % en volume). En valeur, les importations augmentent de 0,7 %.
Les importations de biens intermédiaires augmentent (+17 % en valeur) en lien avec la conversion des centrales électriques à la biomasse. Dans le même temps, les importations d’énergies fossiles reculent du fait de la baisse des prix de l’énergie et l’arrêt des importations de fioul et de charbon.
Les importations de biens de consommation non durables augmentent de 5 %, celles de biens durables de 2 %. En revanche, les importations de biens d’équipement baissent (-8 %), en particulier celles de voitures (-11 %). L’Hexagone est le premier fournisseur de La Réunion (60 % des importations) devant l’Asie (20 %).
Après s’être fortement repliées en 2023 (-6 % en volume), les exportations de biens et services (y compris les dépenses des touristes) continuent de baisser en 2024 (-3,4 %). En valeur, ces exportations se maintiennent. Toutefois, les exportations de biens augmentent de 2,1 %.
Les exportations de biens de consommation non durables (61 % de l’ensemble des exportations) augmentent en valeur de 15 %. Cette hausse est portée par celles du sucre (+44 %), rattrapant ainsi la baisse des exportations de 2023, et des poissons issus des mers australes (+7 %), tandis que les exportations de rhum diminuent (-14 %).
Le tourisme stagne
En 2024, le trafic aérien est quasi stable (+0,5 %), avec 2,7 millions de voyageurs accueillis dans les aéroports de La Réunion. Les liaisons nationales, qui représentent les deux tiers du trafic, sont en léger repli (-1,3 %). En revanche, les lignes internationales connaissent une hausse de leur nombre de passagers (+3,9 %).
La fréquentation dans les hôtels et autres hébergements collectifs de tourisme de La Réunion est stable par rapport à 2023 (-0,6 %). La clientèle française reste majoritaire et représente 92 % des nuitées. Après un rebond en 2023, la part de la clientèle étrangère recule d’un point.
Une production agricole en baisse
En 2024, à La Réunion, la valeur de la production agricole baisse de 2,5 %. Ce recul résulte d’une diminution de la valeur de la production végétale (-6,4 %) alors que les productions animales résistent.
La production de canne chute à 1,139 million de tonnes, soit 30 % de moins que la moyenne décennale. La richesse est elle aussi inférieure à la moyenne des dix dernières campagnes. Pour les fruits et légumes, la production recule également sensiblement en volume (-12 %), du fait du passage du cyclone Bélal en début d’année et de la sécheresse du second semestre.
Au sein des filières animales, la croissance de la production (+4,5 %) est liée à la poursuite à la hausse des volumes produits en aviculture. En revanche, les filières bovines (lait et viande) baissent légèrement (-2,2 %).
Contexte national - En France, le pouvoir d’achat des ménages a accéléré en 2024 mais le PIB a ralenti
Pas de reprise franche en zone euro, les décalages conjoncturels persistent
En 2024, l’activité aux États-Unis est restée soutenue (+2,8 % après +2,9 % en 2023), tandis que la zone euro n’a pas connu de réelle reprise (+0,8 %, après +0,6 % en 2023). Pourtant, en 2024, le commerce mondial a bien rebondi et le pouvoir d’achat des ménages européens a fortement accéléré à la faveur de la désinflation. Mais les exportateurs du Vieux Continent ont continué à perdre des parts de marché, englués dans des coûts de l’énergie prohibitifs et face à une concurrence chinoise exacerbée, tandis que les ménages européens ont préféré épargner leur surcroît de revenu, étouffant les espoirs d’une reprise rapide par la consommation.
Si l’économie espagnole a continué à tirer son épingle du jeu sur l’année (+3,2 % après +2,7 %), l’activité est restée à l’arrêt en Allemagne (-0,2 % après -0,1 %) et a ralenti en Italie (+0,5 % après +0,8 % en 2023). Depuis 2019, l’activité a progressé de 6,8 % en Espagne et de 4,2 % en France, portée dans les deux cas par le commerce extérieur et, sur le plan intérieur, par la consommation des ménages et des administrations publiques. Elle a progressé de 5,4 % en Italie, uniquement du fait de l’investissement des ménages en construction qui a été soutenu par d’importantes subventions de l’État, au prix d’un déficit public élevé. En Allemagne enfin, l’activité n’a pas progressé en cinq ans (+0,2 %), pénalisée notamment par le commerce extérieur (figure 3).
tableauFigure 3 – Contributions à la croissance du PIB depuis 2019 dans les principales économies de la zone euro
Pays | Stocks | Investissement - Construction | Investissement - Autre | Consommation publique | Consommation privée | Commerce exterieur | PIB |
---|---|---|---|---|---|---|---|
France | -1,4 | -0,2 | 0,8 | 2,1 | 1,7 | 1,2 | 4,2 |
Allemagne | 0,9 | -1,1 | -0,3 | 2,6 | 0,1 | -2,1 | 0,2 |
Italie | -1,1 | 5,0 | 1,2 | 1,0 | 0,2 | -0,8 | 5,4 |
Espagne | 0,3 | 0,1 | 0,3 | 3,5 | 2,0 | 0,6 | 6,8 |
- Lecture : En Allemagne, l’activité a progressé de +0,2 % entre 2019 et 2024. Le commerce extérieur a contribué à cette croissance à hauteur de -2,1 points.
- Source : Eurostat.
graphiqueFigure 3 – Contributions à la croissance du PIB depuis 2019 dans les principales économies de la zone euro

- Lecture : En Allemagne, l’activité a progressé de +0,2 % entre 2019 et 2024. Le commerce extérieur a contribué à cette croissance à hauteur de -2,1 points.
- Source : Eurostat.
En France, le PIB et l'emploi ralentissent en 2024
En France, en 2024, l’activité a ralenti : le PIB (en volume) a progressé de 1,2 % en données brutes (+1,1 % en données corrigées des jours ouvrables), après une croissance de +1,4 % en 2023 (+1,6 % en données corrigées des jours ouvrables).
La production de services marchands augmente de 2,1 % en 2024 (après +2,7 % en 2023). L’année 2024 a été marquée par la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui ont dynamisé la production de services récréatifs, notamment via la vente des billets aux spectateurs. La production de services d’information-communication est également soutenue par cet événement, via la diffusion des signaux internationaux de radio et de télévision, mais continue néanmoins à ralentir (+3,4 % après +5,9 %). La production en services d’hébergement-restauration ralentit également, tout comme la production de services de transport : si ces secteurs ont pu ponctuellement bénéficier de la tenue des Jeux durant la fin de l’été, la saison touristique estivale a globalement été terne. Par ailleurs, la production en énergie augmente de nouveau, sous l’effet de la hausse de la production d’électricité des centrales nucléaires.
À l’inverse, la production agricole se replie (-2,4 %), sous l’effet d’une chute des productions céréalières et viticoles en raison de conditions climatiques défavorables. La valeur ajoutée de la branche agricole se replie de façon nettement plus marquée (-14,8 % en volume), les consommations intermédiaires de la branche étant par nature moins volatiles que sa production. Les mauvaises récoltes ont ainsi ôté 0,2 point de croissance en 2024. La production manufacturière a également baissé (-0,9 %), pénalisée par la production d’automobiles, en forte baisse en 2024, en raison notamment de problèmes d’approvisionnement et de la transition vers l’électrique de plusieurs chaînes de production. Enfin, la production se replie également dans le secteur de la construction (-1,8 %).
En 2024, l’emploi salarié a nettement ralenti, se stabilisant sur un an en fin d’année (soit 6 000 créations nettes d’emploi entre fin 2023 et fin 2024) après une hausse de 0,6 % un an plus tôt (soit 159 000 créations nettes d’emploi entre fin 2022 et fin 2023). Le taux de chômage au sens du BIT s’est établi en fin d’année à 7,3 % de la population active, en légère baisse sur un an (il s’établissait à 7,5 % fin 2023). Il se situe légèrement au-dessus de son point bas de 7,1 %, atteint aux quatrième trimestre 2022 et premier trimestre 2023, et demeure nettement inférieur à son pic de mi-2015 (10,5 %).
L’inflation reflue, le pouvoir d’achat accélère soutenu par les prestations sociales
Le glissement annuel des prix à la consommation en France, après être resté sur un plateau autour de +6 % en 2022 pendant près d’un an, a nettement reflué en 2023 et début 2024. Il s’est stabilisé au printemps 2024, oscillant entre +2,2 % et +2,3 % entre mars et juillet, avant de repartir à la baisse durant l’été, du fait du reflux de l’inflation énergétique et des services, notamment dans les télécommunications (figure 4). En fin d’année, l’inflation s’établissait à +1,3 % sur un an. En moyenne annuelle en 2024, elle est tombée à +2,0 %, après +4,9 % en 2023 et +5,2 % en 2022.
En ce qui concerne les rémunérations, le salaire moyen par tête (SMPT) dans les branches marchandes non agricoles et le salaire mensuel de base (SMB, qui correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de prime et les heures supplémentaires) ont nettement décéléré en 2024, avec la prise en compte du reflux de l’inflation dans les négociations salariales : +2,9 % pour le SMB (après +4,3 % en 2023) et +2,6 % pour le SMPT (après +4,1 %). Ce ralentissement est toutefois moins marqué que celui des prix, si bien que les salariés ont regagné du pouvoir d’achat après deux années de baisse. Le SMB réel a ainsi progressé de 0,9 % en 2024, le SMPT réel de 0,6 %.
En 2024, le revenu disponible brut (RDB) de l’ensemble des ménages progresse de +4,8 % en euros courants et le pouvoir d’achat du revenu disponible accélère : +2,6 %, après +0,8 % en 2023 (figure 5). Les prestations sociales en espèces sont le premier facteur de hausse, en contribuant pour 2,2 points à la hausse du revenu. Ce dynamisme repose largement sur les prestations retraite, qui augmentent de nouveau fortement. Les revenus d’activité nets contribuent pour 1,7 point à la hausse du revenu. Les revenus du patrimoine (corrigés de l’effet des SIFIM) contribuent pour 1,2 point à la hausse du pouvoir d’achat, malgré un ralentissement. Enfin, les montants d’impôts collectés sur le revenu et le patrimoine augmentent de 2,7 %, après +2,2 % en 2023.
tableauFigure 4 – Inflation en France et contributions par poste
Date | Alimentation | Produits manufacturés | Services | Énergie | Tabac | Ensemble | Ensemble sous-jacent |
---|---|---|---|---|---|---|---|
janv. 2019 | 0,4 | -0,1 | 0,5 | 0,2 | 0,3 | 1,2 | 0,6 |
févr. 2019 | 0,5 | -0,1 | 0,4 | 0,3 | 0,3 | 1,3 | 0,7 |
mars 2019 | 0,4 | -0,1 | 0,3 | 0,4 | 0,2 | 1,1 | 0,5 |
avr. 2019 | 0,4 | -0,1 | 0,5 | 0,4 | 0,2 | 1,3 | 0,7 |
mai 2019 | 0,4 | -0,2 | 0,3 | 0,3 | 0,2 | 0,9 | 0,5 |
juin 2019 | 0,4 | -0,2 | 0,6 | 0,2 | 0,2 | 1,2 | 0,9 |
juil. 2019 | 0,5 | -0,2 | 0,5 | 0,1 | 0,2 | 1,1 | 0,9 |
août 2019 | 0,5 | -0,2 | 0,5 | 0,1 | 0,2 | 1,0 | 0,7 |
sept. 2019 | 0,3 | -0,2 | 0,6 | 0,0 | 0,2 | 0,9 | 0,9 |
oct. 2019 | 0,3 | -0,1 | 0,6 | -0,1 | 0,2 | 0,8 | 1,0 |
nov. 2019 | 0,3 | -0,2 | 0,6 | -0,1 | 0,3 | 1,0 | 0,9 |
déc. 2019 | 0,3 | -0,1 | 0,7 | 0,2 | 0,3 | 1,5 | 1,1 |
janv. 2020 | 0,3 | -0,1 | 0,6 | 0,4 | 0,3 | 1,5 | 1,0 |
févr. 2020 | 0,3 | 0,1 | 0,7 | 0,1 | 0,3 | 1,4 | 1,4 |
mars 2020 | 0,3 | -0,1 | 0,5 | -0,3 | 0,3 | 0,7 | 0,7 |
avr. 2020 | 0,6 | -0,1 | 0,3 | -0,7 | 0,3 | 0,3 | 0,2 |
mai 2020 | 0,6 | -0,2 | 0,6 | -0,9 | 0,3 | 0,4 | 0,5 |
juin 2020 | 0,4 | -0,3 | 0,5 | -0,7 | 0,3 | 0,2 | 0,3 |
juil. 2020 | 0,2 | 0,5 | 0,5 | -0,6 | 0,3 | 0,8 | 1,3 |
août 2020 | 0,1 | -0,1 | 0,4 | -0,6 | 0,3 | 0,2 | 0,4 |
sept. 2020 | 0,1 | 0,0 | 0,3 | -0,6 | 0,3 | 0,0 | 0,5 |
oct. 2020 | 0,2 | 0,0 | 0,2 | -0,6 | 0,3 | 0,0 | 0,3 |
nov. 2020 | 0,3 | -0,1 | 0,3 | -0,6 | 0,3 | 0,2 | 0,4 |
déc. 2020 | 0,2 | -0,2 | 0,4 | -0,6 | 0,3 | 0,0 | 0,2 |
janv. 2021 | 0,2 | 0,2 | 0,4 | -0,5 | 0,3 | 0,6 | 1,1 |
févr. 2021 | 0,1 | -0,1 | 0,4 | -0,1 | 0,3 | 0,6 | 0,6 |
mars 2021 | 0,2 | 0,0 | 0,5 | 0,4 | 0,1 | 1,1 | 1,0 |
avr. 2021 | 0,0 | -0,1 | 0,6 | 0,6 | 0,1 | 1,2 | 1,0 |
mai 2021 | 0,0 | 0,0 | 0,5 | 0,8 | 0,1 | 1,4 | 0,9 |
juin 2021 | 0,0 | 0,2 | 0,4 | 0,8 | 0,1 | 1,5 | 1,0 |
juil. 2021 | 0,2 | -0,3 | 0,3 | 0,9 | 0,1 | 1,2 | 0,0 |
août 2021 | 0,2 | 0,3 | 0,3 | 0,9 | 0,1 | 1,9 | 1,0 |
sept. 2021 | 0,2 | 0,1 | 0,7 | 1,1 | 0,1 | 2,2 | 1,4 |
oct. 2021 | 0,1 | 0,1 | 0,8 | 1,5 | 0,1 | 2,6 | 1,5 |
nov. 2021 | 0,1 | 0,2 | 0,9 | 1,6 | 0,0 | 2,8 | 1,8 |
déc. 2021 | 0,2 | 0,3 | 0,8 | 1,4 | 0,0 | 2,8 | 2,0 |
janv. 2022 | 0,3 | 0,2 | 0,9 | 1,5 | 0,0 | 2,9 | 1,6 |
févr. 2022 | 0,4 | 0,6 | 1,1 | 1,7 | 0,0 | 3,6 | 2,3 |
mars 2022 | 0,5 | 0,5 | 1,1 | 2,3 | 0,0 | 4,5 | 2,6 |
avr. 2022 | 0,6 | 0,7 | 1,4 | 2,1 | 0,0 | 4,8 | 3,1 |
mai 2022 | 0,7 | 0,7 | 1,5 | 2,2 | 0,0 | 5,2 | 3,6 |
juin 2022 | 1,0 | 0,6 | 1,6 | 2,7 | 0,0 | 5,8 | 3,7 |
juil. 2022 | 1,1 | 0,7 | 1,9 | 2,4 | 0,0 | 6,1 | 4,3 |
août 2022 | 1,3 | 0,9 | 1,9 | 1,9 | 0,0 | 5,9 | 4,7 |
sept. 2022 | 1,6 | 0,9 | 1,5 | 1,5 | 0,0 | 5,6 | 4,6 |
oct. 2022 | 2,0 | 1,0 | 1,5 | 1,7 | 0,0 | 6,2 | 5,0 |
nov. 2022 | 2,0 | 1,1 | 1,4 | 1,6 | 0,0 | 6,2 | 5,3 |
déc. 2022 | 2,0 | 1,1 | 1,4 | 1,3 | 0,0 | 5,9 | 5,4 |
janv. 2023 | 2,2 | 1,1 | 1,3 | 1,4 | 0,0 | 6,0 | 5,5 |
févr. 2023 | 2,4 | 1,1 | 1,5 | 1,3 | 0,0 | 6,3 | 5,8 |
mars 2023 | 2,5 | 1,2 | 1,4 | 0,4 | 0,1 | 5,7 | 6,0 |
avr. 2023 | 2,4 | 1,1 | 1,6 | 0,6 | 0,2 | 5,9 | 6,1 |
mai 2023 | 2,3 | 1,0 | 1,5 | 0,2 | 0,2 | 5,1 | 5,7 |
juin 2023 | 2,2 | 1,0 | 1,5 | -0,3 | 0,2 | 4,5 | 5,7 |
juil. 2023 | 2,0 | 0,8 | 1,6 | -0,4 | 0,2 | 4,3 | 5,4 |
août 2023 | 1,8 | 0,7 | 1,6 | 0,6 | 0,2 | 4,9 | 5,0 |
sept. 2023 | 1,6 | 0,7 | 1,4 | 1,0 | 0,2 | 4,9 | 4,6 |
oct. 2023 | 1,3 | 0,5 | 1,6 | 0,4 | 0,2 | 4,0 | 4,2 |
nov. 2023 | 1,2 | 0,4 | 1,4 | 0,2 | 0,2 | 3,5 | 3,5 |
déc. 2023 | 1,2 | 0,3 | 1,6 | 0,5 | 0,2 | 3,7 | 3,4 |
janv. 2024 | 0,9 | 0,2 | 1,6 | 0,2 | 0,3 | 3,1 | 3,0 |
févr. 2024 | 0,6 | 0,1 | 1,6 | 0,4 | 0,3 | 3,0 | 2,6 |
mars 2024 | 0,3 | 0,0 | 1,5 | 0,3 | 0,2 | 2,3 | 2,2 |
avr. 2024 | 0,2 | 0,0 | 1,5 | 0,3 | 0,2 | 2,2 | 1,9 |
mai 2024 | 0,2 | 0,0 | 1,4 | 0,5 | 0,2 | 2,3 | 1,7 |
juin 2024 | 0,1 | 0,0 | 1,5 | 0,4 | 0,2 | 2,2 | 1,8 |
juil. 2024 | 0,1 | 0,0 | 1,4 | 0,7 | 0,2 | 2,3 | 1,5 |
août 2024 | 0,1 | 0,0 | 1,6 | 0,0 | 0,2 | 1,8 | 1,7 |
sept. 2024 | 0,1 | -0,1 | 1,2 | -0,3 | 0,2 | 1,1 | 1,4 |
oct. 2024 | 0,1 | 0,0 | 1,2 | -0,2 | 0,2 | 1,2 | 1,4 |
nov. 2024 | 0,0 | -0,1 | 1,2 | -0,1 | 0,2 | 1,3 | 1,5 |
déc. 2024 | 0,0 | -0,1 | 1,2 | 0,1 | 0,2 | 1,3 | 1,3 |
- Lecture : En décembre 2024, l’inflation d’ensemble s’établit à 1,3 % sur un an. Les services contribuent pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
- Source : Insee.
graphiqueFigure 4 – Inflation en France et contributions par poste

- Lecture : En décembre 2024, l’inflation d’ensemble s’établit à 1,3 % sur un an. Les services contribuent pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
- Source : Insee.
tableauFigure 5 – Contributions à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) des ménages hors effet des SIFIM et évolution annuelle du pouvoir d’achat du RDB des ménages
Année | Revenus d'activité nets | Prestations sociales en espèces | Revenus du patrimoine (dont EBE des ménages purs) hors SIFIM | Impôts courants | Prix de la consommation des ménages hors SIFIM | Pouvoir d'achat du RDB | Pouvoir d'achat du RDB par unité de consommation |
---|---|---|---|---|---|---|---|
2019 | 2,1 | 1,0 | 0,4 | 0,0 | -0,8 | 2,6 | 2,0 |
2020 | -2,1 | 3,0 | -0,4 | 0,6 | -0,9 | 0,2 | -0,3 |
2021 | 4,6 | -0,5 | 1,6 | -0,6 | -1,4 | 3,4 | 2,9 |
2022 | 4,5 | 0,5 | 1,3 | -1,2 | -4,7 | 0,4 | -0,2 |
2023 | 3,2 | 1,5 | 1,6 | -0,4 | -4,9 | 0,8 | 0,3 |
2024 | 1,7 | 2,2 | 1,2 | -0,4 | -2,1 | 2,6 | 2,1 |
- Lecture : En 2024, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,2 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
- Source : Insee, comptes nationaux.
graphiqueFigure 5 – Contributions à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) des ménages hors effet des SIFIM et évolution annuelle du pouvoir d’achat du RDB des ménages

- Lecture : En 2024, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,2 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
- Source : Insee, comptes nationaux.
La consommation accélère mais le taux d’épargne continue d’augmenter
La consommation des ménages accélère en 2024 (+1,0 % en volume après +0,6 % en 2023), mais progresse moins rapidement que leur pouvoir d’achat, si bien que le taux d’épargne des ménages augmente à 18,2 %, après 17,0 % et reste à un niveau nettement plus élevé que sa moyenne entre 2009 et 2019.
La consommation en biens se replie de nouveau, mais moins fortement qu’en 2023 (-0,2 % après -1,7 %). Après deux années de net recul du fait de l’inflation, la consommation en produits alimentaires (hors tabac) tend à se stabiliser (-0,3 %, après -3,0 % en 2022 et 2023). Également très marquée par l'inflation, la consommation en biens énergétiques rebondit modérément en 2024, principalement du fait de la consommation en produits raffinés, dont les prix reculent légèrement en 2024. À l’inverse, la consommation de biens fabriqués marque le pas, pénalisée par un léger recul des achats de voitures après une forte hausse en 2023.
La consommation en services augmente de 2,2 % en 2024, soit un rythme proche de celui de l’année précédente (+2,6 %). Elle est dynamisée par les dépenses en services de loisir, avec notamment les achats de billets pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. À l’inverse, les dépenses en services de transport et en hébergement-restauration ralentissent. Enfin, les dépenses des touristes étrangers en France ont été plus dynamiques que celles des Français à l’étranger, probablement portées par la tenue des Jeux.
L’investissement se replie
En 2024, l’investissement diminue de 1,1 % en volume, après +0,4 % en 2023. L’investissement des ménages est en net recul pour la troisième année consécutive (-5,4 %), entraîné par la baisse de l'investissement en construction et par celle des achats de biens immobiliers. L’investissement des entreprises non financières se contracte (-2,2 %), contraint notamment par le renchérissement du coût du crédit. L’investissement des entreprises non financières en biens d’équipement chute (-10,4 %), tout comme l’investissement en construction (-5,8 %). L’investissement en services marchands ralentit (+2,4 %). En revanche, l’investissement public est de nouveau en hausse, progressant de 4,8 % en 2024, après +5,5 % en 2023. Il est porté par l’investissement des collectivités locales, en particulier des communes.
Au total, l’investissement en construction est en baisse de 1,5 % sur l’année. L’investissement en biens se replie de 2,9 %, pénalisé par la chute de l’investissement en biens d’équipement. En revanche, l’investissement en services d’information-communication augmente de +4,2 % après +6,0 % en 2023, notamment en services informatiques.
Le commerce extérieur soutient la croissance
En 2024, les exportations en volume restent dynamiques (+2,5 % comme en 2023), tandis que les importations se replient franchement (-1,2 %, après -0,3 % en 2023). De ce fait, les échanges extérieurs contribuent fortement à la croissance de l’activité en 2024, à hauteur de +1,3 point de PIB (figure 6). Cette amélioration provient à la fois de l’énergie, des biens et des services. Les importations énergétiques reculent, principalement en gaz et en pétrole brut. Les importations de biens fabriqués se replient (-2,3 %). Les exportations de biens fabriqués fléchissent de 0,1 %. Du côté des services, les exportations accélèrent nettement (+4,1 %, après +0,1 % en 2023), tandis que les importations marquent le pas (+0,4 % après +8,8 %).
tableauFigure 6 – Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution
Année | Consommation (ménages et APU¹) | Investissement | Solde du commerce extérieur | Variation de stocks | Produit intérieur brut (PIB) |
---|---|---|---|---|---|
2020 | -4,5 | -1,3 | -1,3 | -0,3 | -7,4 |
2021 | 4,5 | 2,2 | 0,7 | -0,5 | 6,9 |
2022 | 2,4 | -0,1 | -0,1 | 0,5 | 2,7 |
2023 | 0,7 | 0,1 | 1,0 | -0,4 | 1,4 |
2024 | 0,9 | -0,2 | 1,3 | -0,8 | 1,2 |
- 1. Administrations publiques.
- Lecture : En 2024, la croissance du PIB est de 1,2 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,9 point à cette croissance.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.
graphiqueFigure 6 – Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

- 1. Administrations publiques.
- Lecture : En 2024, la croissance du PIB est de 1,2 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,9 point à cette croissance.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.
Pour comprendre
Une grandeur économique peut se mesurer de deux façons différentes : à prix courants (en valeur) ou à prix constants (en volume). Pour mesurer la croissance économique, on s’intéresse aux variations du produit intérieur brut (PIB) en volume, c’est-à-dire en neutralisant la variation des prix.
Pour mesurer les volumes d’activité des administrations publiques (principalement non marchandes), les méthodes utilisées en comptabilité nationale diffèrent selon le service rendu. D’une part, la valeur ajoutée en volume des services dits « collectifs » qui profitent à l’ensemble de la collectivité (administration des affaires publiques, défense ou justice par exemple) est appréhendée au travers du nombre d’heures travaillées par les agents publics contribuant à ces services. D’autre part, la valeur ajoutée des services dits « individuels » qui répondent à des besoins particuliers, tels que la santé ou l’éducation, est approchée au travers du volume d’activité. Ce dernier est obtenu à partir du nombre d’heures de cours par filière d’enseignement, du nombre de séjours à l’hôpital par type de maladie et de prise en charge.
Plusieurs « déflateurs » sont utilisés pour mesurer les évolutions de prix :
- l’indice des prix à la consommation : c’est l’instrument de mesure de l’inflation. Il permet d’estimer, entre deux périodes données, la variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages. C’est une mesure synthétique de l’évolution de prix des produits, à qualité constante ;
- le prix de la dépense de consommation finale des ménages : ce déflateur s’appuie, pour la majorité des produits, sur les évolutions de prix collectés pour les besoins de l’indice des prix à la consommation (IPC). Cependant, le champ des produits suivis en comptabilité nationale est plus large que celui de l’IPC. En outre, le déflateur de la dépense de consommation donne un poids différent de celui de l’IPC aux divers postes de la consommation. Il se fonde sur leur poids courant dans la dépense de consommation, alors que l’IPC s’appuie sur leur poids passé ;
- les prix du PIB : c’est le déflateur du PIB, qui synthétise les évolutions de prix de toutes ses composantes (consommation finale des ménages, des administrations, investissements, exportations et importations, etc.).
Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) correspondent à la marge de taux d’intérêt sur les dépôts et sur les prêts des clients bancaires. L’imputation de SIFIM affecte le revenu disponible brut des ménages, ainsi que leur prix à la consommation, mais l’effet global est négligeable sur le pouvoir d’achat.
Pour en savoir plus
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(2) Rakotomalala B., « Ouvrir dans un nouvel ongletComptes économiques rapides de La Réunion en 2024 - En 2024, la croissance économique marque le pas », Cerom, juillet 2025.
(3) Héam JC., Quévat B., « Les comptes de la Nation en 2024 - Le PIB ralentit mais le pouvoir d’achat des ménages accélère », Insee Première no 2053, mai 2025.
(4) Insee, « Les comptes de la Nation en 2024 - Comptes nationaux annuels (base 2020) », Chiffres détaillés, mai 2025.
(5) Insee, « Comptes économiques de La Réunion », Chiffres détaillés, décembre 2024.
Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) correspondent à la marge de taux d’intérêt sur les dépôts et sur les prêts des clients bancaires. L’imputation de SIFIM affecte le revenu disponible brut des ménages, ainsi que leur prix à la consommation, mais l’effet global est négligeable sur le pouvoir d’achat.