La reprise se fait attendre Note de conjoncture - mars 2024
Éclairage – Le redécollage de l’aéronautique et la déprime des industries énergo-intensives expliquent la divergence exceptionnelle des situations conjoncturelles au sein de l’industrie
Début 2024, les situations conjoncturelles des différents secteurs industriels, telles que mesurées par les indicateurs synthétiques de climat des affaires, présentent une hétérogénéité inhabituelle. Tous les soldes d’opinion sur lesquels se fonde le climat des affaires contribuent à cette dispersion élevée mais le premier contributeur est actuellement celui relatif à l’état des carnets de commandes. En termes sectoriels, la forte hétérogénéité actuellement observée résulte à la fois de positions conjoncturelles particulières de secteurs habituellement peu corrélés au cycle global, tels que l’aéronautique, mais aussi d’un désalignement de secteurs habituellement très proches du cycle principal, en particulier les branches fortement consommatrices d’énergie (industrie du bois, du papier et de l’imprimerie, chimie, caoutchouc/plasturgie et métallurgie), qui ont subi un choc d’offre spécifique avec le relèvement des prix des matières premières, indépendamment du comportement de la demande de biens d’équipement qui explique traditionnellement les variations cycliques.
En Europe, l’Allemagne et l’Espagne connaissent également des forts épisodes de volatilité sectorielle toujours en cours, tandis qu’en Italie ce dernier s’est limité à la crise sanitaire. Les principaux secteurs responsables de cette dispersion en Allemagne sont globalement les mêmes qu’en France, en particulier les industries énergo-intensives et les autres matériels de transport. En Espagne aussi, les industries énergo-intensives ont contribué à la dispersion des secteurs industriels, mais l’automobile, dont l’indicateur de confiance s’est apprécié en 2022, y contribue plus qu’ailleurs en Europe...
Note de conjoncture
Paru le :14/03/2024