Insee
Insee Conjoncture Guyane · Juin 2022 · n° 19
Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2021 - Guyane L’économie guyanaise retrouve son niveau d’avant la crise sanitaire

En 2021, l’activité économique guyanaise est bien orientée, effaçant en grande partie les reculs enregistrés en 2020. La Guyane bénéficie des effets positifs de la croissance démographique de sa population qui tire la consommation. La progression de l’emploi, pour la 5ᵉ année consécutive, reflète cette évolution. Le produit intérieur brut, avec une croissance de 3 %, illustre la résilience dont a fait preuve l’économie guyanaise pendant la crise sanitaire et qui lui permet, en 2021, de retrouver des niveaux proches de 2019.

Insee Conjoncture Guyane
No 19
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Consulter

Automobile - Le marché retrouve son niveau d’avant crise Bilan économique 2021

Philippe Dorelon (Insee)

Le marché automobile guyanais a rebondi avec une hausse de 25 % des ventes de voitures particulières et commerciales pour dépasser son niveau d’avant crise. Le marché de l’occasion progresse de 11 %. L’évolution des normes environnementales et du barème des bonus malus favorisent l’essor des motorisations hybrides et électriques au détriment du diesel.

Insee Conjoncture Guyane

No 19

Paru le :24/06/2022

Rebond des ventes de voitures neuves de 25 %

En 2021, malgré la poursuite de la crise sanitaire, les incertitudes liées au contexte socio-économique ainsi que la pénurie de composants électroniques ont pesé sur le marché des véhicules neufs. 5 461 voitures particulières et commerciales ont été vendues, soit une progression de 25 % sur un an et de 1,1 % par rapport à 2019. Le rebond est beaucoup plus faible aux Antilles, +14 % en Martinique, +4,5 % en Guadeloupe. En France les ventes progressent à peine, +0,5 % tirées par les départements d’Outre-Mer. Sans eux les ventes sont quasi stables avec +0,1 %.

Les ventes de véhicules utilitaires légers, moins affectées par la crise en 2020, progressent de 21 % avec 1 566 immatriculations.

Essor des ventes de véhicules hybrides rechargeables et électriques...

Sous la pression de la réglementation européenne et du bonus malus écologique, l’offre des constructeurs automobiles s’adapte et impacte la répartition des ventes par type de motorisation. Ainsi les véhicules gazole (non hybrides) ne représentent plus que 19 % des ventes contre 32 % en 2020. À l’inverse, les véhicules essence, incluant les hybrides non rechargeables, représentent désormais 72 % des ventes, 36 % en 2010.

Les véhicules hybrides rechargeables et électriques voient leurs ventes doubler avec respectivement 2,4 % et 2,2 % de parts de marché, soit 251 immatriculations. Aux Antilles, les chiffres de parts de marchés ont les mêmes ordres de grandeur.

En revanche, le marché guyanais est toujours en retard par rapport à la France métropolitaine où les électriques représentent déjà 10 % du marché et les hybrides rechargeables 8 %.

...avec un impact limité sur la baisse des émissions de CO2

Selon la nouvelle norme WLTP (voir encadré), les émissions des voitures vendues en Guyane s’élèvent à 126 grammes de CO2/km, soit une baisse de seulement 3 grammes en un an. L’évolution du parc automobile a encore peu d’impact sur les émissions de CO2.

Les émissions des véhicules thermiques non hybrides atteignent 134 grammes pour les motorisations diesel et 130 grammes pour les essences. Avec une hybridation non rechargeable, un véhicule essence émet 126 grammes. Avec une hybridation rechargeable, plus que 37 grammes, à condition d’être chargé régulièrement.

D’un point de vue fiscal, les ventes de véhicules de moins de 7 chevaux sont majoritaires avec 71 % de part de marché mais en baisse depuis plusieurs années avec la montée en gamme du parc automobile notamment l’essor des ventes de SUV (Sport Utility Vehicle) au profit des véhicules de 7 à 11 chevaux. Leur part est en hausse de 4 points à 28 % en un an et de 8 points en 10 ans. Les ventes de véhicules de 12 chevaux et plus restent confidentielles avec moins de 1 % de part de marché.

Le marché de l’occasion dépasse son niveau d’avant crise

En 2021, 8 777 voitures particulières ont été vendues sur le marché de l’occasion, soit une hausse annuelle de 11 % et de 3,3 % depuis 2019. Il se vend 1,6 voiture d’occasion pour un véhicule neuf, ce ratio est en légère baisse, 1,8 en 2020, dû au rebond plus important des ventes de véhicules neufs.

Du côté des camionnettes, le rebond des ventes est plus prononcé avec +22 % soit 1 800 ventes d’occasion.

Les deux-roues toujours plébiscités

En Guyane, l’attrait des deux-roues se confirme, en lien avec la jeunesse de la population, avec 2 942 cyclomoteurs immatriculés en 2021, soit une hausse annuelle de 33 %. C’est une spécificité, aux Antilles, seulement quelques centaines de cyclomoteurs sont écoulés chaque année.

Les ventes de motocycles progressent encore plus fortement, +66 % mais dans des volumes moindres, 621.

Les voiturettes n’attirent toujours pas les Guyanais avec seulement 20 véhicules vendus.

Évolutions contrastées pour les véhicules industriels et de transport en commun

En 2021, les camions, tracteurs routiers et VASP (Véhicule automoteur spécialisé) lourds ont représentés 93 ventes dont 57 camions en hausse de 21 % en un an. Les ventes ont doublé en 10 ans accompagnant le développement de la Guyane.

En revanche, aucune tendance ne se dégage pour les ventes d’autobus et autocars, elles restent irrégulières avec 26 ventes en 2021 soit baisse annuelle de 28 %.

Figure 1Immatriculations d'automobiles neuves

en indice, base 100 en 2014
Immatriculations d'automobiles neuves (en indice, base 100 en 2014)
Guyane France entière
2014 100,0 100,0
2015 103,8 106,9
2016 109,9 112,5
2017 114,4 117,9
2018 125,8 121,4
2019 127,0 123,4
2020 103,1 92,8
2021 128,4 93,2
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 1Immatriculations d'automobiles neuves

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 2Immatriculation d'automobiles neuves selon la puissance

en indice, base 100 en 2010
Immatriculation d'automobiles neuves selon la puissance (en indice, base 100 en 2010)
Puissance administrative 1 à 6 CV et non indiquée 7 à 11 CV 12 CV et plus Total
2010 100,0 100,0 100,0 100,0
2011 105,1 118,2 95,3 107,2
2012 100,1 96,2 76,6 98,8
2013 100,1 89,4 59,8 97,1
2014 101,7 80,4 64,5 97,0
2015 108,3 74,1 46,7 100,7
2016 113,7 81,4 59,8 106,6
2017 118,1 89,4 35,5 110,9
2018 125,0 119,0 49,5 122,1
2019 121,8 136,2 71,0 123,2
2020 94,0 134,3 41,1 100,0
2021 110,8 195,8 46,7 124,5
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 2Immatriculation d'automobiles neuves selon la puissance

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 3Immatriculations de voitures neuves selon la source d'énergie

en %
Immatriculations de voitures neuves selon la source d'énergie (en %)
Autres (hybride, électrique….) Essence Gazole
2010 0,1 36,2 63,7
2011 0,0 41,4 58,6
2012 0,4 41,8 57,8
2013 0,8 42,0 57,2
2014 1,3 44,6 54,1
2015 1,3 46,7 52,0
2016 1,5 52,3 46,2
2017 1,9 56,7 41,4
2018 1,8 61,9 36,3
2019 2,7 63,3 34,0
2020 9,0 58,7 32,4
2021 16,8 63,8 19,5
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 3Immatriculations de voitures neuves selon la source d'énergie

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 4Immatriculations des véhicules routiers neufs et d'occasion

en nombre
Immatriculations des véhicules routiers neufs et d'occasion (en nombre)
Véhicules d'occasion Véhicules neufs Ratio occasion/neufs
2010 7 263 4 385 1,7
2011 7 927 4 701 1,7
2012 7 910 4 334 1,8
2013 8 168 4 260 1,9
2014 8 215 4 253 1,9
2015 8 919 4 414 2,0
2016 8 985 4 673 1,9
2017 8 388 4 865 1,7
2018 8 670 5 352 1,6
2019 8 494 5 401 1,6
2020 7 891 4 385 1,8
2021 8 777 5 461 1,6
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 4Immatriculations des véhicules routiers neufs et d'occasion

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
Avertissement

Compte tenu de leur classement dans le système Crit’Air, les hybrides non rechargeables sont maintenant ventilées entre essence et diesel, et regroupées avec leur carburation associée. Deux nouveaux indicateurs sont présentés, sur les immatriculations de motorisations essence y.c. hybrides non rechargeables et diesel y.c. hybrides non rechargeables. Au sein de chaque catégorie, essence ou diesel, sont détaillées les parts respectives des véhicules thermiques et hybrides non rechargeables, ainsi que leurs évolutions, permettant d’assurer la continuité avec les précédentes publications.

Encadré - Normes d’homologation des véhicules

Les émissions de CO2 des véhicules neufs sont mesurées lorsque le constructeur demande l’homologation d’un nouveau modèle. Depuis 1973, elles étaient mesurées selon la norme européenne NEDC (New European Driving Cycle).

En septembre 2018 a été introduite une nouvelle norme internationale, baptisée WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures).

Les mesures ont désormais lieu lors d’essais sur route et non pas en laboratoire, les valeurs sont plus élevées d’environ 25 %. À partir du 1er mars 2020, la carte grise doit obligatoirement mentionner la valeur WLTP, toutes les voitures neuves étant désormais homologuées selon la nouvelle norme. Ce changement réglementaire se traduit par une rupture de série dans les statistiques.

Par ailleurs, le règlement européen n° 443/2009 « fixe l’objectif, applicable à partir de 2020 au parc de voitures neuves, de 95 g de CO2/km de niveau moyen d’émissions » sur l’année civile en norme NEDC. Pour les constructeurs automobiles, l’amende s’élève à 95 € par gramme excédentaire et par véhicule vendu ne respectant pas l’objectif.

Publication rédigée par :Philippe Dorelon (Insee)